Nouvelle interpellation de migrants à Norrent-Fontes et survol inexpliqué du camp par la gendarmerie
1er septembre 2010 - .La Voix du Nord - R. C.
Il y a moins d’une semaine, à l’initiative de la Police aux frontières, sept migrants
érythréens du camp de Norrent-Fontes étaient interpellés sur l’aire d’autoroute de Saint-Hilaire-Cottes (lire nos éditions du vendredi 27 et du mardi 31 août). Dans la nuit de lundi à mardi, une opération similaire a été déclenchée par la gendarmerie.
Là, dix étrangers en situation irrégulière ont été placés en garde à vue à la brigade de Norrent-Fontes. Quatre d’entre-eux étaient en possession d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. Ils ont été relâchés une heure plus tard. Ashenafi, 27 ans, en était. « Les policiers ne sont pas mauvais avec nous. Mais ces interpellations sont ennuyeuses. Nous attendons maintenant le retour de nos compatriotes. » Et pour cause, les six autres ont été dirigés vers le centre de rétention administrative de Coquelles. La police aux frontières, qui dispose de la capacité opérationnelle en la matière, a procédé à l’identification des gardés à vue. « Ces personnes étaient en infraction vis-à-vis de la législation sur les étrangers. Il nous appartient notamment de vérifier s’ils sont recherchés », explique-t-on à la PAF. À l’issue de cette vérification, les six Érythréens ont quitté libre les locaux. Aucune poursuite de quelque nature que ce soit n’a été décidée à leur endroit.
Lilye Boilet, présidente de l’association humanitaire Terre d’errance, croit savoir que ces derniers reviendront très vite à Norrent-Fontes, probablement par le train. Simple question de temps.
La bénévole s’interroge par ailleurs sur les conditions de l’interpellation qui lui ont été rapportées par les migrants. « Les Érythréens se sont rendus sur le parking de l’autoroute dans le but de monter dans un camion en partance pour l’Angleterre. Ils ont repéré les forces de police et ont rebroussé chemin. Et sur le retour, les gendarmes les ont interpellés. Ils n’en voulaient que dix. Les migrants se sont auto-désignés volontaires. »
La compagnie de Béthune de gendarmerie démentait hier cette information.
Elle n’a pas non plus livré d’explication sur la présence d’un hélicoptère de la gendarmerie, hier vers 10 h 30, au-dessus du campement de fortune.
Tout juste a-t-on appris qu’il s’agissait peut-être d’une « coïncidence ». Pour la représentante de Terre d’errance, cet hélicoptère était bien là pour les migrants. « Il a survolé à deux reprises le camp à très basse altitude puis s’est dirigé vers l’aire d’autoroute. Je n’en suis pas certaine mais il me semble qu’une personne à bord filmait. » Bref, coïncidence ou pas, difficile de savoir ce que les autorités cherchaient à obtenir depuis le ciel norrent-fontois.
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