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Archives du mois de 05 2014

À Calais : soigner la gale en mettant les « galeux » à la rue ! Bernard Cazeneuve répète les erreurs de ses prédécesseurs

27 mai 2014 -

Et rebelote ! Une nouvelle expulsion de camps à Calais, programmée par le préfet du département pour le 28 mai 2014, cette fois sous couvert d’épidémie de gale qu’il faudrait arrêter en dispersant les victimes. La France chasse donc les « galeux » au lieu de les soigner.

Il va de soi qu’une telle décision ne relève pas du seul préfet du département. Elle bénéficie nécessairement de l’aval du nouveau ministre de l’Intérieur. Bernard Cazeneuve entend sans doute ainsi s’inscrire dans la lignée de ses prédécesseurs, célèbres pour avoir manié le bâton contre les étrangères et les
étrangers du Calaisis : entre autres, Nicolas Sarkozy avec sa fermeture de Sangatte en 2002, et Eric Besson avec son évacuation théâtrale et musclée de la « jungle des Pashtouns » en 2009. Les ministres changent. Leur politique stérile de la violence perdure.

Cette décision, qui prend donc prétexte d’une épidémie de gale, fait suite, en réalité, à la pression de la maire de Calais pour qui les camps où s’abritent les migrants donneraient une mauvaise image de la ville.

Natacha Bouchart a raison : ces camps d’infortune font la honte de la ville, de la France et de l’Europe, qui se refusent à accueillir dignement des personnes qui ont fui des pays en guerre. Leur insalubrité comme leur indignité devraient conduire à se féliciter de leur disparition si l’administration imaginait des alternatives décentes.

Mais les solutions proposées relèvent du mépris et sont contraires au principe d’inconditionnalité de l’hébergement tout comme à la circulaire du 26 août 2012.

Seuls les mineurs et les demandeurs d’asile se verront offrir un hébergement. Et là encore, quel sérieux dans les propositions annoncées !

  • Les mineurs seront conduits à la base d’Ohlain, propriété du conseil général en charge de l’aide sociale à l’enfance. Mais cette base de loisirs n’est pas prévue pour recevoir des adolescents traumatisés, et leur gardiennage, organisé dans la précipitation, et plus encore les conditions dans lesquelles leur sera proposée cette mise à l’abri laissent présager une dépense inutile et négative de l’argent public.
  • Les demandeurs d’asile seront dirigés dans des structures d’hébergement d’urgence sociale inadaptées à leur situation.
  • Une fois de plus les personnes majeures en transit vers la Grande-Bretagne sont totalement ignorées.

Comme d’autres États de l’Europe, la France ne sait qu’opposer une politique de dissuasion à ces étrangères et à ces étrangers. Dans ces conditions, ils et elles ne risquent pas de vouloir s’établir sur le territoire et de solliciter une protection. Acculés à l’errance et à l’invisibilité, les unes et les autres devront ouvrir d’autres squats insalubres en y colportant leur gale.

Leur maladie, prétexte aux démantèlements, a été signalée à l’Agence Régionale de Santé (ARS) depuis deux mois déjà par les associations, sans que rien ne soit mis en œuvre pour y remédier. Mais le préfet promet des soins le jour de l’expulsion alors que l’information sur l’imminence de l’opération disperse
les malades qui entendent ainsi éviter leur placement en centre de rétention et leur éloignement. Écœurante propagande et mépris absolu des impératifs de santé publique.

Cette nouvelle initiative répressive dans le Calaisis est en cohérence avec la politique du gouvernement qui vient d’annoncer une réforme de la réglementation relative à l’asile. Bâti sur l’idée que la grande majorité des demandes d’asile repose sur des mensonges, le projet de loi vise principalement à multiplier leur examen dans des conditions expéditives et à expulser les victimes qui n’auront ainsi pas pu bénéficier d’une étude équitable de leur situation.

Les organisations signataires réclament que :

  • Au vu de l’urgence de la situation, un camp humanitaire encadré par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et/ou des ONG missionnées soit installé à Calais et partout où ce sera nécessaire ;
  • Conformément à la décision du Défenseur des droits du 13 novembre 2012, l’usage de la violence policière cesse dans le Calaisis ;
  • La situation de toutes les personnes migrantes soit sérieusement et individuellement examinée et qu’elles puissent être correctement soignées, sans menace d’expulsion ;
  • L’État respecte l’inconditionnalité de l’hébergement et mette en place des dispositifs d’accueil adaptés et suffisants ;
  • Les associations soient effectivement parties prenantes aux discussions et ne servent pas de faire-valoir à des décisions arbitraires ;
  • Le traité du Touquet soit renégocié ;
  • Le gouvernement et le Parlement renoncent à modifier dans un sens dissuasif la réglementation relative à l’asile (cf. préconisations de la Coordination française pour le droit d’asile (CFDA)).

