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Archives du mois de 07 2010

Aide au séjour irrégulier : quatre mois de prison pour deux Érythréens

30 juillet 2010 - La Voix du Nord

Dans la nuit du 4 au 5 mai à Steenvoorde, sur l’air de repos de Saint-Laurent, ...

un groupe de migrants se dirige vers les poids lourds. Deux d’entre eux tentent d’ouvrir les portes arrières, certains montent à bord.
Les forces de l’ordre interviennent et interpellent deux Érythréens. Soupçonnés d’aide au séjour irrégulier de compatriotes, deux prévenus étaient convoqués mardi devant le tribunal correctionnel d’Hazebrouck. Seul l’un d’entre eux, déjà détenu, s’est présenté.
« Que faisiez-vous cette nuit-là ? », interroge le président. « J’essayais de monter dans un camion, je ne suis pas un passeur », répond le prévenu de 24 ans, par l’intermédiaire d’un interprète.
Du fil d’étain et de la colle - du matériel « qui peut servir à reconstituer les scellés » des poids lourds - ont été retrouvés, cette nuit-là, par les forces de l’ordre. Le prévenu nie en connaître l’existence. « Je n’ai pas touché aux portes (des camions) », affirme-t-il, de plus, avant de contester le fait de s’être s’enfui.

« Bien au-delà du tribunal d’Hazebrouck »

« Je n’ai jamais réussi à aller en Angleterre, je n’ai pas eu de chance », indique, par ailleurs, le jeune homme. Le procureur demande : « Croit-il que c’est plus facile de demander asile en Angleterre ? Sait-il que ce n’est plus vrai ? (...) Les passeurs continuent d’entretenir cette illusion car plus le parcours est long, plus il est cher. » « Personne ne veut accabler ce jeune homme qui a un but de vie, sur lequel on a peu de prise. Ce qui le motive va bien au-delà du tribunal d’Hazebrouck, assure le procureur. Je ne dis pas que c’est une tête pensante de réseau (...), il est un rouage de ce système.
_ » Il demande une peine de quatre mois de prison. Ses réquisitions ont été entendues. Daniel Fetewi, 30 ans, absent à l’audience, et Tesfon Iyob, 24 ans, ont été condamnés à quatre mois de prison. •

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Inquiétude à la Cimade après le discours de Nicolas Sarkozy

30 juillet 2010 - Le Nouvel Observateur - A.P.

PARIS (AP) — Le secrétaire général de la Cimade a exprimé son "inquiétude" vendredi après les déclarations sur l’immigration et la nationalité de Nicolas Sarkozy qui a notamment annoncé une évaluation des "droits et prestations" auxquels ont accès les sans-papiers.

Jérôme Martinez ne voit cependant "pas comment" les "maigres droits qui existent encore" pour les étrangers en situation irrégulière pourraient être remis en cause.

"On utilise aujourd’hui à nouveau la question de l’immigration et la question des gens du voyage pour attiser un chiffon rouge devant l’opinion face à un président qui est en perte de vitesse dans les sondages", a-t-il estimé dans un entretien par téléphone à l’Associated Press. "C’est toujours inquiétant, d’autant plus" qu’"il reprend quand même beaucoup de thématiques qui sont celles du Front national".

Le secrétaire général de l’association accompagnant chaque année plusieurs dizaines de milliers de migrants a par ailleurs observé qu’il était "toujours surprenant" d’entendre le chef de l’Etat "expliquer que les politiques migratoires ont échoué" alors qu’il est "en charge de ces questions" depuis plusieurs années dans le cadre de ses fonctions successives de ministre de l’Intérieur et de président de la République.

Les droits et prestations auxquels ont aujourd’hui accès les sans-papiers représentent "peu de chose", a-t-il noté. Et "laisser planer" l’idée "qu’il y aurait une charge pour la société des étrangers en situation irrégulière, c’est totalement faux".

Au ministère de l’Immigration, on précisait vendredi que les droits et prestations auxquels ont accès les étrangers en situation irrégulière sont "l’éducation des enfants, l’hébergement et l’Aide médicale d’Etat".

Tous "sont exclus de toutes les prestations familiales" et n’ont "aucun droit au travail" et aux prestations en cas de chômage, a souligné Jérôme Martinez. Les seuls droits afférents aux sans-papiers sont les "droits prévus par la Constitution" tels "le droit à la scolarisation des enfants de parents" en situation irrégulière ou des droits comme le "droit au mariage", a-t-il dit.

"En dehors de ça, la seule prestation sur laquelle il y a un engagement de l’Etat par rapport à des personnes en situation irrégulière, c’est l’Aide médicale d’Etat (AME), qui existe depuis 10 ans. Il s’agit du "strict minimum de la protection maladie", a-t-il expliqué, faisant état d’une volonté exprimée à plusieurs reprises de "réformer" cette aide et de la "restreindre".

Cependant, "je dirais qu’aucun gouvernement et sérieusement aucune structure de santé ne peut envisager de supprimer un minimum de protection maladie pour des gens en situation irrégulière parce que les conséquences en termes de santé publique seraient immenses", ajoute le secrétaire général de la Cimade.

"Selon les années, on n’a pas de chiffres récents, cela concerne entre 150 et 200.000 personnes", le coût est "minime par rapport au budget de la santé", affirme Jérôme Martinez, précisant que les gens, que "beaucoup de médecins refusent" de prendre en charge, se retrouvent souvent "soit dans des dispensaires soit dans les services d’urgence" des hôpitaux.

Comme le rappellent ses services, le ministre de l’Immigration Eric Besson a commandé un rapport sur le coût de l’immigration irrégulière (hébergement, soins médicaux, travail clandestin). Les premiers résultats sont attendus en septembre, le rapport définitif devant être rendu fin 2010, a-t-on expliqué vendredi de même source.

En outre, un groupe de parlementaires a lancé un "audit" de la politique d’immigration.

"Finalement, on n’a aucun chiffre, et à partir de cette absence de chiffres, on crée des fantasmes, on dit ’ça coûte cher’ et il faut les réduire", observe Jérôme Martinez, estimant que des "mesures" du projet de loi sur l’immigration qui doit être examiné fin septembre à l’Assemblée devraient "ressortir" des propos tenus vendredi par Nicolas Sarkozy.

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Le passeur iranien fait des chinoiseries

28 juillet 2010 - Le Phare Dunkerquois - D.E.

Un passeur d’origine iranienne qui aide des migrants asiatiques... Voilà une collaboration bien singulière.
D’ordinaire, les filières d’immigration clandestine sont bien distinctes.

Il n’empêche que le défilé régulier de voitures immatriculées en Grande-Bretagne à l’entrée du campement de Téteghem a fini par éveiller les soupçons de certaines personnes parmi la population du village. Avertie du manège, la police de l’air et des frontières mettait sur pied une surveillance qui débouchait, une semaine plus tard, sur l’interpellation de Ali Mohamadi, 32 ans, au terme d’une course-poursuite initiée sur l’A16.
Stoppé sur l’aire de Ghyvelde, le prévenu tentait encore de s’enfuir à pied mais terminait son périple dans un watergang tandis que sa marchandise humaine prenait la tangente par les champs et disparaissait dans les buissons. Poursuivi pour conduite sans permis et aide à la circulation et au séjour irrégulier d’étrangers sans titre de séjour, Ali Mohamadi a été condamné à 2 ans de prison et aussitôt incarcéré malgré les efforts de son avocat qui estimait « qu’on n’était pas certains de tenir le passeur et qu’il était trop facile de faire endosser ce rôle à la seule personne que la police a réussi à attraper."

