SOUTENONS, AIDONS, LUTTONS, AGISSONS
POUR LES MIGRANTS ET LES PAYS EN DIFFICULTÉ

Auteur/autrice : Michel Devynck

FRÈRES MIGRANTS

Frères migrants Patrick Chamoiseau

La poésie n’est au service de rien, rien n’est à son service. Elle ne donne pas d’ordre et elle n’en reçoit pas. Elle ne résiste pas, elle existe — c’est ainsi qu’elle s’oppose, ou mieux : qu’elle s’appose et signale tout ce qui est contraire à la dignité, à la décence. À tout ce qui est contraire aux beautés relationnelles du vivant. Quand un inacceptable surgissait quelque part, Edouard Glissant m’appelait pour me dire : « On ne peut pas laisser passer cela ! » Il appuyait sur le « on ne peut pas ». C’était pour moi toujours étrange. Nous ne disposions d’aucun pouvoir. Nous n’étions reliés à aucune puissance. Nous n’avions que la ferveur de nos indignations. C’est pourtant sur cette fragilité, pour le moins tremblante, qu’il fondait son droit et son devoir d’intervention. Il se réclamait de cette instance où se tiennent les poètes et les beaux êtres humains. Je ne suis pas poète, mais, face à la situation faite aux migrants sur toutes les rives du monde, j’ai imaginé qu’Edouard Glissant m’avait appelé, comme m’ont appelé quelques amies très vigilantes. Cette déclaration ne saurait agir sur la barbarie des frontières et sur les crimes qui s’y commettent. Elle ne sert qu’à esquisser en nous la voie d’un autre imaginaire du monde. Ce n’est pas grand-chose. C’est juste une lueur destinée aux hygiènes de l’esprit. Peut-être, une de ces lucioles pour la moindre desquelles Pier Paolo Pasolini aurait donné sa vie.

Patrick CHAMOISEAU

Date de parution 26/04/2017
12.00 € TTC
144 pages
EAN 9782021365290

Disponible en version numérique
E-Pub
8.49 € TTC
EAN 9782021365306

Avis de la presse

Gladys Marivat Le Monde Des Livres
« Dans Frères migrants, l’écrivain évoque avec force le drame des réfugiés en Europe. »

Yann Perreau Les Inrockuptibles
« Essai poétique, manifeste et cri du coeur, un livre qui s’empare de la « catastrophe de notre époque ». »

Emilien Bernard Le Canard enchaîné
« Un livre confit de générosité et de rage assumée. »

Yann Perreau Les Inrockuptibles
« Frères migrants fait partie des livres qui s’imposent d’eux-mêmes. »

Muriel Steinmetz L’Humanité
« Un essai fulgurant de poésie, plaidoyer pour un esprit de « mondialité ». »

Marie Lemonnier L’Obs
« Un hymne à l’hospitalité et à la tolérance. Un manifeste poétique et politique, un grondement contre « l’assombrissement du monde ». »

Immemory

Ci-dessous le lien vers le blog de Laurent Prum, travail remarquable de ce photographe engagé qui a passé déjà beaucoup de temps sur notre littoral avec les exilés et avec les associations.

Il y alterne ses photographies et des textes (de lui-même, des témoignages d’exilés, et des extraits de livres).

Toutes les photos de visages sont publiées avec l’accord des personnes concernées.

voir le blog

Expulsion des migrants au Rwanda : la chambre des Lords rejette le projet de loi

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Les Lords britanniques ont demandé au gouvernement de repousser la ratification du traité signé avec le Rwanda, qui légalise le transfert des demandeurs d’asile dans ce pays. Si ce vote ne bloque pas définitivement le texte, il donne en revanche du fil à retordre au gouvernement britannique, qui tente depuis près de deux ans de concrétiser ce projet.

Le projet de transfert des demandeurs d’asile au Rwanda a du plomb dans l’aile. Lundi 22 janvier, les Lords britanniques ont rejeté le traité signé avec Kigali, visant à expulser les migrants arrivés au Royaume-Uni par la Manche. Une majorité de représentants siégeant à la chambre haute du Parlement ont demandé au gouvernement de repousser la ratification de ce traité tant qu’il n’a pas été effectivement démontré que le Rwanda est un pays d’accueil sûr pour les exilés.

Deux-cents quatorze Lords ont ainsi suivi la recommandation d’un comité transpartisan, qui a estimé dans un rapport publié la semaine dernière que les garanties fournies par le traité étaient « incomplètes », tandis que 171 d’entre eux se sont opposés à la motion.

Contrairement aux membres élus de la Chambre des Communes – qui eux, ont validé le texte le 17 janvier à une confortable majorité – les Lords n’ont pas le pouvoir de bloquer la ratification d’un traité. Mais le vote de cette motion, à laquelle le gouvernement devra apporter une réponse, laisse présager de nouvelles difficultés pour ce projet de loi controversé. Le texte doit donc encore être débattu une nouvelle fois à la chambre haute du Parlement britannique la semaine prochaine.

