Le sous-préfet l’avait annoncée le 17 juillet.
Le Tribunal Administratif l’avait décidée le 5 septembre.
Les destinations devaient être dans les Hauts de Flandres. C’était la règle depuis plus d’un an.
Le 17 septembre à 7 h du matin les CRS fermaient l’accès à l’Espace Jeunes du Moulin.
La présence des forces de l’ordre était spectaculaire.
50 autocars attendaient un peu plus loin.
La presse avait le droit d’entrer, les associations non.
Tout s’est passé dans le calme : les migrants étaient prévenus, les « récalcitrants » iraient en Centre de Rétention…
Ils sont montés calmement dans les bus qui les ont emmenés. On s’attend à des retours massifs dans les heures et les jours qui viennent.
Très vite la grosse benne blanche est arrivée, celle qu’on connaît bien pour ce genre de travail depuis l’incendie du camp de La Linière, pour enlever les tentes et le matériel abandonnés de force derrière le hangar. Puis un bulldozer est venu prêter main forte…
On a vu arriver une famille, nouvelle, (qui a accepté très vite l’orientation proposée), puis un homme seul, complètement désorienté, qui lui n’a pas voulu repartir à peine arrivé.
Ensuite nous avons appris que deux bus étaient arrêtés au péage, sur l’autoroute A 16. Les occupants venaient d’être gazés, suite à leur rébellion quand ils ont pris conscience de leur éloignement vers la Bretagne (les Hauts de France sont étendus !), ils ont voulu descendre et ont profité du premier arrêt (le péage). La réaction des forces de l’ordre a été immédiate : gazage puis cinq hommes en Centre de Rétention…
L’équipe de cuisine Salam avait préparé à manger, du riz, du poulet à la crème et une salade de fruits. Nous avons maraudé et trouvé quatre personnes à nourrir. Les gars étaient bien cachés car hier soir l’association de service indique avoir distribué…