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Ils se mutilent pour échapper au fichage de leurs empreintes

25 juillet 2010 - Rue 89 - Corentin Chrétien

Des Etats-Unis à la « jungle » de Calais, certains brûlent ou greffent leurs doigts pour ne pas être reconnus des autorités.

Le Boston Globe s’est penché sur la multiplication de ces cas aux Etats-Unis. Depuis 2002, la police du Massachusetts a ainsi arrêté 72 personnes aux empreintes mutilées.

Kenneth Martin, en charge des questions relatives aux empreintes digitales pour la police de l’état, assure au quotidien que le phénomène prend de l’ampleur :

« C’est assurément un phénomène en augmentation. […] Nous avons tout vu, des mutilations auto-infligées, des opérations chirurgicales pour retirer le centre du doigt, et des peaux recousues de façon étrange. »

Les techniques utilisées sont très diverses. Le Boston Globe cite un lieutenant de police qui collecte les empreinte mutilées. Parmi les personnes interpelées, certaines s’étaient greffées un autre bout de peau, rapporte-t-il, mais pour les plus désespérés, c’est le couteau, la brûlure, l’acide ou la morsure. La blessure doit être profonde sans quoi la peau repousse presque à l’identique.

Pour les sans-papiers, c’est 4 500 dollars l’opération chirurgicale

Il y a deux semaines, un médecin du Massachusetts a été arrêté alors qu’il s’apprêtait à faire payer 4 500 dollars à des sans-papiers, pour retirer leurs empreintes grâce à une opération chirurgicale.

Partout, le but est le même : échapper aux informations des bases de données qui s’appuient sur les empreintes.

Certains sont des sans-papiers qui se mutilent pour échapper au risque d’expulsion, d’autres, auteurs de crimes ou délits, veulent éviter le durcissement des peines de prison appliquées aux récidives.

Avec effectivement un certain succès aux Etats-Unis, selon les informations données par la police du Massachusetts, seules 17% des personnes mutilées ont pu être identifiées par la police lors de leur arrestation.

En Europe : les doigts brûlés de la « jungle »

Aux Etats-Unis, le fichier de police recense près de cent millions d’empreintes. En Europe, le fichier Eurodac en contiendrait « environ trois millions », selon Gérard Sadik, coordinateur national de la Coordination française pour le droit d’asile (CFDA).

Chaque Etat membre de l’Union européenne est responsable des migrants qui franchissent irrégulièrement ses frontières. Par exemple, si un Arménien débarque à Malte, c’est le gouvernement de l’île qui devra décider s’il lui accorde ou non le droit d’asile. Si la même personne est dans l’illégalité plus tard en France, elle devra être renvoyée à Malte.

Depuis 2000, cette identification a été simplifiée par la base de données Eurodac, qui rassemble les empreintes des migrants illégaux de plus de 14 ans.

Avec la constitution de la base d’Eurodac, de plus en plus d’empreintes se sont « effacées », raconte Le Monde diplomatique dans une enquête consacrée aux « doigts brûlés » de Calais. En juillet 2009, Gérard Gavory, sous-préfet de Calais, expliquait ainsi à LibéLille, qu’au cours des deux mois précédents, lorsque la « jungle » de Calais était évacuée par la police, 57 personnes -sur les 172 reçues en préfecture- n’avaient pas d’empreintes.

Une réalité confirmée par le HCR -le commissariat de l’ONU pour les réfugiés- dans un rapport :

« Afin d’éviter d’être renvoyés en Grèce ou ailleurs, des migrants et des demandeurs d’asile vont jusqu’à brûler le bout de leurs doigts avec des clous chauffés à blanc ou de l’acide sulfurique pour qu’ils ne puissent plus être identifiés via leurs empreintes digitales. »

Dans leur documentaire « No Comment », Nathalie Loubeyre et Joël Labat montrent des migrants se brûlant ou se limant les doigts pour en effacer les empreintes digitales. (Voir la vidéo)

Selon Gérard Sadik le phénomène concerne surtout les migrants originaires du Soudan, de la Somalie ou la Tchétchénie, car ils entrent souvent par l’Italie ou Malte.

« L’Erythrée est le cas le plus important : sur les cinq premiers mois de l’année, 48% des 200 demandes d’asiles érythréennes ont été refusées pour des questions d’empreintes. »

Comment reconnaître une mutilation volontaire ?

Auparavant, un réfugié sans empreintes était laissé libre, dans la mesure où l’on ne pouvait pas établir sa première destination européenne. Une tolérance effacée par une circulaire d’avril 2010, qui anticipe un projet de loi du ministère de l’Immigration, selon Gérard Sadik :

« Depuis avril 2010, si les empreintes ne sont pas reconnues par la borne Eurodac, une procédure prioritaire est engagée. Les réfugiés doivent saisir l’Ofpra [l’organisme français de protection des réfugiés et apatrides, ndlr] sous 15 jours. »

« Ensuite, il y a un gros flou sur la façon dont ça fonctionne. Un service spécial du ministère de l’Immigration s’en occupe. Ils regardent les empreintes et en cas de cicatrices caractéristiques, ils refusent le séjour. »

Mais comment reconnaître une altération volontaire d’une accidentelle ? Les préfecture doivent opérer des vérifications avant de refuser les migrants sans empreintes mais le système est « insuffisamment encadré », selon Gérard Sadik :

« Ces altérations volontaires existent, c’est un geste désespéré. Il y a aussi des gens qui ne font pas exprès, un accident de travail ou une maladie. »

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Steenvoorde : Vingt-trois migrants interpellés

25 juillet 2010 -

Hier, vers 5 h 30, vingt-trois migrants ont été interpellés par le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie alors qu’ils se trouvaient à bord de deux camions, sur l’aire de Saint-Laurent, au bord de l’autoroute A 25. Dix-neuf d’entre eux ont été remis à la police aux frontières de Dunkerque. Les quatre autres, qui n’avaient aucun papier, ont été placés en garde à vue à la brigade de Steenvoorde. Ils ont été remis en liberté dans la matinée.

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La sanglante frontière entre l’Egypte et Israël

22 juillet 2010 - L’Express - Tangi Salaün

Dans le Sinaï, des migrants africains qui tentent de gagner Israël sont froidement abattus. Par des policiers égyptiens.

Chaque jour, de nombreux réfugiés originaires d’Afrique subsaharienne tentent de rejoindre clandestinement Israël depuis l’Egypte, en traversant la frontière dans le Sinaï. Parmi ces demandeurs d’asile qui fuient le Soudan ou les horreurs du Darfour, la rumeur a longtemps affirmé que l’Etat juif réservait un bon accueil. En réalité, la politique israélienne s’est durcie en la matière.

