Le matin du 3 mars, nous apprenons qu’une fillette de 7 ans vient de mourir noyée : un canot a fait naufrage sur le canal de l’Aa, à hauteur de Watten.
Que ce soit une petite fille est terrible, bien sûr, mais pas plus que si c’est un jeune homme de 20 ans. La douleur des proches est la même.
Par contre, c’est une petite fille qui était embarquée avec ses parents, sa maman enceinte d’un cinquième enfant, et trois autres enfants. Et cela doit nous interpeller : c’est bien la preuve que ces gens ne partent que poussés par une nécessité extrême, qu’ils ne se sont pas lancés sur un coup de tête, pour voir si l’herbe était plus verte de l’autre côté du détroit…
Et aujourd’hui aussi, nous savons que ce n’est pas la dernière fois, que cela va se reproduire. Cette famille va sortir de l’hôpital et va-t-on la laisser retourner dans la boue dans un camp sans toilettes et éloigné du plus proche point d’eau courante… Et que va-t-elle faire pour sortir de cette indignité ? Il ne va plus lui rester qu’à se remettre en quête d’un nouveau passage vers le Royaume-Uni, avec une angoisse décuplée mais la même détermination…