Migrants à Calais : retour au calme ce mardi soir, sous très haute surveillance policière

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Migrants à Calais : retour au calme ce mardi soir, sous très haute surveillance policière

6 août 2014 - La Voix du Nord - O. P. et M. GO.

À Calais, où la situation autour des migrants est très tendue, la nuit de mardi à mercredi n’a pas été émaillée d’incidents dans la zone industrielle des Dunes et aux alentours du port. Un impressionnant dispositif policier a été déployé toute la nuit pour dissuader les migrants de s’affronter. Dans une lutte de territoires, les nuits de dimanche à lundi puis de lundi à mardi ont été le théâtre de bagarres générales, faisant 16 puis 53 blessés.

Le calme après la tempête, mais pour combien de temps ? Dans la nuit de mardi à mercredi, aucun incident n’a été enregistré dans la zone des Dunes et autour du port de Calais. Les sapeurs-pompiers de Calais, Marck et Ardres, très sollicités les deux nuits précédentes après les rixes entre clandestins, n’ont pas eu à intervenir pour porter secours à des migrants blessés.

Des fourgons à chaque point stratégique

Un vaste dispositif policier a été mis en place, avec des fourgons de CRS postés à chaque point stratégique de la zone industrielle et du port et des patrouilles de police multipliant les rondes entre ces deux zones. Sur les parkings accueillant des poids lourds stationnés pour la nuit, chaque tentative d’intrusion par des groupuscules de migrants était avortée par une intervention rapide de la police et de CRS.

La préfecture du Pas-de-Calais a confirmé hier qu’aucun incident n’était survenu durant la nuit. Elle n’a toutefois pas souhaité en dire plus sur le dispositif mis en place. « Le préfet a déployé un dispositif policier adapté à la situation à Calais, mais il préfère ne pas communiquer sur la stratégie qu’il adopte », nous a-t-on fait savoir.

D’après Gille Debove, du syndicat Unité SGP-Police-FO, Denis Robin disposait de plusieurs moyens pour renforcer la surveillance policière de nuit : « Il a probablement décalé les horaires de la demi-compagnie de CRS (une vingtaine d’hommes) prévue de jour, tout en faisant appel dans le même temps à des policiers présent dans les secteurs calmes du département, comme Béthune ou Boulogne. Il a sûrement eu recours aussi à la section d’intervention de Coquelles : c’est une unité de maintient de l’ordre comme les CRS, mais qui a une vocation départementale. Elle est déployée quand il faut des renforts. » Le calme est donc revenu, mais pour combien de temps ?

Les policiers auraient-ils pu empêcher les bagarres ?

Des personnes se présentant comme bénévoles à l’association SALAM ont contacté la rédaction hier pour reparler des bagarres entre migrants des dernières nuits. Selon elles, la police aurait « laisser faire » quand les rixes ont éclaté. Joint hier après-midi, le président de SALAM Jean-Claude Lenoir a confirmé que des bénévoles de son association présents sur le terrain au moment des affrontements avaient constaté cette « non-intervention » policière : « C’est honteux !, a-t-il réagi. Soit ces policiers sont incompétents, soit ils ont fait exprès de ne pas intervenir, et c’est grave ! » Interrogé sur le sujet, le syndicaliste policier Gilles Debove a mis en avant pour sa part le manque d’effectifs sur le terrain : « Mes collègues étaient onze la nuit où les bagarres ont éclaté, avant que les 20 CRS les rejoignent. Comment voulez-vous qu’ils interviennent face à 200 migrants ? »

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