SOUTENONS, AIDONS, LUTTONS, AGISSONS
POUR LES MIGRANTS ET LES PAYS EN DIFFICULTÉ

Actualités

Dunkerque : L’État condamné pour non-respect de la dignité humaine 

Le 4 décembre, le tribunal administratif de Lille a condamné l’État à prendre des mesures urgentes pour les personnes exilées du Dunkerquois. Nous saluons cette décision qui marque la reconnaissance de violations importantes du droit et des libertés. Cependant, certaines mesures demandées au tribunal ont été rejetées en première instance. C’est pourquoi nos six associations ont décidé de faire appel de cette décision. 

Le tribunal administratif de Lille a rendu sa décision. Il y est démontré que la politique de l’État vis-à-vis des personnes exilées du Dunkerquois n’est ni légale, ni fondée sur l’humanité. Les juges reconnaissent en effet des manquements graves de la part de la préfecture du Nord et de plusieurs collectivités territoriales environnantes, principalement les mairies de Dunkerque et de Loon-Plage. Le tribunal les contraint à agir sous dix jours pour : 

  • – assurer une distribution de contenants adaptés et en nombre suffisant pour le transport de l’eau potable et “de pourvoir à leur remplacement régulier” ; 
  • – Installer des toilettes sur les sites ou à proximité des lieux de vie ; 
  • – mettre en place des douches « en nombre suffisant », sécurisées, à proximité des campements et accessibles tous les jours ; 
  • – organiser un ramassage généralisé des déchets sur les campements ; 
  • – mettre en place un dispositif de maraude auprès des mineurs non-accompagnés 

C’est une première victoire d’avoir fait condamner l’État. Et nous en avions besoin. Les mesures obtenues ne régleront pas tout, mais elles peuvent changer concrètement la vie des personnes exilées du Dunkerquois. Désormais, l’État et les collectivités n’ont plus d’excuses. Ils et elles doivent appliquer la loi, pleinement et sans délai. Nous resterons vigilant.e.s et retournerons devant la justice si ces engagements ne sont pas respectés.Claire Millot, de l’association Salam 

Photos de Pieter Robberechts

À Dunkerque, six associations dont Salam attaquent l’État en justice pour non-respect des droits humains.

Plus de 2000 personnes exilées survivent actuellement dans des campements informels du Dunkerquois. Livrées à elles-mêmes, elles manquent de tout : accès à l’hygiène, à l’alimentation, aux soins, à l’hébergement, à l’information… Face aux violations des droits fondamentaux des personnes exilées, six associations attaquent
l’État en justice.

Afin de mettre l’État face à ses responsabilités, les associations Refugee Women’s Centre, Médecins du Monde, Utopia 56, Roots, Salam et Human Rights Observers ont déposé le 18 novembre 2025 une requête en référé liberté devant le tribunal administratif de Lille. Elles demandent au juge de constater l’atteinte grave et illégale aux libertés fondamentales commise par l’administration au sein des campements situés sur les communes de Mardyck, Loon-Plage et Grande-Synthe. Elles l’appellent à ordonner à l’État de prendre des mesures immédiates et pérennes pour assurer le respect des droits des personnes exilées présentes à la frontière en attendant l’ouverture de voies d’accès sûres et légales effectives au Royaume-Uni.

LE LENDEMAIN NOUS AVONS APPRIS QUE LA REQUÊTE SERAIT JUGÉE EN FORMATION COLLÉGIALE ET QUE LES TROIS JUGES ALLAIENT SE RENDRE SUR PLACE LE VENDREDI 21 NOVEMBRE.

ET L’AUDIENCE A EU LIEU MERCREDI MATIN, 26 NOVEMBRE.

Voir l’article du Julia Pascual, dans »la Monde » daté du 27 novembre 2025.

Lire l’article