Avant son départ pour la Haute-Normandie, zoom sur les dossiers du préfet du Pas-de-Calais
25 février 2012 - La Voix du Nord - Marco Verriest
Il a pris ses fonctions en janvier 2009 à la tête de la préfecture du Pas-de-Calais. Un peu plus de trois ans plus tard, Pierre de Bousquet de Florian s’apprête à gagner la Haute-Normandie où il vient d’être nommé préfet de région. Tour d’horizon de dossiers qui ont marqué son activité...
> Le premier dossier.- À peine arrivé, aussitôt dans le bain ! « Le premier dossier que j’ai trouvé sur mon bureau, c’était celui de la refonte des circonscriptions. On en supprimait deux pour passer de quatorze à douze. Le principe a été de tenir compte du rééquilibrage démographique, le second de redonner une cohérence aux circonscriptions et aux villes importantes qui étaient écartelées. »
> Le redécoupage des intercommunalités.- L’autre grand chantier de ces trois années concernait encore le territoire, avec le redécoupage des intercommunalités. « Un chantier lourd qui a consisté à faire le tri parmi les intercommunalités d’aubaine. Certaines n’avaient pas la surface démographique pertinente et n’étaient pas dotées de compétences raisonnables. On a bâti un nouveau schéma avec des données objectives et techniques pour parvenir à un accord voté à une large majorité à la commission départementale de coopération intercommunale ». Résultat, on est passé de 43 EPCI (établissement public de coopération intercommunale) à 33. « C’est un schéma qui est appelé à encore évoluer ».
Notamment pour les secteurs du Ternois, de l’Audomarois, de la côte d’Opale...
> Les enjeux des JO de Londres.- Ils sont au nombre de trois pour le préfet. Pour les équipes qui vont s’entraîner dans le Pas-de-Calais, base arrière des Jeux olympiques, « c’est un enjeu de confort et d’accueil de la responsabilité des collectivités. Il y a ensuite un enjeu de fluidité pour le passage vers la Grande-Bretagne avec un flux estival plus un flux spécifique à l’événement de 15 à 30 % supérieur ». Et enfin, directement du ressort des services de l’État, l’enjeu sécuritaire. « Le passage Transmanche sera sécurisé pour les ferry et le tunnel. Dans le cadre du Vigipirate, avec un dispositif terre et mer, il y aura des moyens exceptionnels : 70 % de l’effectif gendarmerie et police sera présent en continu ». Une surveillance qui bénéficiera de l’aide de forces mobiles. Sous la direction du préfet, les liens ont aussi été renforcés avec la police du Kent. « Les JO, c’est une période à forts risques. C’est regardé dans le monde entier. Il y aura des milliers de journalistes. Nous serons en vigilance et en alerte ».
> Hausse des cambriolages.- Si on note une baisse de la délinquance, « en revanche, on est en échec sur les cambriolages qui ont fortement augmenté ». Avec du cambriolage de proximité, des larcins, mais surtout une délinquance nomade « et des groupes organisés qui ont leurs bases en régions parisienne ou lilloise. Il y aussi une délinquance clairement identifiée de ressortissants d’ex-pays de l’Est pour les vols de métaux, de cuivre ».
> Les migrants.- Ce qui amène à aborder les fameux camps des gens du voyage originaires des pays de l’Est : « C’est utile de les résorber tant sur le plan de l’humanitaire que de la sécurité. Ça casse l’outil des mafias qui s’en servent comme réseaux ». Quant aux migrants, ceux qui veulent passer en Grande-Bretagne... « C’est un des sujets les plus délicats que j’ai eu à gérer. Avec des problèmes d’ordre public plus que de délinquance. Des gens là aussi aux mains des passeurs. En cassant les squats, on fait baisser la pression migratoire. Ce qu’on a fait à Calais avec la "jungle". En trois ans, on a fait passer le nombre de migrants de 1 500 à 150. Si on laisse prospérer ces camps, on aboutit à un "Sangatte". Le volet répressif a été accompagné d’un volet humanitaire. On a trouvé des solutions pour les repas, les douches, les soins... ».
Source
Commentaire de SALAM :
Les migrants sont bien sur aux mains des passeurs mais en cassant les
squats on les fragilise encore plus. Le nombre de migrants sur Calais a toujours été depuis la fermeture de
Sangatte de 180/ 200 personnes. En 2009, date de la destruction de la « jungle », que l’on peut comparer
au coup médiatique de la fermeture de Sangatte, les migrants étaient plus
de 1000. Phénomène exceptionnel et l’on ne peut que s’interroger : ’était
ce une stratégie qui allait dans le sens de la médiatisation ? ».
Quant aux solutions pour les repas ou les douches : ce sont LES
ASSOCIATIONS qui en ont la charge !
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