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Archives du mois de 09 2011

Diplômés étrangers non grata : Claude Guéant « fait du chiffre »

29 septembre 2011 - Rue89 - Emilie Brouze

Réduite, la liste des métiers en tension exclut encore des étudiants, pénalise des employeurs et inquiète l’enseignement supérieur.

Ce n’était pas une simple formalité, loin de là, et grâce au ministre de l’Intérieur Claude Guéant, c’est devenu un Graal inaccessible. Délais interminables, refus systématiques et incompréhensibles… Les étudiants étrangers ont de plus en plus de mal à obtenir le droit de rester en France pour leur premier job. C’est le résultat d’un durcissement des autorisations d’immigration liée au travail, censé réduire le chômage.

En page deux d’un courrier de la préfecture de Paris daté du 18 août, ces six mots :

« L’autorisation de travail demandée est refusée. »

Karim, 24 ans, diplômé en télécommunications à Lille-1, venait de signer un CDI comme consultant en sécurité informatique à Solucom.

Karim est « marocain de nationalité » mais « toute [sa] formation est française ». Après son master en France, il décroche un CDD à Paris et obtient facilement le changement de statut d’étudiant à « travailleur temporaire ». Il dépose fin juillet une demande pour devenir « travailleur permanent » : refus, contrat suspendu. La société va déposer un recours. Karim :

« Là, je ne sais pas ce qui va se passer. C’est difficile : cela fait deux mois que je ne travaille pas et j’ai un loyer à payer. »

Plus que quatorze métiers « en tension »

Karim cite l’une des raisons invoquées dans sa lettre de refus : « consultant » n’est pas considéré comme un métier « en tension ». Car, à quelques mois de la présidentielle, le ministre de l’Intérieur a (plutôt discrètement) durci les conditions de délivrance des autorisations de travail et alourdi les procédures de changement de statut. Tout est indiqué dans une circulaire datée du 31 mai [PDF, via LeFigaro.fr], cosignée avec Xavier Bertrand, ministre du Travail. Objectif : réduire de moitié le nombre des cartes de salariés.

En juillet, la liste des trente métiers jugés « en tension » (accessibles aux ressortissants non-communautaires) a été réduite à quatorze. Exit les jobs dans l’informatique et le BTP qui faisaient partie de la précédente énumération dressée en 2008. Les préfets peuvent ensuite resserrer davantage la liste pour leur région (et même se contenter d’un seul métier), si besoin.

Dans un courrier adressé aux syndicats, la Direction générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) précise :

« Il s’agit de circonscrire cette liste aux métiers les plus qualifiés ou les plus spécifiques, correspondant à des besoins significatifs de main d’œuvre. »

« Tout est fait pour nous dissuader de travailler »

Au lendemain de la circulaire, les choses se compliquent donc pour les étudiants étrangers. Ceux qui ont déposé leur demande après le 1er juin tardent à recevoir une réponse. Les « non » se multiplient. Les étudiants peinent à avoir des informations claires. Face aux refus et aux personnes « alarmées », un Collectif des étudiants étrangers est monté. Une des membres, qui préfère rester anonyme, dresse la situation :

« Autour de nous, certains ont été refusés alors qu’ils avaient une promesse d’embauche. La panique est montée : on essaie maintenant, en collectif, de recenser les témoignages. Cela concerne des étudiants dans les universités, les grandes écoles, de toutes nationalités. Même des métiers dans la liste des quatorze, à certains endroits.

Tout est fait pour nous dissuader de continuer à travailler en France. On a passé en moyenne cinq années ici, on s’est battus pour avoir des entretiens, on pensait avoir le choix de continuer… On est dans une situation d’incompréhension. »

La France, troisième pays d’accueil des étudiants

Lors de sa réunion de rentrée, la Conférence des présidents d’universités (CPU) a jugé « très grave » l’existence de la circulaire du 31 mai, rapporte l’AFP. Elle « peut avoir des consé­quences impor­tantes pour notre ensei­gne­ment supé­rieur », juge Louis Vogel, président de la CPU.

« On rend la situa­tion des étudiants étran­gers dif­fi­cile. »

Avec 280 000 étudiants étrangers, la France est le troisième pays d’accueil dans le monde ; 40 % des doctorants ne sont pas Français. Les présidents d’universités craignent la destruction des conventions passées avec les universités étrangères.

Dans un courrier à M. Guéant, le pré­sident de la Conférence des grandes écoles (CGE), Pierre Tapie, a lui aussi exprimé ses inquiétudes.
« On n’arrivera pas à remplacer ces gens-là »

Moins de travailleurs étrangers, moins de chômage : c’est l’amalgame induit par le gouvernement ; alors que les autorisations de séjour délivrées au titre du travail s’élevaient à environ 20 000 en 2010 (soit 10% de l’immigration légale) – pas de quoi donc inverser une tendance économique.

Pour Fanny Rouhet, directrice du développement ressources humaines au cabinet de conseil Solucom, ces nouvelles directives auront même un coût économique pour l’entreprise ; les étudiants formés, intégrés, chargés parfois de responsabilités sur des projets, devant partir du jour au lendemain.

Parmi le personnel de Solucom, neuf salariés étrangers, dont Karim, ont reçu un avis négatif de la préfecture. Un refus « souvent incompréhensible » car l’analyse du dossier est partielle.

« Cela montre la volonté de faire du chiffre. »

Tendue, elle ajoute :

« On recrute 20 à 25% d’étrangers. On n’a jamais eu de soucis jusqu’à ces cinq derniers mois. Dans la liste des quatorze, on n’a plus qu’un métier qui nous concerne. Mais la liste du ministère ne colle pas avec la réalité.

On sait que l’on n’arrivera pas à remplacer ces gens-là. Pour un poste de consultant comme Karim, on reçoit juste une poignée de candidatures qui ne correspondent souvent pas aux critères.

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Un bébé meurt après que sa mère soit libérée du centre de rétention pour « traitements inhumains »

29 septembre 2011 - Nord Eclair - Matthieu Millecamps

Interpellée à Clermont-Ferrand, elle avait été envoyée au centre de rétention de Lesquin. Libérée pour cause de « traitements inhumains », elle a été hospitalisée dès son retour. Le 21 septembre, l’enfant dont elle a accouché est mort.

Le 21 août, la décision du juge des libertés et de la détention de Lille de faire sortir du centre de rétention de Lesquin une famille de Serbes du Kosovo qui y avait été envoyée par la préfecture du Puy-de-Dôme avait fait grand bruit. Le juge avait en effet libéré la famille rom en invoquant les « traitements inhumains et dégradants » que le couple Bejzaku et ses trois jeunes enfants ont subis au cours de la procédure, de l’interpellation au petit matin à Clermont-Ferrand aux douze heures de voyage imposées jusqu’à l’autre bout de la France.
À son retour à Clermont-Ferrand, le 24 août, la jeune maman, âgée de 30 ans et enceinte de cinq mois, est admise d’urgence au service des grossesses à risques. Elle souffre d’un décollement du placenta. Mercredi 21 septembre, au CHU de Clermont-Ferrand, elle donne naissance à une petite fille. Mais El Medina, c’était son prénom, n’a pas survécu.

Un haut responsable de la préfecture du Puy de Dôme - qui requiert l’anonymat « pour ne plus recevoir de mails désagréables » - affirme que « la situation a été traitée en respectant les règles ». « Nous ne savions pas qu’elle était enceinte » , insiste-t-il, précisant que, puisqu’« il y avait un interprète lors de l’interpellation, elle aurait pu le dire ».
Me Norbert Clément, l’avocat lillois qui a obtenu la remise en liberté de la famille le 21 août, ne décolère pas : « La préfecture du Puy-de-Dôme savait : des pièces dans le dossier le confirment. » Sa grossesse était d’autant plus à risques qu’elle avait fait une fausse couche en février. Malgré tout, « la préfecture a fait descendre un avocat de Paris et lui a demandé d’aller jusqu’à mettre en doute la maternité de ma cliente, alors qu’elle était dans la salle ! », vitupère l’avocat.
« Que la préfecture dise qu’elle ne savait pas, ce n’est pas plausible », juge Alain Turri, médecin clermontois qui a ausculté la parturiente après sa sortie du CHU de Clermont-Ferrand. « C’est une toute petite dame, toute menue. Sa grossesse, elle se voit comme le nez au milieu de la figure », martèle-t-il. Le porte-parole de la préfecture du Puy-de-Dôme affirme le contraire. « Dire qu’une grossesse est visible ou non à ce stade, c’est un domaine sur lequel je ne m’engagerai pas : ce n’est pas une situation objective », estime le fonctionnaire.
Alain de Tonquede, secrétaire général de l’Ordre de Malte, association qui a assisté la famille lors de son passage au CRA de Lesquin, ne croit pas à l’ignorance de la situation par la préfecture. « La politique du chiffre ne justifie pas tout », accuse-t-il, jugeant « choquant qu’à aucun moment de la procédure l’approche humaine n’ait été abordée ». « Ils ont été traités comme des m... », tonne Cécile Buisson, Clermontoise devenue amie intime et principal soutien de la famille Bejzaku. Les documents médicaux attestant de la grossesse de la jeune femme, c’est elle qui les avait rangés « dans un petit porte-document que je lui avais donné : il y en avait un pour l’administratif, l’autre pour sa grossesse ». À force de batailler, Cécile Buisson a obtenu un prolongement jusqu’au 30 septembre de l’hébergement de la famille dans un hôtel, sur des financements du conseil général. Mais pour le porte-parole de la préfecture du Puy-de-Dôme, le couple et ses enfants « sont toujours en situation irrégulière » et « ont vocation à quitter le territoire français ».

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Les rebelles kurdes font état de nouveaux raids turcs

29 septembre 2011 - canoe.ca - AFP

ERBIL - Des avions turcs ont mené jeudi de nouveaux raids contre des bases arrières des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l’Irak, a indiqué le PKK en disant « détenir » des militaires et des civils soupçonnés de « crimes » contre les Kurdes.

« Des avions turcs ont bombardé les zones de Khuwa Kork, Khnera et Zap à 09H00 et les tirs ont continué jusqu’à 11H00, mais nous n’avons pas d’informations sur des pertes à ce stade », a déclaré à l’AFP un porte-parole du PKK, Ahmed Denis.

Les zones visées se trouvent au nord-ouest d’Erbil et au nord-est de Dohouk dans le Kurdistan irakien, a-t-il précisé.

Il a par ailleurs indiqué que le PKK avait « arrêté des personnes, dont des responsables militaires, un maire et 12 professeurs pour enquêter sur des crimes commis par eux contre des Kurdes en Turquie ».

« Ils ne sont pas des otages comme le prétend le gouvernement turc, mais ils sont sous surveillance, font l’objet d’une enquête et sont en bonne santé. Lorsque l’enquête sera finie, ils seront remis en liberté s’ils sont innocentés », a-t-il poursuivi.

Il n’a pas donné d’autre détails sur l’identité des personnes.

Interrogé sur les lois qui pourraient être appliquées à leur encontre, M. Denis a répondu : « nous avons nos propres lois (...) Nous respectons les droits de l’homme et nos lois ne prévoient pas la peine de mort ».

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Six morts dans l’incendie d’un bâtiment squatté par des migrants à Pantin

28 septembre 2011 - Le Point - AFP

Six personnes, probablement des immigrés tunisiens illégaux, ont péri mercredi dans l’incendie apparemment accidentel d’un immeuble squatté à Pantin.

Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a dénoncé les "filières criminelles de l’immigration irrégulière", Claude Bartolone, le président PS du conseil général de Seine-Saint-Denis et député, évoquant lui un "nouveau drame lié au manque de places en hébergement d’urgence".

L’incendie est survenu vers 06H00 dans un immeuble de deux niveaux dans un étroit passage à Pantin, dans un quartier en rénovation urbaine. L’immeuble appartenant à la municipalité, promis à la démolition, avait été muré par la ville.

