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Archives du mois de 03 2012

Lutte contre la faim - Afrique, la tragédie silencieuse

29 mars 2012 - La Voix du Nord

Jean Ziegler tire la sonnette d’alarme au sujet du continent africain. ...

La situation dans la Corne de l’Afrique semble vous scandaliser ?

« Les habitants, soit 12,4 millions de personnes dans cinq pays (Djibouti, Érythrée, Kenya, Somalie, Éthiopie), y subissent, depuis avril dernier et pour la cinquième année consécutive, une sécheresse absolument meurtrière. Comme les prix ont augmenté, ces pays n’ont pas pu faire de réserves alimentaires et le Programme alimentaire mondial n’a pas suffisamment de moyens pour aider les survivants. Des milliers et des milliers de gens meurent.

Cette faim silencieuse me scandalise. »

Au Sahel aussi, c’est très préoccupant...

« Là-bas, la tragédie commence pour 30 millions de personnes. Ce qui m’énerve, c’est le crétinisme télévisuel ! En quelques secondes, on dit : "À cause de la sécheresse, des gens meurent de faim à cause de la sécheresse, le Niger est au bord de l’effondrement, etc.

" Tout cela est vrai, mais derrière la sécheresse, il y a les vraies causes : l’impossibilité pour ces pays à faire et à acheter des réserves alimentaires. Ils vont de récolte en récolte mais, au Bénin par exemple, elles sont épuisées en avril. Et la récolte suivante est en octobre ! Pendant ces six mois, il n’y a rien à manger. »

Que faire ?

« Il y a des appels d’urgence contre la faim - et évidemment il en faut, ça n’a pas de prix un enfant qui peut manger. Mais il faut aussi des réformes structurelles pour interdire la spéculation, pour que les prix sur le marché mondial baissent. Et il faut absolument réduire la dette de ces pays.

Par exemple, au Niger, la Banque mondiale a fait une étude de faisabilité pour mettre en place l’irrigation de 44 000 ha au moyen de canaux. Si ce projet se réalisait, on pourrait faire trois récoltes par an et, avec le produit de ces récoltes, la population nigérienne serait à l’abri de la faim ad vitam aeternam. Le projet coûte 852 millions de dollars, mais le Niger, qui est le deuxième producteur d’uranium du monde, n’a pas le moindre sou ! »

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L’Otan aurait pu sauver 63 migrants en Méditerranée

29 mars 2012 - Le Figaro - Thomas Vampouille

Un rapport du Conseil de l’Europe accuse l’Alliance d’erreurs ou de manquements qui ont mené il y a un an à la mort de réfugiés africains fuyant, par la mer, la Libye en guerre.

Le 25 mars 2011, 72 Africains s’embarquent à Tripoli sur un navire qui doit les emmener loin de la guerre qui fait rage. Ils mettent le cap sur l’île italienne de Lampedusa. Quinze jours plus tard, le bateau s’échoue sur les côtes libyennes, vers Misrata. À bord, seuls neuf migrants ont survécu. Les autres, dont deux bébés, sont morts de faim ou de soif. Un an après le drame, un rapport d’enquête du Conseil de l’Europe tente de déterminer les responsabilités dans ce drame. Selon son rapporteur, la Néerlandaise Tineke Strik, l’Otan et ses membres européens sont coupables d’avoir laissé ces réfugiés mourir.

Quand l’avarie se déclare sur l’embarcation des migrants, après 18 heures de navigation, ils n’ont réalisé qu’un tiers du trajet et se trouvent à 100 km des côtes libyennes. Les passagers contactent alors, via le téléphone satellite du bateau, un prêtre érythréen basé à Rome, qui prévient les garde-côtes italiens. Le rapport établit que le centre de coordination des secours de Rome a bien été alerté. Dès lors, le droit maritime international commande que l’alerte soit relayée et que les vaisseaux les plus proches du navire en perdition se portent à son secours.

Un sauvetage aurait été « du gâteau »

Selon le rapport - que le quotidien britannique The Guardian s’est procuré avant sa présentation prévue jeudi après-midi -, le navire le plus proche des naufragés était la frégate espagnole Mendez Nunez, sous commandement de l’Otan. L’Alliance internationale intervient à ce moment-là en Libye pour protéger les populations civiles de la répression féroce menée par Mouammar Kadhafi, que fuient justement les 72 Africains. La frégate, équipée en hélicoptères, a les moyens d’intervenir, et un sauvetage aurait été, de l’aveu même d’un officiel de l’Otan, « du gâteau ». Le Borsini, un navire italien mais pas sous commandement de l’Otan, se trouvait également à proximité, affirme le rapport.

Le bateau en détresse a bien été survolé par un hélicoptère militaire, ont affirmé par la suite les rescapés, leur larguant même quelques vivres. Il n’a jamais été identifié. Au dixième jour de leur calvaire, toujours selon les survivants, c’est un navire militaire qui a croisé leur route. Celui-ci, dont le Guardian supputait il y a un an qu’il s’agissait du porte-avions français Charles-de-Gaulle, n’a pas non plus été identifié. Quoi qu’il en soit, les 72 Africains sont laissés à leur sort.

« Il n’y a aucun enregistrement montrant qu’un aéronef ou un navire sous commandement de l’Otan ait vu ou soit entré en contact avec le bateau des migrants », dit l’Otan, qui confirme néanmoins avoir reçu et transmis le 27 mars l’alerte émise par Rome. Une alerte qui, selon le ministre de la Défense espagnol, n’est pourtant jamais parvenue au Mendez Nunez. L’Alliance a-t-elle failli à ses obligations ? Les équipages européens ont-ils ignoré l’alerte ? Pire encore : ont-ils vu le bateau tout en choisissant de fermer les yeux ? Pour répondre à ces questions, le rapport, qui souligne que l’Otan et les États concernés n’ont pas pleinement coopéré à son enquête, recommande que ces derniers procèdent à leurs propres investigations. Et de rappeler que ce drame n’est que la face visible d’une « tragédie silencieuse » : en 2011, plus de 1500 personnes se sont noyées en tentant de traverser le Méditerranée.

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Évacuation express de sans-papiers retranchés au siège de l’UMP du Nord, hier à Lille

29 mars 2012 - La Voix du Nord - S. B.

À la fenêtre du 2e étage, un jeune type goguenard déploie un drapeau de l’UMP. En bas, les militants de la cause des sans-papiers répliquent par des « Nous vaincrons la xénophobie de Sarkozy » redoublés. Il est 14 h 30, hier. Le siège de l’UMP du Nord, rue de Solferino, est occupé par une quarantaine de personnes. Après les locaux de la Direction départementale du travail et d’Emmaüs, le Comité des sans-papiers 59 (CSP 59) poursuit ses actions. ...

Sauf qu’hier, tout est allé très vite. Une heure après le début de l’action, le directeur départemental de la sécurité publique est sur place. « Vous avez une demi-heure, sinon c’est évacuation et contrôles d’identité », prévient Didier Perroudon. Le mois dernier, les manifestants étaient restés retranchés toute une journée avant d’être délogés. « C’est différent : nous sommes dans le cadre d’un flagrant délit constaté par les policiers », précise-t-on à la préfecture.

La rue Solferino est barrée à la circulation. Plusieurs dizaines de sympathisants sont massés devant le QG du parti présidentiel. Autour d’eux papillonnent des militants UMP au front soucieux.

Sans ménagement

Au 2e étage, le petit gars sort son iPad pour filmer les CRS prenant position dans la rue. En face, les militants des sans-papiers, bras dessus bras dessous, font corps. Un mégaphone lance les sommations d’usage. Et les policiers chargent.

Le choc est brutal. Des cris, du gaz lacrymo, une femme à terre, des caméras, des coups de botte dans un vélo. Les manifestants sont repoussés sans ménagement jusqu’à la place Philippe-Lebon, où restaurateurs et badauds écarquillent les yeux. Derrière, l’évacuation de l’UMP a débuté. Elle durera à peine vingt minutes. Sept sans-papiers sont interpellés (dont six pour séjour irrégulier) et emmenés à l’hôtel de police. Un cordon de CRS y sera déployé pour contenir les dizaines de manifestants accourus en soutien. L’UMP a porté plainte.

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Afghanistan : des centaines de femmes emprisonnées pour "crimes moraux"

28 mars 2012 - Le Monde - AFP

Des centaines de femmes, environ 400, sont emprisonnées en Afghanistan pour des "crimes moraux". Leur est notamment reproché d’avoir fui leur ménage ou d’avoir eu des relations extra-conjugales, pointe l’ONG Human rights watch, qui dénonce ces incarcérations, dans un rapport rendu public mercredi.

"Dix ans après la chute des talibans, les abus contre les femmes sont généralisés. C’est une triste ironie de voir que les ressources relativement faibles du système judiciaires soient utilisées pour poursuivre et emprisonner des femmes et des filles pour des actions qui n’auraient jamais dû être des crimes", regrette HRW.

"DOUBLE INJUSTICE"

La fuite, un crime qui d’après HRW, ne figure "nulle part" dans le code pénal afghan, est généralement provoquée par des mauvais traitements de la part du mari ou de la belle-famille. La "zina", comprendre une relation sexuelle hors mariage, est un crime "contraire" aux conventions internationales signées par l’Afghanistan, selon ce texte. Elle est souvent invoquée par le mari ou la belle-famille pour "se venger" de l’humiliation infligée par l’épouse, quand bien même aucune relation sexuelle ne peut être prouvée.

