Un migrant afghan secouru alors qu’il tentait de traverser la Manche à bord d’un radeau
5 mai 2014 - Le Monde.fr avec AFP
Il dérivait sur un petit radeau, construit avec quelques planches de bois, un flotteur enveloppé dans une bâche, un pied de table en guise de mât et un drap pour la voile. Un migrant afghan de 23 ans a été secouru lundi 5 mai par les sauveteurs en mer alors qu’il tentait de traverser la Manche. « Il dérivait vers le cap Blanc-Nez, au large de Sangatte », selon Bernard Barron, président de la station de sauvetage de Calais.
« C’est très rare que les sauveteurs interviennent en mer pour récupérer des migrants », a précisé M. Barron, car habituellement les puissants réseaux de passeurs ne permettent pas aux migrants de traverser seuls. L’homme doit son salut à un navire qui passait à proximité et dont les passagers ont alerté les secours, qui sont intervenus avec un canot et un hélicoptère de la marine nationale.
Une entreprise « impossible »
D’après les sauveteurs, le jeune homme n’avait aucune chance de réussir son entreprise, rendue encore plus périlleuse par les risques de collision dans ce chenal, une « autoroute à ferrys » entre Calais et Douvres. « En raison des courants violents et des vents, il serait impossible de traverser la Manche, même dans une embarcation à rames, a ajouté M. Barron. Si le vent s’était levé, ne serait-ce que d’un échelon sur l’échelle de Beaufort, il aurait chaviré et serait mort. »
Le jeune migrant commençait à être en hypothermie quand il a été ramené au port de Calais, d’abord « déçu, puis très heureux d’être récupéré », selon M. Barron. Il a été remis à la police aux frontières.
En mars, un migrant avait été retrouvé noyé dans le canal de Calais, et un autre migrant, de nationalité irakienne, avait été secouru alors qu’il tentait de traverser le détroit à la nage, relève le quotidien régional La Voix du Nord. Selon la préfecture du Pas-de-Calais, il y a en permanence à Calais quatre cents migrants clandestins qui tentent de passer en Angleterre, tandis que les associations de défense des migrants les estiment à environ six cent cinquante dans le Calaisis.
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