Deux mille migrants disparus cette année en traversant la Méditerranée
7 septembre 2011 - Le Monde - AFP
Ils seraient deux mille migrants à avoir disparu, cette année, en tentant de traverser la Méditerranée. La faute, notamment, à une aide insuffisante des pays européens, a estimé, mercredi 7 septembre, à Rome, une sénatrice hollandaise chargée d’une mission par l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
Tineke Strick mène ainsi une enquête sur la mort de réfugiés et de migrants dans des naufrages survenus en Méditerranée en avril et mai, et sur les carences dans les secours. Elle s’est penchée notamment sur un cas relaté par le quotidien britannique The Guardian en mai : la mort de soixante et un migrants sur soixante-douze passagers d’un bateau qui tentait de rejoindre l’île italienne de Lampedusa.
"Nous voulons mettre les faits sur la table, comprendre ce qui s’est passé. Etait-ce un problème de communication, ou le choix de ne pas intervenir, de ne pas les secourir, était-il délibéré ?" a interrogé Mme Strick, qui s’est rendue à Rome pour y rencontrer des rescapés et les autorités italiennes.
LES PAYS EUROPÉENS "N’ONT PAS AGI DE MANIÈRE APPROPRIÉE"
Selon les témoignages recueillis par la sénatrice, "les migrants se sont retrouvés en danger, la mer était mauvaise, il n’y avait plus rien à manger ou à boire, ils ont été malades et ont manqué de carburant". Les rescapés ont raconté avoir alors appelé un prêtre à Rome, qui a transmis leur appel aux gardes-côtes italiens et à l’OTAN. Selon Mme Strick, "ce qui est étrange, c’est qu’un hélicoptère les a survolés, leur a envoyé de l’eau et des biscuits, puis il a disparu et n’est jamais revenu".
Au total, selon la sénatrice, "environ deux mille personnes sont portées disparues depuis le début de l’année". Il reste malgré tout très difficile d’établir un bilan précis. "Il faut interroger les familles qui nous disent que tel ou tel n’est pas arrivé à bon port", a-t-elle précisé.
"Les membres de l’Union européenne n’ont pas agi de manière appropriée, ils auraient dû accepter davantage de réfugiés et ils auraient dû aider davantage l’Italie et Malte à faire face à cette crise", a-t-elle dénoncé.
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