Près de 1 200 migrants arrêtés en quinze jours au port de Calais

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Près de 1 200 migrants arrêtés en quinze jours au port de Calais

19 juillet 2014 - La Voix du Nord

Au total, 7 414 personnes ont été arrêtées dans le département au cours des six premiers mois de 2014 contre 3 129 au cours de la même période de 2013, a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais ce vendredi.

« On remarque qu’il y a beaucoup plus de clandestins et, lors de nos contrôles, on en détecte plus », indique-t-on au port de Calais. Environ 1 200 migrants ont été arrêtés au cours des deux premières semaines de juillet dans le port. Les migrants viennent désormais surtout de la corne de l’Afrique, de la Somalie, du Soudan et de l’Érythrée.

« Ce flux transite par Lampedusa et l’Italie », précise un membre des associations d’aide aux migrants. Les migrants traversent ensuite l’Italie et la France en train ou en bus pour arriver à Calais.

Sur l’ensemble des plates-formes transmanche – les ports de Calais et de Dunkerque et le tunnel sous la Manche –, 10 500 migrants ont été interpellés au premier semestre contre 5 133 au premier semestre 2013.

Le 3 juillet, 610 migrants, installés pour la plupart sur un site de distribution de repas mais aussi dans trois squats à Calais, avaient été évacués par la police. Un nouveau squat, qui accueille une centaine de personnes, a été installé samedi dernier sur le site Vandamme, impasse des Salines. Il s’agit d’une ancienne usine de recyclage de métaux. Le propriétaire des lieux, Fabien Vandamme, a porté plainte pour occupation illégale des lieux.

De son côté, Bertrand Péricaud, conseiller régional (PC) estime que cet afflux de migrants « menace une partie de l’activité du port. Si des mesures urgentes ne sont pas prises, je crains le pire ! ». Le communiste souhaite que le gouvernement mette en place une mesure exceptionnelle « à caractère humanitaire, permettant aux migrants de gagner la Grande-Bretagne ».

USGP Police-FO : « Nous ne sommes pas assez nombreux »

« La semaine dernière par exemple, en cinq jours, nous avons découvert 1 000 migrants dans les camions. Après, nous les remettons sur la voie publique, ils ne sont pas interpellés. Donc, ils recommencent », note-t-il. Le syndicaliste s’inquiète de la santé de ses collègues devant « ces vagues, ces assauts de migrants qui veulent monter dans les camions. Nous ne sommes pas assez nombreux pour notre sécurité, pour celle des usagers de la rocade, et pour la sécurité des migrants ».

Gilles Debove évoque les camionneurs qui « ne sont pas contents de notre travail. Alors, ils s’organisent. Et parfois, on retrouve 100 migrants face à 50 chauffeurs et nous devons intervenir au milieu ». Il regrette ainsi de n’avoir que « vingt personnels en tenue sur le terrain et seulement cinq policiers de la PAF (police aux frontières), le matin, au port ». Il met en avant une hausse des accidents du travail, « car parfois, nous sommes amenés à ramper sur la bâche des camions ».

Le syndicaliste demande des renforts, pour la PAF et le commissariat. La demi-compagnie de CRS présente depuis décembre, et l’autre demi-compagnie, arrivée il y a une semaine, ne seraient pas suffisantes à ses yeux. « Nous voulons deux compagnies complètes. L’une pour la PAF, l’autre pour la sécurité publique », souligne-t-il.

Cet afflux de migrants s’explique, selon Gilles Debove, par la situation politique de certains pays d’Afrique mais aussi, en raison d’une frontière italienne « passoire ». Enfin, il constate une présence plus forte « de mamans avec leurs enfants. Nous avons eu des hommes, puis de jeunes hommes, puis des femmes et maintenant des femmes avec enfants. Et les passeurs n’étant plus là, ils tentent leur chance en groupes ».

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