Squat Pagniez : Jean-François Caron réagit au démantèlement
29 juin 2010 - Nord Littoral
Le lundi 14 juin, le squat Pagniez, dont le terrain est la propriété de l’Établissement public foncier (EPF) était évacué par les forces de l’ordre.
Jean-François Caron, président de l’EPF de mars 2004 à mars 2010, évoque cette opération. « L’ensemble des responsabilités de mise en oeuvre d’opération de ce genre appartient exclusivement au directeur qui dans le cadre d’un établissement public est directement l’exécutif, et cette décision de Calais en relève. Néanmoins, la situation politique causée par une telle décision interroge évidemment le Président que je fus à l’EPF et m’amène à me positionner sur ce dossier. » Jean-François Caron, également maire de Loos-en-Gohelle et président du groupe des Verts au Conseil régional, comprend la « décision du directeur de prendre les mesures qui s’imposent en matière de sécurité sur cette friche, une personne ayant déjà été électrocutée en maniant des câbles sur ce même site. Ceci étant, la situation particulière des personnes qui stationnent sur ce site dans le contexte particulier de Calais, justifie qu’une mesure de sécurité doit obligatoirement être accompagnée d’une solution pour les personnes qui étaient présentes sur ce site. Depuis lors, ces personnes n’ont pas été accompagnées ni relogées. » Pour l’homme politique, il est « inquiétant » de voir ces personnes « errer, alors qu’ils devraient pouvoir bénéficier d’une protection au regard du droit international, quel que soit leur projet de vie.
« On ne peut pas ignorer le sort de ces personnes »
« Ces migrants, dont certains ont déjà obtenu le statut de réfugié ont fui un pays en proie à une guerre civile atroce et se retrouvent dans une impasse puisque la situation au Soudan ne permet pas leur renvoi. Il appartient donc à la municipalité et à l’Etat, qui a directement en charge la responsabilité d’accueil d’un étranger, d’analyser les conditions permettant les conditions conformes au droit et conformes au respect de la personne humaine. Même si je n’ai pas de pouvoir décisionnel en la matière, le sort de ces personnes fragiles ne peut être ignoré de personne. Elles doivent pouvoir être accompagnées et au moins pouvoir disposer de conditions de vie décentes. » Il a d’ailleurs pris l’initiative de « saisir le sous-préfet de Calais, et la Ville de Calais en ce sens. »
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