Egypte : Massacre place Tahrir après une manifestation de Coptes

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Egypte : Massacre place Tahrir après une manifestation de Coptes

10 octobre 2011 - France soir

Une vingtaine de personnes ont été tuées dimanche au Caire lors d’affrontements entre des coptes et des forces de l’ordre.

La place Tahrir a de nouveau été le théâtre d’un massacre. Quelques mois seulement après la fin du soulèvement contre le régime du président Moubarak, la fameuse place égyptienne qui symbolise la révolution du pays a été le terrain de violents affrontements entre des coptes (chrétiens d’Egypte) et des forces de l’ordre. Vingt-quatre personnes ont été tuées et plus de 200 ont été blessées. A l’origine de ces affrontements : une manifestation organisée par les coptes pour protester contre l’incendie d’une église dans le gouvernorat d’Assouan, au sud de l’Egypte. Face à l’intensité de ces violences - les plus meurtrières depuis la révolte de février - le gouvernement a décidé d’instaurer un couvre-feu, mais aussi de renforcer la sécurité autour du Parlement, du siège du conseil des ministres et du musée archéologique du Caire.
Un véritable massacre

« Un véhicule de l’armée a roulé sur cinq manifestants », a indiqué le père Daoud à un journaliste de l’AFP avant de désigner le corps d’un manifestant au visage défoncé et de préciser : « voici son cerveau » en montrant de la matière blanche dans un sac plastique. Le journaliste a, quant à lui, rapporté avoir vu une dizaine de dépouilles de coptes à l’hôpital du Caire. L’un d’entre eux était méconnaissable. Il a par ailleurs raconté que l’établissement hospitalier était en proie au chaos et que des familles hurlaient de colère face aux atrocités dont elles ont été victimes. A l’extérieur, des dizaines de véhicules ont brûlé, non loin de l’hôpital, tandis que des manifestants coptes préparaient des cocktails Molotov.
"Une nation en danger"

Dans une allocution retransmise par la télévision publique, le Premier ministre Essam Charaf a déclaré que « la nation est en danger suite à ces évènements » et que ces derniers « ont ramené en arrière au lieu d’aller de l’avant pour construire un Etat moderne sur des bases démocratiques saines ». Le ministre a poursuivi en appelant les Egyptiens à faire preuve de « retenue » et à ne pas céder aux « appels de la sédition ». Un message qui, semble-t-il, été entendu puisque les violences ont pris fin dans la soirée. Les musulmans ont en effet marché en direction de l’hôpital tout en criant : « Musulman, chrétien, une seule main ».

Les coptes représentent près de 10% de la population égyptienne. Ils se disent fréquemment victimes de discriminations au sein d’une société majoritairement musulmane.

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