Mais le flot de migrants, lui, reste entier : ils seraient jusqu’à 1500 à tenter l’aventure chaque mois, selon Khalil Sawarka, un activiste bédouin du Nord- Sinaï. Or les gardes-frontières égyptiens auraient tué des dizaines de ces candidats à l’exil, selon un récent rapport de Human Rights Watch (HRW), une organisation de défense des droits de l’homme. La plupart des victimes venaient du Soudan ou d’Erythrée, voire d’Afrique de l’Ouest ou centrale. La plus jeune avait 7 ans.

Des accords avec les passeurs

"L’Egypte a le devoir de protéger ses frontières", assure au Caire le ministère des Affaires étrangères. "Les migrants ne sont accompagnés de personne qui puisse constituer une menace, rétorque Bill Van Esveld, le rapporteur de HRW. Beaucoup d’Européens de l’Est franchissent aussi cette frontière, mais seuls les Africains se font tirer dessus."

Selon Khalil Sawarka, la réalité est encore plus sordide : "Les policiers sont trop peu nombreux. Ils s’entendent avec les passeurs, qui leur livrent dix migrants et en font passer cinq, ou l’inverse. Parmi ceux qu’ils appréhendent, ils décident ensuite s’ils les tuent, les tabassent ou se contentent de les arrêter."

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Evacuation du canal : communiqué du Collectif

21 juillet 2010 - Collectif de soutien des exilés du 10e

Exilés afghans : hypocrisie gouvernementale et municipale.

Le collectif de soutien des exilés du 10e a appris ce matin à 8 h l’évacuation matinale du "campement" afghan du canal Saint Martin. Dans la matinée trois communiqués - la Mairie de Paris, l’association France terre d’Asile et le Ministre Besson se sont félicités de cette opération.

Le collectif dénonce depuis longtemps le non respect de la réglementation par l’Etat en ce qui concerne l’hébergement/logement obligatoire des demandeurs d’asile, comme il est rappelé dans le communiqué FTDA. En ce qui concerne les exilés en procédure Dublin nombre de ceux pour qui obligation avait été faite à l’Etat de les loger suite aux référés faits, sont restés à la rue.

Malgré les affirmations d’usage de FTDA, de la Mairie et du ministère quand au relogement et à l’hébergement de tous les "déplacés", qu’ils soient en situation régulière de demande d’asile ou en situation irrégulière, le collectif s’inquiète du sort réel et final qui sera fait à chaque catégorie.

Il s’étonne qu’aucune mention n’ait été faite des mineurs présents, devant dormir chaque soir sous les tentes faute de place dans le dispositif d’accueil au mépris de la réglementation obligatoire de l’Aide Sociale à l’enfance dont M. Le maire de Paris est président.

Le collectif ne comprend surtout pas pourquoi il n’a pas tout simplement été proposé des logements aux jeunes demandeurs d’asile, logements qu’ils auraient évidemment troqués avec empressement contre leurs tentes de fortunes sur le canal. Rappelons ici qu’un logement décent, c’est ce qu’attendent aujourd’hui des milliers de demandeurs d’asile en France.

Il n’était pas besoin d’amener les CRS, pour convaincre de se rendre dans un lieu d’hébergement tous ceux qui, depuis des mois, réclament à FTDA le logement auquel ils ont droit.

Le collectif souligne par ailleurs que de nombreux exilés ont "perdu" leurs documents et autres affaires personnelles précipitamment embarqués et jetés par les agents municipaux au mépris de la loi.

Le collectif dénonce cette sordide opération politique d’été, nouvelle tentative de dissuasion à l’asile et visant à impressionner les exilés mais qui n’apporte pas plus de solution que l’évacuation du square Villemin le 18 août 2009. D’ici quelques semaines autant sinon plus d’exilés, mineurs comme majeurs, dormiront la nuit dans les rues du 10ème. Tel est le cycle infernal de ce lieu : campement/expulsions, re-campement/ré-expulsions sans cesse.

Paris le 20 juillet 2010

Le collectif de soutien des exilés du 10e

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Evacuation du campement le long du canal Saint-Martin à Paris

20 juillet 2010 - Libération - AFP

Plusieurs dizaines de personnes, afghanes pour la plupart, installées sur les berges du canal Saint-Martin (Xe arrondissement) ont été expulsées tôt ce mardi matin.

Plusieurs dizaines de personnes installées dans un campement situé sur les berges du canal Saint-Martin (Xe) ont été expulsées, mardi matin par la police en application d’une ordonnance du tribunal administratif de Paris du 17 juin.

L’opération s’est déroulée dans le calme et sans incidents, dès 6h30 sous les ponts Louis Blanc et La Fayette et a notamment été conduite par des fonctionnaires de la brigade d’aide et d’assistance aux personnes sans abri (Bapsa).

Environ 200 ressortissants afghans étaient présents sur les lieux au cours des derniers jours, dont une trentaine de demandeurs d’asile, et un grand nombre d’étrangers en situation irrégulière, selon un communiqué du ministre de l’Immigration, Eric Besson.

« Ce campement, composé d’une centaines de tentes et abris de fortunes, constituait la principale plate-forme de transit des filières d’immigration irrégulière à destination de la Grande-Bretagne », ajoute le communiqué.

Dans son ordonnance du 17 juin, le tribunal administratif de Paris avait enjoint à toutes ces personnes, occupant les berges du canal sans droit ni titre, de quitter les lieux sans délai.

Solution d’hébergement

Pour le tribunal, leur évacuation présentait un caractère d’urgence « eu égard, d’une part, aux risques graves et immédiats qui résultent de leur présence tant en matière de salubrité que de sécurité publique, d’autre part aux nécessités de la continuité du service public », indique la préfecture de police dans un communiqué.

De fait, la proximité du canal et les conditions de vie sur le site avec des violences entre les personnes, et une dégradation rapide des conditions sanitaires, rendaient le maintien sur place dangereux pour ses occupants.

Chaque personne présente sur le site et en situation régulière sur le territoire français, en particulier chaque demandeur d’asile, s’est vu proposer une solution d’hébergement.

Cette offre d’hébergement, dans une structure adaptée, sera confirmée dans la journée de mardi, après un diagnostic individualisé de chaque situation par les services de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii).

La Ville de Paris a de son côté déclaré mardi avoir « obtenu de l’Etat la mobilisation de 170 places d’hébergement permettant d’accueillir ces personnes, majoritairement demandeurs d’asile, avec un accompagnement social et juridique adapté ».

L’association France Terre d’Asile assurera « l’accompagnement des personnes (au centre d’accueil de) La Boulangerie » situé dans le XVIIIe arrondissement de Paris, a-t-elle précisé.

La ville demande aussi « à l’Etat, dont c’est la compétence, l’ouverture immédiate de nouvelles capacités d’accueil réparties de manière équilibrée sur l’ensemble du territoire francilien ».

32 ressortissants Afghans qui étaient installés le long du canal ont déjà bénéficié, depuis le début du mois de juillet, d’une aide au retour et ont regagné volontairement leur pays.

Depuis le début de l’année à Paris, ce sont 152 ressortissants Afghans qui ont regagné l’Afghanistan volontairement après versement d’une aide au retour par les services de l’Ofii, ajoute le communiqué.

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Communiqué RESF : Un bébé de 8 mois, souffrant, emprisonné au centre de rétention de Lyon avec son père atteint d’une hépatite C et de sa mère en train de faire une fausse-couche…

20 juillet 2010 - Resf

Communiqué du 17 juillet 2010.