Mais une trentaine de squatteurs y avaient trouvé refuge.

"L’incendie a été éteint par les pompiers vers 07H15", a indiqué sur place le préfet du département, Christian Lambert.

"Les victimes sont décédées par asphyxie ou carbonisées, dix personnes ont été évacuées et quatre personnes ont été très légèrement blessées en sautant par la fenêtre du premier étage", a ajouté le procureur de la République de Bobigny, Sylvie Moisson.

Selon les premiers témoignages, l’incendie a été provoqué par une bougie mal éteinte. La brigade criminelle a été chargée de l’enquête.

Les victimes seraient des Tunisiens et des Egyptiens, "probablement" en situation irrégulière, ont rapporté M. Lambert et Mme Moisson.

M. Guéant a lié ce sinistre "à une réalité tragique, dramatique de l’immigration clandestine". Il a dénoncé "des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l’immigration, (...) et les laissent face à une vie d’errance et de malheur".

Le maire PS de Pantin, Bertrand Kern, a qualifié ces propos de "scandaleux". "Ce n’était pas une filière d’immigration clandestine, un des rescapés m’a montré son titre Schengen", a-t-il affirmé. Les rescapés sont des Tunisiens d’une vingtaine d’années, des "migrants récents", a-t-il dit.

Pour Rodolphe Nettier, porte-parole de l’association SOS-Soutien aux sans-papiers, "les réfugiés tunisiens ont été harcelés quotidiennement par la police pour (...) qu’on ne les voie plus. C’est M. Guéant qui les a mis dans cette situation-là".

Sur France Inter, Arno Karsfeld, président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration a affirmé que "la France n’a pas les moyens de loger tous les immigrants en situation irrégulière", mais que la responsabilité de l’Etat n’était "pas engagée".

Le patron PS du conseil général, Claude Bartolone, y voit un "nouveau drame lié au manque de places en hébergement d’urgence, qui a mené ces personnes à se mettre à l’abri dans des locaux pas du tout faits pour ça".

"C’est un drame de la misère, de l’immigration, de l’absence de solidarité de l’Europe avec un pays qui s’est battu pour plus de démocratie", a-t-il déploré, en allusion au printemps arabe en Tunisie et en Egypte.

"On a laissé crever des travailleurs immigrés", a dénoncé, "indignée", Harmonie Bordes, une habitante de Pantin. "Il y a quelques mois, ils étaient par terre porte de Pantin et à la Villette. Ils étaient à la recherche d’un abri".

Des dizaines de Tunisiens, arrivés au printemps, s’étaient installés dans le parc de la Villette, près de Pantin.

L’immeuble "était squatté depuis un moment, au moins deux mois. Tout le monde le savait", a affirmé Mustapha, gérant du café Le Montgolfier, situé près du lieu du drame.

"Nous avions découvert récemment que le site était squatté. Nous avions engagé une procédure d’expulsion", a ajouté Philippe Bon, directeur de cabinet du maire de Pantin.

Bertrand Kern a été appelé par d’autres élus du département, en solidarité. "Les maires de Seine-Saint-Denis, on est tout seul", s’est-il plaint. En juin, dans ce même département, une Malienne et ses deux enfants avaient péri à Montreuil quand l’immeuble qu’ils squattaient s’est effondré.

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Afghanistan : hausse de 40 % de la violence en 2011, selon l’ONU

28 septembre 2011 - Radio Canada avec AFP et Reuters

Le nombre « d’incidents de sécurité » dans le cadre de la guerre en Afghanistan a augmenté de près de 40 % sur les huit premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2010, selon un rapport de l’ONU rendu public mercredi.

Le secrétariat général des Nations unies y invoque un « contexte d’intensification générale des combats » et une multiplication des attentats des talibans partout au pays jusqu’en plein coeur de la capitale, Kaboul. Le rapport souligne notamment une forte augmentation (50 %) dans la proportion des attentats complexes et ciblés.

Sur une moyenne de 2108 incidents violents par mois, les deux tiers se produisent dans le sud et le sud-est de l’Afghanistan, bastions traditionnels des talibans.

Par conséquent, le bilan des victimes civiles s’est encore alourdi, selon le rapport trimestriel du Conseil de sécurité, augmentant de 5 % cet été par rapport à la même période l’année précédente.

Les violences ont forcé 130 000 civils à fuir leur domicile au courant de l’année, une hausse de plus de 65 % par rapport à 2010.

_Ce rapport de l’ONU arrive au moment où les États-Unis et l’OTAN confirment le retrait progressif des quelque 130 000 soldats étrangers déployés en Afghanistan d’ici la fin de l’année 2014. À cette échéance, les Afghans devront assurer leur propre sécurité.

Seulement cette semaine en Afghanistan, 21 personnes ont péri dans des attentats. Mardi, huit policiers afghans ont été tués dans une attaque contre un point de contrôle dans le sud du pays. Le lendemain, 16 civils sont morts quand leur voiture a roulé sur une bombe artisanale placée en bordure de route dans l’ouest de l’Afghanistan.

La semaine dernière, l’ancien président afghan Burhanuddin Rabbani, chargé de négocier la paix, a été assassiné par un faux émissaire taliban.

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Clandestins : Valls et Royal réservés

28 septembre 2011 - Le Figaro

Manuel Valls et Ségolène Royal ont invité à la prudence sur le dossier des régularisations des sans papiers.

"Il faut démanteler et réprimer les trafiquants de main d’oeuvre", a souligné Ségolène Royal, lors du 2e débat entre candidats à la primaire socialiste. "Il faut faire attention à ne pas avoir une vision un peu angélique de la situation". L’immigration irrégullière pèse sur les travailleurs étrangers légaux. C’est une pression sur les salaires et les conditions de travail. Notre générosité ne doit pas se faire aux dépens des autres".

"J’aimerais tellement dire que l’immigration est une chance. Mais il faut reconnaître que notre système d’intégration ne marche plus", lui a fait écho Manuel Valls. "Il faut redéfinir l’immigration : changer les titres de séjour, faire des titres de 5, 10 ans pour les chercheurs, les étudiants mais il faut aussi revoir les critères d’intégration quand on voit que certaines personnes sont naturalisées sans parler notre langue". "Dans une période de chômage, de tensions dans les quartiers, il y aura des régularisations et des reconduites à la frontière"

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Une éminente militante iranienne des droits humains condamnée à 11 ans de prison

28 septembre 2011 - Amnesty International

En condamnant Narges Mohammadi, défenseure des droits humains de renom, à une peine de 11 ans de prison, le gouvernement iranien tente une nouvelle fois de réduire à néant les organisations de défense des droits humains, a déclaré Amnesty International mercredi 28 septembre.

En condamnant Narges Mohammadi, défenseure des droits humains de renom, à une peine de 11 ans de prison, le gouvernement iranien tente une nouvelle fois de réduire à néant les organisations de défense des droits humains, a déclaré Amnesty International mercredi 28 septembre.

Narges Mohammadi, directrice exécutive du Centre de défense des droits humains (CDDH), a été condamnée le 27 septembre après avoir été reconnue coupable de « propagande contre le régime » et d’« appartenance à une organisation dont l’objectif est de porter atteinte à la sécurité du pays ».

D’après le jugement rendu par un tribunal révolutionnaire, les activités pacifiques de Narges Mohammadi sont des « mensonges », son but réel étant de ternir la réputation de l’Iran.

Fondé par d’éminents avocats et militants iraniens, le CDDH est dirigé par la lauréate du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi.

Shirin Ebadi a déclaré à Amnesty International : « Malheureusement, le système judiciaire en Iran a perdu son indépendance pour devenir une marionnette des interrogateurs des services de renseignements.

« Toutes les activités de Narges Mohammadi visaient à défendre les droits fondamentaux et c’est ce qui a déclenché l’hostilité des services de sécurité. Elle est animée d’une conviction profonde dans son travail, mais le tribunal a ignoré sa défense et l’a condamnée à 11 ans de prison. C’est une sentence inique, qui va à l’encontre du droit relatif aux droits humains, mais aussi des lois iraniennes », a poursuivi Shirin Ebadi.

Amnesty International demande l’annulation de cette condamnation. Si Narges Mohammadi est incarcérée pour purger cette peine, elle la considèrera comme une prisonnière d’opinion.

« Rien ne justifie que Narges Mohammadi, militante dévouée qui défend depuis longtemps les droits humains, soit en butte à un jugement aussi absurde en raison de son travail tout à fait légitime, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

« Ce n’est pas Narges Mohammadi qui ternit l’image de l’Iran, mais bien les actions des forces de sécurité et les défaillances du système judiciaire. »

Narges Mohammadi fait campagne en faveur d’élections transparentes et de l’arrêt des exécutions de mineurs de moins de 18 ans.

Elle est également cofondatrice du Conseil national pour la paix, qui vise à atténuer les tensions internationales autour de la politique nucléaire de l’Iran.

Son travail au fil des ans lui a valu de se voir décerner plusieurs prix internationaux récompensant ceux qui œuvrent en faveur des droits humains. Cependant, elle a été frappée d’une interdiction de voyager lorsque son passeport lui a été confisqué en 2009.

Elle s’est entretenue avec Amnesty International de ses problèmes de santé dus à ses séjours derrière les barreaux et a assuré que beaucoup d’autres Iraniens sortant de prison souffraient de graves problèmes médicaux. N’étant pas autorisée à voyager, elle n’a pu se déplacer afin de bénéficier des soins dont elle a besoin.

« Nous assistons à une criminalisation générale de la défense des droits humains en Iran. Aujourd’hui, presque tous les avocats et militants, dont ceux du CDDH, sont pris pour cibles, arrêtés et poursuivis pour des accusations spécieuses liées à la " sûreté nationale " », s’est indignée Hassiba Hadj Sahraoui.

Deux autres cofondateurs du CDDH, Abdolfattah Soltani, arrêté le 12 septembre, et Mohammad Seyfzadeh, qui purge une peine de deux ans de prison pour son rôle dans la création de l’organisation, se trouvent également derrière les barreaux.

Mohammad Ali Dadkhah, lui aussi cofondateur du CDDH, a été condamné à neuf ans de prison et à une amende, mais reste libre dans l’attente de son jugement en appel.

Selon Shirin Ebadi, les agents des services de sécurité avaient déjà menacé d’infliger à Narges Mohammadi une condamnation aussi lourde que celle prononcée contre Nasrin Sotoudeh, éminente avocate, si elle ne cessait pas ses activités.

Nasrin Sotoudeh, qui défend des militants des droits humains, purge une peine de six ans de prison en raison de son travail d’avocate, peine initialement fixée à 11 ans qui a été réduite en appel. Son époux Reza Khandan a été maintes fois interrogé au sujet de sa campagne de mobilisation en faveur de sa femme et a comparu le 28 septembre devant un tribunal dans la prison d’Evin.

« Alors que l’Iran assure à la communauté internationale qu’il coopère avec les organismes nationaux et internationaux de défense des droits humains, il a contraint le CDDH à fermer ses portes en décembre 2008 et continue de prendre pour cibles des membres d’autres associations », a fait valoir Hassiba Hadj Sahraoui.

Parmi les autres organisations qui subissent les pressions des autorités iraniennes figurent le Comité pour la défense des prisonniers politiques en Iran, les Défenseurs des droits humains en Iran et le Comité des reporters des droits humains, ainsi que celles qui œuvrent à la défense des droits des minorités.

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Les consultations sur l’adhésion de la Palestine à l’ONU ont débuté

26 septembre 2011 - Le Monde

Le Conseil de sécurité de l’ONU a entamé lundi 26 septembre des consultations après le dépôt vendredi d’une demande d’adhésion d’un Etat de Palestine aux Nations unies. L’ambassadeur palestinien auprès de l’ONU, Riyad Mansour, a indiqué qu’il "espérait que le Conseil de sécurité ferait preuve de responsabilité", soulignant que 131 pays ont désormais reconnu la Palestine comme un Etat souverain. "Nous rencontrons tous les pays membres du Conseil de sécurité" pour les convaincre de voter en faveur de l’adhésion de la Palestine, a-t-il ajouté.

