Société Aujourd’hui à 17h25 Incendie d’un squat à Pantin : ouverture d’une information judiciaire contre X
5 octobre 2011 - Libération - AFP
Une information judiciaire contre X pour homicides involontaires a été ouverte pour éclaircir les circonstances du drame. Six migrants tunisiens et égyptiens ont trouvé la mort.
Une information judiciaire contre X pour homicides involontaires a été ouverte pour éclaircir les circonstances de l’incendie d’un immeuble squatté à Pantin (Seine-Saint-Denis) qui a fait 6 morts fin septembre, a annoncé mercredi à l’AFP l’avocate de familles de victimes.
"J’ai reçu ce jour (mercredi) un courrier du parquet de Bobigny m’informant qu’une information judiciaire contre X pour homicides et blessures involontaires avait été ouverte", a déclaré Me Samia Maktouf, qui défend les familles de quatre migrants tunisiens qui ont péri dans le sinistre.
"La désignation d’un juge d’instruction va permettre de faire la lumière sur ce drame", s’est félicitée l’avocate.
Le 28 septembre au matin, un incendie apparemment d’origine accidentelle s’était déclaré à Pantin dans un immeuble de deux étages occupé principalement par des migrants tunisiens et égyptiens.
Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, avait lié le drame "à la réalité tragique de l’immigration clandestine" tandis que le président (PS) de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, avait dénoncé le manque de place en hébergement d’urgence.
Me Maktouf a par ailleurs affirmé avoir écrit au préfet de Seine-Saint-Denis Christian Lambert pour que 17 rescapés du sinistre obtiennent des autorisations provisoires de séjour.
"Pour le moment, ils ont trop peur pour se manifester auprès des services de police et participer à l’enquête", a affirmé l’avocate.
Le maire de Pantin, Bertrand Kern (PS), a pour sa part indiqué jeudi dans une lettre aux habitants que la ville prenait "en charge l’hébergement provisoire, le suivi social et médical des survivants de cette tragédie".
Vingt jeunes majeurs, en grande majorité des Tunisiens, sont hébergés dans des appartements de la ville. "On essaie de trouver des solutions plus pérennes", a-t-il dit à l’AFP.
"Certains ont dit qu’ils étaient arrivés quelques jours avant le drame dans le bâtiment qui a pris feu, un autre était là depuis deux mois", a rapporté l’élu.
"Le consulat de Tunisie a proposé à ses ressortissants de retourner dans leur pays, mais la plupart ont refusé", a expliqué Bertrand Kern.
Il s’est une nouvelle fois alarmé des squats en région parisienne, particulièrement nombreux dans l’Est parisien, et s’est dit "inquiet pour l’hiver". Dans sa ville, qui compte 55000 habitants, six squats ont été identifiés.
"Ces gens sont évacués par la police et le soir-même, ils poussent la porte d’un autre squat", a-t-il déploré, dénonçant les suppressions de place en hébergement d’urgence.
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