HRW dénonce une "double injustice dans le système judiciaire afghan : l’application (de peines) rigoureuse(s) pour des ’crimes moraux’ et simultanément l’utilisation minime de la loi sur l’élimination des violences faites aux femmes", votée en 2009. "Emprisonner des femmes essayant de fuir des abus est un message clair adressé aux autres : ne fuyez pas une vie domestique dangereuse et ne recherchez pas d’aide hors de chez vous, parce que quand vous demandez la protection de la justice vous serez punies", souligne l’ONG.

Les violences contre les femmes sont bien plus fréquentes dans les campagnes, où la coutume définit les relations sociales, que dans les grandes villes, où celles-ci ont vu leur statut évoluer largement depuis la période talibane, quand elles étaient privées d’éducation, du droit de travailler ou de sortir seules de chez elles.

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Marine Le Pen entend "mettre l’islam radical à genoux"

25 mars 2012 - Le Monde - Abel Mestre

"Insécurité", "banlieues", "immigration" et "islam radical". C’est entre autres autour de ces thèmes que Marine Le Pen a construit un discours très virulent, prononcé dimanche 25 mars près de Nantes, pendant plus d’une heure.

Trois jours après la mort de Mohammed Merah, tueur présumé dans les événements de Toulouse et Montauban, la candidate du Front national a réitéré ses positions. "Ce n’est pas l’affaire de la folie d’un homme mais le début de l’avancée du fascisme vert dans notre pays", a ainsi déclaré Marine Le Pen devant plus de mille personnes réunies sous un chapiteau sur les bords de la Loire. "Mohamed Merah est peut-être la partie émergée de l’iceberg", a-t-elle continué. "Ce drame était sans doute évitable" a ajouté Mme Le Pen, mettant en cause le travail préalable des services de renseignements. "L’horrible tueur est mort et l’on ne versera pas de larmes sur sa disparition", a-t-elle poursuivi en rendant hommage aux policiers du RAID.

"REPRENDRE LE CONTRÔLE DE TOUT LE TERRITOIRE"

La présidente du FN a été aussi très dure contre certains de ses adversaires, Nicolas Sarkozy et surtout Jean-Luc Mélenchon, qu’elle a fait huer à quatre reprises et qu’elle a qualifié d’"infâme" tout comme François Bayrou. Marine Le Pen le sait : le drame de Toulouse remet au centre du débat présidentiel les thèmes fétiches du parti d’extrême droite. Alors, elle n’a pas peur de répéter les lignes forces de son programme en matière de sécurité et de lutte contre l’immigration sans avoir peur certaines outrances. Pendant que dans la salle fusaient des cris appelant au rétablissement de la peine de mort.

Et si les banlieues étaient très peu abordées par la candidate du FN depuis le début de la campagne, aujourd’hui, elles deviennent le symbole d’endroits tenus par "une mafia que l’on laisse prospérer". "L’Etat a perdu le contrôle des banlieues. Il a perdu la guerre. (...) Je veux que la République reprenne le contrôle de tout le territoire", a en outre déclaré la candidate du FN, qui a ensuite affirmé que l’on "achetait la paix sociale" par "des aides sociales et avec la politique de la ville".

Mme Le Pen a en outre fustigé "les zones de non-droit où il y a deux lois : celle de la drogue et celle de l’islam radical". Elle a proposé "la visite systématique des caves de banlieues" pour y débusquer "les armes de guerre". Elle a également redit son souhait d’instaurer une "présomption de légitime défense" pour les forces de l’ordre.

Les banlieues, symbole donc d’une "dérive". Mais aussi symptôme "d’une gangrène", celle de "l’islamisme radical" censé, selon Marine Le Pen, se développer dans notre pays. "Je mettrai l’islam radical à genoux !", a promis la candidate, faisant référence aux propos tenus par Merah et rapportés par Claude Guéant, où le tueur affirmait qu’avec ses crimes, il voulait mettre la France "à genoux".

"COMBIEN DE MOHAMED MERAH ARRIVENT CHAQUE JOUR ?"

Un thème d’une actualité brûlante qui lui permet d’aborder dans un même mouvement l’autre sujet phare du FN : l’immigration. "L’islamisme radical, son imprégnation, son influence s’aggravent d’année en année (...). C’est la conséquence directe de l’immigration de masse." La prétendante à l’Elysée a en outre opposé le concept d’assimilation, qu’elle soutient, au communautarisme et à "l’islamo-gauchisme", qu’elle condamne.

Marine Le Pen s’est ensuite interrogée : "Combien de Mohamed Merah dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d’immigrés ? (...) Combien de Mohamed Merah parmi les enfants de ces immigrés non assimilés ?" Et la candidate d’égrainer des propositions radicales mais déjà connues : "abolition du droit du sol", "fin du regroupement familial automatique", impossibilité de régulariser les clandestins. Marine Le Pen a en outre proposé d’interdire le port des signes ostensibles pour les usagers du service public, comme dans "les trains".

LES PRÊCHES "SYSTÉMATIQUEMENT SURVEILLÉS DANS LES MOSQUÉES"

Mais d’autres mesures, inédites elles, ont été mises en avant par Mme Le Pen : "les prêches seront systématiquement surveillés dans les mosquées", les imams salafistes interdits, les "prosélytes de toute sorte" mis sur écoutes et objet de "perquisitions régulières". Et ceux qui reviendront de "voyage suspect en Afghanistan ou dans tout autre pays où l’on entrâine au terrorisme seront, s’ils sont étrangers, immédiatement ramenés à la frontière". Et s’ils sont Français, "ils se verront imposer le port d’un bracelet électronique permanent dès leur retour en France".

Marine Le Pen ne veut surtout pas être accusée de "récupération politique" sur le sujet. Elle entend faire passer un message : elle ne fait pas d’amalgames entre fondamentalistes et "musulmans français". Elle s’est ainsi adressée à ces derniers, "qui respectent la loi, qui restent dans les clous. Ceux qui seront sur notre territoire, on les aura acceptés, on ne nous les aura pas imposés. "

En revanche, elle a tenu à attaquer l’UOIF, qui a invité deux imams radicaux pour son congrès du 6 avril. Une situation que le FN avait dénoncé vendredi. En pleine commémoration des cinquante ans des accords d’Evian, évoquant les multiples condamnation de Merah, Marine Le Pen a ironisé : "la délinquance d’un jeune beur résulterait de la conquête de l’Algérie", s’est-elle moquée. "C’est ainsi que nous leur avons fait croire que nous avons commis une faute à leur égard et que celle ci leur donnait une créance vis-à-vis de nous", a complété Marine Le Pen. Un état de fait qui aboutirait, selon elle, à la "haine du peuple français".

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Aide au séjour irrégulier : de la prison ferme

25 mars 2012 - La Voix du Nord

L’aire de Saint-Laurent, sur l’A 25, à Steenvoorde, est le point de rassemblement ...

des clandestins, essentiellement des Erythréens, pour monter dans les camions. La police aux frontières y exerce une surveillance quasi permanente.

Lundi, vers 3 h 20, les policiers aperçoivent un groupe d’une trentaine de personnes franchissant le pont qui enjambe l’autoroute pour se rendre sur l’aire où stationnent les poids lourds.

Les agents distinguent à plusieurs reprises deux personnes en train d’ouvrir les portes des poids lourds et aider les migrants à monter. A. H. et Ghrimay Ghebremariam, tous les deux Erythréens, sont interpellés.

En garde à vue, ils ont reconnu avoir ouvert les portes. Vendredi, devant le tribunal de Dunkerque, présentés en comparution immédiate pour aide au séjour irrégulier, ils continuent de reconnaître les faits. Mais ils ne sont pas très bavards.

A. H. est arrivé en France il y a une dizaine de jours. Enrôlé dans l’armée à 18 ans, il a déserté au bout de sept ans, ne supportant plus les exactions commises dans cette zone de guerre civile.

Ghrimay, lui, est en France depuis deux ans.

Le parquet a requis contre ce dernier six mois ferme assortis d’un mandat de dépôt. Contre A. H., quatre mois ferme sont demandés.

Le tribunal a condamné Ghrimay à trois mois de prison et A. H. à un mois. Ils ont été incarcérés. Ils sont interdits de territoire pendant trois ans.

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Skinheads : l’expédition punitive dans les rues de Calais avait avorté

24 mars 2012 - La Voix du Nord - Steve Fernandes

Il y a des signes qui ne trompent pas : les garçons qui se trouvaient à la barre avaient des tenues très particulières, ...

notamment des pantalons de camouflage paramilitaires, des rangers rutilantes et un crâne bien rasé. Une vraie carte d’identité même si un autre annonçait clairement la couleur en arborant un T-shirt marqué « Skinheads France ». Un mouvement qui cultive le racisme et la xénophobie. Et dont les membres se réclament.

Rien d’étonnant alors à ce qu’ils se soient retrouvés le 10 décembre à Calais, pour venger l’un des leurs qui affirme à la barre : « La semaine précédente, quatre migrants m’avaient tendu un guet-apens et ils m’ont roué de coups. J’ai porté plainte mais je n’ai jamais eu de nouvelles. La police ne fait pas son travail ». C’est sans doute pour cela qu’ils ont décidé de se faire justice eux-mêmes et organisé une expédition punitive, battant le rappel d’autres membres du mouvement. Ils se sont ainsi retrouvés à quatorze à arpenter les rues pour retrouver les fameux agresseurs.