Les tractations au Conseil de sécurité risquent de durer plusieurs semaines. Les Palestiniens espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au Conseil, minimum requis pour que leur demande puisse faire l’objet d’une "recommandation" du Conseil à l’Assemblée générale de l’ONU, passage obligé pour que celle-ci se prononce par un vote à son tour.

Un tel résultat obligerait les Etats-Unis à opposer leur veto et une recommandation positive ne verra donc de toutes façons jamais le jour. Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu’ils approuvaient la demande palestinienne : Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud. Les autres membres indécis ou n’ayant pas révélé leur position sont la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal. La Colombie s’abstiendra.

La direction palestinienne a déjà fait savoir qu’en cas d’échec au Conseil, elle pourrait user de l’option d’un vote direct à l’Assemblée générale où une majorité lui est acquise et qui pourra lui conférer un statut intermédiaire amélioré "d’Etat observateur non membre". Le statut actuel de la Palestine est celui d’une "entité observatrice". Les président français Nicolas Sarkozy avait exprimé une telle proposition mercredi dernier devant l’Assemblée générale des Nations unies.

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Les policiers afghans formés avec des figurines Playmobil

26 septembre 2011 - 7sur7.be

Les formateurs néerlandais dépêchés à Kunduz vont utiliser des figurines Playmobil et des petites autos pour transmettre les ficelles du métier aux policiers afghans. Les jouets permettent apparemment une bonne mise en situation.
La méthode d’enseignement répond aux principes du slogan "praatje, plaatje, daadje" (soit en substance "conversation, illustration, faits"), souligne le commandant Frank van Veldhuizen, depuis le bâtiment où les cours seront donnés à partir de ce lundi.

Après une explication générale, les agents -pour la plupart illettrés- étudient une illustration tridimensionnelle grâce aux jouets et la mettent ensuite en pratique. Ils apprennent ainsi la fouille corporelle, la perquisition d’une maison ou la mise en place de postes de contrôle. Les dix semaines de cours prévues dans un second temps sur le terrain, sur un plateau non loin du camp néerlandais, s’étaleront sur cinq mois.

L’objectif à long terme est de former une police afghane capable de fonctionner de façon autonome d’ici 2014.

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La demande d’adhésion palestinienne applaudie

24 septembre 2011 - Ouest France

Le président Mahmoud Abbas l’a remise hier au secrétaire général des Nations unies. Mais les États-Unis bloquent, et Israël refuse d’évacuer les territoires occupés.

Demande officielle. Mahmoud Abbas a officiellement remis à Ban Ki-moon, hier, à New York, la demande d’adhésion à l’Onu de l’État de Palestine. Le secrétaire général des Nations unies l’a aussitôt transmise au Conseil de sécurité, qui l’examinera lundi.

Le dossier ne devrait pas dépasser ce stade. Car, si la candidature palestinienne obtenait les neuf voix (sur quinze) nécéssaires, lors du passage au vote, les États-Unis exerceraient leur droit de veto. Barack Obama a averti, mercredi, devant l’Assemblée générale de l’Onu : il n’y aura pas de « raccourcis » sur la voie de l’adhésion de la Palestine ; celle-ci n’interviendra qu’après un accord de paix entre les Palestiniens et Israël.

Le vote n’interviendra avant plusieurs semaines et les Palestiniens considèrent déjà une alternative : le statut d’État observateur, qui ne requiert pas le feu vert du Conseil de sécurité, mais un simple vote de l’Assemblée.

Ovation pour Abbas. Quelques minutes après son tête à tête avec Ban Ki-moon, Mahmoud Abbas a été accueilli par un tonnerre d’applaudissements à la tribune de l’Assemblée générale. Il a précisé sa demande : il veut une Palestine reconnue dans les « frontières de 1967 », c’est-à-dire englobant la bande de Gaza et toute la Cisjordanie « avec Jérusalem-est pour capitale ». Cet État, proclamé en 1988 par l’Organisation de libération de la Palestine, a déjà été reconnu par plus de 120 pays.

Abbas a justifié sa demande par la longueur de la souffrance des Palestiniens, « depuis 63 ans », et par l’échec des négociations successives depuis les accords d’Oslo en 1993 : « Assez ! Assez ! Assez ! Mon peuple veut une vie normale. » Pour lui, la cause n°1 des échecs est l’obstination d’Israël à coloniser la Cisjordanie : « Un roc sur lequel se sont fracassés » tous les espoirs. Le chef de l’Autorité palestinienne a toutefois tendu la main à Israël, rappelant que l’OLP reconnaît Israël et souhaite vivre en paix avec lui. Il a invité le Premier ministre israélien à des discussions immédiates.

Netanyahou inflexible. Intervenant peu après, le dirigeant israélien a appelé au rejet de la démarche d’Abbas : « Les Palestiniens doivent d’abord faire la paix avec Israël et ensuite avoir un État », a martelé Benyamin Netanyahou, affirmant qu’alors « Israël ne serait pas le dernier à accueillir la Palestine à l’Onu ».

Mais quelle Palestine ? L’Israélien a rejeté la responsabilité des échecs sur Yasser Arafat et Mahmoud Abbas, accusés de n’avoir « pas donné de réponse » aux offres de paix de ses prédécesseurs Ehoud Barak et Ehoud Olmert. Et s’il a proposé de rencontrer Mahmoud Abbas « immédiatement, dans ce bâtiment », il a catégoriquement exclu un retrait total de Cisjordanie. Il invoque le besoin d’une profondeur stratégique d’Israël pour défendre son territoire étroit, encerclé dit-il par « l’islam militant ».

Reprise des négociations ? Le quartet (Onu, USA, Russie, Union européenne) a proposé hier aux Israéliens et Palestiniens de se rencontrer pour reprendre les négociations de paix. L’objectif serait de trouver un accord avant fin 2012. Israël a indiqué en soirée qu’il « étudie » la proposition.

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Deux migrants morts et un disparu au large de la Grèce

23 septembre 2011 - 7sur7.be

Une soixantaine de migrants entassés à bord d’un canot en détresse ont été secourus au large de l’île grecque de Zante vendredi en mer Ionienne, mais selon leurs témoignages, deux d’entre eux sont morts et un troisième a disparu, a indiqué la police portuaire.

Une trentaine de rescapés ont été hélitreuillés et conduits sur l’île de Zante, tandis que leurs compagnons restés à bord étaient remorqués dans l’après-midi vers le port de l’île par un cargo qui croisait dans la zone, a précisé la police portuaire.

Selon les premiers témoignages, deux des migrants à bord du bateau sont décédés, tandis qu’un d’entre eux a été porté disparu. De même source, les migrants sont des Kurdes et des Afghans, mais la police portuaire se réserve de procéder à une identification précise.

Le bateau, un canot gonflable long d’une dizaine de mètres a été victime d’une avarie dans la matinée, alors qu’il se dirigeait apparemment vers l’Italie.

Trois migrants s’étaient noyés et 18 avaient été portés disparus le 5 septembre dans la même zone, lors du naufrage d’un autre bateau passeur en route vers l’Italie, transportant au total 32 migrants, pour la plupart des Pakistanais.

Des milliers de candidats à l’immigration clandestine en Occident tentent chaque année de transiter par la Grèce, en provenance d’Asie, d’Afrique ou du Moyen-Orient.

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ONU : diatribe de l’Iranien Ahmadinejad contre les Occidentaux qui s’en vont

23 septembre 2011 - Libération - AFP

NEW YORK (Nations unies) (AFP) - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad s’est livré jeudi devant l’Assemblée générale de l’ONU à une nouvelle diatribe anti-occidentale qui, comme les années précédentes, a provoqué le départ des délégations des Etats-Unis et de l’Union européenne.

La délégation américaine est partie alors que le président iranien condamnait vivement le rôle des Etats-Unis dans les guerres et dans la crise financière, demandant aux puissances occidentales de payer des réparations pour l’esclavage.

Les délégations de l’UE se sont levées à leur tour, d’un commun accord, en signe de protestation, lorsqu’il a mis en cause les Européens.

"Il s’agissait d’une position coordonnée de l’UE lorsque le président iranien a mis en cause les pays européens pour leur +soutien au sionisme+ et fait référence à l’Holocauste", a indiqué la mission française auprès de l’ONU, qualifiant le discours d’"inacceptable".

Dans son discours, M. Ahmadinejad a jeté le doute sur les origines de l’Holocauste, ainsi que sur les attentats du 11 septembre 2001 qu’il a qualifiés de "mystérieux", critiquant les Etats-Unis pour avoir tué leur commanditaire Oussama ben Laden plutôt que de le traduire en justice.

"L’hypocrisie et la tromperie sont permises pour garantir leurs intérêts et leurs objectifs impérialistes", a-t-il dit au sujet des Occidentaux.

Le président iranien n’a pas dit un mot sur la démarche des Palestiniens visant à obtenir l’admission d’un Etat de Palestine à l’ONU, question qui domine cette année le grand rendez-vous rituel des chefs d’Etat ou de gouvernement des Etats membres.

Il n’a rien dit non plus sur le nucléaire, alors qu’il avait annoncé peu auparavant que l’Iran était prêt sous condition à arrêter sa production d’uranium faiblement enrichi, ce que la communauté internationale réclame depuis des années.

"S’ils nous donnent de l’uranium enrichi à 20% dès cette semaine, nous cesserons d’enrichir de l’uranium à 20% dès cette semaine. Nous voulons uniquement de (l’uranium) enrichi à 20% pour notre consommation intérieure", a assuré M. Ahmadinejad dans un entretien publié jeudi par le New York Times.

"S’il nous donnent (de l’uranium) enrichi conformément au droit international en vigueur, selon les règles de l’AIEA (l’Agence internationale de l’énergie atomique, ndlr), sans conditions préalables, nous cesserons l’enrichissement", a-t-il insisté.

Le président américain Barack Obama a appelé mercredi, à la tribune de l’ONU, à isoler davantage l’Iran et la Corée du Nord s’ils persistaient à ne pas répondre à leurs obligations concernant leur programme nucléaire.

L’Iran est sous le coup de six résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, dont quatre assorties de sanctions, condamnant son programme nucléaire, en particulier ses activités d’enrichissement d’uranium. Téhéran dément vouloir acquérir l’arme nucléaire mais experts et gouvernements occidentaux sont convaincus du contraire.

L’uranium faiblement enrichi est utilisé uniquement à des fins pacifiques mais si l’enrichissement est poussé à plus de 90%, il peut servir à fabriquer l’arme atomique.

Comme chaque année, la présence à New York du président iranien s’accompagne de manifestations d’hostilité dans la ville. Des protestataires ont installé un "conseil de guerre" dans une chambre du luxueux hôtel Warwick où il est descendu. Le groupe "Unis contre l’Iran nucléaire" (United Against Nuclear Iran, UANI), dénonce notamment en lui "le partenaire silencieux d’Al-Qaïda".

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L’espace Schengen recale la Bulgarie et la Roumanie

22 septembre 2011 - Libération - AFP

BRUXELLES (AFP) - La Bulgarie et la Roumanie ont été refoulées jeudi de l’espace Schengen, signe d’une réticence croissante des pays déjà membres à élargir cette zone européenne sans frontières à deux pays jugés inaptes à combattre les filières d’immigration clandestines.

Un seul refus suffit pour bloquer l’entrée, car toute nouvelle adhésion requiert l’unanimité des 25 membres de l’espace. Deux pays, les Pays-Bas et la Finlande ont dit "non" d’une manière très explicite, lors d’une réunion des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne à Bruxelles.

