Calais : le préfet favorable à « un accueil de jour » pour les migrants

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Calais : le préfet favorable à « un accueil de jour » pour les migrants

30 août 2014 - La Voix du Nord - Marie Goudeseune

Le préfet du Pas-de-Calais Denis Robin s’est dit favorable ce samedi midi à la création d’un ou plusieurs accueils de jour pour les migrants à Calais.

Ne parlez plus de maison de migrants. Cette expression, c’est Manuel Valls qui l’avait employée en décembre 2013 lorsqu’il était venu à Calais. Il avait annoncé l’arrivée de CRS en renfort pour sécuriser la ville, mais aussi l’installation d’une « maison de migrants » qui ne serait pas « un nouveau Sangatte » mais qui permettrait un accueil ponctuel des clandestins nécessitant des soins.

Huit mois plus tard, cette maison n’existe toujours pas. Nous avions d’ailleurs demandé au préfet du Pas-de-Calais, début août, où en était ce projet. Il avait répondu que les choses avaient avancé : cahier des charges établi, demandes de financement en cours... Denis Robin avait expliqué que seuls deux éléments freinaient ce projet : d’abord, la « pression migratoire » qui a augmenté ; ensuite, le fait que certaines associations revendiquent un volet « hébergement » dans ce cahier des charges.

Pas question d’envisager un centre d’hébergement qui serait « un nouveau Sangatte », a répété ce samedi Denis Robin. Exit la proposition de la maire Natacha Bouchart de créer un centre pour migrants géré par l’État au centre de loisirs Jules-Ferry (le ministre Bernard Cazeneuve s’y était clairement opposé cette semaine). Le préfet d’ailleurs ne souhaite plus qu’on parle de « maison de migrants » car c’est un concept « qui ne dit pas la même chose à tout le monde ». Il propose désormais qu’on parle d’ « accueil de jour ».

Seuls les publics vulnérables seraient hébergés

Le dossier, dit-il, est toujours sur la table et a même plutôt bien avancé. Denis Robin explique qu’il est allé lui-même à Paris « défendre ce projet auprès de la DIHAL (Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement) ». « Or, ce dossier a reçu une réponse positive », affirme le préfet. Ainsi, si le projet d’accueil de jour est validé, il recevra un financement de la part de la DIHAL.

En quoi consisterait cet accueil de jour ? C’est une des questions qui reste à éclaircir. Denis Robin estime que cet accueil doit permettre aux populations migrantes « d’avoir accès à un minimum de services : point d’eau, sanitaires, prestations de santé, accompagnement social et juridique ». Il affirme que ces différents services (vestiaire, distribution des repas, etc.) sont déjà existants à Calais et qu’il s’agirait donc de les regrouper. La question qui demeure est de savoir s’il faut envisager un seul accueil de jour qui pourrait regrouper tous ces services et « qui serait un lieu d’accès facile pour les migrants, où l’on pourrait concentrer les forces de tout le monde », ou plusieurs petits accueils « répartis en périphérie ». Cette question n’est pas tranchée à ce jour et doit être rediscutée avec les associations.

Le préfet estime que cet accueil de jour « peut démarrer assez vite », sans donner plus de précisions. « Je dois d’abord en parler au ministre, à la maire de Calais et prendre contact avec les financeurs potentiels », en particulier les conseils général et régional.

Le projet prévoit tout de même un petit volet « hébergement » : il inclut en effet « la prise en charge de certains publics vulnérables » : les familles, les femmes et les enfants bénéficieront d’une prise en charge « y compris la nuit ».

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