Ou « des personnes qui leur ressemblent », ajoutera le président. Leur présence a été signalée et l’arrivée de la police a fait fuir la majeure partie de la bande. Seuls cinq d’entre eux ont été interpellés, qui se sont retrouvés mardi au tribunal. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils étaient ce jour-là porteurs « d’arguments » de poids comme une masse, une batte de base-ball, un coup de poing américain et un couteau. « En France, il est interdit de se retrouver à plusieurs pour s’apprêter à commettre ce genre de violence. Ces arrestations ont sans doute permis d’éviter le pire car s’ils avaient rencontré ceux qu’ils recherchaient, tout cela aurait pu se terminer aux assises », dira le procureur. Pour cette fois, l’aventure s’est terminée par une condamnation à une peine de six mois avec sursis pour les cinq protagonistes de l’affaire. Interdiction a également été faite à tous de détenir une arme à un titre quelconque pendant cinq ans. Petite précision enfin : parmi les cinq prévenus un seul était habillé comme vous et moi et laissait repousser ses cheveux. Et pour cause : déjà condamné quelques jours auparavant à 18 mois de prison avec sursis pour violences sur un migrant, il a annoncé à la barre qu’il avait décidé d’abandonner le mouvement. Le début de la sagesse ?

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Il refuse de licencier un salarié nigérien

23 mars 2012 - France 3 Alpes

Un chef d’entreprise grenoblois vient de déposer un recours auprès du Ministère de l’Intérieur et de l’Immigration.

Il se bat pour pouvoir garder un de ses cadres, un ressortissant nigérien de 27 ans. L’administration l’oblige à licencier son employé, parce qu’il est étranger. Xavier Fabre s’y refuse. Ce chef d’entreprise spécialisée dans le montage de financements européens a donc déposé un recours auprés du ministère de l’Intérieur et de l’Immigration.

Au coeur du bras de fer, la circulaire Guéant de mai 2011, visant à limiter l’immigration professionnelle. La Direccte, la direction régionale des entreprises a refusé l’embauche de Youssoufa, jeune cadre d’origine nigérienne, aprés quatre mois de silence. Elle reproche au chef d’entreprise de n’avoir pas privilégié les candidatures locales pour ce poste.

Pourtant, selon le patron de Vitamib, le nigérien "était, de loin, le meilleur candidat pour ce poste". Il considère cette situation comme "injuste et abjecte".

Dans le combat qui se dessine avec l’administration, Xavier Fabre vient de recevoir le soutien du député-maire de Grenoble et du Médef local. Il encourt officiellement 5 ans de prison et 15.000 euros d’amende.

Cette nouvelle affaire de licenciement d’étranger survient 5 mois seulement après celle de l’ingénieur libanais d’Air Liquide, à Sassenage, toujours en Isère. Dans les deux cas, c’est un cadre, hautement diplômé, qui subit la fameuse circulaire Guéant.

L’administration iséroise ferait-elle du zèle ? Fin 2011, le Ministre avait en effet évoqué, face à la fronde de l’enseignement supérieur, un "malentendu" et des "excès de zèle". Depuis, il a même assoupli la dite circulaire. Mais le problème perdure.

Chez Air Liquide, finalement, la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) de Rhône-Alpes était revenue sur sa décision. Une autorisation de travail temporaire avait donc été délivrée à Amro Al Khatib après négociation entre l’entreprise et l’administration.

Le jeune ingénieur, qui avait reçu le soutien de la direction d’Air Liquide et des différents syndicats, sera de nouveau embauché par Air Liquide qui avait dû le licencier après le refus de la Direccte de lui octroyer une autorisation de travail.

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A Kaboul pour le Nouvel an afghan, les cerfs-volants se battent toujours

22 mars 2012 - Le Parisien - AFP

La voile blanche passe sous sa concurrente verte, mauve et orange, tranchant le fil la reliant à son propriétaire. Kayum Khan, la vingtaine, les yeux pétillants, peste sans trop y croire, un grand sourire aux lèvres ; sur ses terres de Kaboul, il a encore perdu son combat de cerfs-volants.
A ses côtés, des centaines d’hommes et d’enfants, couvés par les regards de leurs mères ou soeurs, s’adonnent à leur passe-temps favori.
Au deuxième jour de Norouz, le nouvel an afghan, tous oublient l’espace d’une après-midi le quotidien de leur pays en guerre et ruiné, dans ce hobby qualifié de "non-islamique" par les talibans, et donc interdit sous leur règne (1996-2001).
L’avant-veille au soir, nombre d’entre eux ont tressailli, quand plusieurs puissantes explosions ont retenti dans la capitale. Les réseaux sociaux se sont affolés, anticipant des combats urbains. Les gardes de compagnies privées ont agrippé leurs armes. Il ne s’agissait que d’un feu d’artifice, non annoncé, marquant le changement d’année.
D’après le calendrier perse, en vigueur en Afghanistan, le pays est entré en 1391. Mercredi après-midi, alors que Kaboul fonctionnait au ralenti, la foule s’est donc ruée au sommet de la colline de Naderkhan, en plein coeur de la ville. Et une myriade de cerfs-volants se sont envolés dans le ciel bleu.
"Chaque Nouvel an, nous venons faire des combats de cerfs-volants", raconte Harst Kalq, un interprète âgé de 20 ans, entouré de sa famille. "Le cerf-volant, c’est notre culture. Tous les Afghans aiment cela. Les enfants savent en faire depuis tout petit", poursuit-il. A ses côtés, une marmaille gesticule, un fil à la main.
A petit enfant, petit cerf-volant, qu’on dirait découpé dans un sac plastique. Aux adolescents et adultes de plus grosses voiles. Et un langage de technicien. "Ce qu’il nous faut, c’est du fil britannique, bien coupant", pour tailler celui des adversaires, détaille-t-il, ajoutant que "le fil pakistanais, lui, ne vaut rien."
Fil pakistanais ou pas, la plupart des participants entourent leur index de scotch, pour éviter de se retrouver les doigts en sang. Il y a quelques décennies, les concurrents enduisaient leur fin cordon de colle et de verre pilé, comme le raconte Khaled Hosseini dans son roman "Les cerfs-volants de Kaboul".
Pas besoin par contre de matériel à 2.000 afghanis (30 euros), comme certains en apportent, assure Harst Kalq. Son ami Kayum Khan et lui achètent des cerfs-volants à de jeunes vendeurs ambulants. Entre 20 et 50 afghanis l’unité (30 à 80 centimes d’euros), certains peuvent en consommer vingt dans une journée.
"J’ai apporté cent pièces avec moi, fabriquées à Kaboul. J’en vendrai bien 60 ou 70 avant la nuit", espère Ahmad Zial, un marchand de 15 ans, qui espère gagner 1.000 afghanis (15 euros) mercredi.
Derrière lui, des enfants en haillons, portant de grandes perches en bois surmontées de pics, jouent du coude pour empaler les voiles des vaincus alors que celles-ci s’écrasent lentement vers le sol. Ils revendront ensuite leur conquête pour quelques afghanis.
"Les Afghans sont un peuple indépendant. Ils chérissent les coutumes mais abhorrent les lois, écrit Khaled Hosseini. Il en allait de même avec les cerfs-volants. Les règles étaient simples : il n’y en avait aucune à respecter. Faites voler vos cerfs-volants. Coupez le fil de vos adversaires, bonne chance."

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Derrière Toulouse, la confusion afghane

21 mars 2012 - Huffington post - Anne Nivat

"Il se rendra dans l’après-midi". Cette info, distillée parmi tant d’autres ce matin, ne semble pas avoir été entendue. Ou son sens, énorme, a échappé à tous ceux qui participent du cirque médiatico-politico-hystérico-djihadiste. Le forcené de Toulouse a le sens de la comm’, et il n’est pas le seul.

Ainsi, Mohammed Merah va se préparer à se rendre et tous les autres acteurs vont se préparer également, profitant de ce temps pour peaufiner l’image qu’ils ont envie de donner d’eux en cet instant, censé unifier la nation tout entière : les médias vont se préparer, les départements de communication de la police, bien sûr, vont se préparer, mais aussi et surtout, les politiques, champions de l’hypocrisie et de la récupération, préoccupés uniquement par la poursuite de leur campagne et la bataille des "petites phrases" qu’ils ne cessent de dénoncer mais à laquelle ils se prêtent inlassablement, vont se préparer. En cela, ils seront complices de journalistes qui ne se rendent même plus compte que leur matraquage permanent induisant d’interminables répétitions comme autant de façons de "meubler" leur antenne, associé à la prééminence de l’émotion n’aboutissent qu’à dégoûter le citoyen qui, depuis longtemps, a perdu sa confiance dans les médias.

Si je prends la parole ce matin, c’est parce que ce qu’on dit du forcené semble avoir un rapport avec un pays que je connais bien, l’Afghanistan, où je me suis rendue à plusieurs reprises depuis dix années, et notamment dans les zones tribales pakistanaises, où Mohammed Merah se serait rendu à deux reprises en 2010 et 2011, qui a marqué une radicalisation du conflit sur place.

Le forcené se revendique "mudjahidin", nous a affirmé tôt ce matin Claude Guéant, auréolé d’une nouvelle et subite légitimité uniquement parce qu’il s’exprime de Toulouse et non plus de Paris (d’où il nous dirait absolument les mêmes choses, quel artifice !). L’homme assure "avoir voulu venger les enfants palestiniens et s’en prendre à l’armée française compte tenu de ses interventions à l’extérieur".