Liste des signataires

ACC Minorités Visibles, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) Calais, ADRA Dunkerque, Aide Migrants Solidarité (AMiS) Téteghem, L’Auberge des migrants, Calais Ouverture et Humanité, Carrefour des Solidarités du littoral Nord, CIMADE Nord-Picardie, Collectif de soutien des exilés (Paris), Comité Anne Geneviève pour les droits des étrangers, Collectif contre le racisme et les idées d’extrême droite de Cherbourg, Fédération des associations de solidarité avec les travailleur.euse.s immigré.e.s (FASTI), FNARS Nord-Pas-de-Calais, Fraternité migrants Bassin minier 62, Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s (GISTI), Intégration « Les 3I », Itinérance Cherbourg, Jesuit Refugee Service (France), Ligue des Droits de l’Homme Dunkerque, Médecins du Monde délégation Nord-Pas-de-Calais, MRAP Dunkerque, Réseau Éducation Sans Frontières (RESF), SALAM Nord-Pas-de-Calais, Terre d’errance Flandres littoral, Terre d’errance Norrent-Fontes, Terre d’errance Steenvoorde

Contacts

Terre d’Errance (Norrent-Fontes) : Nan Suel (06 95 28 29 43).
Médecins du Monde délégation Nord-Pas-de-Calais : Mathieu Abt (06 17 90 62 54).
Collectif de soutien des exilés (Paris) : Jean-Pierre Alaux (06 81 90 74 33).

Encore un deuil pour SALAM Dunkerque

23 mai 2014 -

Il est parti le 6 mai 2014 à l’âge de 57 ans. Pierre Coeugnet fut bénévole de SALAM Dunkerque pendant un temps. Je souhaite lui rendre hommage par ces quelques mots. Je me rappelle d’un Pierre qui avait le cœur sur la main. En plein hiver, un jour où nous avions beaucoup de nouveaux migrants sur le camp de Téteghem, et plus d’abris à donner, il est parti acheter trois tentes au magasin et les a aussitôt rapportées aux gars. Une autre fois, il hébergeait des Iraniens qui voulaient demander l’asile ou bien une femme et sa petite fille. Il était très actif et toujours dévoué.

Voilà le souvenir que je garde de Pierre.

Françoise Lavoisier

SALAM NPC dénonce la destruction des camps

23 mai 2014 -

Les camps détruits, un jeune soudanais meurt écrasé par un bus sur un parking hypermarché, comme si la situation n’était pas suffisamment tragique.

SALAM NPC dénonce la destruction des camps. Il est intolérable qu’une fois de plus ces expulsions se fassent sans proposition adaptée. La France est régulièrement dénoncée par la Cour européenne.

Aujourd’hui, SALAM NPC demande aux autorités d’installer IMMÉDIATEMENT des camps de type HCR sur le territoire du Nord Pas-de-Calais. Il faut en installer une vingtaine pouvant accueillir 60 personnes par site.

Évidemment, cette modeste solution ne sera qu’une étape vers la création rapide de lieux d’accueil dignes de ce nom eux aussi répartis sur l’ensemble du territoire. Peut-être ces fameuses maisons du migrants (projet Barras de 2005).

SALAM NPC

L’équipe de Salam Dunkerque est en deuil

11 mai 2014 -

Jean-René venait souvent tôt le matin, avec Brigitte, sa femme, éplucher les légumes pour le repas des migrants. Il était drôle, serviable, toujours de bonne humeur.

Il était hospitalisé depuis quelque temps pour une insuffisance cardiaque et nous a quittés mercredi 7 mai. Il laisse un grand vide chez nous.

La cérémonie d’adieu a eu lieu mercredi 14 mai à 10 heures à l’église Saint-Jacques de Grande-Synthe.

Que de morts, en si peu de temps, sur la route de l’Eldorado !

11 mai 2014 -

Que de morts, en si peu de temps, sur la route de l’Eldorado !

Mengs, lui, n’avait que 16 ans…

S’apercevant tout à coup que le camion à bord duquel il avait pris place n’allait pas dans la bonne direction, il a sauté et malheureusement s’est tué !

Mengs n’était à Calais que depuis 2 semaines. C’était un garçon, plein de vie, rieur et qui, samedi dernier, jouait encore au foot avec ses copains de route.

Il y a tout juste 8 mois, Mengs quittait son pays natal sur le conseil de sa maman qui voulait le soustraire au régime érythréen. Pauvre mère, qui, à l’heure actuelle, pleure son enfant et se sent coupable de l’avoir éloigné du pays ! Inconsolable, elle voudrait au moins récupérer auprès d’elle la dépouille de son enfant ! Dans la culture des Érythréens la rapatriement du corps est très important, surtout chez les orthodoxes.

Pour cela, nous faisons appel à votre générosité. Nous comptons sur vous pour que ce jeune Mengs soit enterré dans son pays ; c’est le vœu de sa famille et de ses amis de voyage.

Merci de relayer ce message d’appel au don, afin que Mledhan Yehdegs Mengs soit rapatrié dans son pays d’origine.

Les chèques doivent être à l’ordre de SALAM Mengs.



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