La situation fragile des rapatriés tchadiens de Libye avec des employés de l'OIM

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La situation fragile des rapatriés tchadiens de Libye avec des employés de l’OIM

17 avril 2012 - RFI Dr Qasim Sufi Chef de Mission de l OIM à Ndjamena

Plus de 150 Tchadiens, arrêtés en Libye au cours de la guerre, ont été libérés et rapatriés ce 12 avril 2012, suite à une intervention de l’ambassade du Tchad en Libye et de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Il y avait près de 90 000 Tchadiens vivant en Libye avant la chute du régime de Mouammar Kadhafi. La plupart sont aujourd’hui rentrés et vivent dans des conditions extrêmement difficiles.

157 Tchadiens retenus prisonniers en Libye depuis la guerre civile ont été libérés et rapatriés à Ndjamena dans la nuit de ce 12 avril, grâce à un avion affrété par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). C’est la deuxième fois qu’un tel vol a lieu en un mois.

Dans la cour d’un centre social, dans un vieux quartier de Ndjamena, les quelques rapatriés de Libye qui ne sont pas encore partis pour rejoindre leur village, rongent leur frein.

Assis contre un mur, Moussa Ibrahim, la vingtaine, un badge bleu et rose d’identification de l’OIM autour du cou, raconte comment il a été arrêté en pleine route par les hommes du CNT, le Conseil national de transition : « Ils m’ont tabassé avant de me conduire en prison. Pendant mon emprisonnement, ils nous torturaient régulièrement ». Le supplice durera quatre mois.

Mamat a eu plus de chance. Il a été arrêté après la guerre et emprisonné seulement deux mois. Mais il a été marqué par le délit de faciès qui a conduit à son arrestation.

Pour l’heure, l’urgence pour ces hommes est le retour dans leur village. Selon l’OIM, il y aurait encore beaucoup d’Africains emprisonnés en Libye.

LA SITUATION DES RAPATRIÉS TCHADIENS DE LIBYE
Près de 90 000 Tchadiens vivaient en Libye depuis plusieurs années, avant les événements. La majorité d’entre eux n’avaient peu ou pas de contacts avec leurs lieux d’origine, indique une enquête de l’Organisation internationale pour les migrations. Une évaluation, portant sur 1 000 d’entre eux, révèle des besoins urgents en matière de réintégration dans leurs communautés.

En raison de la sécheresse et des pénuries alimentaires, les rapatriés ne disposent pas de réserves de nourriture.

Peu nombreux sont ceux qui ont acquis des compétences pendant leur séjour en Libye. Certains ont travaillé dans la construction ou étaient conducteurs de véhicules spécialisés comme des tracteurs.

Depuis leur retour, seul un petit nombre de Tchadiens ont trouvé un emploi stable. La plupart des rapatriés ont ouvert des petits commerces informels, créant une concurrence avec les marchands locaux.

Les rapatriés vivant dans les zones rurales sont aujourd’hui dans une situation d’extrême précarité.

[source http://www.rfi.fr/afrique/20120414-tchad-situation-fragile-rapatries-libye]

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