Des centaines de migrants évacués par mer à Tripoli
25 août 2011 - Secours Catholique - François Tcherkessoff
En pleine bataille de Tripoli, en Libye, des centaines de travailleurs migrants ont commencé d’être évacués par la mer.
Un premier bateau affrété par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a quitté Tripoli jeudi soir 25 août avec 263 étrangers à son bord. L’embarquement s’est terminé dans la soirée alors que les tirs s’intensifiaient autour du port. Le navire a finalement pris la mer en direction de Benghazi, « capitale » provisoire des insurgés, à l’Est de la Libye.
Anarchie et danger
L’OIM rapporte que l’acheminement des étrangers par la route, depuis le secteur de leurs ambassades, a été ralenti et rendu dangereux par la présence de « snipers » (tireurs embusqués) et de barrages tenus par de nombreux groupes aux exigences désordonnées. Les travailleurs philippins avaient 15 km à parcourir dans ces conditions. Par ailleurs, le carburant manque toujours en ville.
Dans ces conditions, l’acheminement jusqu’au port des migrants dispersés dans et autour de Tripoli est la principale difficulté de l’opération de rapatriement, note l’OIM. Les Africains sub-sahariens qui se trouvent aux alentours de Tripoli sont pour le moment dans l’impossibilité de se rapprocher du port. Au total, 5 000 personnes environ seraient en demande d’évacuation.
Des travailleurs étrangers restent toutefois sur place, dans l’espoir d’une reprise de l’activité. Certains sont aidés par la Caritas libyenne mais pour l’heure les contacts sont suspendus en raison de l’insécurité.
Seconde rotation de l’OIM
Un second navire de l’OIM est en route pour Tripoli ce vendredi 26 août et devrait arriver samedi vers midi. Il est prévu qu’il reparte dimanche avec à son bord un nouveau contingent de travailleurs migrants composé de Bangladais, Chinois, Philippins, Indiens et Egyptiens.
Le bateau aura auparavant débarqué une cinquantaine de travailleurs humanitaires de différentes organisations ainsi que du matériel humanitaire et médical.
Caritas soutient les jeunes du camp de Choucha
Une partie des migrants ayant fui la Libye ces derniers mois est restée dans la région, faute de moyens de rapatriement. C’est le cas des 3 000 Africains du camp de Choucha, en Tunisie. La Caritas tunisienne y a dépêché un prêtre et une religieuse pour assurer une présence quotidienne auprès des jeunes. Les deux religieux les soutiennent psychologiquement et les aident dans leurs difficultés quotidiennes (maladies, communications…).
Les jeunes ont demandé à bénéficier de cours d’Anglais dispensés par des bénévoles de différentes nationalités. Ce projet jugé utile pour de futures opportunités d’emploi et pour combattre l’inactivité, a reçu l’accord de l’archevêque de Tunis. Reste à trouver quelques fonds pour le mettre en œuvre. La Caritas italienne, chef de file des Caritas européennes pour la Libye, s’est attelée à la tâche.
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