Le ministre polonais de l’Intérieur Jerzy Miller, dont le pays préside l’UE, a pris acte de ce blocage et a déploré que la promesse faite à la Bulgarie et à la Roumanie ait été "rompue".

"Notre position est claire. Nous ne sommes pas favorables à une adhésion en ce moment", a déclaré le ministre néerlandais de l’Immigration, Gerd Leers, à Bruxelles.

"Ce que nous avons voulu éviter, c’est de décider aujourd’hui et de regretter plus tard", a-t-il dit, car "dans ce domaine, le retour est impossible".

"Notre position concernant leur adhésion est négative", a pour sa part déclaré la ministre de l’Interieur de la Finlande, Päivi Räsänen.

La présidence polonaise souhaite un arbitrage des chefs d’Etats lors de leur sommet mi-octobre, mais le ministre néerlandais a ruiné ses espoirs. "Ce serait peu sensé de faire remonter l’affaire au sommet, car nous ne voyons pas ce qui pourrait changer d’ici octobre", a-t-il affirmé.

"Nous devons avoir la certitude que l’acquis de Schengen est pleinement mis en oeuvre, notamment en ce qui concerne la lutte contre la corruption et le crime organisé", a insisté Gerd Leers.

"Si cela n’est pas le cas, alors vous avez une porte équipée des huit meilleurs verrous au monde, mais derrière cette porte, vous avez quelqu’un qui laisse passer tout le monde et cela pose un sérieux problème", a-t-il argumenté.

Une formule de compromis est sur la table. Elle prévoit une adhésion par étapes : ouverture des frontières aériennes et maritimes de Schengen à la Roumanie et à la Bulgarie au 31 octobre 2011, puis nouvelle décision en juillet 2012 pour les frontières terrestres.

"La formule permet encore de dire non en 2012", a souligné le secrétaire d’Etat belge en charge de l’immigration Melchior Wathelet.

Mais il s’est montré pessimiste. "Les Néerlandais ont dit non, et c’est non, point", a-t-il jugé. "Le dossier est devenu politique (...) et le problème est qu’on ne donne pas de perspective, ni de solution" à Sofia et Bucarest, a-t-il déploré.

Les difficultés rencontrées par la Grèce pour contrôler sa frontière avec la Turquie ont échaudé les autres membres de Schengen et expliquent leurs réticences à élargir l’espace à d’autres "maillons faibles", a souligné un diplomate.

Sofia et Bucarest, déjà rentrés trois ans après les autres pays d’Europe de l’Est dans l’UE, en 2007, car jugés à l’époque insuffisamment préparés, vivent mal ce refus et menacent de représailles.

Les autorités roumaines sont déjà passées aux actes. Elles ont bloqué à leurs frontières des camions transportant des tulipes hollandaises, officiellement au motif que les chargements ne sont pas munis d’un "passeport phytosanitaire", un document obligatoire dans l’UE.

La mesure a été levée jeudi, sous la pression des fleuristes roumains qui ont annoncé des pertes chiffrées à 300.000 euros.

Créé en 1985, l’espace Schengen permet à 400 millions d’Européens de circuler sans passeport sur le territoire formé par ses 25 membres —22 pays de l’UE (le Royaume-Uni, l’Irlande et Chypre n’ont pas adhéré), la Suisse, la Norvège et l’Islande)— qui ont accepté en mars 2011 d’intégrer le Liechtenstein, dont l’adhésion sera effective seulement à la fin de l’année.

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Assassinat de l’ancien président afghan Burhanuddin Rabbani

22 septembre 2011 - Affaires stratégiques - Eurasianet

Burhanuddin Rabbani, président de l’Afghanistan de 1992 à 1996 et en charge depuis 2010 de négocier la paix avec les talibans, a été assassiné mardi 20 septembre à Kaboul, visé par un attentat suicide à son domicile, selon la police. Les Talibans semblent vouloir isoler l’actuel président afghan Hamid Karzaï, afin d’enrayer le processus de réconciliation nationale, impulsé par les Etats-Unis.

Après avoir combattu les Soviétiques dans les années 1980 puis les Talibans dans les années 1990, au sein de l’Alliance du Nord au côté du commandant Massoud, l’ancien chef de guerre tadjik était devenu un « faiseur de paix », nommé à la tête du Haut Conseil pour la Paix (HPC) en 2010. Cependant, son assassinat aura moins de conséquences sur le processus de paix en lui-même que sur la position du gouvernement du président Karzaï, affaibli car désormais privé de l’influente minorité tadjik. En effet, l’engagement de Rabbani comme figure influente de la minorité limitait les critiques des autres chefs tadjiks vis-à-vis du processus de paix et maintenait une certaine cohésion au sein de la communauté, qui soutenait le président Karzaï. Ces anciens chefs de l’alliance du Nord pourraient donc se retirer du processus de paix et prendre leurs distances avec le gouvernement afghan.

Dans ce pays à majorité pachtoune, la difficile question de son remplacement à la tête du Haut Conseil pour la Paix rappelle à quel point sa nomination à ce poste par Hamid Karzaï avait été judicieuse, tant elle pouvait donner l’impression que le processus de paix bénéficiait d’un soutien transcendant les lignes ethniques et rassurait quant à l’intégration des minorités comme les Tadjiks. Cet assassinat, qui renforce la thèse des responsables selon qui la négociation est impossible avec les talibans, contribue clairement à polariser la situation politique en Afghanistan et risque d’être difficile à accepter pour les anciennes factions moudjahidines tadjiks.

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Journée sur les migrations, samedi 24 septembre

22 septembre 2011 -

LA MARMITE AUX IDÉES VOUS INVITE SAMEDI 24 SEPTEMBRE À UNE JOURNÉE SUR LES MIGRATIONS

La Marmite aux Idées est une jeune association calaisienne, créée il y a deux ans. Nous pensons que Calais est géographiquement un lieu de passage. Il est donc normal qu’y passent des gens qui ont quitté leur pays à cause de la guerre, de la misère ou de l’absence de perspectives d’avenir. Nous pensons que ces exilés ont toute leur place parmi nous, qu’ils ne fassent que passer ou qu’ils choisissent de rester, et que leur séjour doit contribuer à notre enrichissement mutuel. La marmite aux idées a différentes activités : information des exilés, cours de français, sensibilisation et information de la population, interpellation des décideurs.

Au programme de la journée :

  • Le matin à partir de 10h à l’Alhambra : un jeu pour comprendre la migration.
  • L’équipe MRJC (Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne) de Landas se compose de huit jeunes qui ont entre 16 et 19 ans. Après un camp MRJC, ils ont voulu se réunir en équipe autour d’un projet qui leur tenait à cœur. Avec l’association SALAM, ils sont allés plusieurs fois à la rencontre des migrants de Calais. Après ces rencontres marquantes et enrichissantes, ils ont eu envie de partager ce qu’ils avaient vécu en réalisant une exposition qui offre des « regards de jeunes » sur les migrants de Calais. L’objectif est de sensibiliser un public varié sur ce sujet, de faire évoluer les idées et tenter de briser les stéréotypes.
  • Ils animeront le jeu « The periple » et une discussion suite au jeu.

« The periple » : Vous, citoyen Alpha d’un pays Betâ, constatez que vos conditions de vie dans votre pays d’origine sont loin d’être satisfaisantes. Vous décidez de partir car cela vous devient insupportable, guerre, pauvreté, manque de "futur"... Après un trajet aussi périlleux que long, vous apercevez les côtes de votre premier pays d’accueil : la Marronie. Là, vous découvrez avec horreur que la situation n’est pas si simple que vous ne le croyiez ! Frustration, déroute, arrestation arbitraire, galère, corruption, injustice… Vous aviez tant rêvé de ce continent en voyant les images à la télévision ? Bienvenue sur votre nouvelle terre d’accueil !!
Vous courez aussi vite que possible et ne pensez qu’à une seule chose : refaire votre vie...

  • L’après-midi à partir de 14h30, rendez-vous devant l’Alhambra : une balade à vélo pour une petite histoire des migrants à Calais.
  • Balade à vélo d’environ 2h en passant par les différents endroits importants de presque 20 ans d’histoire des exilés bloqués par la frontière à Calais, comme le parc Saint-Pierre, le hangar de Sangatte ou la « Jungle de Calais ». Des témoins de ces différents moments nous feront connaître la situation et nous feront partager ce qu’ils ont vécu. Pour des raisons de discrétion bien compréhensibles, nous n’irons pas dans les lieux de vie actuels des exilés, et nous contenterons de ceux du passé.
  • Le soir à 20h00 à l’Alhambra : projection du documentaire « Entre deux » de Nicolas Straseele, suivi d’un débat sur le thème « les migrants dans la vie – les migrants dans la ville ».

A l’approche de l’hiver, des citoyens français s’organisent et hébergent à Bailleul des étrangers en difficulté, sans toit et sans papiers. Le film témoigne de cette rencontre entre membres de l’association et migrants venant de Calais : aventure pour les uns, intermède pour les autres entre la fuite et un avenir incertain.

Le cinéma Alhambra est situé 2 rue Jean Jaurès à Calais

LA MARMITE AUX IDÉES, Maison pour Tous, 81 boulevard Jacquard, 62100 CALAIS

lamarmiteauxidees@orange.fr http://www.lamarmiteauxidees.sitew.com/

Italie : une émeute éclate dans un centre d’immigration de Lampedusa

21 septembre 2011 - 98.5fm (Canada)

ROME - Une nouvelle émeute a éclaté mercredi sur la petite île italienne de Lampedusa, dans un centre qui accueille des migrants provenant d’Afrique du Nord.

Les autorités italiennes ont ensuite annoncé que tous les migrants seront transférés ou rapatriés d’ici 48 heures.

Des images télévisées montraient des policiers munis de matraques affrontant des migrants qui sautaient d’un balcon près du port commercial de l’île. La veille, les migrants avaient tenté d’incendier leur centre surpeuplé pour dénoncer les rapatriements forcés décidés par l’Italie.

Quelque 26 000 Tunisiens et 28 000 personnes d’autres nationalités provenant de Libye sont arrivés à Lampedusa cette année, depuis le début du printemps arabe. L’Italie renvoie la majorité des Tunisiens chez eux s’ils n’ont pas droit à l’asile politique, mais les résidants de l’île se plaignent de l’afflux incessant de nouveaux arrivants.

Des affrontements ont éclaté mercredi quand des résidants ont lancé des pierres à des migrants qui menaçaient de faire exploser des bombonnes de gaz. Des habitants en colère s’en sont aussi pris aux journalistes couvrant l’émeute, leur demandant de quitter l’île.

Les violences ont fait plusieurs blessés. Le maire de l’île, Bernardino De Rubeis, a dénoncé l’attitude du gouvernement et qualifié les migrants de « délinquants ». Il a ajouté garder un bâton de baseball dans son bureau par mesure de précaution.

Le centre qui accueille les migrants héberge actuellement 1300 personnes alors qu’il a été conçu pour environ 850.

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Sept artistes iraniens arrêtés pour « espionnage »

20 septembre 2011 - Ecran Noir - Mpm

L’étau se resserre sur le monde du cinéma iranien. Alors que Jafar Panahi est assigné à résidence depuis des mois, attendant la décision de la cour d’appel sur sa condamnation à six ans de prison, et qu’il ne se passe pas un mois sans que l’on apprenne une nouvelle arrestation ou brimade à l’encontre d’un cinéaste (Mojtaba Mirtahmasb, Mahnaz Mohammadi...), ce sont sept nouveaux artistes iraniens qui viennent de faire l’objet d’une énième offensive de la police secrète du régime iranien.

Mojtaba Mirtahmasb (réalisateur), Nasser Saffarian (réalisateur), Hadi Afarideh (réalisateur), Mohsen Shahnazdar (journaliste et documentariste), Shahnam Bazdar (réalisateur), Mehrdad Zahedian (réalisateur) et Katayoune Shahabi (productrice de cinéma) ont été arrêtés chez eux ou dans leurs bureaux durant le week-end dernier et transférés à la section 209 de la tristement célèbre prison Evin à Téhéran.

