SOUTENONS, AIDONS, LUTTONS, AGISSONS
POUR LES MIGRANTS ET LES PAYS EN DIFFICULTÉ

Auteur/autrice : Michel Devynck

TEMPÊTE CIARAN : MISE À L’ABRI… VOUS AVEZ-DIT MISE À L’ABRI ?

Sur nos deux sites des mises à l’abri ont été organisées pendant la tempête Ciaran.
150 places pour les hommes et 80 pour les femmes-familles à Dunkerque le soir du 1er novembre (plus 80 le soir suivant), ouverture du Plan Grand Froid à Calais les deux soirs.

C’est bien. Les associations d’aide aux exilés ne vont sûrement pas en faire reproche aux autorités.

Mais quand on sait que très vite le 1er novembre, sur le camp de Loon-Plage, une 151e personne s’est présentée derrière la 150e et a été refusée, suivie par beaucoup d’autres,

quand on sait que les chiffres publiés (687 sur Calais, chiffre qui inclut forcément les départs en CAES) ne correspondent même pas au tiers du nombre d’exilés que nous évaluons sur le terrain,

quand on sait que la mise à l’abri à Calais était assurée jusqu’à 9 h 30 le 3 novembre et que (dans le cadre du démantèlement du jour) la première tente a été saisie à 8 h 46 sur le site voisin de la sortie 44 de l’autoroute A 16,

il reste un goût amer dans la bouche.

Voir cet article de l’Humanité du 2 novembre2023 :

Lire l’article

Naufrage

Vincent Delecroix Éditions Gallimard 17 août 2023

«On aurait voulu que je dise, je le sais bien, on aurait voulu que je dise : Tu ne mourras pas, je te sauverai. Et ce n’était pas parce que je l’aurais sauvé en effet, pas parce que j’aurais fait mon métier et que j’aurais fait ce qu’il fallait : envoyer les secours. Pas parce que j’aurais fait ce qu’on doit faire. On aurait voulu que je le dise, au moins le dire, seulement le dire. Mais moi j’ai dit : Tu ne seras pas sauvé.» En novembre 2021, le naufrage d’un bateau de migrants dans la Manche a causé la mort de vingt-sept personnes. Malgré leurs nombreux appels à l’aide, le centre de surveillance n’a pas envoyé les secours. Inspiré de ce fait réel, le roman de Vincent Delecroix, oeuvre de pure fiction, pose la question du mal et celle de la responsabilité collective, en imaginant le portrait d’une opératrice du centre qui, elle aussi, aura peut-être fait naufrage cette nuit-là. Personne ne sera sauvé, et pourtant la littérature permet de donner un visage et une chair à toutes les figures de l’humanité.