Un bébé de 8 mois, souffrant, emprisonné au centre de rétention de Lyon avec son père atteint d’une hépatite C et de sa mère en train de faire une fausse-couche…

Ça va bien comme ça !

Pendant que le gouvernement de Monsieur Sarkozy distrait le monde avec ses ministres amateurs de cigares et de voyages en jet privés, et son ministre intègre dont la femme est au service (pour 200 000 € annuels, quand même !) de la dite milliardaire, la vraie vie continue pour ceux qui ne sont ni milliardaires, ni ministre.

Zinaida et David Odikadze ont fui la Géorgie en 2009, par crainte des représailles de leurs familles opposées à leur mariage. Sur scène, c’est Roméo et Juliette qu’applaudissent préfets et ministres. Dans la vraie vie, c’est suspect. Ils n’ont même pas le droit de déposer une demande d’asile car ils sont passés par la Pologne avant d’arriver en France.

Le 7 juillet dernier, le préfet d’Isère fait arrêter Zinaida et David à leur domicile ainsi que le petit Georgi, 8 mois, leur fils né en France. L’enfant est souffrant ? Peu importe. Le père est atteint d’hépatite C (contractée lors de transfusions consécutives aux représailles de sa famille) ? Il devait subir une intervention chirurgicale dans les prochains jours ? On s’en moque. La mère est enceinte ? Et alors ?

Comme c’est de plus en plus fréquemment le cas, l’expulsion est prévue pour le lendemain même. Elle est heureusement bloquée par un avocat qui dépose un recours en urgence mais le Juge des libertés et de la détention et le tribunal administratif de Lyon ne voit rien à redire à la position de la préfecture

Depuis lors, la famille, le bébé pleurant sans cesse, croupit en prison administrative. Dans les conditions de confort matériel et moral qui font le charme des lieux de privation de liberté en France. Tant et si bien que le 16 juillet, Zinaida est prise de douleurs. Elle est transportée à l’hôpital qui diagnostique une fausse couche en cours. Aucun problème : elle est ramenée au centre de rétention où elle peut, dans les meilleurs conditions matérielles et morales, conduire sa fausse couche à terme entre son fils souffrant et son mari malade !

On va jusqu’où, comme ça ?

RESF appelle tous les citoyens que cette situation révolte à réagir auprès de la préfecture de l’Isère et du gouvernement.

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Communiqué de presse du ministère de l’immigration

18 juillet 2010 -

Relatif à la collaboration franco-anglaise, en date du 13 juillet 2010...
A lire ICI.

Karim et Jamal, réfugiés afghans à La Madeleine et frères de galère

18 juillet 2010 - La Voix du Nord - M.C. Nicodème

Karim et Jamal, réfugiés afghans hébergés à La Madeleine par Dominique et Bernard Wattelet, ne vivent plus dans l’angoisse. Ils viennent d’obtenir de la préfecture leur autorisation provisoire de séjour. Et se prennent à rêver d’une nouvelle vie en France, loin des galères du passé.

Aujourd’hui ils se disent prêts à raconter leur histoire, à rouvrir les plaies du passé « parce qu’on sait maintenant qu’on est sauvés ». Jamal, comme son frère de « coeur et de galère », se livrent. Replongent dans l’insouciance de leur enfance en Afghanistan malgré la guerre. Jamal, à Mazar-e-Sharif, où son père travaillait pour le gouvernement avant de se reconvertir en vendeur de tapis à Kunduz pour mettre en sécurité la famille.
Karim, dans la province de Wardak, où son père était chirurgien dans l’Armée afghane puis à l’hôpital de Kaboul. « On était heureux,rappelle ému Karim. On vivait dans une grande maison avec mon petit frère. » Jusqu’au jour où les Talibans entrent dans leur village, en 2007. « Ils se sont introduits che nous, ne peut oublier Jamal, ils ont ordonné à mon père que je devienne jihad, alors il m’a demandé de fuir. » Jamal se réfugie chez les parents de sa fiancée, Malika. Apprend le lendemain le meurtre de ses parents et découvre sa maison en ruines. « Comme les Talibans me recherchaient, j’ai dû fuir mon pays » . Et quitter sa soeur et sa fiancée dont il reste sans nouvelles.
Le père de Karim a été kidnappé à l’hôpital de Kaboul : « Les Talibans avaient besoin de médecins. » Karim recherche sa trace en vain. S’engage comme traducteur dans l’armée américaine pour « aider à la liberté de mon pays. » Donne des infos stratégiques aux Américains jusqu’à l’attaque du camp par les Talibans : « Je me suis réfugié dans un souterrain avec un téléphone relié à un satellite. J’ai appelé les soldats US. Ils ont libéré le camp en hélicoptère » et Karim a dû fuir à son tour l’Afghanistan.
Karim se réfugie dix mois chez des amis au Pakistan avant de retourner dans son village, les bras chargés de cadeaux pour sa mère. « Mais j’ai appris qu’elle était morte, alors je les ai déposés au cimetière en hurlant. » Les deux jeunes hommes découvrent un autre enfer : l’exil. Jamal ne peut oublier ces hommes et ces femmes morts de froid ou tués dans les montagnes iraniennes. Sa peur dans le bateau malmené par une mer en furie, son arrestation en Grèce ou encore ces heures interminables de transport, caché comme d’autres Afghans démunis.
« C’était très très dur, confie à son tour Karim. J’ai traversé l’Afghanistan couché dans un camion, l’Iran dans une voiture où nous étions trente. Je crevais de faim et de soif, je mangeais en Turquie les feuilles des arbres. On a été dénoncés en Grèce à la police, nous nous cachions dans les bois. J’ai dû ruser pour rejoindre l’Italie puis la France. » Comme tous les réfugiés, ils souhaitaient rejoindre Calais : « Tout le monde nous en parlait mais c’était l’horreur cette jungle ! Les migrants étaient désemparés. » Ils rêvaient d’un Eldorado, l’Angleterre. Ils ont trouvé une famille à La Madeleine, Dominique et Bernard Wattelet, qui les accueillent depuis onze mois et les aident à reprendre confiance en la vie : « Ce sont eux qui nous ont sauvés ». •

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De l’Afghanistan à la régularisation en France

18 juillet 2010 - La Voix du Nord

Jamal n’a pas attendu. Il a encadré la photocopie de son autorisation de titre de séjour dans le salon. Retour sur le combat de ces deux migrants afghans. ...

