À Norrent-Fontes, un vent de solidarité souffle en faveur d'un accueil digne des migrants

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À Norrent-Fontes, un vent de solidarité souffle en faveur d’un accueil digne des migrants

30 janvier 2011 - La Voix du Nord - Cécile Debachy

Sommé par le préfet du Pas-de-Calais, en décembre, de démanteler le camp de migrants installé sur sa commune, ...

Marc Boulnois, le maire de Norrent-Fontes, a choisi de ne pas céder. Hier, fin de l’échéance donnée par le préfet, l’édile, accompagné de dizaines d’élus et de citoyens de la région, a choisi de marcher symboliquement pour marquer son refus et évoquer un problème avant tout national et européen « qui dépasse largement les frontières politiques ».

Pari tenu et même gagné pour Marc Boulnois. S’il y a encore un mois, le jeune maire écolo de ce petit village situé près de Bruay- La Buissière se sentait bien seul face à la décision de Pierre de Bousquet de Florian, aujourd’hui il est à la tête d’un véritable front de solidarité, en sa faveur et celle d’un problème qui dépasse largement les petites frontières de son village.

Si le temps de l’indignation n’est pas encore passé, il a fait place hier à celui de l’unité. « C’est agréable de voir que l’on n’est pas seul ! »

Et l’édile a de quoi se réjouir. Car, après son appel lancé aux élus de la région sur la question de l’accueil des migrants par les communes (qui a déjà recueilli plus de 135 signatures), c’est d’une marche symbolique de sept kilomètres d’errance qu’il a pris la tête hier.

Un parcours identique à celui qu’empruntent les migrants à leur arrivée à la gare d’Isbergues, avant une étape par son village, point stratégique dans leur périple vers l’Angleterre. Derrière lui, cinq cents citoyens, militants associatifs et une trentaine d’élus locaux et régionaux de tous bords (PS, PC, Verts), pour dénoncer la politique « sécuritaire » instaurée par l’État contre les migrants, « dont les droits fondamentaux sur notre territoire et la dignité ne sont pas respectés ». Une situation qui doit se régler à l’échelle nationale et européenne. « Toute la région est particulièrement concernée. C’est un lieu de passage vers l’Angleterre. Nous refusons de voir mourir ces gens sur notre territoire », explique Damien Carême, maire de Grande-Synthe, cosignataire de l’appel.

« Inacceptable »

« Je suis indignée de voir qu’un maire hospitalier, qui ne souhaite tout simplement pas voir des gens dormir dehors dans sa commune, soit mis en demeure. C’est inacceptable ! », poursuit Majdouline Sbaï, vice-présidente du conseil régional.

Une solidarité inédite qui pourrait bien être le point de départ d’une grande concertation à l’échelle régionale, « le seul moyen detrouver des solutions concrètes et dignes ». Si l’élu est en attente d’une réponse du préfet, il est bien décidé à ne pas céder. « Regardez, c’est ubuesque ! Hier, on déclenchait de nouveau le plan grand froid dans le Pas-de-Calais. Les maires sont invités à mettre des salles à disposition pour les gens qui vivent dehors. Mais là, on me demande justement le contraire ! Ça montre qu’il y a encore beaucoup de choses à faire ! »

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