Une association hollandaise distribue des repas à Calais
10 septembre 2010 - Nord Littoral - Annie Voeung
L’association hollandaise Rampenplan a distribué hier des soupes gratuitement place d’Armes, à l’appel des no-borders. Le but : partager un repas avec non seulement les migrants mais aussi avec n’importe quel Calaisien ou touriste.
Une soupe à base de poivrons, d’oignons et de pâtissons. Voilà ce que l’association hollandaise Rampenplan a distribuée gratuitement hier après-midi sur la voie publique, place d’Armes, à l’appel des no-borders. Plusieurs dizaines d’entre eux étaient sur place, pour la plupart de jeunes anglophones ainsi que quelques migrants africains. _ Cette distribution a lieu le lendemain des évacuations des squats par la Paf et la police rue Descartes et rue de Riga. Mais Camille, bénévole des Rampenplan affirme que lui et les autres membres sont là depuis lundi. « On ne prépare pas seulement à manger pour les migrants, mais aussi pour tous les Calaisiens et les touristes qui souhaitent partager notre repas. On ne sert que des légumes bio. Le but, c’est que les gens mangent sainement », explique Camille, cuisinier bénévole. Il raconte que l’association existe depuis vingt-sept ans. "Rampenplan" signifie "évacuation d’urgence". Ce terme est employé lors des évacuations de centrales nucléaires. « On a servi des repas pendant des manifestations antinucléaires. Pendant les manifestations, les militants ont faim. C’est important de leur servir à manger », poursuit Camille. Les membres de Rampenplan, venus au nombre de sept, vont servir des repas tous les jours, au déjeuner et au dîner jusqu’à dimanche, à Calais. Mais le bénévole n’a pas souhaité divulguer les lieux. Pour l’instant, l’association n’a pas d’autorisation de distribution de repas sur les lieux publics. Hier après-midi, deux policiers sont allés questionner quelques membres des no-borders. « On s’est arrêté car on a vu un rassemblement sur la voie publique », affirme l’un d’eux. Du côté de la mairie, Natacha Bouchart affirme ne pas avoir été mise au courant de cette distribution. « Ce sont des étrangers qui perturbent la tranquillité des habitants. Si cela se reproduit, je vais solliciter les services de l’État et prendre des mesures. Il y a des associations qui distribuent déjà des repas. Pour avoir l’autorisation de le faire, il faut adresser une demande à la mairie. Et jusqu’à présent, je n’ai jamais refusé », affirme le maire.
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