La Bailleuloise Claire Cleenewerck, un parcours de militante au quotidien

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La Bailleuloise Claire Cleenewerck, un parcours de militante au quotidien

20 mai 2012 - La Voix du Nord - Marie Jansana

La Bailleuloise Claire Cleenewerck s’est engagée depuis plusieurs années auprès des migrants, notamment à la tête de l’association caritative Flandre Terre solidaire. Alors qu’elle a décidé de quitter la présidence, elle retrace son parcours de militante, qui n’est pas près de s’arrêter.

Le regard d’une fillette africaine, croisée sur le port de Calais. C’est cet instant que Claire Cleenewerck se remémore lorsqu’elle évoque l’origine de son engagement auprès des migrants. Ce jour-là, la Bailleuloise est au côté de bénévoles. L’enfant attend la distribution alimentaire, qui sera annulée à cause d’une bagarre. « Elle avait l’âge de ma petite-fille, ça m’a fait un coup au coeur. » Ont alors suivi les coups de main à l’association Salam à Calais, la fondation de Flandre Terre solidaire à Bailleul et la naissance du camp de convalescence l’hiver, les témoignages auprès de jeunes sur la situation des migrants, l’accompagnement des demandeurs d’asile dans les démarches, etc. Un dévouement quotidien, sauf « le mercredi », réservé aux petits-enfants.

Si Claire Cleenewerck a annoncé aux militants bailleulois, en ce printemps, qu’elle souhaitait prendre du recul, sa mobilisation se poursuivra, avec la défense de l’être humain comme credo. « La plupart des bénévoles se disent "ils pourraient être mes enfants, mes petits-enfants ". Cela tient à peu de chose d’être nés du bon côté de la planète. » Scout quand elle était jeune, ancienne enseignante dans le privé, elle s’est longtemps impliquée au sein de l’Église. Son parcours de militante, on peut aussi le lire à travers son histoire, des problèmes de santé qu’elle évoque sans tabous. « On apprend à regarder la vie sous un autre aspect, on a envie de la faire prospérer. » Autre moment qui a marqué son parcours de militante, la destruction de la jungle de Calais. Elle et d’autres bénévoles bailleulois en ont tous été bouleversés. Le 22 septembre 2009, « jour marqué à l’encre rouge. C’était une véritable rafle. À mon âge, on a entendu parler de la guerre. Les images se télescopent ».

« Ce n’étaient que des jeunes, s’indigne-t-elle. Ces arrestations étaient intolérables. En France, les mineurs sont protégés, nous devons faire respecter cela. » Elle relate aussi les paroles d’un CRS : « Il disait "ce n’est pas pour cela que je me suis engagé". » Comment ne pas se décourager dans cette mission ? « Ce qui nous pousse, c’est que nous apprenons beaucoup à leur contact. Ils s’étonnent que des gens vivent seuls, de l’absence de simplicité dans l’accueil. » Elle en a reçu des « leçons de vie » : malgré leurs histoires dramatiques, ils blaguent, lui tendent un coussin, distribuent du thé.

Toutefois, elle garde un regard réaliste sur les personnes qu’elle rencontre. « Je n’idéalise pas. Par exemple, le racisme existe entre ethnies. Aller vers l’autre n’est pas spontané. » Elle y oppose la richesse de l’altérité.

Alain Deroo, vice-président de Flandre Terre solidaire, retient d’elle « ses convictions fortes. Elle essaye d’emmener le monde dans son action, elle est mobilisatrice. » Et quand elle s’engage, elle ne le fait pas à moitié. « Je suis passionnée et perfectionniste, ce qui peut être un défaut », sourit-elle. Surtout elle redoute d’être mise en avant, tient à souligner qu’elle « n’est pas seule, c’est un travail d’équipe. Rien n’est possible sans cela ». •

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