Sept migrants du camp de Norrent-Fontes interpellés
27 août 2010 - La Voix du Nord - Céline Bardy
À 3 h 10 du matin, dans la nuit de mercredi à jeudi, sept migrants du camp de Norrent-Fontes ont été interpellés ...
sur l’aire d’autoroute voisine de Saint-Hilaire. Un peu plus tôt dans la soirée, un petit groupe d’une dizaine d’Érythréens aurait quitté le camp pour le parking, dans l’espoir de trouver un camion en partance pour l’Angleterre. « On en a repéré un, racontait hier après-midi l’un des membres de cette expédition. Muni de quelques papiers, il n’a pas été placé en garde à vue. On était dix, mais il n’y avait pas assez de place pour tout le monde. Il n’y en a que sept qui ont pu monter. C’était un camion pour transporter de la nourriture, il y avait des cartons dedans, il faisait froid mais pas trop, c’était assez sûr pour faire le voyage. J’ai fermé la porte et c’est là que la police est arrivée. » « On est intervenu dans le cadre d’une opération de flagrant délit avec une vingtaine de policiers de la PAF (Police aux frontières, NDLR) et une dizaine de gendarmes de Béthune, explique-t-on hier du côté des policiers. On avait mis en place un dispositif de surveillance qui a abouti. » Dans le lot des interpellés, les forces de l’ordre distinguent « trois passeurs et quatre migrants ». Toujours selon cette source, le camion dans lequel aurait embarqué les migrants était « frigorifique, la température était de - 18,5° C, mais ils n’y sont pas restés plus de quatre minutes, vu qu’on est intervenu tout de suite, ils vont bien ». Les migrants revenus au camp livrent une version différente de l’arrestation : « Ils (les forces de l’ordre, NDLR) nous ont poussé par terre, mis du gaz dans les yeux, on nous traite comme des voleurs ! », s’emporte une jeune femme d’une vingtaine d’années dont le frère a été arrêté. Lily Boillet, présidente de l’association Terre d’errance qui suit les migrants de Norrent-Fontes, s’inquiétait hier soir du sort judiciaire des gardés à vue : « On va attendre la fin des 24 heures (de garde à vue) mais ce qui nous inquiète beaucoup c’est que les avocats qui les défendent sont toujours commis d’office et récupèrent les dossiers au dernier moment. Ces derniers temps, tous les jugements qui ont été rendus étaient défavorables aux migrants. Je suis inquiète pour la justice dans mon pays. » Les gardes à vue pourraient être prolongées de 24 heures supplémentaires.
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