Oui. Beaucoup de migrants meurent aux portes de l’Europe. Que ce soit dans les montagnes qu’ils doivent traverser, à l’intérieur des camions réfrigérés où ils se cachent, en mer entre la Turquie et la
Grèce ou entre la Lybie et l’Italie.
Par quels pays passent-ils ?
Les Afghans traversent l’Iran, la Turquie, la Grèce, l’Italie, avant d’arriver en France. D’autres après la Turquie passent par la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche, l’Italie.
Les Erythréens passent par la Lybie, l’Italie.
Les Soudanais embarquent généralement à Port Soudan et arrivent en Italie ou directement en France.
A quoi s’attendaient-ils en arrivant en France ?
Pour eux la France est le pays des droits de l’homme, un pays européen où il fait bon vivre ou les droits des hommes sont respectés. La réalité est malheureusement bien différente en ce qui les
concerne.
Les enfants sont-ils toujours accompagnés par leur famille ?
Non. Très peu de familles transitent par Calais. Les enfants sont parfois accompagnés d’un frère, d’un cousin mais certains arrivent seuls.
Y a-t-il des femmes et des enfants ?
Les femmes sont en minorité car il est encore plus difficile pour elles de quitter leur pays et de réussir à atteindre l’Europe. Elles sont majoritairement africaines et viennent de d’Erythrée.
Des enfants afghans arrivent régulièrement à Calais.
Quels métiers exercent-ils ?
Ils viennent de toutes les catégories sociales : traducteurs, médecins, journalistes, bergers, petits artisans, conducteurs de taxis…
Sont-ils pauvres ?
Pour arriver jusqu’en France il faut payer aux passeurs entre 15 et 20 000 €. Certaines familles vendent des biens pour réunir l’argent. D’autres qui n’ont pas les fonds nécessaires empruntent auprès de leur famille ou des amis. Enfin et c’est souvent le cas c’est le migrant qui une fois arrivé en Angleterre est chargé d’envoyer les fonds nécessaires pour rembourser le passage et faire vivre la famille restée au pays.
Quelle est la situation dans les pays d’origine des migrants ?
Ils viennent de pays en guerre, où la liberté est bafouée, où la situation économique ne leur permettent pas de vivre.
Proposition SALAM
Vers une immigration respectueuse
La situation actuelle (en France comme à l’international) exige une actualisation régulière de nos propositions et un réinvestissement d’énergie pour que nous soyons, une fois de plus, force de proposition.
Notre force est que, derrière les statistiques, derrière les chiffres qui abondent dans les discours et dans la presse, les milliers de migrants restent pour nous des milliers de visages : des êtres humains.
Après les avoir raillées, les différents gouvernements avaient finalement rejoint nombre de nos propositions :
Distribution de repas, douches, WC, accueil de jour, CAO, CAP, CAES…
La politique actuelle du refus de ce qu’ils appellent « points de fixation » provoque un retour en arrière…
Et nous qui espérions qu’ils iraient enfin jusqu’à réétudier les accords de Dublin !
Les bateaux qui sauvent les gens de la noyade en Méditerranée ne trouvent plus de ports d’accueil…
Le passage au Royaume Uni est de plus en plus contrôlé.
On nous dit que la frontière est totalement étanche.
C’est faux, mais le passage demande sans cesse de la réactivité face aux évolutions des contrôles. Les migrants prennent du coup de plus en plus de risques (sur les autoroutes, par la mer…), faisant les choux gras des passeurs.
Soit leur séjour sur notre littoral se prolonge et rend son côté précaire de plus en plus insupportable, soit ils ont recours à l’éloignement de Calais : ils partent de plus en plus en amont. Les prix ont connu l’inflation !
On leur dit : « Venez en CAO (Centres d’Accueil et d’Orientation, lieux de mise à l’abri) ou CAES (Centre d’Accueil et d’Examen de Situation) ».
Bien sûr, nous souhaitons que tous aient accès à un confort minimal (un toit, un lit, une douche…)
Mais compte tenu du fonctionnement des demandes d’asile, nous refusons tout placement dans la coercition. Sinon on prépare un retour rapide dans les 24 ou 48 h.
