La CIMADE dénonce l'accueil fait aux étrangers et interpelle les candidats avec 40 propositions

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La CIMADE dénonce l’accueil fait aux étrangers et interpelle les candidats avec 40 propositions

3 février 2012 - La Voix du Nord - L. D.

Ils sont quelque 3 000 migrants à être passés en 2011 dans les bureaux de la région des bénévoles de la CIMADE. ...

Une demande d’aide juridique, un soutien de dernière minute... « Exemple, le 30 décembre, un Afghan en règle que l’on suivait (car il commence à y avoir des Afghans dans la métropole lilloise) a rencontré un compatriote à Paris. Et alors qu’ils rentraient ensemble à Lille, la police est tombée sur son ami. On a dû se mobiliser pour qu’il puisse dans les 48 heures déposer une demande d’asile et ainsi éviter l’expulsion. » Gaston Debart, président du groupe local lillois, ne raconte pas cette histoire pour se plaindre d’un réveillon gâché. Mais parce que « la législation est devenue trop complexe et les conditions de demande d’asile trop strictes ».

L’association de soutien aux immigrés, la CIMADE, vient de publier son État des lieux 2012 des migrations. Un ouvrage critique de la politique actuelle dans le cadre duquel elle avance quarante propositions sur lesquelles elle demande aux candidats de se positionner. Parmi elles, le droit de vote des étrangers aux élections locales, « l’exceptionnalité » des placements en rétention administrative ou la fin du « chantage » auprès des pays du Sud consistant à conditionner l’aide au développement à des clauses de réadmission.

À ce sujet, « la majorité des Tunisiens arrivés en Europe (25 000 via l’île de Lampedusa), après avoir risqué leur vie en mer ont été expulsés ou vivent cachés, sans possibilité de régularisation. En comparaison, la Tunisie a accueilli au même moment près de 300 000Libyens », écrit la CIMADE. Rappelant que 60 % des migrations internationales sont des migrations Sud - Sud.

Pénurie de logements

Plus près de nous, en France, la CIMADE dénonce le durcissement des conditions d’asile. « De plus en plus passent en procédure prioritaire. » Ce qui leur accorde moins de protection. Et dans l’ensemble, les demandeurs d’asile souffrent de la pénurie de logements. Au niveau national, seul un quart accèdent à un centre d’accueil (CADA), alors que l’État leur doit le logement et est régulièrement conda-mné pour cela.

« Dans la région, si vous êtes célibataire et en bonne santé, vous n’avez aucune chance d’avoir une place », résume M. Rausenberger, le président régional de la CIMADE. Et de pointer du doigt, enfin, la loi de juin 2011 qui prévoit l’interdiction de retour sur le territoire français dans le cadre d’une expulsion : « Avant, ça n’existait que pour les délinquants... » Guidée par sa philosophie, « il n’y a pas d’étranger sur cette terre », la CIMADE veut peser dans le contexte électoral.

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