  • Août 2007 : Karim et Jamal, qui ne se connaissent pas, fuient l’Afghanistan où ils sont recherchés par les Talibans.
  • Début 2009 : Jamal puis Karim découvrent, dépités, la jungle de Calais. Ils affrontent la violence de passeurs, composent avec le désespoir ambiant. Jamal tentera de passer à plusieurs reprises en Angleterre. Début 2009 également, Dominique et Bernard Wattelet s’engagent auprès des migrants à Calais. Ils rencontrent quelques mois plus tard Karim et Jamal.
  • 19 septembre 2009 : Dominique et Bernard hébergent à La Madeleine les deux réfugiés. Deux jours plus tard, une demande d’asile est déposée en préfecture.
  • 5 janvier 2010 : Convoqués en préfecture, les réfugiés afghans, sous le coup d’une procédure de réadmission en Grèce (c’est le premier pays européen par lequel ils sont rentrés), sont interpellés. Ils sont envoyés au centre de rétention de Lesquin. Karim est libéré le lendemain, la Cour européenne des droits de l’Homme ayant suspendu la procédure de l’État français. Ce qui n’est pas le cas de Jamal, dont le dossier n’a pas pu être envoyé dans les 24 heures. Pour ne pas être expulsé et dans un geste de désespoir, il se blesse volontairement à la tête. Il est hospitalisé, est relâché par le juge des libertés pour vice de forme et retourne à La Madeleine où il vit reclus.
  • 28 juin : Six mois après la date de réadmission en Grèce, la France a l’obligation de les accueillir.
  • 15 et 16 juin : Ils obtiennent l’autorisation provisoire de séjour.

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Le conseil des migrants en création soutenu par Michel Delebarre

13 juillet 2010 - Le Phare Dunkerquois - Ludovic Boutin

Pour Michel Delebarre, président de la Communauté urbaine de Dunkerque, « il semble pertinent de mettre en place un outil ("conseil des migrants"), outil de concertation et de connaissance des migrants sur notre territoire afin de permettre à tous de partager les informations.

C’est tout l’intérêt de la réponse, par un courrier daté de la mi-juin, adressé au Conseil de développement durable, présidé par Jacques Dussart qui, en janvier, avait émis un avis unanime sur cette question sensible. Ce conseil des migrants devrait permettre de faire le point régulièrement sur la situation faite aux personnes migrantes, échanger les informations entre organismes concernés, tenter de coordonner les actions des uns et des autres, informer la population sur ces questions, note le secteur associatif.
La structure réunirait tous les représentants des organismes et services concernés par la question. Michel Delebarre note que « la présence des associations, mais aussi de l’État, de l’AGUR, d’élus de la Communauté urbaine et de représentants des communes directement concernées dans ce groupe paraît indispensable. » Sinon, le député maire répète que « cette situation relève uniquement de la responsabilité de l’État, pour autant les territoires sont interpellés sur les risques humanitaires de cette question des migrants. » En transmettant les demandes du conseil de développement au préfet, Michel Delebarre dit « relayer auprès du préfet les demandes du conseil de développement sur les questions relatives à l’évaluation de la politique de contrôle de l’immigration, au besoin d’un coordinateur identifié, sur l’information des migrants sur leurs droits, l’information de la population et la prise en charge médicale. » Michel Delebarre profite de ce courrier pour rappeler les engagements, financiers, de la collectivité qu’il préside. Ce "Fonds de solidarité migrants", mis en place, permet à la CUD de prendre en charge la moitié des dépenses engagées pour l’aide aux migrants sur le territoire des communes concernées. On pense à Loon-Plage, Grande-Synthe, Téteghem, et aux associations y oeuvrant sans relâche.

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Calais/GB : moins de clandestins passent

13 juillet 2010 - Le Figaro - AFP

Les tentatives de passage clandestin de la frontière française vers la Grande-Bretagne, via Calais et le tunnel sous la Manche, ont fortement baissé au premier semestre 2010, a indiqué mardi le ministre de l’Immigration Eric Besson dans un communiqué. La baisse a été de 85% dans le port de Calais et de 54% au niveau du tunnel sous la Manche, a précisé M. Besson après une rencontre avec son homologue britannique Damian Green. Le communiqué ne fait pas mention de tentatives de passage par d’autres points.

Depuis le début de l’année, a indiqué le communiqué, la police aux frontières a interpellé 212 trafiquants de migrants dans le Calaisis et démantelé cinq filières internationales à destination du Royaume-Uni, qui organisaient les passages à partir de plusieurs pays européens. Les deux ministres "ont demandé à leurs services de police de mener de nouvelles opérations coordonnées contre les réseaux de trafiquants agissant en France et au Royaume-Uni, en étroite coopération avec les autres pays européens" et "ont convenu de renforcer encore l’étanchéité de la frontière commune", ajoute le texte.

En septembre 2009, les autorités françaises ont démantelé la "jungle", le principal campement de clandestins à Calais. La "jungle" était devenue le principal campement sauvage de sans-papiers en France après la fermeture du centre de la Croix-Rouge de Sangatte, près de Calais, en novembre 2002.

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Les flux migratoires ralentissent fortement sous l’effet de la crise

12 juillet 2010 - Le Monde - Brigitte Perucca

L’immigration a ralenti à peu près partout dans le monde sous l’effet de la crise. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui présentait lundi 12 juillet son rapport sur les Perspectives des migrations internationales 2010, les entrées de migrants "permanents" – ceux qui bénéficient d’un permis de séjour renouvelable – ont chuté de 7 % en 2008, à 4,18 millions de personnes. Parallèlement, les migrations temporaires – permis de séjour non renouvelables – ont fléchi de 4 %, à 2,31 millions de personnes.

En revanche, l’immigration familiale a progressé de 3 % tout comme celle à caractère humanitaire (+14 % pour les demandeurs d’asile). Ces baisses enregistrées en 2008 sont d’ores et déjà confirmées par les premières tendances notées par l’OCDE pour 2009. Surtout, elles interviennent après cinq ans de hausse continue (11 % depuis 2003).

Ce fléchissement se concentre sur les flux migratoires liés au travail. Il s’explique soit par une chute brutale des demandes des employeurs, comme aux Etats-Unis, soit par l’adoption de politiques restrictives : l’Espagne a ainsi réduit la liste des professions en pénurie tandis que la Corée du Sud a diminué le "quota d’étrangers".

BAISSE DES MIGRATIONS LIÉES AU TRAVAIL

Dans les espaces de libre circulation, comme l’Union européenne, les baisses sont à la fois plus amples mais mieux régulées : un immigrant hésitera moins à renoncer à son projet ou à rentrer au pays, car il sait qu’il pourra partir ou repartir plus aisément. En matière d’immigration permanente, dont 20 % sont des migrations liées au travail, les plus fortes baisses se concentrent en Espagne (–43 %), en République tchèque (–27 %), en Italie (–26 %) et en Irlande (–24 %). A l’opposé, nombre de pays sont restés, en 2008, sur leur lancée, maintenant des flux d’entrée élevés, car touchés plus tardivement par la crise, comme au Portugal (+54 %).

Les variations des grands pays d’immigration européens sont plus faibles : –5 % au Royaume-Uni et –2 % en Allemagne et +4 % en France. Au sein de l’Union, le cas de la Suède est atypique : en dépit de la crise, Stockholm a maintenu une forte politique d’ouverture de ses frontières : les demandes de permis de travail y ont progressé de 30 % de 2008 à 2009, et 85 % d’entre elles ont bénéficié d’un avis favorable. Le territoire américain, lui non plus, n’a pas fermé ses frontières : les Etats-Unis ont accueilli 5 % d’immigrés de plus de 2007 à 2008 et le Canada +4 %.

