Le squat Thélu va être démantelé dans les prochains jours
22 juin 2011 - La Voix du Nord - Patricia Noël
Squat Thélu : on démolit !
Dans quelques jours, il ne restera rien, ou presque, de l’ancienne usine Thélu, ouvert à tous vents et devenu, surtout, un lieu de refuge pour bon nombre de migrants. « Le processus de démolition va démarrer dans les jours qui viennent et s’échelonnera jusqu’à mi-septembre » a précisé la maire de Calais. « Les maisons seront détruites à partir de la rue Descartes jusqu’aux anciens bâtiments de Thélu » . Un seul de ces anciens modules atypiques sera conservé dans le cadre du projet d’éco-quartier dont ce site fait entièrement partie. « Ce sera juste pour le symbole, pour garder une trace de ces bâtiments en voûte. » Rappelons que sur cet ancien site industriel, la Ville a misé gros : trois cent cinquante maisons, appartements, lofts devraient composer un tout nouveau quartier répondant à plusieurs critères écologiques. En faisant procéder à la démolition des bâtiments, tous vétustes, la mairie avance à grands pas dans son projet et met fin à une situation dangereuse sur le plan de la sécurité. Pour autant, elle ne résout pas la situation des migrants qui avaient trouvé là-bas un endroit où manger et dormir, fut-ce dans des conditions insalubres. Natacha Bouchart a cependant proposé un rapprochement entre le Secours catholique, le Haut commissariat aux réfugiés et la Préfecture pour étudier le cas des demandeurs d’asile présents au squat Thélu. « Il y aurait, selon les associations, entre 80 et 120 demandeurs d’asile parmi les 250 réfugiés présents en ce moment à Calais. On doit normalement leur proposer une place en foyer, pas forcément dans la région mais sur l’ensemble du territoire français ». La maire de Calais pense par ailleurs que, comme ce fut le cas lors du démantèlement de la jungle, les services de l’État pourraient faire des propositions notamment pour les personnes les plus fragiles. « Il y aurait une vingtaine de mamans ainsi que six enfants actuellement dans le squat ».
Douches : renforcement des clôtures
Natacha Bouchart a l’intention de demander à l’État une subvention pour l’installation de clôtures plus robustes pour les douches des migrants. Cette aide financière permettrait aussi à la Ville d’installer une vidéo-surveillance plus performante que le matériel existant. Ce qui ne sera pas très difficile puisque le système actuel ne permet pas un balayage à 360° et, surtout, n’est relié ni au commissariat ni à la société de gardiennage. « Le coût, pour les seules clôtures, s’élèverait à 120 000 E ».
Natacha Bouchart n’a pas souhaité préciser la date du démantèlement du squat.
_Source
|