Des chalets chauffés pour les migrants
8 février 2012 - Le Phare Dunkerquois - D. E.
Après avoir longtemps hésité, la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD) relaye désormais les efforts des communes concernées par l’accueil des migrants. Des chalets en bois ont été provisoirement installés à Téteghem et à Grande-Synthe pour aider les sans-papiers à faire face aux rudesses hivernales. La soudaine attaque de l’hiver n’a pas pris les migrants au dépourvu. Comme si le froid sibérien avait été prévu de longue date, la commune de Téteghem a procédé au montage, quinze jours plus tôt, de chalets en bois en lieu et place des tentes de fortune jusque-là dressées aux abords du lac. Vu du pont de la 32e DI, le "village" se donne des airs de camp de vacances. Un tableau bien éloigné de ce à quoi les migrants étaient habitués. Eux qui, l’an dernier encore, s’abritaient sous des tentes, faites de bâches et de sacs plastiques assemblés, et protégées du ruissellement par une rigole. Pour se chauffer, une quantité phénoménale de bois était nécessaire. A défaut, les migrants mettaient le feu à leurs immondices. Tant pis pour les fumées toxiques... Maire de Téteghem, Franck Dhersin se félicite : « Ce sont plutôt des abris de jardins que des chalets en bois, mais ils sont isolés et chauffés par un groupe électrogène. Cela permet aux migrants de passer l’hiver décemment : ils ont l’eau, du chauffage et sont au sec. » _ Franck Dhersin réfute la critique selon laquelle l’initiative favoriserait l’afflux de migrants. « C’est une solution provisoire, prise en concertation avec la CUD. J’ai toujours dit qu’il y avait de la place à Téteghem pour accueillir 40 personnes, pas plus. Nous avons donc monté huit chalets de cinq places chacun. Tout le monde est gagnant. L’an dernier, pour se chauffer et survivre, les migrants étaient contraints de voler des palettes. L’objectif est rempli, le ressenti pour la population est moins négatif et les migrants sont à l’abri du froid. » _ Téteghem n’est pas la seule commune à se soucier du sort des migrants vivant sur son territoire. Grande-Synthe qui, avec Loon-Plage, fut la première ville à installer des tentes chauffées pour les clandestins, est également incluse dans le dispositif communautaire. Depuis le 1er février, 14 chalets sont en cours d’installation. Le sous-préfet de Dunkerque, Jérôme Gutton, a d’ores et déjà indiqué qu’il tolérerait ces installations provisoires jusqu’au retour de températures plus clémentes : « en période hivernale, on peut tolérer l’installation de quelques tentes ».
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