La mairie de Beauvais (Oise) demande en justice l'expulsion d'une vingtaine de demandeurs d 'asile.

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La mairie de Beauvais (Oise) demande en justice l’expulsion d’une vingtaine de demandeurs d ’asile.

5 novembre 2011 - AFP

La mairie de Beauvais (Oise) demande en justice l’expulsion d’une vingtaine de demandeurs d’asile ayant élu domicile depuis six mois sous un pont de la ville, au grand dam de l’association qui leur vient en aide, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Les demandeurs d’asile, qui sont une trentaine à vivre sous le
pont de Paris selon l’association Solidarité Migrants, devront
comparaître devant un juge des référés du tribunal de grande
instance de Beauvais le 10 novembre.
"La situation devient de plus en plus risquée, il y a eu quelques
agressions, des conflits entre des demandeurs d’asile et des SDF",
a dit à l’AFP Tidiane Koïta, directeur adjoint des services chargé
des politiques de solidarité de la mairie.
"Ils ont des bouteilles de gaz sous les tentes, il y a des risques
d’incendie et même d’accidents mortels. Nous ne pouvons laisser
faire", a-t-il affirmé. "La ville doit préserver l’intégrité de
ces personnes".
Solidarité Migrants s’est indignée de la demande de la mairie.
"Où pourraient donc aller ces pauvres bougres, si ce n’est
s’installer quelques mètres plus loin et au bout de quelques jours
récupérer à nouveau quelques cartons pour se protéger des
intempéries ?", s’est-elle interrogée dans un communiqué.
Alors que la mairie demande au juge d’imposer une astreinte de 50 euros par jour à tout demandeur d’asile qui n’obéirait pas à
l’ordre d’expulsion, l’association rappelle qu’ils vivent avec
10,83 euros par jour seulement, grâce à une allocation versée par
l’Etat pendant l’instruction de leur dossier.
Depuis que la borne d’enregistrement régionale des demandes
d’asile (Eurodac) a été installée à Beauvais pour la Picardie, la
ville connaît un fort afflux de réfugiés, selon M. Koïta.
"Il faut que chacun assume ses responsabilités", a-t-il dit, en
rappelant que leur prise en charge incombe à l’Etat. Il a par
ailleurs plaidé pour une "meilleure répartition de la population
(de demandeurs d’asile, NDLR) sous la conduite du préfet de
région" dans les trois départements picards, "en coordination avec
les associations".

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