Calais : questions et réactions après l’évacuation du squat Mouron
6 septembre 2013 - La Voix du Nord - M.GO. et O.P.
L’évacuation du squat de la rue Mouron, jeudi matin a fait réagir la maire Natacha Bouchart, mais aussi une quinzaine d’associations qui se sont exprimées dans un communiqué...
Réaction de Natacha Bouchart
La maire a expliqué qu’elle préférait « fermer et murer plutôt que de (se) retrouver avec une population confrontée à des problèmes d’hygiène, et qui crée des tensions autour d’elle ». Elle ajoute que « la Ville continue à être ferme sur la question des migrants » et que les 76 000 habitants de Calais « ont le droit à leur tranquillité ».
Les associations dénoncent l’évacuation
Une quinzaine d’associations (dont Salam, Terre d’errance, le Secours catholique, la Fondation Abbé-Pierre...) dénoncent cette évacuation effectuée selon eux « sans réel travail de concertation ni solution alternative de relogement ». Elles demandent à nouveau qu’un diagnostic soit réalisé avant chaque expulsion. Pour elles, cette « politique répressive ne fait que maintenir les personnes dans l’errance et aggrave leur état de santé ».
Que va devenir la Beer House ?
Le squat de la rue Mouron, aussi appelé « Beer House » en raison des stocks de bières périmées qui y sont toujours entassés, a été muré juste après l’évacuation. Le temps des travaux qui se sont poursuivis ce vendredi - un mur entier doit être posé sur la façade du bâtiment, la Ville a mandaté une société de gardiennage pour faire surveiller le site.
On ignore pour l’instant ce que deviendra cet ancien Cash&Carry : l’adjoint Philippe Mignonet a rappelé que le bâtiment n’appartenait pas à la Ville, mais à un Anglais qui demeure injoignable. Une facture de plusieurs milliers d’euros l’attend d’ailleurs. Plusieurs issues sont envisageables, d’après l’élu : « Nous pouvons lancer une procédure pour déclarer l’état d’abandon manifeste du site, ou le faire déclarer d’utilité publique. Ces procédures sont toutefois très longues. Le propriétaire peut également décider de nous revendre son bâtiment : pourquoi pas à un euro symbolique ? »
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