Des milliers de fillettes échappent à la mutilation génitale grâce à un projet de l’UE
7 mars 2012 - ENPI
Grâce à un projet novateur mené conjointement par l’UE et l’UNICEF, des milliers de fillettes d’Égypte ne subissent plus de mutilations génitales féminines/d’excisions (MGF/E). Ce projet a en effet aidé des familles, des communautés et des pays d’Afrique à revoir leurs attitudes et à mettre fin à ces pratiques traditionnelles dangereuses. C’est ce qu’on peut lire dans un rapport du projet financé par l’UE, publié à la veille du 8 mars, Journée internationale de la femme.
Suite à des activités éducatives et de sensibilisation, des fillettes de milliers de communautés en Égypte, en Érythrée, en Éthiopie, au Sénégal et au Soudan ont pu éviter cette pratique.
En Égypte, où 91% des fillettes et des femmes sont mutilées/excisées, le projet a pu améliorer la situation. Ces pratiques commencent en effet à être moins répandues parmi les plus jeunes. Le nombre de familles s’étant engagées à abandonner ces pratiques est également en hausse, passant de 3 000 en 2007 à 17 772 en 2011.
Au Sénégal, où 28% des femmes âgées de 15 à 49 ont subi des mutilations génitales/une excision, d’incroyables progrès ont été réalisés. En dix ans exactement, plus de 5 300 communautés ont abandonné la pratique et le Sénégal est à présent en passe de devenir le premier pays du monde à déclarer l’abandon total de cette pratique, normalement d’ici à 2015.
Le projet a contribué à sensibiliser les communautés aux risques liés à ces pratiques, en encourageant des discussions communautaires à grande échelle et des débats nationaux autour du thème des droits de l’homme, ainsi qu’une prise de décision collective par des réseaux sociaux élargis concernant les normes relatives aux relations entre les hommes et les femmes. Cette méthode a encouragé les communautés à se réunir pour déclarer publiquement l’abandon de ces pratiques à l’échelle de districts entiers.
Andris Piebalgs, le commissaire européen en charge du développement, se félicite de ces résultats : « Je trouve totalement inacceptable que cette pratique ait encore cours au XXIe siècle, alors qu’elle viole clairement les droits de l’homme. Je me réjouis donc de voir que l’assistance de l’UE peut réellement faire bouger les choses. En sensibilisant les communautés aux dangers des mutilations génitales féminines/de l’excision, nous avons offert aux jeunes femmes africaines la possibilité de choisir, mais aussi de devenir elles-mêmes un jour des membres actifs de leur communauté. »
De nombreux pays africains perpétuent ces pratiques ancestrales censées faciliter le mariage des jeunes filles. Selon les estimations, 140 millions de filles et de femmes ont subi l’une ou l’autre forme de mutilation génitale/d’excision et les complications les font encore souffrir. Chaque année, près de trois millions de jeunes filles – soit 8 000 par jour – doivent subir ces pratiques, répandues dans les pays africains mais aussi dans certains pays du Moyen-Orient et d’Asie. L’excision a généralement lieu lorsque la fillette est âgée de 5 à 11 ans, le plus souvent sans aucune surveillance médicale.
Le projet, mis en œuvre par l’UNICEF, a bénéficié d’une enveloppe totale de l’UE de 3 991 000 d’euros (3,9 millions) pour la période 2008-2012.
À la veille de la Journée internationale de la femme, l’ ENPI Info Centre a réuni un pack de matériel et de ressources pour mettre en avant le coopération entre l’UE et ses voisins du Sud dans le domaine de l’égalité entre les hommes et les femmes, notamment un tout nouveau reportage, une vidéo spécialement réalisée pour l’occasion et un dossier de presse. (ENPI Info Centre)
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