Histoire du monde : Rock in Kabul

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Histoire du monde : Rock in Kabul

4 octobre 2011 - RTBF.be

L’Afghanistan n’avait plus vu vécu ça depuis les années ’70 : un festival de rock s’est tenu ce weekend à Kaboul. Robin Cornet.
Des guitares qui rugissent... Une foule des jeunes qui dansent entre les murs d’un caravansérail. Un vent de liberté a soufflé sur le parc Bagh-e Babur. Six heures d’insouciance sous l’œil de gardes armés. L’événement avait été organisé dans le plus grand secret. Pour éviter une attaque, les radios ne l’ont annoncé qu’en dernière minute. Seuls 500 personnes ayant eu connaissance du lieu, ont pris part au festival. Certains avaient fait des kilomètres, depuis Kandahar ou d’autres villes afghanes. Un moment historique. Un tout premier concert, pour beaucoup. C’est l’initiative d’un reporter-photographe australien, en poste à Kaboul. Il a fait venir des groupes d’Australie et des pays voisins (Ouzbekistan, Kazakhstan). Mais aussi - et surtout - de petits groupes afghans sortant rarement des caves ou des hangars. 10 ans après le départ des talibans, la musique reste un sujet sensible. Elle est revenue dans les rues. Il y a des transistors dans les échoppes. Les radios privées se sont multipliées. A la télévision, les programmes musicaux ont beaucoup de succès. Le plus emblématique est Afghan Star, inspiré d’American Idol ou de la Nouvelle Star. Mais des attaques visent encore régulièrement des magasins de disques. Le rock reste largement incompris. Diabolisé par les religieux, vu comme un mode de rébellion par les autorités. Les rockeurs sont généralement contraints de jouer dans la clandestinité et, bien sûr, de couper leurs cheveux. Il y a pourtant de formidables talents, dit le reporter Travis Beard, qui a rejoint d’autres de musiciens locaux. Le groupe organisateur du festival a dû tenir compte des traditions. Les concerts ont été interrompus aux heures des prières, laissant les voix des muezzins raisonner. L’alcool était évidemment interdit. Seuls des kebabs étaient proposés aux festivaliers. Tout au long, ils ont danser et acclamer les groupe. Ovation pour le groupe de Kaboul, White Page. Et triomphe pour les Ouzbèques Tears of the Sun, dont la chanteuse a fait sensation. Une femme sur scène - portant malgré tout un voile discret - c’était aussi une petite révolution.

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