Certaines de ces baisses ou de ces hausses doivent être, cependant, relativisées, indique l’OCDE. Dans plusieurs pays, les chiffres sont un peu biaisés. En Italie, les statistiques ont, par exemple, progressé lors de l’intégration des Roumains et des Bulgares entrés clandestinement dans le pays. Mais elles ont diminué d’autant pour cause d’adhésion des deux pays à l’UE, en 2007.

LES MIGRANTS PLUS RAPIDEMMENT TOUCHÉS PAR LE CHÔMAGE

Au Portugal, la forte hausse du nombre de migrants enregistrée est liée à "la conséquence d’un programme spécial permettant aux Brésiliens arrivés dans le pays depuis plusieurs années de régulariser leur situation et donc d’être pris en compte dans les statistiques", note le rapport.
Le classement des Etats est un peu bouleversé si l’on se réfère aux migrations temporaires (dont les travailleurs saisonniers), qui représentent la mesure la plus indiscutable des demandes en main-d’œuvre. Les Pays-Bas, qui enregistrent un effondrement des entrées de travailleurs temporaires (–67 %), mais aussi l’Italie (–39 %), la France (–25 %) et le Royaume-Uni (–18 %) figurent en tête. Aux Etats-Unis, selon l’OCDE, "le nombre de demandes de travailleurs temporaires s’est aussi effondré", passant de 729 000 demandes en 2007 à 479 000 en 2009. En Australie, les demandes des employeurs pour des travailleurs temporaires qualifiés ont fondu en 2009 de 60% par rapport à 2008. En Espagne, le programme d’emploi des travailleurs saisonniers a enregistré une baisse encore plus spectaculaire : les demandes qui étaient au nombre de 41 300 en 2008 sont tombées à 3 600 en 2009.

En période de récession, la main-d’œuvre étrangère joue un rôle d’amortisseur sur le marché de l’emploi et cette crise ne faillit pas à la règle. De 2008 à 2009, le taux de chômage des migrants s’est accru dans tous les pays de l’OCDE, qui déplorent "l’impact disproportionné de la crise économique sur l’emploi des immigrés".

Les femmes s’en sortent mieux que les hommes, notamment parce qu’elles occupent un emploi dans le secteur social, moins sensible à la crise. Mais "dans tous les cas – à l’exception du Royaume-Uni –, la hausse du chômage est plus rapide que pour les autochtones", insiste le rapport.

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L’immigration, facteur clé pour la croissance économique

12 juillet 2010 - Le Figaro - Anne Cheyvialle

Après une baisse sous l’effet de la crise, le nombre d’immigrés repartira à la hausse pour faire face aux pénuries d’emploi et à l’évolution démographique.

Les entrées de migrants vers les pays de l’OCDE ont reculé de 6 % en 2008, chutant à 4,4 millions de personnes. Tandis qu’au cours des 5 années précédentes, leurs effectifs avaient augmenté de 11 % par an en moyenne, selon le dernier rapport de l’OCDE sur les migrations. Le recul s’est encore renforcé en 2009. Les immigrés ont été, dans bien des pays, les premiers frappés par la hausse du chômage, en particulier les jeunes et les personnes travaillant dans les secteurs les plus touchés par la crise comme le bâtiment ou l’hôtellerie.

L’OCDE insiste dans ce rapport sur la nécessité pour les États de renforcer leurs politiques d’immigration qui jouera un rôle crucial à long terme pour renforcer la croissance. « Il est important de souligner que les immigrés apportent une contribution bénéfique à l’économie nationale, en particulier en période de croissance », remarque le secrétaire général Angel Gurria.

Et ce en raison de l’évolution démographique et des pénuries d’emploi à venir, notamment dans la santé et l’ingénierie. Ainsi, en maintenant les taux d’immigration à leur niveau actuel, la population en âge de travailler dans les pays de l’OCDE n’augmentera que de 1,9 % dans la prochaine décennie. Un pourcentage qui contraste avec les 8,6 % enregistrés entre 2000 et 2010. La situation sera encore pire pour la France, qui connaîtra un déclin de 1 %, malgré les bons chiffres de la natalité. La raison étant que la France a l’un des taux d’immigration les plus bas de l’OCDE.

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Plus de 14 000 expulsions au premier semestre

10 juillet 2010 - Nord Littoral

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Immigration parus hier, il y a eu plus de 14 000 sans-papiers expulsés au premier semestre 2010.

Sur un objectif de 28 000 reconduites à la frontière à la fin de l’année.
Quelque 14 670 immigrés en situation irrégulière ont été expulsés de la France métropolitaine et 115 filières d’immigration clandestine ont été démantelées au premier semestre de l’année en cours, selon un bilan du ministère de l’Immigration. Eric Besson a fixé un objectif de 28 000 reconduites à la frontière et de 200 filières démantelées à la fin de l’année. En 2009, plus de 29 000 sans-papiers ont été expulsés pour un objectif de 27000.
Dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, 115 filières ont été démantelées contre 77 au premier semestre 2009, soit une progression de 50 %.
Dans le même temps, 2 421 trafiquants de migrants (organisateurs, passeurs, logeurs, fournisseurs) et 880 employeurs d’étranger sans titre de travail ont été interpellés.
En revanche, la France a délivré 90 838 titres de long séjour, dont 13 077 pour motif professionnel (-2,7 %), 41 238 dans le cadre du regroupement familial (+3,1%), 31 744 pour les étudiants (+28,6%) et 4 779 pour les demandes d’asile.
Par ailleurs, le nombre d’étrangers ayant accédé à la nationalité française par mariage ou par décret a augmenté de 11,7 %, passant de de 56 251 au premier semestre 2009 à 62 824 au premier semestre 2010. Cette hausse « est principalement due à la mise en place de la réforme de la procédure de naturalisation, qui a conduit à diviser par deux le stock des demandes en instance dans les 21 préfectures expérimentatrices et dans l’administration centrale », explique le ministère. La réforme, généralisée le 1er juillet, supprime la double instruction des dossiers avec comme effet une réduction des délais d’attente et une diminution du stock des demandes.

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Il faut te raser (ta tête est pleine de cheveux)

8 juillet 2010 - tostanfrance.com - Seydou Niang

Je veux partager avec vous l’injustice dont j’ai été victime la semaine dernière. Vous faire part de ma blessure et de ma colère. Dénoncer pour condamner : ces histoires arrivent encore de nos jours, je l’avais lu dans les livres, je l’avais lu dans les journaux, mais je l’ai appris dans ma chair.

Nuit du jeudi 24 au vendredi 25 juin, Calais

Jeudi soir dernier, j’avais hâte de retrouver chez elle, à Londres, ma femme Sarah, enceinte de huit mois. Je suis monté avec impatience dans le bus de nuit Eurolines qui quittait Paris en fin de soirée. Nous avons atteint la frontière française à Calais, vers une heure du matin. Je m’attendais aux questions de routine auxquelles mes aller-retour m’ont habitué ; j’étais loin d’imaginer ce qui allait se passer...

Selon les cinq policiers qui contrôlaient les pièces d’identité, visas et permis de séjour des passagers, le passeport que je leur présentais n’était pas à moi : ils étaient persuadés que les photos figurant sur mes visas n’étaient pas les photos de l’homme qu’ils dévisageaient. J’ai tenté de les convaincre que ces papiers étaient bien les miens. Rien à faire. Ils m’ont fait descendre du bus. Ils ont voulu me faire signer un procès-verbal selon lequel je reconnaissais être en possession de documents illégaux. Je suis resté le plus calme possible mais dans ma tête, ça tournait de plus en plus vite. J’ai lu avec attention le papier qu’on me fourrait dans la main : quand j’ai compris ce que ça signifiait, j’ai refusé avec force.

