Rapport Baudis : les associations répondent à Manuel Valls
13 avril 2013 - La Voix du Nord
Ce samedi, un collectif d’associations d’aide aux migrants (parmi lesquelles Salam,
la Marmite aux idées, l’Auberge des Migrants, le GISTI ou la Ligue des droits de
l’homme) a publié un communiqué intitulé « L’insupportable déni du ministère de
l’Intérieur ».
Manuel Valls avait en effet vivement contesté les conclusions du rapport de
Dominique Baudis, le défenseur des droits, qui avait relevé un certain nombre d’abus
relevant du « harcèlement policier » à l’endroit des populations de migrants.
Le ministère de l’Intérieur Manuel Valls avait reproché à ce rapport de s’appuyer
sur des « déclarations de responsables d’associations rapportant des propos non
vérifiables et concernant des faits anciens qu’aucun élément objectif ne peut
soutenir aujourd’hui. » Le ministre soutenait également que « seule une minorité des
organisations associées à la saisine sont effectivement présentes et actives auprès
des migrants dans le Calaisis. »
Un « déni insupportable »
On pouvait s’en douter, la prise de position ministérielle hérisse le poil
d’associations bel et bien présentes et actives auprès des migrants dans le
Calaisis.
« Non seulement l’enquête menée par les services du défenseur des droits serait
insignifiante, voire partiale, mais la vingtaine d’organisations à l’origine de la
saisine seraient coupables de dénonciations mensongères ? Comme le seraient aussi
probablement le commissaire aux droits de l’homme du conseil de l’Europe, les
auteurs de la coordination nationale du droit d’asile ?, s’interroge le communiqué…
À moins que le ministre n’ait choisi de ne pas voir et de nier une réalité
inacceptable. Le rapport du Défenseur des droits, accablant pour les forces de
police, méritait mieux qu’un simulacre d’enquête de l’IGPN et les réponses
indigentes d’un directeur de cabinet. La situation de ces migrants, qui ne sont là
que parce qu’ils fuient guerre et insécurité dans leur pays, mérite mieux que
quelques aménagements humanitaires de pure apparence. Un ministre d’État se serait
honoré de tout mettre en œuvre pour faire la lumière sur les agissements dénoncés
par le défenseur des droits et faire primer en toutes circonstances les valeurs de
notre démocratie. »
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