Calais : le sort du squat de la rue Caillette sera connu le 18 juillet
2 juillet 2013 - La Voix du Nord - Marie Goudeseune
À l’audience ce mardi matin, maître Calonne, qui défend les migrants et No Borders du squat, a tenté de faire annuler la procédure en invoquant des vices de forme. Si le tribunal reconnaît ces vices de procédure, le dossier pourrait être annulé. Il n’y aurait alors pas d’expulsion et l’affaire recommencerait à zéro.
Si, en revanche, le tribunal ne retient pas les arguments de maître Calonne, il peut alors décider de délivrer une ordonnance d’expulsion sans délai : un huissier se rendra alors sur place, accompagné de la force publique, pour procéder à l’évacuation du squat. Propriété de la Ville, la maison de la rue Caillette (juste derrière le théâtre) est squattée depuis plusieurs mois. Une procédure est en cours depuis février pour demander son évacuation. Certains riverains qui se plaignaient de nuisances avaient d’ailleurs créé une pétition en avril pour réclamer l’expulsion du squat.
« Une bonne dizaine de squats » en ce moment à Calais
Ce lundi, lors du conseil des migrants qui s’est tenu à l’hôtel de ville, la maire Natacha Bouchart et le sous-préfet ont répété qu’ils mettaient tout en œuvre pour lutter contre les squats dans Calais : « Un certain nombre d’entre eux devraient être démolis courant septembre », a annoncé Alain Gérard. En première ligne, celui de la rue Caillette – « il sera entièrement muré », a indiqué Natacha Bouchart – mais aussi celui de la rue des Quatre Coins : « Le Cottage des Flandres (le bailleur social qui construira des logements sur ce terrain, ndlr) devrait avoir le permis de construire d’ici quelques jours », a précisé la maire. Pour rappel, le squat de la rue Descartes avait été démoli le 16 mai.
D’après le sous-préfet, il existe actuellement « une bonne dizaine » de squats dans Calais : le plus important se situe rue Mouron, dans les locaux d’un ex-Cash & Carry. Une centaine de migrants vivent là depuis plusieurs mois. Mais pour Natacha Bouchart, la situation ne peut plus durer, à cause de « problèmes d’hygiène et de sécurité » qu’elle juge catastrophiques. Le problème est que les propriétaires de ce bâtiment sont introuvables : « Ce sont des Britanniques que nous n’arrivons pas à joindre et qui essaient de se faufiler entre les mailles du filet international », a précisé ce lundi Alain Gérard. Le sous-préfet a annoncé, en conséquence, la tenue d’une commission de sécurité « en urgence », qu’il présidera ce vendredi 5 juillet pour évoquer la situation et délivrer un avis, favorable ou non, sur sa fermeture.
Conseil des migrants ce lundi : les autres infos à retenir
L’État présent pour la première fois. Invité depuis quatre ans, l’État avait jusqu’ici toujours décliné l’invitation de la Ville et des associations. Il a participé pour la première fois ce lundi au conseil des migrants. Son représentant, le sous-préfet Alain Gérard, était accompagné de Serge Szarzynski, directeur départemental de la cohésion sociale. Les deux hommes devraient désormais être présents à chaque conseil. Les associations souhaitaient qu’ils se joignent à ces réunions pour que des questions de fond soient abordées, « et pas uniquement des problèmes d’ordre technique ». Alain Gérard a d’ailleurs profité du conseil de ce lundi pour annoncer la création de trois emplois - deux d’avenir et un adulte-relais - pour les associations Salam et l’Auberge des migrants.
Décisions pratiques. L’entrée de l’aire de distribution des repas sera réparée à partir du 11 juillet. À l’intérieur, des tables supplémentaires seront installées « pour permettre un meilleur accueil et une meilleure ambiance », a annoncé Natacha Bouchart. Par ailleurs, la Ville « amènera les budgets nécessaires pour fournir suffisamment d’eau pour hydrater les migrants » en cas de canicule. La clôture du périmètre des douches, rue Prévert, sera remise en état prochainement, via une subvention de l’État à la Ville.
Distribution des repas aux migrants. La distribution sera assurée à tour de rôle par Salam et l’Auberge des migrants, tous les soirs de l’été jusqu’au 31 août. L’État finance à hauteur de 15 000 € les consommables nécessaires à cette distribution (barquettes, gobelets, couverts). Lors des distributions, les associations remettront aux migrants de quoi se nourrir jusqu’au lendemain soir.
Prochain conseil. Le prochain conseil des migrants se tiendra à l’hôtel de ville le 23 septembre prochain. La question du plan grand froid sera notamment abordée.
Augmentation du nombre de migrants ces dernières semaines. Les migrants seraient actuellement 350 à 400 dans Calais. Soit une centaine de plus qu’il y a deux mois. Cette augmentation serait due, selon le sous-préfet, à « un afflux de Syriens » qui ont trouvé refuge notamment dans le squat de la rue Mouron.
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