Les JO en toile de fond du jungle tour

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Les JO en toile de fond du jungle tour

18 juillet 2012 - Le Phare Dunkerquois - Claire Hohweyer

À l’occasion du passage du jungle tour à Téteghem et à Grande-Synthe, vendredi 6 juillet, les associations venant en aide aux migrants sur le Dunkerquois organisaient un repas de rue, festif, en présence des migrants et de Roms.

« Les JO ? C’est secondaire », fait comprendre Mohammad Khan. Cet Afghan, arrivé à Grande-Synthe il y a peu, tente « tous les jours » de passer en Angleterre. « En 2010, j’étais à Londres pour travailler, mais je me suis fait prendre par la police et reconduire en Italie parce que mes papiers étaient là-bas. J’essaie tout le temps d’y repartir. Je n’ai plus de famille, plus de maison, pas de travail, pas d’argent. » Alors, certes, la facilité avec laquelle les touristes peuvent se rendre à Londres, oui, ça l’interpelle.
Mais « de toute façon, je vais passer ». Assis avec d’autres migrants, un peu en retrait du groupe de bénévoles, il attend le repas. « Tout ça, ça nous fait du bien », sourit-il brièvement. Emmaüs, le Mrap, Salam, Médecins du monde, le Carrefour des solidarités et tous les bénévoles oeuvrant pour leur survie se réunissent pour un repas festif autour du jungle tour. Chaises et tables ont été plantées sur un terrain tout proche de la mairie.

« Débauche de communication »

Juste derrière, sur la route, un bus de la Communauté urbaine de Dunkerque, passe. Sur les côtés, un habillage : « Les JO sont en nous ».
Ironique pour ces migrants en situation irrégulière, qui risquent leur vie pour passer la frontière. « Ces affiches m’interpellent, assure Jean-Marie, bénévole grand-synthois. Il y a une débauche de communication autour de tout ça, mais on oublie qu’il y a toujours de la misère à côté. Les conditions de vie des migrants n’ont pas changé. » Constat identique de la part de Médecins du monde, même si, pour Cécile Bossy, référente sur le Dunkerquois, « on ne ressent pas trop l’impact des JO ici ». « Mais c’est présent dans les esprits. Le turn-over est assez important, avec un nombre de migrants moins important, près de 70 entre Téteghem et Grande-Synthe. » Elle n’hésite d’ailleurs pas à rapprocher le parcours d’un athlète, tombant pour relever à nouveau son défi sportif, à celui d’un migrant. Une différence, de taille : cet Afghan ou cet Iranien risque sa vie, à chaque tentative. « C’est tout le temps l’urgence pour eux. » « Continuer à parler des migrants, savoir qu’ils sont là, c’est important », estime Walter, originaire de Gand. Participant au jungle tour depuis l’année dernière, il est arrivé dans le Dunkerquois, à vélo, depuis la Belgique, avec quelques compatriotes. Activiste de la question des migrants à Gand et à Ostende, il trouve intéressant de faire le lien entre les migrants et les habitants. Mais, lors du repas, aucun Grand-Synthois n’aura rejoint la fête...

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