Calais : le squat des Soudanais, au Fort-Nieulay démantelé ce jeudi matin

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Calais : le squat des Soudanais, au Fort-Nieulay démantelé ce jeudi matin

12 septembre 2013 - La Voix du Nord - Ariane Delepierre

Les démantèlements de squats se suivent et se ressemblent. Après l’évacuation ce lundi, rue Duguay-Trouin, d’une usine désaffectée, occupée par des Syriens, des Tchadiens et des Soudanais, les policiers et les hommes de la PAF ont détruit ce jeudi matin un campement de Soudanais au Fort-Nieulay, sorti de terre depuis le démantèlement de la Beer House, rue Mouron, jeudi dernier. Cette fermeture a laissé place à l’apparition soudaine de mini-squats aussi rapidement éradiqués.

C’étaient des abris de fortune, qu’ils occupaient depuis quelques jours. Depuis ce jeudi matin, il n’en reste plus rien. Les Soudanais n’ont plus de toit et les associations qui leur viennent en aide continuent de dénoncer une « chasse aux migrants » à Calais qui n’en finit pas. « Ils ont balancé la nourriture, éparpillé la farine ! C’est un vrai gâchis ! », s’indigne ce militant proche des migrants en montrant la poudre blanche au sol.

Vers 7 h, les policiers de la PAF ont fait irruption dans le campement du chemin du Vivier, caché derrière le magasin Leader Price. Il s’agit d’un terrain vague, appartenant à la municipalité. « Nous sommes intervenus pour éviter l’implantation de camps, que j’appelle des favelas. Ces gens vivent dans des conditions indignes », explique Philippe Mignonet. adjoint à l’environnement. Les plaintes des commerçants aux alentours ont sans doute activé les choses. Les migrants soudanais étaient une quarantaine, répartis en deux endroits. Une fois le camp détruit, ils ont été emmenés à la PAF de Coquelles pour les habituels contrôles d’identité, avant d’être relâchés dans la nature. Sans savoir où aller et en se demandant où ils pourraient bien dormir, confiait l’un d’entre eux ce jeudi après-midi.

Commission de sécurité rue Neuve

Jeudi toujours, une commission de sécurité (sous-préfet, police, pompiers, Ville de Calais et direction départementale des territoires et de la mer) s’est déroulée dans le squat de la rue Neuve, occupé depuis plusieurs semaines par des Érythréens et des Soudanais (une trentaine). Le bâtiment, qui appartient à une société lyonnaise en liquidation ou en redressement judiciaire, est vétuste. « Le plancher à l’étage menace de s’effondrer, idem pour l’escalier. Il y a un vrai risque pour la sécurité des gens qui y vivent », a confié l’élu à l’environnement.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, sept chalets ont été fracturés. Certains d’entre eux ont été squattés, rapporte l’Association des Chalets de la plage qui voit « l’expulsion des squats de réfugiés comme une conséquence immédiate de cette occupation ». Ce jeudi soir, à partir de 21 h, les patrouilles policières ont été renforcées au niveau de la plage.

Les deux militants No Borders interpellés mercredi après-midi dans l’immeuble qu’ils squattaient, rue des Soupirants à Calais, ont été libérés quelques heures plus tard. Ils ont écopé d’un rappel à la loi.

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