Du côté de Downing Street, on préfère minimiser l’impact du vote : d’après le porte-parole du Premier ministre, la décision des Lords ne retardera aucun vol à destination du Rwanda.

« Pas compatible » avec le droit international

C’est sur la base de ce traité que le projet de loi du gouvernement conservateur, socle de la politique de lutte du gouvernement contre l’immigration clandestine, a été élaboré. Le texte signé en décembre avec Kigali est en effet censé répondre aux préoccupations de la Cour suprême britannique, qui avait jugé le projet illégal dans sa précédente version par crainte que les demandeurs d’asile soient ensuite transférés vers d’autres pays où ils seraient en danger.

Ce vote constitue donc l’une des dernières cartes du gouvernement conservateur pour sauver ce projet emblématique, maintes fois mis en échec depuis son annonce en 2022 par l’ancien Premier ministre Boris Johnson.

« Dès le premier jour, cette politique a été une perte de temps et d’argent totalement irréalisable. Pourtant, les conservateurs sont obsédés par l’idée de faire avancer ce projet », a affirmé le chef du parti de l’opposition des Libéraux-Démocrates à la Chambre des Lords, Dick Newby, cité par The Guardian. Le gouvernement devrait maintenant accepter la réalité et abandonner » ce projet.

En plus des associations, de l’opposition britannique et de la Cour suprême, l’agence des Nations unies aux réfugiés (HCR) a également estimé que la dernière version du projet de loi n’était toujours « pas compatible » avec le droit international. Le HCR accuse notamment le Royaume-Uni de violer l’esprit de la Convention de Genève, relative au statut de réfugié, en « déplaçant le fardeau », alors que la plupart des réfugiés sont hébergés dans les pays en développement.

Des réfugiés dépendants de l’aide humanitaire

Malgré les multiples rebondissements que connaît le projet depuis près de deux ans, le ministre des Affaires étrangères rwandais Vincent Biruta assure que son pays restait « très engagé » dans le partenariat avec Londres, relate le journal rwandais The News Time. Le Rwanda a déjà reçu près de 240 millions de livres de la part du Royaume-Uni, pour couvrir, d’après les autorités britanniques, les coûts de l’installation des migrants.

En avril 2023, le porte-parole adjoint du gouvernement Vincent Mukuralinda assurait à InfoMigrants que le pays était déjà « prêt à accueillir toutes les personnes » susceptibles d’être transférées sur son sol. Des hôtels de Kigali ont par exemple été mis à disposition pour accueillir les demandeurs d’asile à leur arrivée.

Dans cet État d’Afrique des Grands Lacs, vitrine de l’Afrique moderne depuis quelques années, le quotidien des réfugiés issus des pays voisins n’est pourtant pas des plus enviables. « Ici, les réfugiés ont accès aux mêmes services de base que les Rwandais, comme la santé, l’école ou le travail, avait expliqué Lilly Carlisle, chargé de communication pour le HCR dans le pays. Ça, c’est pour la théorie. Dans la réalité, c’est beaucoup plus compliqué. Il est très difficile, pour ces personnes, de trouver un travail et donc de construire leur vie. Des années après leur arrivée, la plupart restent dépendantes de l’aide humanitaire ».

Conséquence, « près de 90% des réfugiés comptabilisés au Rwanda vivent encore dans des camps ». Certains, depuis plus de 20 ans.

Par La rédaction Publié le : 23/01/2024

UNE GRÈVE DE LA FAIM À SALAM

Pierre, un de nos bénévoles de Dunkerque, a commencé une grève de la faim, mardi 22,  il y a deux semaines, avec la déclaration qui suit.

C’est une décision qu’il a prise seul, que nous ne pouvons que respecter…

« Un mois et demi qu’il pleut 

J’ai  commencé un grève de la faim le 22 novembre.

Ma plainte pour vol de mon camion est bloquée 

Les pompes à incendie ont été démontées 

Ils continuent à détruire le camp malgré la pluie et le froid 

Je demande 

Le respect des associations qui travaillent dans le camp 

Le  ravitaillement en eau du camp par la sécurité civile 

Le respect de la loi hivernale rentrée en vigueur en octobre 

Je serai suivi par un médecin. 

Après des mois passés dans le camp je souhaite dire non. »

Jean-Claude Lenoir, président de Salam Nord/Pas-de-Calais a ajouté :

« Face aux murs gouvernementaux, nous sommes surpris qu’il n’y ait pas plus d’actions relativement radicales pour essayer de faire bouger les lignes…

Pierre a entamé hier sa 3ème semaine de grève de la faim, et a perdu un dixième de son poids ; sa situation risque de devenir plus critique.

Il s’est installé à partir d’hier soir à la Maison Sésame à Herzeele (lieu d’accueil pour des familles et des personnes vulnérables en exil). 

Le soutien s’y organise autour de lui.. Anne, aussi bénévole à Salam, a été la première à passer la journée du 5 décembre avec Pierre en jeûnant.