Quelles interventions à l’extérieur ? Claude Guéant évoque ici sans les nommer les fameuses "Opex" opérations extérieures militaires, c’est-à-dire les guerres, disons le, auxquelles la France participe activement depuis quelques années ; ici il s’agit plus particulièrement de la guerre en Afghanistan, par laquelle plus de 50.000 de nos soldats sont passés depuis 2001, et qui continue à l’heure où nous parlons, dans l’indifférence générale.

Osons le dire : depuis ce matin, la guerre en Afghanistan, sujet tabou par excellence, duquel personne (ni à droite, ni à gauche) ne veut parler, par peur de dire des bêtises (et on en entend un nombre incalculable), par peur de ne pas paraître "patriote", ou par peur, tout simplement de ne pas savoir quoi dire, eh bien cette guerre s’est invitée dans la campagne électorale, qui à aucun moment n’a été stoppée, nonobstant les affirmations bien commodes des uns et des autres.

Et quand Gérard Longuet, ministre de la Défense, invité ce matin de Jean-Jacques Bourdin sur RMC prétend que "l’Afghanistan, c’est un autre sujet" en réponse à la question sur le droit de se demander si, justement, on ne devrait pas rapatrier plus tôt nos troupes, mais aussi, par extension, à la véritable question, lancinante et philosophique sur "fallait-il y aller ?", une question que se posent de nombreux Français, permettez moi d’affirmer que Gérard Longuet se trompe. Non, ce n’est pas un autre sujet, c’est le même. C’est celui d’essayer de comprendre, sans l’excuser pour autant, comment un homme seul de 24 ans a-t-il pu avoir envie de se rendre loin de son pays, dans des zones tribales qu’il ne connaît pas, où la violence est quotidienne, dans lesquelles la population vit terrée depuis des années, où les frappes des drones (avions sans pilote) américains sont extrêmement fréquentes, pour participer à quelque chose qui le dépasse. Comprendre ne veut pas dire être d’accord.

Certains s’engagent dans l’armée française parce qu’ils sont fiers de représenter leur pays, de le défendre, beaucoup ne comprennent néanmoins pas cette guerre en Afghanistan, parce que personne ne la leur a expliqué, parce que les buts de guerre et les stratégies militaires ont changé en dix ans, d’autres encore -et ils n’ont aucune honte à l’avouer-, se sont engagés pour l’argent, parce que "c’est un métier comme un autre", parce que c’est leur choix, et c’est leur façon de "faire quelque chose de leur vie".

Mais alors, pourquoi s’étonne-t-on quand on apprend, comme ce matin, que de l’autre côté, dans l’autre bord, des jeunes du même âge décident, eux, de s’engager pour combattre ces mêmes militaires, d’autant que, pour ce qui concerne Mohammed Merah, on apprend qu’il avait essayé de s’engager en 2010 dans la Légion Etrangère où il n’avait pas été admis ? Eux aussi ont envie de "faire quelque chose de leur vie", eux aussi ont envie "d’exister" !

Le 11 mars dernier, un fait divers épouvantable est passé à la trappe de bien des médias français qui, hormis le fait de le mentionner en boucle pendant quelques heures, ne l’ont ni analysé ni mis en perspective : en Afghanistan, dans la zone proche de Kandahar, où j’ai passé des semaines et des semaines, côté militaire tout autant que côté pro-taliban, un sergent américain est sorti de sa base, sans doute seul, lourdement armé, a marché quelques kilomètres pour se rendre dans un village voisin.

Il est entré dans des maisons afghanes et a arrosé, tout simplement, à bout portant, comme Mohammed Merah à Toulouse. Résultat de la tuerie : 16 morts, uniquement des civils afghans, dont six filles de moins de six ans. Cet homme a immédiatement été taxé de "fou", par toutes les forces en présence, et c’est compréhensible : comment comprendre une telle violence ? "Fou", c’est aussi ce qui vient à la bouche de tous les commentateurs pour qualifier Mohammed Merah. Le 20 janvier dernier, 4 soldats français, et auparavant, le 29 décembre, deux légionnaires, avaient été sauvagement assassinés par d’autres "fous", cette fois des militaires afghans, à l’intérieur de bases sécurisées, avec des armes que nous leur avions achetées. Mais je ne suis pas sûre que ces hommes soient fous. Expliquer leur geste par la folie reviendrait à minimiser leurs actes. En fait, nous les traitons de "fous" parce que nous ne comprenons pas leur violence. Mais, sans la comprendre, comment agir, comment s’en protéger ?

Alors, n’attendons plus une prochaine tuerie, en France ou ailleurs, pour commencer à nous poser des questions sur les sources de la violence et le besoin de violence ; celui de ceux qui passent sauvagement à l’acte, mais aussi le nôtre, nous qui, par l’intermédiaire de nos politiques, avons finalement admis ces guerres sans en débattre, et sans se rendre compte qu’elles pouvaient avoir des conséquences.

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RIP Amina

21 mars 2012 - Avaaz.org

Il y a quelques jours, Amina Filali, jeune fille de 16 ans violée, battue et obligée d’épouser son violeur, s’est donné la mort — le seul moyen à ses yeux d’échapper au piège que lui ont tendu son violeur et la loi. Si nous agissons maintenant, nous pouvons empêcher cette tragédie indicible d’arriver à une autre jeune fille.

L’article 475 du code pénal marocain permet aux violeurs d’échapper à des poursuites et d’éviter une longue peine de prison en épousant leur victime si elle est mineure. Depuis 2006, le gouvernement promet d’annuler cet article de loi et d’adopter une législation interdisant les violences faites aux femmes, mais cela n’a pas eu lieu.

Des centaines de Marocains manifestent dans la rue pour réclamer une véritable réforme et font monter la pression sur le Premier ministre et sur d’autres ministres qui rédigent et soumettent des projets de loi, tandis que ces évènements sont relatés par les médias du monde entier. Si nous intensifions la pression, nous pourrons obtenir des avancées concrètes. Signez la pétition pour une loi globale visant à stopper les violences faites aux femmes et qui prévoit l’abrogation de l’article 475. Lorsque nous aurons atteint 500 000 signatures, nous nous concerterons avec des associations féministes locales pour remettre notre appel aux décideurs.

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Talata, réfugiée somalienne en Ethiopie, soulagée après des mois dans la brousse

21 mars 2012 - TV5 Monde - Programme Alimentaire Mondial (PAM)

Talata et sa famille ont entrepris un long et dangereux périple pour échapper au conflit et à la sécheresse en Somalie et se réfugier en Éthiopie. En effet, l’Éthiopie, un pays qui lui aussi a été fortement touché par la sécheresse est souvent considérée comme un refuge sûr par les réfugies provenant de la Somalie, du Soudan et l’Érythrée.

La crise dans la Corne de l’Afrique a mené à une famine en Somalie, ce qui à son tour a eu un impact sévère sur l’Éthiopie et le Kenya, deux pays frappés par la sécheresse. Les personnes à travers la région savaient que les camps de réfugiés en Éthiopie et au Kenya comme le camp d’Admazine soutenu par le PAM grâce à l’appui de l’UE, leur offriraient la sécurité et un soutien vital. Talata et sa famille font partie de ceux qui ont surmonté de nombreux défis pour arriver en Éthiopie et recevoir l’assistance vitale.

Pendant 5 mois, Talata et sa famille se sont cachés dans la brousse dans la région frontalière entre le Soudan et l’Éthiopie. Ils mangeaient des racines sauvages et buvaient de l’eau de la rivière. Les violences ne cessaient pas autour d’eux et ils ont dû souvent changer de place. Lorsque leur maison a été brûlée, ils ont dû s’enfuir avec seulement une paire de vêtements et leur radio.

Deux jours avant leur arrivée dans le camp d’Admazine, Talata et sa famille ont traversé la frontière éthiopienne. Des habitants de la communauté locale, Gemed, les ont retrouvés dans la forêt et les ont accompagnés jusqu’au village où ils ont mangé leur premier repas chaud après plusieurs mois. Le village est tout petit et dépend de l’agriculture et des mines d’or très basiques. Néanmoins, les habitants ont accueilli plus de 3 000 personnes depuis septembre dernier en leur fournissant de la nourriture et des abris. Même si la population hôte peut à peine subvenir à ses propres besoins, les gens sont contents de pouvoir aider parce qu’ils veulent soutenir leurs voisins et sauver des vies, selon leurs propres mots.

Grâce au soutien de l’Union européenne à travers ECHO, le PAM fournit actuellement une assistance alimentaire à près de 300 000 réfugiés en Éthiopie, dont 50 000 proviennent du Soudan. Outre les rations alimentaires générales, les enfants malnutris et les femmes enceintes et allaitantes reçoivent également des rations de Super Céréale, un produit nutritionnel fortifié qui leur permet de reprendre des forces. En raison de l’instabilité affectant trois de ses pays voisins, la Somalie, le Soudan et l’Érythrée, le nombre de réfugies en Éthiopie ne cesse d’augmenter.

