L'Irak à nouveau victime d'une vague d'attentats

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L’Irak à nouveau victime d’une vague d’attentats

10 septembre 2012 - L’Humanité - Cathy Ceïbe

Au moins 52 personnes ont été tuées lors d’attaques meurtrières non revendiquée. Ces violences illustrent le risque d’atomisation du pays sur des bases confessionnelles.

L’Irak est-il pris dans l’étau d’un nouveau conflit confessionnel comme il en a déjà connu entre 2005 et 2008 ? La série d’attentats qui a ensanglanté hier le pays pourrait en être un révélateur, même si, à l’heure où ces lignes sont écrites, aucun groupe religieux et/ou ethnique n’a revendiqué la paternité des attaques qui ont fait au moins 52 victimes. À Amara (sud), proche de la frontière iranienne, deux voitures piégées ont explosé sur un marché, à proximité du mausolée de l’imam chiite Ali Al Charki. Bilan : 16 tués et 60 blessés. Même procédé à Nassiriya, au sud de Bagdad, où une voiture piégée, stationnée près du consulat honoraire de France, a explosé au petit matin, faisant une victime, tandis que deux personnes trouvaient la mort dans un autre attentat. Dans la région sensible de Kirkouk (nord), revendiquée à la fois par les Kurdes, les Turkmènes et les Arabes sunnites, une explosion a visé la North Oil Company, la société pétrolière publique, tuant sept Irakiens. À Touz Khourmatou (Nord), trois attaques ont fait quatre victimes, tandis qu’à Tal Afar, deux personnes ont péri lors de l’explosion d’une voiture piégée. À Samarra, deux membres des forces de l’ordre ont été tués lors d’une attaque. Bassora, au sud, n’a pas été épargnée non plus : trois personnes ont trouvé la mort dans l’explosion d’une voiture piégée. Enfin, dans la nuit de samedi à dimanche, un groupe armé a tiré sur un barrage de l’armée à Doudjaïl, tuant au moins onze soldats. Cette vague de violences n’est pas sans rappeler la terreur qui avait déjà frappé le pays en juillet, lorsque dix-huit villes, dont la capitale, avaient été le théâtre de multiples attaques au cours desquelles plus d’une centaine de personnes avaient péri. Ce dimanche noir révèle, encore une fois, l’extrême fragilité d’un système politique en crise et divisé sur le partage de pouvoir entre les différentes communautés. Le risque d’une partition du pays fondée sur la confession religieuse et (ou) l’appartenance ethnique, fruit de la Constitution laissée en héritage par l’occupation américaine, entre le Sud chiite et le Nord kurde, est réel.

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