Selon le communiqué publié par la Cinémathèque française, qui suit de très près le sort des réalisteurs iraniens persécutés par le régime, les médias gouvernementaux iraniens tentent d’accréditer une version selon laquelle les cinéastes indépendants arrêtés seraient des espions au service de la BBC. Les agences de presse liées au gouvernement iranien auraient quant à elles publié une information selon laquelle les correspondants de la BBC à Téhéran auraient été arrêtés.

Lundi 19 septembre, un autre cinéaste iranien sous le coup d’une condamnation à six années de prison, Mohammad Rasoulof, était présent lors de l’avant-première de Ceci n’est pas un film de Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb (en salles le 28 septembre). Le réalisateur, qui a paradoxalement pu bénéficier d’une autorisation de quitter l’Iran pour accompagner son film Au revoir (en salles actuellement), n’a pas prononcé le moindre mot, pour des raisons de prudence que l’on comprend aisément, mais a reçu en retour une longue standing ovation de la part du public de la cinémathèque.

Le fils de Mojtaba Mirtahmasb a également déclenché une forte émotion en rappelant une des phrases favorites de son père : "Dans une situation obscure, je ne dégaine pas une épée, j’allume une lumière", avant de conclure : "Avec un tel père, je ne me perdrai jamais." C’est probablement ce qui inquiète tant Téhéran : qu’avec de tels hommes, le peuple iranien ne se perde jamais dans l’obscurantisme et la peur qu’on cherche à leur imposer.

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Italie : près de 300 immigrés tunisiens arrivés à Lampedusa

18 septembre 2011 - RFI

Près de 300 migrants venus de Tunisie sont arrivés dans la nuit de samedi à dimanche sur l’île italienne de Lampedusa, marquant une recrudescence des débarquements malgré un accord entre Rome et Tunis pour dissuader les départs et rendre systématiques les rapatriements. Au total, 287 candidats à l’immigration sont arrivés à bord de trois embarcations différentes, selon les autorités locales. Les garde-côtes ont directement pris en charge les passagers de deux bateaux qui dérivaient dangereusement et transportaient 167 personnes dont 4 femmes et de nombreux enfants. La troisième embarcation, avec à bord 120 Tunisiens dont beaucoup de mineurs, a dû être escortée par la police douanière jusqu’à Lampedusa.

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Paris refuse d’accueillir des réfugiés de la guerre en Libye

17 septembre 2011 - Le Monde - Agathe Duparc

Genève Correspondance - Alors que Paris s’enorgueillit haut et fort d’avoir joué un rôle crucial dans la libération du peuple libyen, certains militants des droits de l’homme, eux, pointent ce qu’ils estiment être une distorsion entre le discours officiel et certains actes.

Geneviève Jacques, chargée de mission pour la FIDH et la Cimade (Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants) était de passage à Genève, mercredi 14 septembre, en marge de la 18e session du Conseil des droits de l’homme, pour, entre autres, dénoncer l’attitude du gouvernement français qui refuse toujours d’accueillir le moindre réfugié de la guerre en Libye. Et ignore ainsi les appels du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). "L’engagement militaire de la France devrait au contraire lui donner davantage de responsabilité vis-à-vis des victimes de la guerre", estime Mme Jacques qui s’est rendue en mission dans les camps installés en Tunisie et en Egypte en avril et en mai.

DÉCOMPTE POINTILLEUX

Elle décrit ainsi la situation tragique d’environ 5 200 migrants principalement Africains - des Somaliens, des Erythréens, des Soudanais du Darfour, des Irakiens, des Ethiopiens et des Ivoiriens - qui ont fui les combats ou les agressions dont ils sont maintenant l’objet en Libye, et sont maintenant "coincés" dans les camps.

Contrairement aux quelque 207 000 migrants qui ont été rapatriés chez eux, sous l’égide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) - sur un total de 672 000 étrangers ayant fui la Libye -, ils ont demandé à être placés sous protection du HCR et ont obtenu un statut officiel, au terme d’une longue procédure.

Début mars 2011, Antonio Guterres, le directeur du HCR, avait lancé un appel à "la solidarité internationale" pour leur " réinstallation d’urgence". Il évoquait des cas "très minoritaires, mais qui méritent une attention toute particulière". En juin, en visite au camp de Chouchan, près de la frontière tunisienne avec la Libye, M. Guterres avait estimé "urgent que ces personnes puissent reconstruire leur vie".

Selon les statistiques du HCR, onze Etats ont répondu à l’appel, s’engageant à accueillir 2 500 réfugiés. Arrivent en tête les Etats-Unis avec 1 550 "places de réinstallation" promises et la Norvège (425 places), puis viennent la Suède, les Pays-Bas, la Belgique, l’Irlande, le Canada, l’Australie, le Portugal, le Danemark et la Finlande.

Mais pour le moment, seulement 316 réfugiés ont pu quitter les camps. Dans ce décompte pointilleux, les grands absents sont l’Allemagne, le Royaume-Uni, et la France qui estime, quant à elle, avoir suffisamment donné en contribuant à hauteur de 3 millions d’euros aux opérations de rapatriement de l’OIM.

En réponse à une question écrite posée par le député socialiste Jean-Louis Bianco, le Quai-d’Orsay a brandi début août la menace de "flux migratoires significatifs, aussi bien régionaux qu’à destination de l’Europe" expliquant ne pas être en mesure d’accueillir de réfugiés libyens en France. Ce qui fait bondir la FIDH.

Geneviève Jacques remarque que "seuls 4 % de ceux qui ont fui la Libye, soit 26 000 personnes, ont afflué vers l’Europe. Parler de risque d’invasion massive est un fantasme", ajoute-t-elle, regrettant que "la politique migratoire de Nicolas Sarkozy soit essentiellement fondée sur l’obsession de la fermeture des frontières".

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Arno Klarsfeld critique le prix PAPON

17 septembre 2011 - La Dépêche - B. DV.

Fidèle parmis les fidèles à Nicolas Sarkozy comme il l’a rappelé hier matin devant les journalistes réunis dans les locaux de l’Office Français de l’immigration et de l’intégration de Toulouse dont il était venu fêter le 65e anniversaire, Arno Klarsfeld, le nouveau président du conseil d’administration de l’OFII, s’est fait le chantre de la politique gouvernementale en matière d’immigration. « Une politique qui doit garder le cap avec vigueur...entre ceux qui voudraient ouvrir toutes grandes les portes de la France, et ceux qui voudraient la fermer en en faire un pays rabougri. » A deux reprise , il a rappellé son attachement à « l’héritage chrétien de la France et à son héritage historique », symbolisé par « le respect des monuments aux morts. » Très remonté contre la récente remise par un collectif d’associations du prix P.A.P.O.N à la responsable du bureau de l’asile et du contentieux des étrangers de la préfecture de la Haute-Garonne pour « obéissance notoire », le président de l’OFII a dénoncé « une insulte aux fonctionnaires et à la Shoah ». Dans la série des amabilités, il a aussi jugé que le départ de son prédéceseur Dominique Paillé était « normal » puisqu’il avait critiqué le gouvernement et qu’« il n’était pas très actif » au sein de l’office. Actifs, les préfets le seraient en revanche à leur corps défendant selon Arno Klarsfeld lorsqu’il s’agit d’expulser les étrangers car : « Sans objectifs chiffré aucun préfet n’a envie de s’occuper des étrangers. Le chiffre c’est un aiguillon pour les préfets. »

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L’aire de St-Georges rouvrira-t-elle ?

14 septembre 2011 - Le journal des Flandres - Rémi Foulon

La réouverture de l’aire de repos Saint-Georges-sur-l’Aa, dans le sens Dunkerque Calais sur l’autoroute A16, fermée depuis plus de deux ans, est prévue le 22 septembre, selon le Centre d’information routière Nord.

Les responsables du PAarc des Rives de l’Aa espèrent profiter de cette sortie d’autoroute pour offrir un accès plus pratique aux visiteurs du nouvel équipement. Edgar Coppey ne l’entend pas de cette oreille. Le maire de Saint-Georges demeure opposé à cette requête. Mais pour combien de temps encore ?

Les migrants

Statut quo donc autour d’une situation qui ne trouve pas de solution. Il semble bien qu’il n’est pas question de rouvrir l’aire ces jours-ci.

Les responsables du PAarc pensent qu’il serait judicieux de libérer un accès pratique via cette aire de repos. Cela aurait été encore plus pertinent au moment du chantier, pour gagner du temps et réduire les trajets des camions.

Le maire, lui, pense que rouvrir ce point d’arrêt et d’accueil ne résoudrait aucunement le problème à l’origine de la fermeture : la présence de migrants.

Au-delà ce cette question, l’élu pointe l’arrivée massive de gens du voyage. Surtout il a vu passer sur son territoire « des trafics de drogue ».

Tout ceci le conforte dans l’idée de boucler l’accès à l’aire de repos. Lui ne se dit pas informé de l’intention des responsables du PAarc de rouvrir l’aire : « Je ne sais pas si Gravelines est d’accord pour la rouvrir. Mais j’ai peur qu’on reviendrait à une situation qu’on ne pourrait pas gérer !
Sécuriser l’aire avec un gardiennage ne fait pas partie d’une solution envisagée, car trop onéreuse. Et qui paierait ? »
Un désaccord net

Si le maire craint le retour des gens du voyage, il pense aussi que ce serait néfaste pour le bon fonctionnement du PAarc des Rives de l’Aa. « J’ai peur qu’ils viennent gêner les activités proposées. »
« On avait pensé la rouvrir aux camions pendant les travaux de la butte paysagère, mais on allait amener de la boue sur l’autoroute... Donc, on a oublié cette idée, on continue d’entrer de l’autre côté, par sécurité. Il y a déjà une balayeuse qui nettoie la nationale. »
A l’écouter, il est fort à penser qu’Edgar Coppey est prêt à répondre, un jour, aux doléances des responsables du PAarc, sous plusieurs conditions.

A commencer par se décharger de l’ensemble des responsabilités liées à la réouverture de l’aire de repos. « Je ne vais pas leur barrer la route mais j’émettrai des réserves. Si on la rouvre, on ne pourra plus la fermer ! S’il y a des soucis avec les gens du voyage, ce ne sera plus mon problème... »
Le maire n’a pas envie de revivre cette période durant laquelle quelques habitants affichaient un visage craintif et méfiant vis-à-vis des migrants et de toute personne de passage.

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La Turquie agite la menace d’une incursion au sol en Irak contre le PKK

13 septembre 2011 - AFP

ANKARA — La Turquie pourrait lancer "à tout moment" une incursion terrestre contre les rebelles kurdes retranchés dans le nord de l’Irak qui ont intensifié leurs attaques sur le sol turc, a affirmé mardi le ministre de l’Intérieur, Idris Naim Sahin.

"Une opération au sol, à l’instar d’une opération aérienne, pourrait être menée à tout moment, dépendant des discussions avec le voisin", l’Irak, où le numéro deux de la diplomatie turque, Feridun Sinirlioglu, s’est récemment rendu pour rencontrer les autorités irakiennes à Bagdad et kurdes à Erbil (nord), a-t-il dit, cité par l’agence de presse Anatolie.

Ces propos interviennent alors que la presse turque ainsi que des sources sécuritaires dans le sud-est du pays, théâtre des violences, font état de préparatifs des autorités turques pour une telle opération transfrontalière afin de pourchasser les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la montagne irakienne.

"Nous sommes en train d’évaluer" l’opportunité d’une incursion, a ajouté M. Sahin.

M. Sinirlioglu a exprimé à ses interlocuteurs le malaise de la Turquie quant au fait que le PKK utilise la zone kurde irakienne comme un tremplin pour attaquer les forces turques, a-t-on indiqué de sources diplomatiques turques.