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La torture pratiquée dans une dizaine de prisons afghanes

19 mars 2012 - Le Monde

La torture fait partie du quotidien des prisonniers en Afghanistan. C’est ce qui ressort d’un rapport publié samedi 17 mars par la Commission indépendante afghane pour les droits de l’homme (AIHRC). Selon l’ONG, la police et les services de renseignement afghans (NDS) torturent leurs détenus de "manière habituelle" dans au moins une dizaine de prison. Un constat tragique qui semble démontrer un accroissement des violences sur les prisonniers en Afghanistan.

"Des chercheurs ont trouvé des preuves crédibles de torture dans neuf établissements du NDS et plusieurs [autres] appartenant à la police afghane", pointe l’AIHRC. Parmi les tortures infligées figurent "des passages à tabac, des suspensions au plafond, des décharges électriques, des menaces ou des cas effectifs d’abus sexuels et d’autres genres d’abus physiques ou mentaux utilisés de manière habituelle pour obtenir des confessions ou d’autres informations", indique le rapport.

Ces accusations ne sont pas nouvelles. En octobre 2011, l’ONU dénonçait déjà, dans un autre rapport, les "tortures systématiques" de prisonniers dans cinq centres de détention afghans, ajoutant que 46 % des détenus interrogés qui avaient séjourné dans les geôles du NDS "avaient subi des techniques d’interrogatoire" semblables à la torture. Plus récemment, le gouvernement afghan avait rendu public samedi 7 janvier un rapport mentionnant des cas de torture et de mauvais traitements dans la prison de Bagram, près de Kaboul, un établissement tenu conjointement par les troupes américaines et afghanes.

L’ARMÉE AMÉRICAINE MISE EN CAUSE

L’AIHRC s’inquiète par ailleurs "sérieusement" du manque de transparence de "la politique américaine quant aux transferts de détenus". D’après le rapport, dans au moins trois cas, des militaires américains n’appartenant pas à la force internationale de l’OTAN (ISAF) aurait transféré des prisonniers afghans vers le centre du NDS de Kandahar, alors que l’ISAF n’y envoyait plus de détenus. Les trois hommes ont ensuite été torturés.

"Nous prenons ces allégations au sérieux. Nous nous renseignons à ce sujet", a commenté un porte-parole de l’ambassade américaine de Kaboul. Les Etats-Unis dirigent l’ISAF et lui fournissent environ quatre-vingt-dix mille de ses cent trente mille soldats. En réponse, la force internationale a indiqué, par un de ses porte-parole, qu’elle "enverrait des équipes pour inspecter les sites" épinglés par l’AIHRC. "Après la sortie du rapport de l’ONU en octobre, nous avons cessé de transférer des détenus dans seize établissements. Puis nous avons été vérifier si des violences y avaient, ou non, été commises. Douze d’entre eux sont à nouveau agréés", a-t-il poursuivi.

Le gouvernement afghan est également critiqué par l’AIHRC pour avoir "réorienté" des fonctionnaires "responsables d’abus sur des détenus" plutôt que de les avoir "révoqués et poursuivis". "Le fait que le gouvernement fasse l’objet de défis sécuritaires ne signifie pas que la torture est justifiable ou inévitable", affirme l’ONG.

LES SERVICES SECRETS AFGHANS DÉMENTENT

De leurs côtés, les services secrets afghans réfutent les accusations de maltraitances. Le travail de l’AIHRC est "sans fondement" et le NDS "rejette ses conclusions", a indiqué Lutfullah Mashal, leur porte-parole. Sediq Sediqqi, le porte-parole du ministère de l’intérieur, a lui aussi "totalement rejeté les allégations concernant la police". Selon lui, la police "n’enquête pas ni ne torture dans les prisons, où elle ne fait que garder" les détenus. "Mais nous enquêterons sur les cas de maltraitance mentionnés", a-t-il ajouté. "Ce rapport a été sorti intentionnellement à ce moment important et sensible, quand les Afghans se préparent à prendre le contrôle complet de la prison de Bagram", observe Lutfullah Mashal, pour qui l’AIHRC "ne veut pas que cela se produise".

Les Etats-Unis et l’Afghanistan ont, en effet, signé un accord au début de mars prévoyant le transfert d’ici six mois au gouvernement de Kaboul du contrôle de la prison américaine de Bagram, au nord de Kaboul, surnommée parfois "le Guantanamo afghan" pour le symbole qu’elle représente.

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"L’attaque éthiopienne en Érythrée est une déclaration de guerre"

17 mars 2012 - France 24 - Sarah Leduc

L’Éthiopie a attaqué le 15 mars une base rebelle en Érythrée. Elle accuse son ennemi d’avoir entraîné des "terroristes", ce qu’Asmara dément. L’offensive, qui inquiète Washington et Paris, risque-t-elle de raviver un conflit latent depuis 1998 ?

Les forces armées éthiopiennes ont mené jeudi 15 mars une attaque contre une base militaire érythréenne soupçonnée d’être un camp d’entraînement terroriste. L’Érythrée a promis au lendemain du raid qu’elle ne riposterait pas. Mais cet épisode vient raviver des tensions historiques entre les deux pays. Faut-il craindre une reprise du conflit ? Lydie Boka, directrice de StrategiCo, une société de conseil en développement en Afrique, et analyste risques pays, spécialiste de la Corne de l’Afrique, répond aux questions de FRANCE 24.

FRANCE 24 : Les tensions ne sont jamais vraiment retombées entre l’Ethiopie et l’Erythrée depuis les accords de paix signés à Alger en 2000. Pouvez-vous revenir sur les origines de ce conflit fratricide ?

Lydie Boka : On pourrait faire remonter ce conflit à l’époque coloniale. Au moment des indépendances africaines dans les années 1950, les deux pays formaient une fédération et l’Erythrée offrait à l’Ethiopie un accès à la mer Rouge. Quand l’Erythrée a proclamé son indépendance en 1993, après trente ans de conflit, l’Ethiopie s’est retrouvée enclavée et coupée de son unique front maritime. En 1998, une guerre éclate sur le tracé des frontières [longue de 1000 kilomètres ndlr]. Elle s’achève en 2000 après avoir fait plus de 80 000 morts. Des accords de paix sont alors signés, une Commission frontalière indépendante attribue des territoires contestés à chacun des États. La médiation finira par échouer sept ans plus tard. Car entre temps, le conflit s’est déplacé vers la Somalie voisine en proie à la rébellion islamiste. Les Shebab [milices islamistes somaliennes] sont d’un côté soutenus par l’Erythrée, de l’autre combattus par les troupes éthiopiennes engagées en Somalie contre ces milices. L’Ethiopie et l’Erythrée sont deux voisins ennemis qui s’affrontent depuis toujours.

Les forces armées éthiopiennes ont mené jeudi 15 mars une attaque contre une base militaire érythréenne. Doit-on craindre un nouveau conflit ?

L.B : L’escalade de la violence est incontestable. L’Ethiopie a envoyé ses troupes détruire un camp d’entraînement d’un groupe rebelle, violant le territoire érythréen. De la part d’Addis Abeba, cela marque une volonté de taper du poing sur la table. C’est une déclaration de guerre que l’Ethiopie est sûre de remporter. En effet, le combat est inégal. D’une part la démographie est incomparable [plus de 80 millions d’habitants en Ethiopie et 5 millions en Erythrée ndlr], mais surtout l’Ethiopie a l’une des armées les plus puissantes d’Afrique de l’Est avec l’Angola. En 2002, elle comptait plus de 400 000 hommes. L’Ethiopie bénéficie en plus du soutien technique des Etats-Unis, qui ont fait du pays leur base arrière pour combattre les Shebab. L’Erythrée par comparaison est un tout petit pays, sous-équipé, avec une armée plus faible et surtout sans soutiens internationaux. C’est un pays très fermé, très isolé.

L’Érythrée a annoncé qu’elle ne riposterait pas à l’attaque éthiopienne. Comment peut-on interpréter cette réponse : volonté de pacification ou aveu de faiblesse ?

L.B : Etant donné le déséquilibre des forces, l’Erythrée sait qu’elle ne peut pas aller plus loin militairement. Contrairement à l’Ethiopie, plus solide économiquement, elle n’a pas les moyens de foncer dans la guerre et de se battre de manière frontale. Elle cherche d’abord à se victimiser. Ensuite, on peut imaginer qu’en sous-main elle continuera à soutenir les milices rebelles. Elle apporte un soutien financier, logistique et militaire aux Shebab qui viennent prendre leurs instructions à Asmara [la capitale érythréenne ndlr]. Les autorités d’Asmara ne reconnaissent pas un terrorisme d’Etat, bien sûr, mais ont de plus en plus recours à des méthodes du type enlèvements [en janvier, cinq touristes européens ont été tués dans le nord de l’Ethiopie. Cette dernière a accusé l’Erythrée qui dément ndlr]. En soutenant le terrorisme, l’Erythrée s’est donnée une importance dans la sous-région. C’est son "avantage comparatif" par rapport à une armée de métier. Car cette démarche n’a aucune motivation religieuse. L’Erythrée est un pays laïc à dominante chrétienne qui soutient paradoxalement des milices islamistes.

Les Etats-Unis et la France ont appelé à de la retenue de la part des deux Etats. Quel doit être, selon vous, le rôle de la communauté internationale ?

