Plus de 200 migrants ont manifesté en ville
8 juin 2014 - Nord Littoral - Marie Bourey
Hier après-midi, il était environ 15 heures lorsque les réfugiés ont quitté le lieu de distribution des repas qu’ils occupent depuis une dizaine de jours afin de manifester en compagnie de représentants d’associations et d’autres activistes. Derrière des banderoles où se sont multipliés les messages de détresse, le cortège qui rassemblait des migrants de toutes les communautés a défilé dans les rues de Calais.
Hier après-midi, il était environ 15 heures lorsque les réfugiés ont quitté le lieu de distribution des repas qu’ils occupent depuis une dizaine de jours afin de manifester en compagnie de représentants d’associations et d’autres activistes. Derrière des banderoles où se sont multipliés les messages de détresse, le cortège qui rassemblait des migrants de toutes les communautés a défilé dans les rues de Calais.
Rendez-vous était fixé à 14 heures, rue de Moscou sur l’aire de distribution des repas. Alors que les migrants se préparent à partir, des activistes distribuent aux touristes des tracts étrangement semblables à ceux qui avaient été imprimés pour Escales. Sauf que le message n’est pas le même. « On nous mène en bateau » peut-on notamment lire sur le flyer détourné. Certains promeneurs confondent même l’entrée des Fêtes maritimes et pénètrent dans le camp de fortune.
Fatigués, mais déterminés, les migrants se regroupent autour des associations. « Ils ont raison de manifester pour ne pas être oubliés, pour montrer qu’ils sont là », explique Séverine Mayer du collectif Calais, Ouverture et Humanité.
Un message partagé par un Afghan qui se veut le porte-parole de toutes les communautés représentées sur le camp. « Tous les migrants sont réunis afin de faire valoir leurs droits et de faire connaître leurs problèmes », explique-t-il en anglais. « Les autorités nous ont promis de venir mardi et personne n’est venu. C’était pareil vendredi, déplore cet Afghan. On veut un statut légal pour vivre comme des humains. »
Une possible grève de la faim ?
C’est pour montrer qu’ils sont toujours là que les réfugiés ont improvisé un itinéraire et parcouru plusieurs kilomètres à pied, s’arrêtant notamment devant l’hôtel de ville où ils ont scandé en anglais le mot « honte » à l’attention des policiers présents devant les portes. Ils sont ensuite descendus jusqu’au musée des Beaux-Arts avant de retourner sur le site de distribution des repas, essuyant au passage quelques gestes d’humeur de Calaisiens.
Sur le camp qu’ils occupent depuis le 28 mai, la vie s’est organisée. Les migrants ont installé leurs tentes et même une cabine de douche. Pour autant, les membres de différentes associations sont révoltés de voir qu’il n’y a plus de toilettes installées sur le quai Crespin.
Face à ce qu’ils considèrent comme l’inactivité de la préfecture, certains migrants envisagent de procéder à une grève de la faim. « On ne mangera pas tant qu’il n’y aura pas de solutions », expliquait l’un d’eux, dépité et impuissant face à une telle situation.
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