On nous a dit : « Ces gens-là ne demandent rien à la France, ils n’ont pas leur place ici. »
Mais pour qu’ils aient envie de demander quelque chose à la France, c’est-à-dire pour qu’ils aient envie d’y rester, ne faudrait-il pas qu’on leur offre autre chose que de dormir sous un buisson ou sous une bâche avec la peur d’être réveillés au milieu de la nuit par un jet de gaz lacrymogène et par les coups de pied des forces de l’ordre ? Ne faudrait-il pas qu’il n’arrive plus, pendant qu’ils sont partis à la douche, qu’on enlève leur bâche, leur tente, leurs bidons d’eau, et même leur sac à dos avec dedans des papiers, des médicaments…
Si l’Etat français veut vraiment les accueillir, il doit commencer par créer un rapport de confiance, pas la défiance et la peur…
Le texte complet à télécharger :
VERS UNE IMMIGRATION RESPECTUEUSE (Propositions mises à jour, automne 2019).
Principales activités
Le 5 novembre 2002, le gouvernement français ordonne la fermeture du centre de la Croix Rouge qui accueillait à Sangatte les migrants présents dans le Calaisis.
La plupart d’entre eux se retrouvent jetés à la rue à l’aube de l’hiver.
Des bénévoles se rassemblent alors pour organiser des distributions de nourriture et de vêtements et décident après quelque temps de se donner une existence juridique en fondant l’association SALAM.
Depuis, les migrants n’ont cessé d’affluer, mais stationnent sur tout notre littoral. C’est pourquoi SALAM a également un pôle à Dunkerque.
Aujourd’hui SALAM est une association forte de plus de 200 adhérents dont les ressources proviennent des cotisations, de dons et de subventions, de moins en moins nombreuses.
(Association Loi 1901, parution au J.O. du 31 mai 2003.)
PRINCIPALES ACTIVITES :
CALAIS
Le repas :
Pendant plus de douze ans Salam a préparé, pour les migrants de Calais, un repas chaud par jour. Il était distribué en ville tous les soirs. Depuis la fermeture fin octobre 2016 du centre d’Accueil de jour Jules Ferry, qui avait pris le relais pour la distribution des repas, l’association a pris en charge la distribution d’un petit déjeuner.
L’aide d’urgence.
Les bénévoles distribuent des vêtements des chaussures.
Les bénévoles se chargent de la « bobologie » qui consiste à prodiguer aux migrants des soins de bases (panser une blessure légère, donner du paracétamol). Nous indiquons l’existence de la PASS (Permanence d’Accès aux Soins de Santé) aux cas plus compliqués et accompagnons à l’hôpital certains migrants en cas d’urgence.
L’hébergement :
L’association distribue des tentes, des bâches, des duvets ou couvertures pour mettre le plus possible les migrants à l’abri du froid et des intempéries.
Elle accompagne aussi les migrants pour les mises à l’abri : appels au 115, à L’AUDASSE, à FTDA.
DANS LE DUNKERQUOIS :
Les repas chauds sont toujours préparés et distribués sur le camp de Grande-Synthe les lundis, mardis, jeudis et samedis.
Salam a aussi pris la responsabilité du hangar interassociatif prêté par la mairie pour recevoir les dons des particuliers et des entreprises.
SUR LES DEUX SITES :
L’accompagnement des demandeurs d’asile dans leurs démarches administratives
Certains migrants décident finalement de demander l’asile en France. S’entame alors une procédure de longue haleine dans laquelle des personnes étrangères ne pratiquant pas couramment le français ne pourraient s’engager seules. L’association SALAM les aide ainsi dans cette série de démarches complexes.
L’information et la sensibilisation du grand public sur la situation des migrants sur notre littoral
Les membres de SALAM participent à des forums, salons, débats et répondent volontiers aux invitations de toute personne, organisation, association ou encore forme de média désirant obtenir des informations et agir en vue de sensibiliser le public sur les migrants.
Combattre toutes les formes de racisme et de discrimination
Notre action qui se veut humanitaire, n’en est pas moins une forme de militantisme. Ainsi, SALAM manifeste régulièrement pour des causes que nous estimons justes, notamment en faveur de la régularisation des sans-papier, contre les expulsions etc.
Soutenir juridiquement les membres de l’association
Notre action peut parfois frôler la légalité aux yeux de la loi. Les uns la nommeront « l’aide à personnes en situation irrégulière », voire « l’aide au passage ». Il s’agit bien entendu de l’intolérable délit de solidarité. A plusieurs reprises, des membres de SALAM ont été amenés à franchir le seuil des tribunaux. Pour les personnes qui agissent en faveur des migrants, être adhérent à l’association peut être utile en cas de problèmes avec la justice.