L'ancienne usine Pagniez évacuée hier, avant sa démolition

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L’ancienne usine Pagniez évacuée hier, avant sa démolition

15 juin 2010 - La Voix du Nord - Olivier Pecqueux

Hier, vers 13 h 30, les forces de l’ordre ont investi l’ancienne usine Pagniez, rue des Quatre-Coins, pour y évacuer les migrants soudanais qui y ont établi leur campement. Moins spectaculaire que l’opération menée au même endroit en octobre 2008 - avec deux cents gendarmes et policiers - l’intervention d’hier devrait permettre le démarrage de travaux sur le site. D’ici deux mois, les bâtiments de la friche industrielle seront rasés.

Officiellement, il ne s’agissait pas de l’évacuation d’un squat. L’opération menée hier après-midi par les forces de l’ordre sur la friche industrielle Pagniez, rue des Quatre-Coins, y ressemblait pourtant bien. Vers 13 h 30, une demi-compagnie de CRS et des agents de la police aux frontières (PAF) ont investi la cour de l’ancienne usine pour y interpeller « quelques dizaines de migrants » en situation irrégulière, selon la sous-préfecture de Calais. Quelques membres d’associations et des No Borders étaient également sur place.

Désinfection

L’intervention a eu lieu dans le calme et, après trois quarts d’heure, des agents de la ville de Calais sont arrivés avec les véhicules de la propreté urbaine. « Il ne s’agissait pas du nettoyage du site comme on l’a connu par le passé, précisait l’adjoint au maire chargé de l’environnement, Philippe Mignonet, nos agents interviennent pour récupérer les tentes des migrants et les remettre aux associations qui leur viennent en aide. » Les tentes devaient être amenées dans les locaux des services techniques avant d’être rendues aux associations. Le travail des quatre à cinq agents municipaux devait ensuite se concentrer sur « la désinfection des lieux ».
Vers 14 h 30, un huissier de justice est à son tour arrivé pour effectuer les constatations : appareil photo et dictaphone en main, l’huissier a relevé l’état du bâtiment squatté et voué à la destruction. Hier en effet, devaient débuter les travaux de démolition de cette usine à l’abandon.
L’Établissement public foncier (EPF), propriétaire de la friche, a programmé deux mois de chantier sur le site pour une destruction de tous les bâtiments vétustes. Une opération de désamiantage doit notamment y être menée. « Les travaux devaient commencer aujourd’hui (hier), c’est pour cette raison qu’il a fallu en extraire ses occupants, commente le sous-préfet Gérard Gavory. Nous ne sommes pas dans la même situation qu’il y a deux ans, lorsque plusieurs centaines d’Africains squattaient le bâtiment. Cette fois, ils n’étaient que quelques dizaines. Quoi qu’il en soit, notre politique n’a pas changé : la police procède à des interpellations et aux démantèlements pour éviter la création d’une nouvelle jungle ou d’un squat. » Selon la sous-préfecture, les migrants en situation irrégulière seraient au nombre de deux cents à deux cent cinquante actuellement dans le Calaisis.

De retour des douches

Du côté des associations venant en aide aux migrants, les chiffres diffèrent. Une bénévole estimait ainsi que la semaine dernière encore, « entre soixante et soixante-dix personnes » avaient trouvé refuge dans le seul squat Pagniez. Hier, à l’heure où l’intervention de police a commencé, des migrants étaient aux douches, sur l’aire d’accueil des gens du voyage. Lorsque les camionnettes du Secours catholique sont revenues rue des Quatre-Coins pour y déposer les clandestins, les autorités les ont autorisés à récupérer leurs affaires.

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