Il a aussi invité le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari en Turquie, un déplacement qui pourrait, selon la presse, se réaliser courant octobre.

Ankara demande aux autorités irakiennes, et spécifiquement à celles du Kurdistan irakien, de mettre fin à la tolérance dont elles sont accusées à l ?égard du PKK, et d ?assurer l ?étanchéité et la sécurité de la frontière avec la Turquie.

Des rebelles du PKK ont attaqué simultanément dimanche soir un commissariat de police et une caserne de gendarmerie à Semdinli, localité frontalière avec l’Irak dans l’extrême sud-est, tuant trois civils assistant à un mariage et deux membres des forces de sécurité.

Le PKK ne prend généralement pas pour cible les civils dans cette zone kurde.

A la suite de cette attaque, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a convoqué lundi une réunion d’urgence des responsables civils et militaires pour évoquer l’éventualité d’une opération terrestre contre les bases des rebelles en Irak, ont souligné les quotidiens Milliyet et Vatan.

L’armée a pour sa part renforcé ces dernières semaines ses troupes le long de la frontière irakienne dans l’éventualité d’une incursion, selon une source des forces de sécurité dans le sud-est du pays.

L’aviation mène depuis plusieurs jours des vols de reconnaissance dans cette zone, a-t-on ajouté de même source.

L’aviation turque a bombardé à plusieurs reprises des caches du PKK en Irak depuis le 17 août, tuant, selon l’armée, plus d’une centaine de rebelles.

Le Parlement turc renouvelle chaque année son autorisation au gouvernement pour organiser, si nécessaire, une offensive terrestre contre le PKK dans le nord de l’Irak. Il devrait donner un nouveau feu-vert pour de telles opérations d’ici le 17 octobre, selon la presse.

La Turquie a lancé 25 opérations transfrontalières contre le PKK ces 25 dernières années dont la dernière remonte à février 2008.

Le but de chaque opération était la liquidation du PKK, mais cette organisation armée, qui lutte depuis 1984 pour l’autonomie des régions kurdes de Turquie, et qui est considérée comme un groupe terroriste par de nombreux pays, n’a pu être défaite.

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Arno Klarsfeld nommé président de l’Office de l’immigration

13 septembre 2011 - 20 Minutes - AFP

L’avocat Arno Klarsfeld, proche de Nicolas Sarkozy, a été nommé président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) par un décret du président de la République paru ce mardi au Journal officiel.

Il remplace à ce poste Dominique Paillé, proche de Jean-Louis Borloo, qui avait été nommé il y a huit mois et avait exprimé à plusieurs reprises des positions à contre-courant de celles du ministre de l’Intérieur Claude Guéant ou de l’UMP, dont il a dénoncé un « durcissement » et une « droitisation » sur les questions d’immigration.

Arno Klarsfeld, 46 ans, est le fils de Beate, infatigable chasseur de nazis, et de Serge, avocat et président-fondateur de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France dont Arno a été l’avocat aux procès Touvier et Papon.

Nicolas Sarkozy lui avait confié à plusieurs reprises des missions variées : sur « la loi, l’histoire et le devoir de mémoire » en 2005 ; sur la prévention de la délinquance des mineurs ou bien encore une médiation auprès des sans-papiers parents d’enfants scolarisés en 2006.

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30.000 reconduites : Guéant veut augmenter les aides au retour volontaire

13 septembre 2011 - AFP

PARIS — Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, veut augmenter le nombre de retours aidés des sans-papiers dans leur pays afin de parvenir à son objectif de 30.000 reconduites à la frontière, selon une note obtenue par France Terre d’Asile (FTA) consultée mardi par l’AFP.

"Vous veillerez, les prochains mois de l’année 2011, à ce que ce dispositif soit mieux utilisé afin d’atteindre le nouvel objectif de 30.000 mesures d’éloignement", écrit M. Guéant au directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).

"Je souhaite que du 10 octobre au 10 novembre des démarches systématiques de proposition des aides au retour aux personnes déboutées du droit d’asile soient mises en oeuvre dans chaque CADA (centre d’accueil des demandeurs d’asile) sur le territoire national", ajoute le ministre dans ce document daté du 1er septembre.

Selon lui, "les aides au retour sont un facteur décisif de réussite de la politique d’éloignements, en ce qu’elles permettent de mettre en oeuvre des retours volontaires".

M. Guéant demande à l’OFII de rendre compte "régulièrement" de "l’effet de ce plan sur l’augmentation du nombre de retours aidés".

Les aides au retour ont été instaurées en 2007 par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur.

Le dispositif comprend l’Aide au Retour humanitaire (ARH) accordée aux Roms (billet de transport, 300 euros par adulte et 100 euros par enfant mineur), l’Aide au Retour volontaire (ARV) accordée aux étrangers hors UE (billet de transport, 3.500 euros pour un couple marié, 2.000 euros pour un adulte seul, 1.000 euros par enfant mineur jusqu’au troisième et 500 euros pour les enfants mineurs suivants) et l’aide à l’insertion (AI, jusqu’a 7.000 euros pour la création d’une activité économique).

Alors qu’en début d’année, l’objectif fixé par son prédécesseur Brice Hortefeux était de 28.000 reconduites à la frontière, M. Guéant a décidé de le porter à 30.000, ce qui serait, selon lui, le "meilleur résultat historiquement enregistré" par la France.

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Fusillade entre migrants à Loon-Plage : trois clandestins blessés

12 septembre 2011 - Le Phare Dunkerquois

Une fusillade au pistolet semi-automatique s’est déroulée sur le campement des migrants de Loon-Plage sur fond de querelle territoriale dans la nuit du 22 au 23 juillet.

L’attaque a fait trois blessés sérieux. L’une des victimes est toujours hospitalisée à Dunkerque. Jugé le 12 septembre en comparution immédiate, l’auteur principal, un Iranien de 21 ans, a été condamné à 3 ans d’emprisonnement et incarcéré.

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L’Etat s’indigne de l’attribution de "prix P.A.P.O.N" à des préfets

9 septembre 2011 - Le Parisien - AFP

L’attribution des "prix P.A.P.O.N" à des préfets et des fonctionnaires qui se seraient signalés par le nombre d’expulsions d’étrangers a provoqué vendredi l’indignation des services de l’Etat.
Ceux-ci ont très mal pris qu’on associe le nom de l’ancien haut fonctionnaire condamné pour son rôle dans la déportation des Juifs sous l’Occupation et celui de préfets actuels, et le ministère de l’Intérieur a prévenu qu’il soutiendrait toute action pénale qu’intenteraient des fonctionnaires ainsi défavorablement distingués.
Des "prix P.A.P.O.N" (pour "prix attribués pour obéissance notoire") ont été décernés jeudi à Toulouse par diverses associations à trois préfets et à une fonctionnaire de la préfecture de Toulouse, responsable du bureau de l’asile et du contentieux des étrangers, pour leur "zèle" dans la lutte contre l’immigration irrégulière.
La place Beauvau "condamne avec la plus grande vigueur la comparaison ainsi faite entre l’action menée aujourd’hui par des préfets représentants de l’Etat et des actions commises pendant la Seconde Guerre mondiale qui ont valu à leur auteur une condamnation pour complicité de crimes contre l’humanité".
"Cette assimilation grossière et injurieuse et le recours à certains mots ainsi qu’à certains sous-entendus sont particulièrement choquants et le ministère soutiendra les actions pénales qui seront engagées par les préfets et les agents de l’Etat concernés", dit l’Intérieur.
Pour sa part, le préfet de la Haute-Garonne, Henri-Michel Comet, "s’indigne des propos tenus. Ils portent atteinte tant aux personnes qui travaillent à la préfecture qu’à la mémoire des victimes de la déportation".
En 2010, la préfecture a délivré 40.000 titres de séjour, dont près de la moitié (19.000) pour une première demande, a-t-il souligné dans un communiqué.
Sur 1.875 mesures de refus dun titre de séjour, 700 seulement ont abouti à une décision déloignement, et la moitié des personnes concernées ont quitté la France "volontairement", a-t-il dit.
Par ailleurs, 1.400 des refus ont été soumis au juge (soit 16,5% de plus qu’en 2009),qui a confirmé la décision du préfet dans 80% des cas, a-t-il dit.
"Les fonctionnaires de la préfecture assument leur tâche avec humanité et dans le respect de la dignité des personnes", a-t-il assuré.
Les "prix P.A.P.O.N" ont été créés par l’Association pour l’art et l’expression libres (AAEL), avec le soutien d’un collectif réunissant entre autres la Cimade ou le Réseau Education sans frontières 31.
Maurice Papon, ex-secrétaire général de la préfecture de Gironde sous l’Occupation, a été condamné pour complicité de crimes contre l’humanité en 1998. Il a également été mis en cause dans la répression de la manifestation pro-FLN du 17 octobre 1961 à Paris qui, selon les estimations d’historiens, a fait plusieurs dizaines de morts alors qu’il était préfet de police.

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Expulsions : deux préfets récompensés par un prix ironique

8 septembre 2011 - Le Parisien - AFP

Le "Prix P.A.P.O.N" (prix attribué pour obéissance notoire), décerné au préfet ayant "procédé au plus grand nombre d’expulsions de sans papiers", a été accordé à ceux de Mayotte et du Pas-de-Calais, ont annoncé jeudi à Toulouse des associations de défense des droits des l’homme.
L’Association pour l’art et l’expression libres (AAEL), avec le soutien d’un collectif réunissant entre autres la Cimade ou le Réseau Education sans frontières 31, est à l’origine de ce prix évoquant la personne de Maurice Papon, ex-secrétaire général de la préfecture de Gironde sous l’Occupation, condamné pour complicité de crimes contre l’humanité en 1998.
Notant que "le gouvernement a, ces dernières années, engagé une chasse sans merci contre des hommes, femmes et enfants", l’AAEL veut ainsi "rendre l’hommage qu’ils méritent" aux "fonctionnaires de la République (qui), n’écoutant que les ordres de la voix de leur maître, contribuent, par leur servilité et leur zèle, à cette politique inqualifiable".
Hubert Derache, préfet de Mayotte jusqu’en juillet 2011, a été couronné pour "avoir augmenté d’un tiers les expulsions pendant son mandat".
Pierre de Bousquet, préfet du Pas-de-Calais, département où se pressent de nombreux sans papiers candidats à l’immigration en Grande-Bretagne, est récompensé pour avoir "mis en oeuvre des tactiques combinées qui devraient faire école : l’exercice de la violence directe, le harcèlement journalier, la destruction des moyens de survie".
Un prix de l’innovation a également été décerné à Patrick Stéfanini, préfet de Gironde, un de ces "fonctionnaires hardis qui savent être à l’avant-garde afin de compenser l’inertie des autres et réaliser les objectis annuels de 30.000 reconduites à la frontière".
Quelque 200 personnes, selon les organisateurs, une centaine, selon la police, ont participé à la cérémonie devant le monument à la gloire de la résistance de Toulouse.

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A voir : la vidéo de l’attribution des prix P.A.P.O.N.

Deux mille migrants disparus cette année en traversant la Méditerranée

7 septembre 2011 - Le Monde - AFP

Ils seraient deux mille migrants à avoir disparu, cette année, en tentant de traverser la Méditerranée. La faute, notamment, à une aide insuffisante des pays européens, a estimé, mercredi 7 septembre, à Rome, une sénatrice hollandaise chargée d’une mission par l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

Tineke Strick mène ainsi une enquête sur la mort de réfugiés et de migrants dans des naufrages survenus en Méditerranée en avril et mai, et sur les carences dans les secours. Elle s’est penchée notamment sur un cas relaté par le quotidien britannique The Guardian en mai : la mort de soixante et un migrants sur soixante-douze passagers d’un bateau qui tentait de rejoindre l’île italienne de Lampedusa.