L.B : La communauté internationale a déjà échoué sur la question des frontières. Même les Nations unies ont fini par déclarer forfait. Mais avec l’instabilité croissante dans la région, elle doit s’engager pour éviter une nouvelle guerre et imposer un cessez-le-feu. Il faut qu’elle neutralise l’Erythrée dans la sous-région. Et c’est urgent car il y a de plus en plus de foyers terroristes - Shebab, al-Qaïda, etc. - dans la région, et jusqu’en Afrique de l’Ouest. Alors il faut étreindre ou au moins circonscrire l’incendie dans la Corne de l’Afrique. La communauté internationale doit donc s’engager dans des projets de fond, des projets de développements, de scolarisation. La communauté internationale ne peut pas capituler.

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L’Africa House démantelée hier, trente-cinq personnes expulsées

16 mars 2012 - La Voix du Nord - Dominique Salomez

C’était l’un des plus gros squats de migrants de Calais. L’Africa house, située avenue Blériot, a été démantelée. Elle était habitée par 35 personnes, selon la préfecture, plus d’une cinquantaine selon l’association la Marmite aux idées. L’opération, qui était attendue par les migrants, s’est déroulée dans le calme.

La fin de la trêve hivernale a sonné hier à 7 h 30 avenue Blériot. Heure à laquelle ont débarqué une soixantaine de CRS pour procéder à l’expulsion des occupants de ce qui était appelé l’Africa house. Le squat était, au coeur de la ville, habité par des migrants soudanais et érythréens.

Depuis le dernier démantèlement, celui de l’usine Thélu, environ trente-cinq personnes avaient investi ces anciens locaux de l’université du Littoral Côte d’Opale. D’après l’association la Marmite aux idées, qui visite régulièrement les lieux, plus d’une cinquantaine de migrants avait trouvé refuge dans ces bâtiments à l’abandon, dans un état de délabrement et d’insalubrité importants. « Nous avons attendu la fin de la trêve hivernale. Nous aurions pu opérer plus tôt, tenait à souligner hier le sous-préfet Alain Gérard. C’était urgent de les évacuer pour des raisons de santé publique. Ces bâtiments étaient amiantés. Les personnes faisaient du feu. Ils couraient un danger. Il n’y a eu aucune interpellation. Tout s’est passé dans le respect de la dignité humaine ».

Malgré les propositions d’accueil, cette expulsion ne fait qu’empirer la situation pour l’association Salam présente hier et qui s’inquiète de la situation des migrants pour certains maintenant livrés à la rue. « On fragilise les personnes par rapport aux passeurs ». La Marmite aux idées déplore « un geste politique ».

Des migrants présents hier, quatorze ont accepté une solution d’hébergement, selon la sous-préfecture. Ils ont été emmenés en taxi vers des centres d’hébergement et de réinsertion sociale ou en centre d’accueil des demandeurs d’asile. À Arras ou plus loin en France : à Châlons-en-Champagne, Hayange, Vernon, Beauvais. « Les personnes qui ont entamé des démarches de demande d’asile et qui étaient documentées ont reçu une solution d’hébergement. Pour les autres, l’office français de l’immigration et de l’intégration leur propose des aides au retour de 2 000 euros », expliquait le sous-préfet. L’opération s’est déroulée dans le calme. Les migrants s’yattendaient. Deux décisions de justice avaient été rendues par le tribunal de Boulogne. L’expulsion s’est faite en présence d’un huissier. C’est la troisième opération menée. Des squats avaient été démantelés l’été et l’automne derniers. L’Africa house était le dernier gros squat de la ville. Hier matin, une entreprise de démolition avait pris possession des lieux à 11 h.

Des travaux de désamiantage vont être réalisés avant que les bâtiments soient rasés. Ces anciens locaux de l’université sont aujourd’hui propriété de l’Office public de l’habitat. Ce secteur sera intégré au projet de l’écoquartier Descartes.

Hier matin, plusieurs associations (No border, le Secours catholique, la Ligue des droits de l’homme, Salam et la Marmite aux idées) étaient présentes hier.

Les bénévoles estiment de 150 à 180 personnes en situation de migration à Calais.

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Klarsfeld veut un mur aux portes de l’UE

13 mars 2012 - Europe 1 - Mounia Van De Casteele

L’avocat suggère d’ériger un mur entre la Grèce et la Turquie contre l’immigration clandestine.

Les États-Unis et Israël ont leur mur, Arno Klarsfeld propose que l’Union européenne construise le sien. Celui que Nicolas Sarkozy a nommé le 12 septembre dernier, président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration a eu, lundi, une idée originale pour contrer l’immigration illégale en Europe.

Invité de BFM TV, Arno Klarsfeld a proposé d’ériger un mur de 130 km entre la Grèce et la Turquie, sur le modèle de celui entre les Etats-Unis et le Mexique. Une manière de rebondir après la récente annonce de Nicolas Sarkozy à Villepinte. Le président-candidat a menacé dimanche, s’il était élu au mois de mai, de sortir la France des accords de Schengen sur la libre-circulation des personnes dans l’UE afin de pallier une immigration clandestine, selon lui, mal contrôlée par certains pays européens.

“Du bon sens“

Mettant en exergue “une Europe prospère“ face au “reste du monde qui a les guerres, qui souffre, qui a des privations, etc.“, l’avocat a expliqué l’importance de bloquer l’entrée de l’Europe aux immigrants. “Il faut que les gens ne puissent pas passer, il faut pouvoir décider de qui rentre“, a-t-il asséné.

“Entre les Etats-Unis et le Mexique, il y a une grande barrière sur toute l’étendue du territoire, avec des patrouilles qui patrouillent sans cesse“, s’est justifié Arno Klarsfeld, devant l’historien spécialiste de l’immigration Patrick Weil. “C’est ce qu’il faut faire aux frontières européennes, c’est-à-dire en Grèce“, a-t-il ajouté.

Pour Arno Klarsfeld, il s’agit de "bon sens". "S’il y a un espace qui est libre et s’il y a une porte entrebâillée, il est nécessaire qu’elle soit refermée et que les citoyens européens qui ont quand même depuis des générations bâti l’Europe (et qui) aujourd’hui ont la paix, les régimes sociaux, une Europe apaisée et relativement prospère, décident de qui vient sur son territoire".

Des barbelés contre un 2nd tour Le Pen-Mélenchon en 2017

Interrogé afin de donner des précisions quant à la construction dudit mur, Arno Klarsfeld a aussitôt répondu : "un mur c’est fait avec des fils, des barbelés, un mur quoi, comme à Rome, il y avait un mur. La paix a duré quatre siècles", en référence au mur qui marquait les limites de l’Empire contre les barbares venus du Nord.

L’avocat a argumenté que de cette mesure dépendait l’avenir de la France. En effet, celui-ci n’a pas hésité à ajouter "sinon dans cinq ans, au deuxième tour, ça ne sera pas Sarkozy-Hollande, mais Le Pen-Mélenchon".

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Migrants : « Il y a une schizophrénie de l’Etat, qui aide d’une main et harcèle de l’autre »

12 mars 2012 - Libération

TCHAT Haydée Sabéran, correspondante pour « Libération » qui a sillonné pendant plus de dix ans le Calaisis et rassemblé dans « Ceux qui passent » des dizaines de témoignages sur les migrants qui attendent de rejoindre l’Angleterre, a répondu à vos questions.}}

Sofian. En dix ans, quels changements avez-vous vu ?

Haydée Sabéran. Le premier changement, c’est la fermeture de Sangatte à la fin de l’année 2002, quand Nicolas Sarkozy était ministre de l’Intérieur. Le Centre de la Croix-Rouge de Sangatte, qui a été ouvert en 1999 après un coup de gueule de l’abbé Pierre, était un lieu d’hébergement ouvert : on ne demandait pas aux gens leurs papiers pour y entrer. Il permettait aux migrants sans abri, qui tentaient toutes les nuits de passer en Angleterre, de ne pas être à la rue. Sangatte était ouvert à 200 personnes - le plus souvent des Kurdes, des Afghans et quelques Iraniens. Sangatte était un ancien hangar d’Eurotunnel, ce lieu-là leur permettait de se reposer, le chiffre est passé de 200 à 1 500, jusqu’à 2 000 personnes.
Les tabloïds anglais nous accusaient d’avoir « un centre de remise en forme des clandestins ». En 2002, il y a eu des accords entre les Français et les Anglais, qui ont conduit à la fermeture. Dans le même temps, les Anglais durcissaient leurs conditions d’accueil. Les autorités de l’époque espéraient que cela permettrait de régler la question.
Depuis, ça s’est considérablement dégradé. Le flux ne s’est pas tari, il s’est ralenti, mais ça continue. Des migrants continuent d’arriver dans notre région calaisienne pour passer en Angleterre, mais leurs conditions de vie se sont terriblement dégradées. On a des gens qui vivent dans des forêts, des fossés, des squatts, qui sont parfois nourris par des habitants.

Eloi. Comment s’organise l’aide aux migrants ? Quelles sont les associations qui s’en occupent, ont-elles des subventions ? Par qui ?

