Parcours croisés de deux migrants partis l'un de Libye, l'autre d'Érythrée, compagnons d'infortune au centre Schaffner

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Parcours croisés de deux migrants partis l’un de Libye, l’autre d’Érythrée, compagnons d’infortune au centre Schaffner

5 août 2011 - La Voix du Nord - Marie Lagedamon

Omar (1) est Érythréen, Hussein est Libyen. Délogés fin juin de la friche industrielle de Thélu ...

à Calais, avec une trentaine d’autres migrants, ces deux demandeurs d’asile ont échoué il y a quelques semaines au centre d’hébergement et de réinsertion sociale Schaffner de Lens, une structure gérée par l’Association pour la solidarité active (APSA).
Pour obtenir le statut de réfugié, ils ont dû faire parvenir aux autorités françaises un « récit de vie » expliquant les raisons de leur périple, dont l’authenticité a été ou sera vérifiée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).
Originaire d’Asmara, la capitale de l’Érythrée, indépendante depuis vingt ans, Omar est un ancien soldat. Le pays sous régime autoritaire est toujours en conflit avec l’Éthiopie voisine. Considéré comme « déserteur » au retour d’une permission dans sa famille, le jeune homme explique avoir été emprisonné durant plus d’un an. À sa sortie, il rejoint l’Éthiopie puis le Soudan avant de traverser le désert pour gagner la Libye. « Nous étions vingt-sept à commencer ce voyage dans deux Land Rover. Il faisait tellement chaud qu’à l’arrivée, nous n’étions plus que vingt. C’était très dur », confie-t-il. Le jeune migrant poursuit l’expédition en direction de l’Europe et s’embarque alors dans un bateau pour l’Italie, rêve de Londres où l’attend une amie. Réussissant à atteindre son but, il ne restera que quelques mois avant de retourner en France, menacé d’expulsion par les autorités anglaises. Errant ensuite de Paris à Calais, puis à Béthune avant de découvrir Lens. Désormais doté du statut de réfugié politique, il apprend encore le français et espère obtenir une place dans un foyer à Paris pour commencer une nouvelle vie, dans la restauration ou le bâtiment.

Menacé de morten Libye

Autre histoire, autres espoirs pour Hussein, 25 ans, victime comme Omar de la dictature dans son propre pays. Arrivé le 16 juin au centre, le jeune homme ignore toujours à quoi ressemblera son lendemain. Faute d’avoir pu être identifiées, ses empreintes digitales n’ont pu être transmises à Eurodac, le fichier recueillant les données biométriques de tout migrant sur le sol européen. « Indic » pour le gouvernement de Kadhafi dans une compagnie pétrolière d’État, il rejoint l’armée au début des contestations. Se refusant à pratiquer la torture sur des rebelles, il en aurait vraisemblablement été victime lui-même avant de parvenir à s’échapper et de fuir en bateau le 14 février. Considéré officiellement comme « mort » en Libye, il aimerait faire venir sa femme dont il est sans nouvelles aujourd’hui et s’installer en France pour se reconstruire.

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