"Nous voulons mettre les faits sur la table, comprendre ce qui s’est passé. Etait-ce un problème de communication, ou le choix de ne pas intervenir, de ne pas les secourir, était-il délibéré ?" a interrogé Mme Strick, qui s’est rendue à Rome pour y rencontrer des rescapés et les autorités italiennes.

LES PAYS EUROPÉENS "N’ONT PAS AGI DE MANIÈRE APPROPRIÉE"

Selon les témoignages recueillis par la sénatrice, "les migrants se sont retrouvés en danger, la mer était mauvaise, il n’y avait plus rien à manger ou à boire, ils ont été malades et ont manqué de carburant". Les rescapés ont raconté avoir alors appelé un prêtre à Rome, qui a transmis leur appel aux gardes-côtes italiens et à l’OTAN. Selon Mme Strick, "ce qui est étrange, c’est qu’un hélicoptère les a survolés, leur a envoyé de l’eau et des biscuits, puis il a disparu et n’est jamais revenu".

Au total, selon la sénatrice, "environ deux mille personnes sont portées disparues depuis le début de l’année". Il reste malgré tout très difficile d’établir un bilan précis. "Il faut interroger les familles qui nous disent que tel ou tel n’est pas arrivé à bon port", a-t-elle précisé.

"Les membres de l’Union européenne n’ont pas agi de manière appropriée, ils auraient dû accepter davantage de réfugiés et ils auraient dû aider davantage l’Italie et Malte à faire face à cette crise", a-t-elle dénoncé.

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Niger - La chute de Kadhafi relance l’immigration illégale vers l’Europe

4 septembre 2011 - Afreeknews - AFP

"A nous l’Italie, l’Espagne !", crie "Ermondo", un ressortissant nigérian à Agadez (nord du Niger) : comme lui, de nombreux candidats ouest-africains à l’immigration clandestine, profitent de la chute du régime de Kadhafi pour tenter l’aventure vers l’Europe via la Libye.

Le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) à Niamey, relève "d’importants mouvements transfrontaliers" dans le nord du Niger, notamment "de migrants tentant de retourner en Libye".

"Kadhafi qui bloquait le passage n’est plus là, alors on fonce !", lance le jeune nigérian de 29 ans qui espère faire carrière dans musique en Italie.

"Après des mois de trêve en raison des troubles en Libye, les affaires reprennent", jubile Bachir Amadou, un passeur Touareg de 38 ans.

A l’intérieur du "ghetto" (une maison de clandestins comme les appelle la population locale), au coeur d’Agadez, une centaine de Gambiens et Nigérians, dont des femmes, attendent l’heure de départ, sous la canicule (40 degrés à l’ombre), allongés sur des nattes de fortune.

Dans un autre "ghetto", à Amarwat, autre quartier d’Agadez, une cinquantaine de candidats ouest-africains règlent les derniers détails avant l’embarquement.

Certains se ruent vers une échoppe pour en revenir les mains chargées de bidons d’eau, de couvertures ou de turbans et de cagoules qui les protègeront contre les redoutables tempêtes de sable et les nuits glaciales du désert.

Après une longue heure d’attente, quatre véhicules de type Toyota pick-up se rangent, une cinquantaine de personnes prennent place, puis ils roulent vers Dirkou, localité nigérienne proche de la Libye, à trois jours d’Agadez.

"Pour la traversée périlleuse de ce vaste désert, les chauffeurs n’ont que leur flair pour s’orienter", explique Mohamed "le passeur", un "vieux routier fier de ses 17 ans d’expérience".

"Nous leur offrons quatre jours de ravitaillement en eau, biscuits et lait en poudre" raconte-t-il.

"Chaque jour au moins trois véhicules partent pour la Libye avec 15 à 18 passagers chacun, contre une rotation mensuelle avant la chute de Kadhafi", raconte souriant Abdoulaye Abou, un autre passeur.

Pour le seul mois d’août, profitant du "chaos et des signes avant-coureurs de la chute de kadhafi, nous avons fait passer plus de 700 personnes vers la Libye avec destination finale l’Europe", poursuit-il.

Coût du voyage : 90.000 FCFA (130 euros) par personne jusqu’à Gatron, première ville libyenne à quelque 1.200 km d’Agadez. Les clandestins verseront ensuite l’équivalent 100 dollars à des passeurs libyens jusqu’à Tripoli, à un millier de km au nord.

Les plus chanceux arrivent à destination.

"Quinze de mes camarades partis d’Agadez en août nous ont téléphoné il y a deux jours d’Italie", note "Ermondo" : "nous voulons profiter du désordre en Libye, après les Blancs (les européens, ndlr) vont fermer la route", lâche-t-il.

En mars, Mouammar Kadhafi, dont le pays dispose de quelque 2.000 km de côtes sur la Méditerranée, avait cessé toute coopération avec l’Union européenne en matière de lutte contre l’immigration illégale.

"Sa chute semble avoir ouvert les vannes de l’Europe aux clandestins sub-sahariens fuyant la misère chez eux", estime un douanier d’Agadez.

A Agadez, la police ferme les yeux sur ce trafic juteux.

Avec la relance de cette immigration illégale, la belle ville ocre d’Agadez aux portes du désert, revit après trois années de rébellion armée touareg. Même si les récents rapts d’Occidentaux par Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) à Arlit (nord) sont dans les tous les esprits.

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Des dizaines de Pakistanais enlevés par des activistes en Afghanistan

3 septembre 2011 - french.peopledaily.com - xinhua

Des dizaines de Pakistanais, des enfants pour la majorité, auraient été enlevés par des activistes inconnus en Afghanistan, a rapporté vendredi la presse locale.

Selon les informations précédentes, quelque 30 jeunes pakistanais ont été enlevés par des activistes inconnus en Afghanistan, alors qu’ils seraient entrés par erreur dans les territoires afghans en provenance de Bajaur, une région tribale dans le nord-ouest du Pakistan.

Actuellement tous les médias ont cité la chaîne de télévision d’Etat PTV selon laquelle quelque 60 jeunes pakistanais ont été enlevés.

S_ elon la presse locale, le ministre pakistanais de l’Intérieur Rehman Malik a contacté son homologue afghan pour une libération rapide de ces pakistanais enlevés.

Pour le moment, personne n’ignore dans quelles circonstances ces jeunes ont pu entrer par erreur dans les territoires afghans, et selon la presse locale, ils s’étaient perdus lorsqu’ils étaient sortis pique-niquer pour fêter les vacances de l’Aïd el-Fitr.

Certains médias locaux croyaient que ces jeunes ont été enlevés par les talibans pakistanais se cachant dans les territoires afghans, tandis que d’autres affirmait qu’ils auraient été enlevés par les talibans afghans.

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Valls à la rencontre des migrants

3 septembre 2011 - Nord Eclair

Manuel Valls, candidat à la primaire socialiste, a estimé hier à Calais qu’il faut changer « de fond en comble » le droit d’asile. Le député-maire d’Évry, après avoir rencontré migrants et associations, a notamment proposé la création d’une carte de réfugié européen.

Manuel Valls, candidat à la primaire socialiste, était hier dans le Pas-de-Calais où il a rencontré des migrants et responsables associatifs à Norrent-Fontes et Calais. L’occasion pour le député-maire d’Évry de réclamer un changement « de fond en comble » du droit d’asile afin que les réfugiés puissent être « traités dignement ».
Manuel Valls a également proposé la « création d’une carte de réfugié au niveau européen », qui permettrait aux demandeurs d’asile de circuler dans l’attente de l’obtention du droit d’asile.

Immigration « claire, lisible et organisée »

« Il n’y a rien de pire que de laisser des gens dans la plus grande instabilité, dans l’errance et dans la marginalité », a-t-il déclaré après avoir rencontré, à Norrent-Fontes et Calais, des migrants et des responsables associatifs, qui ont notamment dénoncé le « harcèlement policier » vis-à-vis des migrants.
« Avant que ce débat ne surgisse de nouveau dans la campagne présidentielle, j’ai voulu que l’un des candidats à la primaire définisse une politique d’immigration, dise que l’immigration est une chance pour notre pays à condition qu’elle soit claire lisible et organisée » , a-t-il poursuivi.
« La gauche se doit d’être crédible sur tous les sujets, ceux les plus difficiles que sont le travail, l’immigration ou la sécurité », a-t-il ajouté.

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La participation par la RATP de l’évacuation d’un camp de Roms fait polémique

2 septembre 2011 - RFI

L’utilisation d’une rame de tramway de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) pour faciliter l’évacuation d’un camp de roms en région parisienne mercredi 31 août, fait scandale. Alors que la direction de la RATP et la préfecture de Seine-Saint-Denis se rejettent mutuellement la responsabilité de l’opération, la gauche est en émoi.

Mercredi 31 août au matin, une opération de police est organisée pour évacuer un campement de 150 Roms bulgares et roumains en Seine-Saint-Denis (nord de Paris). Les forces de l’ordre les encouragent à monter à bord de tramways par groupes de dix. Mais les bagages volumineux, les caddies et les vélos transportés par les personnes évacuées gênent les passagers et rendent en pleine heure de pointe la manœuvre difficile. Le personnel local de la RATP et les forces de police conviennent alors de l’utilisation d’une rame libre pour acheminer les Roms.

Relayée par les médias dès le lendemain, l’opération crée la polémique. Chaque partie tente alors de se disculper en rejetant la faute sur l’autre. Le PDG de la Régie des transports parisiens, Pierre Mongin, parle d’une décision policière et fait valoir qu’aucun texte de son entreprise ne prévoit une affectation de ses transports pour ce type d’opération. A la préfecture de Seine-Saint-Denis, on se défend de toute réquisition. « Ce n’est pas la préfecture qui a demandé une rame supplémentaire, mais la RATP qui a décidé de mettre en place cette rame », réplique le préfet Christian Lambert.

Emoi politique

Le scandale enfle rapidement. Des élus et des syndicalistes s’indignent. Jean-Luc Benhamias, vice-président du MoDem, dénonce une « politique de stigmatisation qui conduit à des pratiques inacceptables. Plus d’un an après le discours de Grenoble, rien n’a changé : le gouvernement continue sa politique d’expulsion systématique des Roms, de manière volontairement provocatrice », déclare-t-il.

Certains dressent un parallèle avec la Shoah. Le conseiller général PCF Gilles Garnier déplore une scène qui lui rappelle « des souvenirs d’école ou de cinéma ». Cécile Duflot, présidente du groupe Europe Ecologie-Les Verts au Conseil régional d’Ile-de-France, voit dans cette opération « les heures les plus sombres de notre histoire et réveille en nous une monstrueuse évocation ». Pour le Parti socialiste, « la réquisition d’un tramway de la RATP par les forces de police pour évacuer un campement de Roms a réveillé de tristes souvenirs ». Une probable référence à la Rafle du Vel d’Hiv’, lorsqu’en juillet 1942 13 000 juifs avaient été acheminés en autobus pour être déportés vers des camps d’extermination nazis.

Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a immédiatement condamné ces propos, parlant d’amalgames scandaleux. « Des propos comme ceux-là banalisent la Shoah et, finalement, encouragent au négationnisme », a-t-il affirmé.

Le président PS de la Région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a saisi ce vendredi le préfet Christian Lambert « pour que toute la lumière soit faite » sur l’évacuation et « les responsables sanctionnés ».

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Les talibans accusés d’utiliser des enfants dans des attentats suicides

2 septembre 2011 - Lesinfos.com

“En grandissant au milieu d’une guerre, en luttant contre l’illettrisme, la pauvreté et l’instabilité, les enfants afghans font déjà face à des épreuves inavouables” a déclaré Brad Adams, directeur de Human Rights Watch Asie. ” Mollah Omar et les combattants talibans qu’il commande, devraient respecter leur code de conduite et arrêter d’attacher des bombes à des enfants pour les envoyer se suicider dans une guerre qu’ils sont trop jeunes pour comprendre“. En parlant de code de conduite, Brad Adams fait référence au Layha, écrit en 2006 par les talibans qui y dictent leur attitude durant un conflit. Il serait stipulé de l’aveu même des chefs talibans que le règlement “banni formellement la participation de mineurs au Djihad et que les moudjahidines interdisent aux jeunes de rejoindre leurs rangs”.