H. S. L’aide aux migrants s’organise sur tout le territoire Nord-Pas-de-Calais. Dans la région, il y a trois grandes autoroutes qui mènent à Calais, et le long de ces autoroutes, dès qu’il y a une aire de repos où peuvent s’arrêter les camions, dans les forêts alentours, il y a des migrants qui attendent la nuit pour se glisser dans les camions qui vont vers Calais.
Progressivement, de manière individuelle, des gens se sont mis à aller vers ces étrangers qui dormaient dans les forêts pour leur proposer à boire et de la soupe. La plupart de ces habitants ont fini par se constituer en associations. Ils leur proposent des douches, des soins, éventuellement une aide juridique pour ceux qui voudraient rester en France, et ils tentent de les protèger, par leur présence, contre les exactions des passeurs et des violences policières éventuelles. Il y a des associations qui existent depuis très longtemps à Calais, puisque le problème de l’errance des migrants s’est posé dans la région dès les années 80, à une échelle bien moindre, mais la question existait déjà.
Oui, il y a des subventions, mais leurs niveaux sont sont très variables. Il y a des petites associations, comme Terre d’errance, comme Salam, comme Fraternité Migrants. Il y a aussi de grosses associations, comme le Secours catholique ou Médecins du monde, qui elles, sont indépendantes.
Il y a une schizophrénie de la part de l’Etat qui empêche les migrants de se poser quelque part, et par ailleurs subventionne les soins quand c’est nécessaire. On va secourir les gens ponctuellement avec des douches contre la gale, et, par ailleurs, on va les fragiliser en les empêchant de se poser quelque part. On va les épuiser, ce sont de jeunes gens vigoureux, mais qui ne mangent pas assez, et qui sont épuisés, pas seulement par leur passage, mais aussi par le harcèlement policier. On donne d’une main, et on harcèle d’une autre main.

Helen. Comment se sont faites les rencontres avec les migrants ? Vous êtes-vous présenté en tant que journaliste ? Ont-ils témoigné facilement ?

H. S. Oui, je me suis présentée en tant que journaliste. A chaque fois qu’il y a un malentendu, quand par exemple ils s’imaginent que je suis bénévole et qu’ils se laissent aller à des confidences, je leur dis très vite que je suis journaliste. Il faut qu’ils puissent maîtriser ce qu’ils me disent.
C’est très difficile de rentrer en contact, notamment en tant que journaliste, parce que, quand on est journaliste, on est soupçonné, à priori, que l’on travaille par exemple pour la police. Ce sont des gens qui sont stressés en permanence. A la fois par la situation dans laquelle ils sont, qui est très déstabilisante, à savoir franchir une frontière illégalement, vivre dehors, avoir à se protéger contre les passeurs et contre la police. Ils sont méfiants naturellement. Et ils le sont beaucoup plus qu’à l’époque de Sangatte, notamment parce que, plusieurs fois, il y a eu des campements qui ont été détruits, justement parce qu’on en avait parlé dans la presse. C’est pour cela que le fait de passer par l’intermédiaire des associations est très précieux, et aussi le fait de passer du temps. Si on reste une journée on n’arrivera pas bien à établir le contact, mais si on revient plusieurs jours d’affilé, le contact finit par se faire. On devient juste des êtres humains qui se parlent, et ils ont des choses à dire, des choses sur le cœur. Une fois qu’ils ont confiance, ils sont prêts à raconter.
L’autre difficulté, c’est celle de la langue. Un certain nombre d’entre eux parlent anglais, d’autres dans leur propre langue. Les Erythréens parlent en tigrinya, les Afghans parlent en pachto ou en persan, etc... Je connais le persan un petit peu, ça facilite les choses. Par contre, pour parler avec des Erythréens, il faut un intermédiaire.
Par exemple, un infirmier bénévole, qui s’appelle Gaëtan, infirmier au campement de Norrent-Fontes, m’a mis en contact avec un Erythréen qui parlait anglais, lequel m’a mis en contact avec un Erythréen qui avait une histoire terrible, et qui fait l’objet d’un chapitre dans le livre (1), ça n’aurait pas pu être possible s’il n’y avait pas eu cette confiance, suscitée par Gaëtan. En tant que journaliste, ça rend modeste, les bénévoles sont sur le terrain tous les jours, on serait très démunis, nous journalistes, sans eux, et sans la confiance qu’ils nous font.

(1) Ceux qui passent, éd. Montpanasse, « Carnets nord ».

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Iran : 670 exécutions en 2011, selon l’ONU

12 mars 2012 - 20 Minutes - Reuters

Six cent soixante-dix personnes ont été exécutées en Iran l’année dernière, la plupart d’entre elles pour des délits liés à la drogue qui, au regard du droit international, ne méritaient pas la peine de mort, a déclaré ce lundi un enquêteur des Nations unies.

Ahmed Shaheed, qui est un ancien ministre des Affaires étrangères des Maldives, a fait état également d’un large spectre de violations des droits de l’homme en Iran, allant des atteintes aux minorités à la persécution des homosexuels et des syndicalistes. Shaheed présentait son premier rapport devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur la situation des droits en Iran depuis sa nomination l’année dernière. Téhéran a parlé à cet égard de « compilation d’allégations sans fondement ».

Selon les chiffres présentés dans le rapport, au 31 décembre, 421 exécutions avaient été annoncées et 249 autres tenues secrètes et signalées à Shaheed par des sources en Iran et en dehors de ce pays. Plus de 20 exécutions ont en lieu pour des délits de blasphème et autres offenses envers l’islam, a-t-il déclaré. L’Iran compte, avec la Chine et les Etats-Unis, parmi les pays qui pratiquent le plus grand nombre d’exécutions.

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Afghanistan : un soldat américain aurait tué 16 civils, dont neuf enfants

11 mars 2012 - Nouvel Obs - AP

BALANDI, Afghanistan (AP) — Un soldat américain a tué 16 Afghans dimanche, dont neuf enfants et trois femmes, dans deux villages de la province de Kandahar proches de sa base, dans le sud du pays, selon le président Karzaï. L’affaire survient alors que la tension retombait à peine après la mort d’une trentaine de personnes dans des émeutes et attaques liées à la destruction de Corans sur une base américaine.

L’auteur présumé du massacre, dont l’OTAN n’a pas confirmé le bilan, a été arrêté. Il était posté sur une base américaine située à 500 mètres environ des villages de Balandi et Alkozai, dans le district de Panjwai de la province de Kandahar, berceau historique des talibans. Selon un responsable américain à Washington, il est rentré à la base et s’est rendu.

Le président Hamid Karzaï a exigé des explications de Washington. "C’est un assassinat, le meurtre intentionnel de civils innocents et cela ne peut être pardonné", a-t-il déclaré dans un communiqué, ajoutant qu’il avait demandé à de multiples reprises aux Etats-Unis de cesser de tuer des civils. Le communiqué présidentiel précise que cinq personnes ont également été blessées dans l’attaque.

Le président américain Barack Obama a qualifié l’attaque de "tragique et consternante", et il a présenté ses condoléances aux familles des personnes tuées. Dans un communiqué publié par la Maison Blanche, il a demandé à avoir un compte rendu des "faits aussi vite que possible" et à établir les responsabilités dans ce drame.

Des responsables de l’OTAN ont présenté des excuses, condamnant fermement le massacre. Le général américain John Allen, qui dirige la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) de l’OTAN, a déclaré que le meurtrier assumerait "l’entière responsabilité" de ses actes.

Un photographe de l’Associated Press a vu un total de 15 cadavres dans les deux villages. Certains corps étaient brûlés, d’autres cachés sous des couvertures. Un jeune enfant partiellement enveloppé dans une couverture était déposé à l’arrière d’un minibus, du sang séché sur le visage et s’écoulant de son oreille, le pantalon partiellement brûlé révélant une jambe complètement brûlée.

Un porte-parole de l’OTAN, Justin Brockhoff, a annoncé que le tireur présumé était détenu sur une base de l’ISAF et que des blessés avaient été emmenés dans des centres médicaux de la force internationale. Les forces américaines et afghanes enquêtent sur les circonstances de l’attaque. Le président Karzaï a annoncé l’envoi d’une mission d’enquête chargée de lui présenter un rapport.

Douze des personnes tuées habitaient à Balandi, a affirmé un fermier, Samad Khan, qui dit avoir perdu les onze membres de sa famille, dont des femmes et enfants, qu’il a retrouvés morts et brûlés -pour une raison inconnue- en rentrant chez lui. Le président Karzaï doit faire punir le soldat américain "sinon, qu’on nous le livre", a ajouté le villageois.

La même colère régnait à Alkozai, où une femme ayant requis l’anonymat a affirmé que les quatre habitants tués appartenaient à sa famille. "Il n’y a pas de talibans ici (...) Soit il était saoul, soit il a pris du plaisir à tuer des civils", a-t-elle lancé. Un autre habitant, Abdul Baqi, a déclaré à l’AP que, selon ses voisins, le soldat américain s’était rendu dans trois maisons du village.

L’ISAF se bat depuis des années pour le contrôle de Panjwai. Le mouvement taliban est né au nord de ce district et nombre de ses dirigeants, dont le mollah Omar, y sont également nés, ont grandi, combattu ou prêché dans la région. Le district est aussi une base importante pour les attaques contre Kandahar. Les fondamentalistes armés ont condamné le massacre de dimanche dans un communiqué publié sur un de leurs sites Web habituels.

Des incidents de gravité variable alimentent régulièrement les tensions entre l’Afghanistan et les Etats-Unis, présents depuis dix ans dans le pays dans le cadre de l’offensive internationale qui a mis fin au régime taliban après les attentats du 11 septembre 2001.

Quatre soldats ont ainsi été envoyés en prison à la suite de la mort de trois hommes non armés dans la province de Kandahar en 2010. Ils sont accusés d’avoir formé un "escadron de la mort" qui tuait des civils à la grenade ou à la mitrailleuse au hasard des patrouilles.

En janvier, une vidéo montrait des hommes en uniforme de Marines américains qui urinaient sur les cadavres de quatre hommes présentés comme des talibans en civil, qu’ils avaient tués.

