L’Europe impose un embargo pétrolier sans précédent à l’Iran
23 janvier 2012 - Libération - AFP
La Banque centrale iranienne sera également sanctionnée. L’Union européenne veut mettre la pression sur Téhéran pour qu’il revienne sur son programme nucléaire controversé.
Les pays de l’Union européenne se sont mis d’accord lundi matin pour imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l’Iran ainsi que pour sanctionner sa banque centrale afin d’assécher le financement de son programme nucléaire.
« Un accord de principe pour un embargo pétrolier contre l’Iran a été trouvé » lors d’une réunion des ambassadeurs des pays de l’UE à Bruxelles. Il doit être formellement entériné dans la journée à l’occasion d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères.
Le compromis trouvé prévoit une interdiction immédiate de tout nouveau contrat dans le secteur pétrolier avec l’Iran pour les pays européens. Une phase de transition est prévue pour l’annulation des contrats existants qui n’interviendra que le 1er juillet.
Monde Hier à 10h38 (Mis à jour à 14:30)
L’Europe impose un embargo pétrolier sans précédent à l’Iran
La Banque centrale iranienne sera également sanctionnée. L’Union européenne veut mettre la pression sur Téhéran pour qu’il revienne sur son programme nucléaire controversé.
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Les pays de l’Union européenne se sont mis d’accord lundi matin pour imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l’Iran ainsi que pour sanctionner sa banque centrale afin d’assécher le financement de son programme nucléaire.
« Un accord de principe pour un embargo pétrolier contre l’Iran a été trouvé » lors d’une réunion des ambassadeurs des pays de l’UE à Bruxelles. Il doit être formellement entériné dans la journée à l’occasion d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères.
Le compromis trouvé prévoit une interdiction immédiate de tout nouveau contrat dans le secteur pétrolier avec l’Iran pour les pays européens. Une phase de transition est prévue pour l’annulation des contrats existants qui n’interviendra que le 1er juillet.
Les réticences grecques
Des discussions intenses se sont déroulées entre Européens sur ce point jusqu’au dernier moment, en raison des réticences de la Grèce, très dépendante des approvisionnements iraniens. Athènes militait à l’origine pour obtenir un délai d’un an avant de couper les ponts.
Il est prévu que d’autres pays producteurs, dans le Golfe notamment, prennent le relais de l’Iran pour maintenir l’approvisionnement des pays européens dépendants. Afin de rassurer la Grèce, l’UE se penchera à nouveau sur cette question au printemps.
Les ministres des Affaires étrangères s’engagent « à revenir sur la question des Etats membres qui importent de larges quantités » de pétrole iranien, au plus tard en avril, indique leur projet de déclaration.
L’Iran vend environ 20% de son pétrole aux pays de l’Union européenne, notamment à la Grèce, l’Italie et l’Espagne. L’essentiel de ses ventes est toutefois réalisé toutefois. C’est la raison pour laquelle l’UE et les Etats-Unis s’efforcent en parallèle de convaincre les pays asiatiques, comme l’Inde, de réduire leurs importations d’hydrocarbures iraniens.
Programme nucléaire controversé
L’objectif poursuivi par l’UE est d’intensifier la pression sur l’Iran afin qu’il accepte de revoir son programme nucléaire controversé visant, de l’avis des Occidentaux, à doter le pays de la bombe atomique alors que Téhéran assure n’avoir que des visées civiles. Les sanctions concernant la banque centrale portent sur un gel de ses avoirs en Europe et une interdiction partielle de transactions avec l’institut monétaire.
« L’option d’un Iran doté de l’arme nucléaire ne peut être acceptée » car cela représenterait « un danger non seulement pour la région mais pour le monde entier », a estimé le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle.
« C’est la raison pour laquelle il est important que l’Union européenne prenne des décisions qui assèchent les sources de financement du programme nucléaire iranien », a-t-il ajouté.
« L’Iran continue à défier les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a indiqué de son côté son homologue britannique, William Hague, en qualifiant de « pas plausibles » les explications purement civiles données par Téhéran pour ses programmes d’enrichissement d’uranium.
Israël s’est félicité des sanctions de l’Union européenne. « Le durcissement de ces sanctions et le ton adopté par les Européens sont importants, car cela fait comprendre aux Iraniens qu’il n’est pas acceptable qu’ils poursuivent leur programme nucléaire », a affirmé à la radio militaire le ministre chargé des services de renseignements, Dan Meridor.
L’UE a déjà dans le passé décidé notamment le gel d’avoirs contre 433 sociétés iraniennes et 113 personnes, des restrictions d’exportation de nombreux produits sensibles ou encore l’interdiction des investissements dans le secteur des hydrocarbures.
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