- « Tu vas partir en garde à vue pour 24 heures, le temps qu’on vérifie tes mensonges ! »

On était passé au tutoiement.

- « Je n’ai pas le choix, faites ce que vous voulez, mais ce passeport est le mien.

- Tu as le droit d’appeler une personne de ta famille en France pour la prévenir.

- Ma femme est en Angleterre, en France j’ai mes collègues...

- Non, non, juste quelqu’un de ta famille. Si tu n’as pas quelqu’un de ta famille en France, signe là. »

On m’a tendu un papier où il était écrit que je ne souhaitais contacter ni mes parents ni mes employeurs. J’ai encore refusé. Je serrais les dents, mon estomac était une boule dure écrasée au fond de mon ventre. Mon cerveau tapait à toute force contre les parois de mon crâne. J’ai pensé très fort à tous ceux qui échouent ici sans connaître un mot de français. On m’a fait passer les mains derrière le dos, on m’a menotté, on m’a installé dans une voiture de police. Dans la nuit humide de Calais, je suis allé en prison pour la première fois de ma vie.

Du fond de la cellule, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Entre des murs insalubres, une chambre de 3 mètres sur 4 : un banc en ciment, des couvertures à l’odeur fétide. Les toilettes, au centre de la pièce, protégées de la vue par une barrière de 50 centimètres de haut, étaient nauséabondes. Dans ce monde-là, les caméras de surveillance traquent le moindre centimètre carré ; depuis le poste de contrôle, la sentinelle peut observer jusqu’aux hommes qui défèquent. Pendant les heures qui ont suivi, je me suis accroché à ma dignité comme à une bouée. J’ai pensé à ma famille, à mes amis, aux gens que j’aime. A mon travail avec Tostan, aux droits humains. A ma venue en Europe. Aux miens au Sénégal, à ma terre du Fouta, à mon village : mais j’ai tout vu, j’ai tout entendu, j’ai tout senti, du fond de la cellule.

Les matins ordinaires, je me réveille à l’odeur chaude du café que fait couler mon colocataire, j’envoie un message à ma femme. Je prépare mon sac pour la journée, je monte dans le RER qui m’amène au centre de Paris.

Mais ce matin-là n’était pas un matin ordinaire ; j’étais en prison. Une main s’est glissée furtivement derrière la porte de ma cage ; on m’a jeté ma nourriture comme on jette sa pitance à un chien.

Ensuite, ce fut l’audition. Cinq policiers, quatre hommes et une femme, ont voulu m’intimider. Perchés sur leurs certitudes, ils éructaient en me toisant ; mais c’étaient eux qui étaient enragés. En vain, j’ai juré sur tous les saints que je leur disais la vérité. Ils ont fait venir un physionomiste qui m’a reconnu sur les photos de mon passeport ; ils n’étaient toujours pas convaincus.

- Si vous étiez des professionnels comme lui, ai-je articulé en direction des policiers, vous auriez reconnu que je suis l’homme qui est en photo sur mon passeport.

- Nous sommes des professionnels, c’est pour ça qu’on sait que ce n’est pas toi.

On m’a traîné dans une pièce adjacente et on m’a photographié sous tous les angles, comme un criminel. J’avais juste envie que ça s’arrête. Au point de leur donner raison, de les laisser m’envoyer au Sénégal, pour que cet enfer se termine. J’étais à bout.

Ils ont fini par appeler un procureur, qui a examiné mon dossier et m’a fait relâcher.

- Ok, on voit que c’est bien toi, m’a lancé la policière. Mais tes photos ne sont pas claires, nous on t’a vu différemment. Ta tête est pleine de cheveux, il faut te raser.

A 11h30, j’étais officiellement libre. J’ai dû repartir dans la pièce infecte où j’avais passé la nuit, le temps qu’arrive la patrouille pour me ramener à la gare. J’ai insisté pour qu’on ne ferme pas la porte derrière moi : j’étais un homme libre. A midi, on m’a déposé à la gare routière de Calais. Je n’avais pas un papier, rien pour prouver ma détention.

- Débrouille-toi pour continuer sur Londres, maintenant.

Londres, j’y suis arrivé tard dans la soirée. J’avais été déclaré disparu par ma femme, folle d’inquiétude : mes collègues à Paris avaient tenté toutes les démarches possibles pour avoir de mes nouvelles. Les policiers anglais, que Sarah avait contactés après plusieurs heures d’attente, avaient appelé leur homologues français de Calais au moment où j’étais en garde à vue, pour leur demander si ils me détenaient : on leur a répondu non.

J’ai été blessé : j’étais révolté. Aujourd’hui, j’ai puisé dans ma colère pour vous raconter cette histoire, une histoire toute simple de dignité bafouée, pour que vous sachiez ce qui peut arriver quand on prend le bus de Paris à Londres et qu’on a la tête pleine de cheveux.

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Des nouvelles du réalisateur Sylvain George

6 juillet 2010 -

Sylvain George est un des réalisateurs à avoir travailler corps et âme au service des migrants. Il a passé beaucoup de temps à Calais et avec sa caméra, a couvert de nombreux événements, qu’il s’agisse de la grève de la faim de Khalifa à l’hôpital ou encore de la destruction de la jungle le 22 septembre 2009.


Son film Qu’ils reposent en révolte (figures de guerres) est le seul documentaire français retenu à la FID à Marseille, dans la catégorie "Compétition internationale".

Nous lui souhaitons beaucoup de succès ! Et espérons qu’une projection sera un jour programmée dans nos contrées !

Pour info, une projection aura lieu à Marseille le samedi 10 juillet à 10 h et le dimanche 11 juillet à 15 h 30.
Tous les détails sur le site du festival : Cliquez ici

Photo © Sylvain George

Loon-Plage : six mois de prison ferme pour les trois passeurs

6 juillet 2010 - La Voix du Nord

Himen Abubaker Nouri, 25 ans Diar Khaled Nouri, 22 ans, et Mustafa Sami, 27 ans, nient avoir joué le rôle de passeurs d’Irakiens et d’Afghans.

