À Lille, la police repousse une manifestation de soutien aux sans-papiers : six hospitalisations

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À Lille, la police repousse une manifestation de soutien aux sans-papiers : six hospitalisations

5 avril 2012 - La Voix du Nord

Face aux actions du Comité des sans-papiers (CSP 59) à Lille, la réponse de l’État se durcit. Nouvelle illustration hier matin devant le tribunal administratif. Plusieurs dizaines de sans-papiers et sympathisants manifestent dans le calme. Parmi eux, des syndicalistes, militants politiques ou associatifs. ...

Le but, soutenir six étrangers comparaissant devant la juridiction. Interpellés puis placés en centre de rétention vendredi après l’occupation du local de l’UMP, ils sont menacés d’expulsion.

Le tribunal, saisi par l’ordre de Malte, doit vérifier la légalité de la procédure préfectorale. Son président, invoquant la sérénité des débats, refuse de laisser entrer les manifestants. Des policiers bloquent la porte du bâtiment.
« Acharnement »

Faute d’assister à l’audience, en théorie publique, les soutiens attendent sur la chaussée en chantant. Certains font un sit-in.

Ambiance revendicative et paisible. Vers 11 heures, les forces de l’ordre, avec casques et boucliers, rappliquent en nombre. Elles repoussent sans ménagement le groupe : « Ils ont fait mouliner les tonfas, donné des coups de pied et utilisé du gaz lacrymogène, se scandalise un participant. Un camarade avec une caméra a été frappé. Des jeunes femmes ont été tabassées. C’est une honte ! » Rabah, du CSP 59, lui aussi indigné : « Ils nous ont dit qu’on n’avait pas le droit de rester, et tout d’un coup ils ont chargé avec une violence extrême. » Six personnes, dont quatre femmes, sont conduites à l’hôpital par les pompiers. Cinq souffrent de contusions et douleurs, la sixième a fait un malaise.

Le cortège recule de plusieurs dizaines de mètres. Un porte-parole du CSP prend le mégaphone : « La violence n’est pas de notre côté !

Nous continuons pacifiquement malgré l’acharnement ! » Les chants et slogans reprennent. Les agents resserrent l’étau et obligent tout le monde à rester sur le trottoir. « Je suis affligé. Ce n’est pas la première manif de ce genre. Je ne vois pas ce qui explique le déploiement policier et la charge, déplore Joseph Demeulemeester, secrétaire de la section lilloise du PCF. Je me demande si ce n’est pas une manière de faire mousser certains thèmes en période électorale. Je m’étonne du choix de la préfecture... » Laquelle justifie l’opération : « La police est intervenue pour sécuriser une manifestation non déclarée sur la voie publique et assurer la sécurité des passants et des automobilistes.

 » Elle ne paraissait pourtant pas en péril... Cette fermeté s’est accentuée au gré des mobilisations des sans-papiers, qui veulent donner de la voix à l’approche de la présidentielle. Ces dernières semaines, la direction du travail et les locaux d’Emmaüs ont été occupés. Les évacuations n’ont pas donné lieu à des arrestations. L’envahissement de l’UMP semble plus sensible. Six personnes y ont été interpellées. Le tribunal administratif a confirmé leur reconduite à la frontière. Prochain épisode aujourd’hui, avec leur passage devant le juge des libertés et de la détention.

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