Ouest France, du 20 janvier 2020.
La France a proposé son aide lundi à la Grèce pour « faciliter les reconduites » dans leur pays d’origine des déboutés du droit d’asile, a indiqué le secrétaire d’État français à l’Intérieur, Laurent Nuñez, en visite à Athènes.
Soulignant la solidarité française envers la Grèce, première porte d’entrée des migrants en Europe en 2019, Laurent Nuñez a confirmé que la France accueillerait à l’été prochain 400 demandeurs d’asile surtout des familles en grande vulnérabilité se trouvant actuellement en Grèce.
Nous allons étudier avec nos amis grecs la possibilité d’organiser des vols groupés pour faciliter les reconduites de personnes qui ne sont pas en besoin de protection dans leurs pays, a également déclaré le secrétaire d’État, à l’issue d’entretiens avec Georges Koumoutsakos, ministre adjoint grec à l’Immigration et l’Asile.
Ces vols franco-grecs pourront être organisés avec le concours de Frontex, l’Agence de protection des frontières européennes, a-t-il ajouté.
L’envoi de 24 experts français
Avec notre ambassade à Athènes, nous allons aider la Grèce à obtenir des autorisations de reconduite […] notamment des laissez-passer consulaires qui sont parfois difficiles à obtenir à la faveur des relations privilégiées de la France avec certains pays, a précisé Laurent Nuñez. Il s’agirait surtout de pays africains, selon une source grecque proche du dossier.
Laurent Nuñez a aussi annoncé l’envoi en Grèce de 24 experts français pour aider le gouvernement grec à traiter le flot de demandes d’asile.
Le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis a durci l’octroi de l’asile et insisté sur le rapatriement des déboutés de l’asile, une question critiquée par de nombreuses ONG de défense des migrants.
400 demandeurs d’asile accueillis en France
La France avait annoncé mi-décembre qu’elle accueillerait 400 demandeurs d’asile. M. Nuñez a parlé d’une mesure ponctuelle pour répondre à une situation d’urgence en Grèce.
Outre la France, le Portugal s’est dit prêt à partager le fardeau migratoire en acceptant de relocaliser 1 000 demandeurs d’asile.
Athènes ne cesse de demander plus de solidarité européenne sur cette question après une hausse importante des arrivées sur son territoire et la détérioration des conditions de vie dans les camps surpeuplés de migrants.