Demandeurs d'asile : des familles à la rue

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Demandeurs d’asile : des familles à la rue

18 octobre 2011 - Ouest France - Y.-A. H.

Réunis hier, avec le collectif Droit d’asile, à la MPT de Penhars (où ils suivent des cours de français), des migrants vivant à Quimper ont témoigné de leur quotidien difficile.

Migrants venus de l’Est, ils rappellent qu’ils existent. Et que l’État ne respecte pas ses obligations d’hébergement.
« Qu’est-ce qu’on fait sans papier ? On galère ! » Ils sont un petit groupe de demandeurs d’asile à la maison pour tous de Penhars, hier. Ils rappellent qu’ils existent. Dénoncent un quotidien inacceptable.

« Une vingtaine de personnes sont arrivées à Quimper depuis juillet, explique Denise Le Bars, présidente du collectif Droit d’asile. Combien ont été logés par l’État ? Aucun ! » « L’État ne respecte pas ses obligations d’hébergement », soupire Jean-Pierre Bigorgne, trésorier de l’association (la préfecture n’a pu être contactée).

Comment font ces familles tchétchènes, albanaises, géorgiennes, forcées de quitter leur pays ? En vivotant grâce à l’allocation temporaire d’attente, 10,83 € par adulte et par jour, pour les mieux lotis. Avec le système D pour les autres, hébergés chez des compatriotes, à plusieurs dans une seule pièce. « À Quimper, une famille vit dans sa voiture. Dans une autre, le mari est handicapé, la femme enceinte, ils ont une petite fille de 8 ans et dorment sur des cartons ! »

Excédés, neuf migrants ont entrepris d’occuper les locaux du CCAS, la semaine dernière. À contrecoeur, les personnels ont dû les expulser. Une solution serait de les renvoyer vers le centre d’accueil des demandeurs d’asile... « Mais il n’y a là-bas que 70 places pour 220 demandeurs actuellement », déplore Denise Le Bars. Désarmés, des familles tchétchènes souhaitent repartir. « Mais on connaît des gens qui ont été emprisonnés aussitôt arrivés là-bas. »

Le collectif Droit d’asile (76 bénévoles) aide comme il peut ces migrants toujours plus nombreux (en Bretagne, le nombre de demandeurs d’asile est passé de 1 000 à 1 300 en un an). Mais confie qu’il n’a plus d’argent. Pour essayer de collecter des fonds, il organise une soirée buffet-concert le 28 octobre, à la salle du Chapeau-Rouge.

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