« Sarkozy est aussi un immigré ! »
8 septembre 2010 - Le Journal des Flandres - Claire Hohweyer
Les airs de guitare manouche à la Django Reinhardt résonnaient comme pour rappeler que cet illustre musicien, aujourd’hui adulé, est pourtant né dans une roulotte en Belgique.
Ce 4 septembre, sur la place Jean-Bart à Dunkerque, il n’y avait pas de roulotte, mais bien l’ancienne caravane d’une famille rom, le père, la mère et leurs 7 enfants, soutenue par Thérèse-Marie depuis 4 ans.
« Une ineptie ! »
Avant la polémique, cette famille rom, qui vivait route de Furnes à Coudekerque-Branche, a vécu la démolition de leur camp de fortune à l’instar d’autres phratries, aujourd’hui éparpillées sur le Dunkerquois. Depuis, sous l’impulsion du Ministère de l’intérieur et du président Sarkozy, les camps de Roms sont rayés de la carte et leurs populations "raccompagnées" dans leur pays d’origine. Une indignation pour Christine, venue de Cassel, membre du Mrap : « c’est une politique sécuritaire inutile ! Je ne comprends pas qu’on les mette dehors alors qu’il y a eu beaucoup d’immigrés en France. D’origine hongroise, Nicolas Sarkozy lui-même en fait partie ! ». Le Carrefour des solidarités, le Mrap, Emmaüs* qui soutiennent également la famille, étaient également présents pour, comme dans toute la France ce jour-là, marquer leur colère face à « la xénophobie et à la politique du pilori », annonçait le tract distribué. Afin d’affirmer encore plus ce « déni d’humanité » comme certains l’appellent, une pétition était présentée à tous ceux qui voulaient bien la signer. Parmi eux, des élus de gauche, dont Michel Delebarre, « il s’agit là d’un problème séculaire. Les Roms sont européens, certains sont Français et ont un style de vie connu de tout le monde. On flatte le mauvais côté d’un certain nombre de nos concitoyens. De la part d’un gouvernement, je ne crois pas que ce soit en flattant ces mauvais réflexes qu’on fait avancer un pays. » Pour beaucoup des personnes présentes, « parler des Roms permet au gouvernement d’éviter de parler des vrais problèmes », relayait Jean Sename, président de la Ligue des droits de l’Homme.
*Etaient représentés aussi les Unions Locales CFDT, CGT, CLX, Dunkerque-Gaza, Egalité républicaine, Europe écologie/les Verts, France-Palestine-solidarité, Groupe non-violent Louis Lecoin, LDH, Médecins du monde, Modem littoral, NPA, PCF ? PS, Réseau éducation sans frontières, Salam Nord-Pas-de-Calais, SGEN-CFDT, SNES-FSU, SNESUP-FSU, Terre d’errance littoral.
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