À les entendre, ils cherchaient à se rendre en Grande-Bretagne ou à retourner en Irak dans les tout prochains jours. Toutefois, les observations effectuées par les policiers dans la nuit de mercredi à jeudi près d’un campement à Loon-Plage ne plaident pas en leur faveur. Selon le dossier lu par la présidente du tribunal, deux hommes faisaient le guet pendant que deux autres allaient et venaient entre les bosquets et les camions et aidaient des clandestins à monter dans les véhicules. L’interpellation qui a suivi a permis de mettre la main sur trois des quatre hommes. Par le biais d’un interprète en kurde et en arabe, ils expliquent aux magistrats se trouver en France depuis un mois ou deux mois et demi.
« Depuis la fermeture de la jungle de Calais, il y a eu une mutation des points de passage des clandestins, c’est la Norfolkline à Loon-Plage », commente le vice-procureur de la République. Pour expliquer le fait que les prévenus minimisent leur rôle, le représentant du parquet note : « Ils ont peur de parler car, sinon, leur rêve d’aller en Grande-Bretagne s’envolerait ». Pour lui, « la vérité se situe dans les déclarations de la police ». Tout en reconnaissant que ces hommes en situation irrégulière participent à un faible niveau à un réseau de passeurs, il demande pour chacun quatre mois de prison ferme, un mandat de dépôt et une interdiction de séjourner sur le territoire français pendant trois ans.
Leur avocate, elle, les décrit comme des « mini-tours-opérateurs qui aident les migrants à monter dans les camions ». Elle établit un parallèle entre leur activité et celle « des passeurs et des contrebandiers qui, en 39-40, aidaient les Juifs à passer les montagnes »... « Les prohibitions n’ont jamais rien empêché », estime-t-elle en référence à l’interdiction de l’alcool aux États-Unis dans les années 20. « On leur reproche d’avoir aidé des clandestins à monter dans des camions. C’est une violation de la loi, certes, mais ce ne sont pas des criminels, des voleurs, des trafiquants de drogue. Vous devez appliquer la loi, mais pas n’importe comment », lance-t-elle aux magistrats.
Jugement : six mois de prison ferme pour les trois hommes avec mandat de dépôt et interdiction pendant trois ans de séjourner sur le territoire français.

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Un conseil des migrants « positif » pour les associations et la municipalité

3 juillet 2010 - Nord Littoral - François Devin

Hier en mairie s’est tenu le dernier conseil des migrants de la saison avant la période estivale. L’occasion pour le maire, Natacha Bouchart et quelques élus de rencontrer les représentants des différentes associations qui viennent en soutien aux migrants.

Un conseil qui, selon Natacha Bouchart, « a été très positif, à l’heure où le nombre de migrants à Calais a chuté à 200 personnes. Cet échange à vocation humanitaire a permis de faire le bilan sur plusieurs situations. » À savoir, pour le premier point évoqué, celui de faire un rapide bilan des lieux mis à disposition depuis le mois de décembre dernier. « Nous avons par exemple évoqué le fonctionnement des douches. » Celles-ci, situées non loin de l’aire d’accueil des gens du voyage, rue Jacques-Prévert « fonctionnent bien, à en écouter les responsables des associations », selon le maire.
’aire des repas a également été évoquée. « Nous avions eu en effet une réprimande venant du Conseil général car ces lieux étaient parfois utilisés en dehors des horaires prévus, continue Natacha Bouchart. Nous avons profité de cette rencontre pour recadrer ce qu’il fallait recadrer. » La municipalité a également proposé aux associations qui voulaient distribuer des petits déjeuners le matin, de se signaler « afin qu’un lieu soit mis à disposition pour cela. Cela évitera de distribuer des repas dans des situations anarchiques. » Une « très bonne idée » pour Jean-Claude Lenoir, vice-président de Salam, et Jean-Pierre Boutoille, porte-parole du collectif C’Sur. « Il faut voir les forces que nous avons en présence pour pouvoir ensuite mener une action sur le long terme, et ne pas s’essouffler au bout d’un moment.
Mais c’est une proposition intéressante. » Autre point évoqué : celui des actions menées par les collectifs No-border. « Nous avons rappelé que nous travaillons uniquement avec des associations conventionnées, à savoir le Secours catholique, le collectif C’Sur, la Belle Étoile ainsi que Salam. Les No-Borders, eux, ne sont pas autorisés à intervenir sur la voie publique sans une demande d’autorisation préalable », a insisté le maire.
Autre avancée appréciée des associations, l’ouverture « dès la semaine prochaine », du centre d’accueil pour les personnes les plus fragiles en convention avec le Secours catholique, zone du Colombier. « Le lieu est prêt, l’ouverture est très proche. » Enfin, la municipalité a pris l’initiative de proposer au vote au prochain conseil municipal de septembre une subvention exceptionnelle qui permet d’offrir cet été « une bouteille d’eau chaque jour à chaque migrant. » Une « bonne initiative » pour Jean-Claude Lenoir.

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« Amener des douches et des latrines sur les trois "jungles" du Dunkerquois »

1er juillet 2010 - La Voix du Nord - Estelle Jolivet

Un séminaire interne comme celui qu’a organisé Médecins du monde le week-end dernier à Dunkerque, c’est bon pour rebooster les bénévoles. Ils confrontent leurs expériences, prennent du recul. Benoît Savatier, généraliste à Grande-Synthe et bénévole chez Médecin du monde, et Olivier Bernard, président national, font le point sur la mission menée auprès des migrants du littoral.

La situation des migrants sur le littoral a-t-elle des équivalents ailleurs en France ?

Olivier Bernard : « Je suis venu cet hiver et ce que j’ai vu, je ne l’ai pas vu de manière aussi aiguë ailleurs. Sauf peut-être dans les Bouches-du-Rhône, dans le "Gourbi", à Berre, où vivent dans des cabanes des travailleurs agricoles sans papiers. »

Avez-vous noté une évolution ces derniers temps ?

Benoît Savatier : « Les conditions d’inconfort ont fortement augmenté sur le Calaisis. On y a détruit tout ce qui ressemblait à des squats ou à des jungles. Les migrants se retrouvent dans la rue, donc plus visibles, donc pourchassés par la police. Leur nombre a diminué à Calais, sans que ça se répercute sur les autres camps de la région. On a l’impression qu’ils restent en amont, en région parisienne. À Dunkerque, leur nombre est stable, entre 150 et 200 sur les camps de Téteghem, Loon-Plage et Grande-Synthe. On note toutefois une plus grande souffrance psychologique du fait de l’insécurité, de l’incertitude sur l’avenir. Ça se traduit par plus de demandes de sédatifs et parfois par une consommation d’alcool qu’on ne voyait pas avant. On se pose la question du personnel spécifique. »

Quel rôle peut jouer MDM auprès des décideurs politiques ?

O. B. : « Notre mandat, c’est l’accès aux soins, quelle que soit la situation économique, administrative ou psychologique de la personne. C’est le mode d’entrée et la philosophie de MDM. Et on se bat pour ça auprès des institutionnels. Notre spécificité, qui nous donne une vraie légitimité, c’est qu’on est un acteur de terrain, présent à la fois en Europe et dans les pays d’origine. On travaille aussi localement sur des revendications concrètes comme la mise en place de la PASS (permanence d’accès aux soins de santé). » B. S. : « À Dunkerque, l’esprit "PASS" commence à passer : les migrants repartent maintenant de l’hôpital avec leurs médicaments alors qu’avant, on leur remettait une ordonnance. Il n’y a pas de pharmacie dans la jungle... »

Quelles améliorations sont envisageables à ce jour ?

B. S. : « On est en pourparlers pour aménager des douches et des latrines sur chaque camp. À Grande-Synthe, on aura bientôt un point d’eau. À Loon-Plage, on sent que les discussions vont être difficiles avec le Port, bien que la mairie et le CCAS soient devenus, en un an et demi, de vrais partenaires. » •

À noter : MDM recherche des partenaires juridiques (avocats, etc.) pour gérer les demandes d’asile. Contact : migrants.littoral@yahoo.fr

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