Évacuation d’une vingtaine de migrants du squat Darquer, qui sera sécurisé
11 mai 2012 - La Voix du Nord - Eric Dauchart
Vers 7 h 30 hier matin, la police de Calais a procédé à l’évacuation, sans interpellation, d’une vingtaine de migrants, présents dans la friche industrielle Darquer, rue des Quatre-Coins. Une décision motivée par les lourds problèmes d’insécurité qui règnent sur ce site, propriété de la société Cottage des Flandres, où doivent s’ériger deux immeubles en 2014.
On ne pouvait pas circuler hier matin, rue des Quatre-Coins, entre les rues Monseigneur-Piedfort et du 11-Novembre. La police de Calais barrait la route au moment où se déroulait, au sein de l’ancienne usine Darquer, une opération de démantèlement de squat, occupé par des migrants. Une vingtaine de policiers étaient présents, pour évacuer une vingtaine de migrants d’un site hautement dangereux.
Les murs menacent
« Aujourd’hui il existe un réel danger, l’immeuble est menaçant », explique le sous-préfet de l’arrondissement de Calais Alain Gérard qui ajoute : « Les migrants se servaient des poutres pour faire du feu. Il y a déjà eu deux incendies ici. De plus, l’absence de ces poutres fragilise le bâtiment qui menace de s’effondrer. Et les migrants vivaient dans des locaux sordides. C’est une opération dictée par l’urgence ».
Récemment, la ville de Calais avait sécurisé le périmètre avec des barrières et un arrêté de péril imminent avait été déposé. À la demande du propriétaire des lieux, la société Cottage des Flandres, basée à Dunkerque. Une ordonnance d’expulsion a été prise par le tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer (voir ci-dessous). Des travaux ont été entamés dès la fin de matinée pour rendre inaccessible le site. « Les migrants ne pourront pas revenir. Pendant les travaux, l’immeuble sera gardé. Cela se passera de la même manière que sur les squats Thélu, Noyon ou Descartes, où les migrants ne sont jamais revenus », poursuit le sous-préfet. La veille de l’expulsion, vingt-quatre personnes ont été recensées sur place, notamment des Soudanais. « Douze d’entre eux possèdent des papiers de demandeur d’asile. Et nous avons dix-neuf places disponibles en centres d’accueil dont dix à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), quatre à Senlis (Oise), deux à Évreux (Eure) et une à Beauvais (Oise), Cébazat (Puy-de-Dôme) et Strasbourg (Bas-Rhin). Les migrants qui le souhaitent partiront en taxi avec un sac de ravitaillement », souligne Alain Gérard.
L’évacuation s’est effectuée dans le calme. Aucune association n’était présente et aucun No border n’était sur place. Il n’a été procédé à aucune interpellation, les premiers migrants sortaient d’ailleurs seuls du squat pour reprendre la route. « Nous privilégions l’humain et la dignité des personnes. Leurs affaires seront regroupées puis elles seront mises à leur disposition dans un local par la Ville de Calais », termine le sous-préfet.
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