Moins de migrants à Dunkerque : les associations réagissent
7 décembre 2011 - La Voix du Nord
« Les personnes migrantes de passage sur notre littoral n’ont pas vraiment disparu »
, ont souhaité corriger les associations (1) qui leur viennent en aide dans le Dunkerquois. Elles réagissent ainsi à l’entretien du directeur zonal de la Police aux frontières paru dans nos colonnes samedi.
« Leur nombre est certes moins important que dans les mois qui ont précédé mais d’expérience (...), ce nombre est constamment fluctuant et il ne faut jamais se fier à des statistiques faites à un moment donné (...). Les raisons qui amènent ces hommes et ces femmes sur les routes n’ont pas disparu d’un coup de baguette magique ni d’une intensification de la présence policière.
Les interventions quasi quotidiennes, sur les camps, des forces de police amènent les migrants à devenir de plus en plus invisibles, par crainte. La nouvelle organisation de la police fait que les personnes arrêtées sont emmenées non plus à Saint-Pol-sur-Mer, comme il y a encore peu, mais vers Calais, où beaucoup d’entre eux sont relâchés dans la soirée sur place. L’effet dissuasif est sans doute assuré, mais ne fait que reporter sur d’autres territoires le problème (...). Les associations craignent que cette méthode ne vienne amplifier la situation humainement compliquée des personnes migrantes de passage.
Dormir dans des fossés sans pouvoir bénéficier d’un minimum d’abris, ne pas pouvoir bénéficier des distributions de nourriture et de soins, tout cela provoque une aggravation de leur situation et leur mise en danger.
(...) Les associations qui oeuvrent auprès de ces personnes ne peuvent accepter que les autorités publiques jouent avec leurs vies et demandent à continuer de pouvoir exercer leur action humanitaire en toute indépendance. » •
(1) Le collectif migrants réunit Salam, Terre d’errance Flandre littorale, la LDH, Emmaüs, le MRAP, ACC minorités visibles, Médecins du monde, AMiS Téteghem et le Secours catholique.
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