“L’utilisation des enfants par les talibans n’est pas seulement écœurant” ajoute Brad Adams “mais cela montre l’hypocrisie de Mollah Omar quand il déclare protéger les enfants et les civils“. Malgré les accusations des ONG, provenant de rapports fournis par l’ONU et d’enquêtes de journalistes, démontrant que des enfants étaient entrainés par les talibans au Pakistan, afin de commettre des attentats suicides contre des cibles de l’OTAN, les talibans ont démenti à plusieurs reprises ces accusations. Le 11 mai dernier, un communiqué des djihadistes parlait de “propagande de l’ennemi“, affirmant une nouvelle fois que la participation des enfants à des attentats était “bannie” et “qu’il n’y avait aucun adolescent parmi les moudjahidines“. Le 28 aout, Mollah Omar déclarait que les talibans suivaient des ordres clairs : “Obéissez à votre leader et mettez en œuvre le code des moudjahidines qui vous a été transmis… Vous devez strictement respecter les mesures de précaution que vous ont indiqué vos chefs… Vous devez faire très attention à votre manière de vous conduire avec les civils. Gagnez le cœur des gens à travers votre bonne conduite et votre comportement“.

“Le code de conduite des talibans était vu comme un pas en avant” commente Brad Adams, “mais cinq ans après, cela ressemble plus à un outil de communication (…) A chaque fois qu’une bombe est attachée autour d’un enfant, le code et les paroles de Mollah Omar paraissent vides de sens“. Il faut dire que selon Human Rights Watch, les attentats ou tentatives impliquant des enfants ont été nombreuses ces derniers mois :
- Le 26 juin dernier, dans la province d’Uruzgan, une jeune fille de 8 ans a été tuée quand le sac d’explosif, que les talibans lui avaient demandé de déposer à un check-point de la police, a été enclenché.
- Le 20 mai dans au Nourestân, un enfant de 12 ans a explosé “prématurément” tuant plusieurs personnes autour de lui, suspectées d’être des insurgés.
- Début mai, cinq adolescents de 13 ans ont été arrêtés. Ils auraient suivis un entrainement pour les attentats kamikazes, selon la direction nationale de la sécurité afghane.
- Le 3 mai, un garçon de 14 ans a avoué avoir été forcé de porter une bombe, affirmant aux autorités que les talibans l’avaient menacé de lui couper les deux mains s’ils n’acceptait pas sa mission.
- Le 1er mai, un enfant de 12 ans s’est fait exploser dans un bazar du district de Barmal, tuant 4 civils en blessant 12 autres.
Le 13 avril, dans la province de Kunar, un enfant de 13 ans a activé une bombe cachée sous ses vêtements, tuant 10 personnes dont cinq écoliers.

Human Rights Watch affirme que des enfants sont enrôlés par les talibans parfois dès l’âge de cinq ans. Certains sont munis d’amulettes contenant des versets du Coran, les insurgés leur affirmant que cela les protègera de l’explosion qu’ils déclencheront.

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L’expulsion des clandestins, « objectif prioritaire » de la police en 2011 ?

1er septembre 2011 - Blog Le Monde de Laurent Mucchielli

« Conformément aux exigences du Ministère de l’Intérieur, le nombre de reconduites d’étrangers en situation irrégulière devient l’objectif prioritaire de la DDSP pour le reste de l’année 2011. Pour rappel, l’objectif (...) est fixé à 35 pour le département de Loir-et-Cher (zone police et zone gendarmerie). Nous sommes actuellement à 6 reconduites effectives, ce qui est insuffisant ». Ainsi s’exprime un directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) dans une Note de service datée du 25 juillet dernier, mise en ligne sur le site du Réseau Éducation Sans Frontières (RESF). Et son cas n’est pas isolé même si, ailleurs, des consignes ont pu être données oralement, comme nous l’indiquent les représentants du syndicat Unité SGP Police ainsi que cet officier supérieur de gendarmerie qui souhaite naturellement rester anonyme.

La « politique du chiffre » est bien connue non seulement des policiers et des gendarmes qui la critiquent régulièrement, mais aussi du grand public. Au fil des ans, la presse (Le canard enchaîné, Libération, Le Monde...) a révélé à plusieurs reprises la façon dont les forces de l’ordre reçoivent localement des objectifs chiffrés très précis qui ne concernent pas seulement la « baisse de la délinquance » et la « hausse du taux d’élucidation » qu’il faut impérativement afficher en fin d’exercice. Derrière ces obligations générales médiatisées, arrivent aussi des consignes plus ou moins discrètes concernant tel ou tel type de délinquance.

Le dilemme du policier

C’est la « délinquance de voie publique » qui concerne le plus les citoyens dans leur vie quotidienne, mais qui est aussi difficile à combattre pour les policiers et les gendarmes, s’agissant généralement d’une petite délinquance anonyme. Pour améliorer l’élucidation sans faire trop augmenter le nombre de faits enregistrés (c’est le dilemme), il vaut mieux s’occuper d’infractions que l’on est certain de résoudre à 100 %. La « meilleure » façon de faire est d’interpeller ce que l’on appelle des « shiteux » en jargon policier. Traduisez : « personnes mises en cause pour usage de stupéfiant ». Entre 2002 et 2010, ces infractions ont augmenté de 75 % (dans l’activité policière, non dans la réalité), soit la plus forte augmentation de toute la période. De même, avec les « infractions à la police des étrangers », les faits sont élucidés en même temps qu’ils sont constatés. Entre 2002 et 2010, ces infractions ont augmenté elles de 50 %.

Mais l’arrestation de clandestins a aussi une autre fonction aux yeux du gouvernement : elle permet de remplir les objectifs d’expulsion d’étrangers. Et, à l’approche de l’élection présidentielle, il semble que le gouvernement ait décidé d’afficher plus que jamais de « bons chiffres » en la matière. Après que la loi du 16 juin 2011 (dite loi Besson) ait modifié profondément le droit des étrangers en restreignant les garanties procédurales des migrants (voir l’analyse de la Cimade), l’heure est maintenant à la mise à exécution. C’est en tous cas ce à quoi s’emploie fortement depuis cet été le ministère de l’Intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales... et de l’immigration.

« L’objectif prioritaire du second semestre 2011 »

Il n’est certes pas nouveau que les unités de la Police aux frontières (PAF) et les chefs de police et de gendarmerie des départements frontaliers reçoivent des objectifs chiffrés d’expulsion. Ainsi, au début de l’année, le préfet des Alpes-Maritimes avait excédé les policiers en leur fixant un objectif de 1 420 reconduites à la frontière, réparties par types d’unités (voir Le Monde du 22 mars 2011). Mais il semble que l’on est passé cet été à un niveau supérieur en étendant cette politique à d’autres départements pourtant moins concernés.

En témoigne donc cette Note de service datée du 25 juillet dernier, envoyée par le chef de la Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP) de Loir et Cher à toutes ses unités. Elle est intitulée explicitement « Reconduites d’étrangers en situation irrégulière : objectif prioritaire du second semestre 2011 ». Ses références sont indiquées en tête de la Note : « Courrier de M. le Préfet en date du 27 juin 2011 ; Instructions verbales de M. le Préfet en date du 22 juillet 2011 ». Il s’agit donc d’une consigne émanant du ministère. Le texte enfonce le clou : « M. le Préfet de Loir et Cher a tenu à réorienter les priorités de la DDSP du Loir et Cher pour le second semestre de l’année 2011. Conformément aux exigences du Ministère de l’Intérieur, le nombre de reconduites d’étrangers en situation irrégulière devient l’objectif prioritaire de la DDSP pour le reste de l’année 2011 » (en caractères gras dans le texte).

A l’heure où le ministre de l’Intérieur Claude Guéant multiplie les déclarations sur la « guerre à la délinquance » (comme ces jours derniers en déplacement à Marseille pour y changer le préfet délégué à la sécurité) et où le débat se porte notamment sur la présence effective des policiers sur la voie publique, ce document est édifiant à plus d’un titre. Il révèle d’abord les contradictions dans lesquelles sont plongés policiers et gendarmes. Non contents de voir leurs effectifs et leurs budgets réduits en permanence, ils font aussi l’objet d’injonctions multiples et toutes « prioritaires ». Il révèle ensuite les contradictions de la politique de sécurité. Comment prétendre renforcer la présence dissuasive sur le terrain et renforcer les unités de police judiciaire luttant contre la délinquance organisée si, dans le même temps, l’on érige en priorité la reconduite aux frontières des clandestins ? Cette dernière est en effet consommatrice d’effectifs, de temps et de véhicules, sans parler des moyens financiers à commencer par les billets d’avions. Les associations (RESF, la Cimade, le Gisti, la LDH...) dénoncent depuis des années ces opérations qu’elles estiment choquantes pour les Droits de l’Homme et les valeurs républicaine d’asile. Dans un communiqué du 27 août 2011, RESF dénonce « une machine à expulser de plus en plus inhumaine », constatant la multiplication de l’enfermement d’enfants dans les centres de rétention (désormais 45 jours possibles), de l’expulsion de pères et donc de démantèlement de familles, de retrait de mesures de protection des enfants pour pouvoir les expulser, ou encore d’arrestation sur les lieux d’hébergement d’urgence.

"On marche sur la tête"

Par ailleurs, sur son site Internet, ce réseau militant recense d’innombrables cas qui sont aussi autant d’exemples de ces contradictions de la politique de sécurité et de l’emploi des moyens policiers humains et financiers. Certains récits sont proprement ubuesques, lorsque ce sont des dizaines de journées de travail de policiers qui sont dépensées localement pour des expulsions qui se trouvent contrariées, ajournées et déplacées par les militants mais aussi par les passagers des avions voire par les commandants de bord, et enfin par la justice qui est régulièrement saisie des nombreux cas d’expulsion présentant des illégalités. En termes de finances publiques, on parlerait d’une gabegie.

Pour ce policier, représentant local d’un syndicat dans un département voisin du Loir et Cher, et qui nous indique que des consignes équivalentes ont été reçues - mais seulement verbalement - dans son commissariat, « on nous annonce qu’il faut réduire les dépenses d’essence et d’entretien des véhicules parce qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses, qu’il faut se réorganiser pour être davantage présents sur la voie publique avec moins d’effectifs, qu’il faut que les procédures judiciaires soient traitées dans des délais toujours plus rapides et en même temps qu’il faut multiplier les expulsions de ces pauvres types, c’est du grand n’importe quoi, on marche sur la tête ». Un raccourci sans doute, mais qui en dit long tout de même sur cette politique du chiffre qui restera un peu comme la marque de fabrique des ministres de l’Intérieur qui l’ont promue avec une belle continuité depuis 2002.

Pour aller plus loin :

  • Christian Mouhanna, Jean-Hugues Matelly, Police : des chiffres et des doutes (Michalon, 2007).
  • Laurent Mucchielli, « Le "nouveau management de la sécurité" à l’épreuve : délinquance et activité policière sous le ministère Sarkozy (2002-2007) », Champ pénal.Nouvelle revue internationale de criminologie, 2008, vol. 5 (lecture intégrale en ligne).
  • Patricia Tourancheau, Cannabis, prostitution, sans-papiers : la politique du chiffre (film diffusé sur Canal + en février 2009 (voir l’interview de la réalisatrice, journaliste à Libération, sur le site Agoravox).
  • Patrick Weil, « Politique d’immigration : le dessous des chiffres » (Le Monde, 14 janvier 2009)

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