En février, des émeutes et attentats ont fait plus de 30 morts, dont six soldats américains tués par des membres des forces de sécurité afghanes, après l’incinération d’exemplaires du Coran sur la base de Bagram. Le président américain Barack Obama a présenté des excuses pour ce qu’il a qualifié d’erreur et estimé que c’était une raison de plus pour transférer la responsabilité de la sécurité du pays aux forces afghanes. Les forces internationales sont censées cesser leurs missions de combat d’ici à la fin 2014. AP

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Immigration : Sarkozy menace de sortir la France de Schengen

11 mars 2012 - Nouvel Obs

Le président-candidat Nicolas Sarkozy a menacé dimanche, s’il est réélu, de sortir la France des accords de Schengen sur la libre-circulation dans l’UE afin de lutter contre l’immigration clandestine qu’il estime mal contrôlée par certains pays européens.

A six semaines du premier tour de la présidentielle, dont l’immigration est un thème majeur de la campagne, le chef de l’Etat a jugé lors d’un meeting à Villepinte que les accords de Schengen devaient être "révisés" car ils "ne permettent plus de répondre à la gravité de la situation".

Une idée qu’il avait déjà lancée en décembre à Toulon.

"Il faut une discipline commune dans les contrôles aux frontières comme il y a une discipline commune en matière de finances publiques dans la zone euro", a-t-il dit. Sans "progrès sérieux" "dans les 12 mois", il a menacé de suspendre la participation de la France aux accords de Schengen.

Selon lui, "dans la situation économique et sociale qui est la nôtre, si l’Europe ne maîtrise pas les entrées sur son territoire, elle ne pourra plus accueillir dignement ceux qui arrivent, elle ne pourra plus répondre à la demande d’intégration de ceux qui ont tant de mal à trouver leur place dans la société, elle ne pourra plus financer sa protection sociale".

Le PS, par la voix de Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande, a accusé "Nicolas Sarkozy (de vouloir) ouvrir un débat délétère" entre pays européens, pendant que l’association d’aide aux étrangers France Terre d’Asile qualifiait de "fumisterie" de "laisser croire au laxisme des accords de Schengen".

L’espace Schengen compte 26 pays (dont quatre non membres de l’UE : Islande, Suisse, Norvège et Liechstenstein) dans lesquels les voyageurs peuvent circuler par voies terrestres ou aériennes, munis d’une simple carte d’identité. Mais cette zone ouverte est l’objet de tensions croissantes au sein de l’UE.

En juin 2011, l’UE a déjà adopté une politique plus restrictive des mouvements migratoires en entérinant la possibilité de rétablir des contrôles aux frontières nationales des Etats Schengen, si l’un d’entre eux n’est plus en mesure de contrôler sa frontière extérieure en cas d’immigration "forte et inattendue".

Une mesure dérogatoire réclamée par Paris pour lutter contre l’immigration clandestine à la suite de fortes tensions avec Rome provoquées par un afflux de Tunisiens après la "Révolution de Jasmin" début 2011. La France avait alors organisé des contrôles ciblés à la frontière italienne pour filtrer les migrants tunisiens auxquels Rome avait accordé des titres de séjour temporaires.

Nicolas Sarkozy a plaidé pour "pouvoir sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant comme on peut sanctionner un Etat de la zone euro qui ne remplirait pas ses obligations".

Cette proposition traduit plus largement une inquiétude en Europe à l’égard de certains Etats membres, comme la Grèce jugée incapable de juguler l’immigration illégale venue de Turquie.

L’UE a d’ailleurs butté sur cette question du contrôle aux frontières Grèce-Turquie jeudi à Bruxelles lors d’une réunion entre la commissaire chargée des Affaires intérieures Cécilia Malmström et les ministres de l’Intérieur de pays européens.

Selon une source européenne, 200 personnes franchissent chaque jour clandestinement cette frontière pour rallier ensuite les autres pays de l’UE.

D’autres Etats sont dans le collimateur : en septembre, la Roumanie et la Bulgarie, également considérées comme inaptes à combattre les filières d’immigration clandestines, se sont vu refuser l’entrée dans l’espace Schengen. Plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne, avaient dit leur hostilité.

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Escalade de la violence à Gaza : douze Palestiniens tués dans des raids israéliens

10 mars 2012 - Le Monde avec AFP

A Gaza, la tension est à son comble. Douze Palestiniens ont été tués et 20 autres blessés, la plupart des combattants, depuis vendredi après-midi, lors d’une série de raids intensifs israéliens sur la bande de Gaza. Par ailleurs, au moins quatre Israéliens ont été blessés par des tirs de projectiles de Gaza dans le secteur d’Eshkol (sud d’Israël).

Selon l’armée israélienne, une quarantaine de roquettes et d’obus "de toutes sortes" se sont abattus vendredi sur le territoire israélien en provenance de l’enclave palestinienne. Les tirs de Gaza se sont intensifiés depuis le mois dernier.

"ÉLIMINATION CIBLÉE" D’UN COMBATTANT PALESTINIEN

Cette escalade de violence — la plus meurtrière depuis la fin octobre 2011 — a suivi "l’élimination ciblée" du secrétaire général du groupe radical des Comités de résistance populaire (CRP), Zouheir al-Qaïssi, et d’un autre cadre du mouvement, Mahmoud Hanani, tués vendredi après-midi par un raid israélien qui a visé leur voiture à l’ouest de la ville de Gaza.

Un second raid, sur l’est de la ville de Gaza, a tué trois combattants des Brigades Al-Qods, la branche armée d’un autre mouvement radical, le Jihad islamique. Sept autres membres des Brigades al-Qods, dont deux commandants locaux, ont péri ultérieurement dans des frappes aériennes — l’une en plein centre de la ville de Gaza —, selon le Jihad islamique.

MENACE DE "RIPOSTE FOUDROYANTE"

Les CRP, les Brigades des martyrs d’Al-AQSA, un groupe lié au mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas, et les Brigades al-Qods du Jihad islamique ont revendiqué des tirs contre Israël vendredi. Ces dernières se sont attribuées 44 tirs. La branche armée des CRP, les Brigades Al-Nasser Salaheddine, ont menacé Israël d’une "riposte foudroyante" après la mort de leur chef.

Le précédent secrétaire général des CRP, Kamal al-Nayrab, a été tué le 19 août par une frappe israélienne à Rafah dans le sud de la bande de Gaza, près de la frontière avec l’Egypte. Le 18 août, des hommes armés avaient franchi la frontière israélo-égyptienne et mené des attaques dans le désert israélien du Néguev. Huit Israéliens avaient été tués et l’Etat hébreu avait imputé ces attaques aux CRP qui avaient démenti.

Le mouvement islamiste du Hamas, qui contrôle Gaza, y impose une trêve de facto avec Israël, mais les combattants d’autres mouvements tirent ponctuellement des roquettes. Israël y riposte généralement par des raids aériens.

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Moins d’immigrés, une France faible

10 mars 2012 - JDD - Tribune

TRIBUNE - Martin Hirsch, ancien Haut-Commissaire aux solidarités actives, co-signe une tribune (notamment avec François Chérèque et le député UMP Etienne Pinte) parue dimanche dans le JDD. Il y explique que l’arrêt de l’immigration rendrait la France plus faible.

L’idée que l’immigration serait responsable de nos déficits sociaux n’est pas nouvelle. Elle revient en force aujourd’hui, au-delà de la rhétorique sempiternelle de l’extrême droite, pour justifier la perspective de rendre plus difficile l’accès des immigrés aux prestations sociales.

Une fécondité plus dynamique, un taux de chômage plus élevé, un état de santé plus vulnérable, un accès possible aux minima sociaux serait à l’origine d’un coût pour les dépenses sociales. Voilà ce qui est avancé pour prétendre qu’avec moins d’étrangers sur notre sol, les dépenses sociales seraient moins élevées et les déficits publics jugulés. Ce raisonnement partiel est faux.

« L’arrêt de l’immigration creuserait le déficit de la protection sociale. »

Une étude récente réalisée par le laboratoire Equippe de l’université de Lille I a dressé un bilan du financement de la protection sociale appliquée aux seuls migrants. Cette étude, financée par le ministère des Affaires sociales, est solide. Elle montre notamment que, après 60 ans, les transferts reçus par les migrants deviennent significativement inférieurs à la moyenne. Ils utilisent moins le système de santé. Ils touchent de plus petites pensions de retraite.

Au total, le bilan des coûts et des contributions des migrants au financement de la protection sociale produit un bilan positif de 3,9 milliards d’euros. La contribution nette globale de l’immigration aux budgets publics serait, quant à elle, de l’ordre de 12 milliards d’euros. L’étude estime que l’arrêt de l’immigration aujourd’hui creuserait le déficit de la protection sociale à hauteur de 1 % du PIB à l’horizon 2030.

Il n’existe, en revanche, aucun rapport officiel public, aucun travail académique qui infirme ces travaux scientifiques. Y a-t-il des données cachées ? Si elles existaient, on aurait du mal à comprendre pourquoi ceux qui défendent cette thèse ne s’empressent pas de les rendre publiques.

Si on divisait par deux le nombre d’immigrés, on creuserait donc les déficits publics, au lieu de les combler. Cela peut paraître paradoxal, mais c’est vrai. Les Français ne sont pas privés de prestations sociales par les immigrés que nous accueillons : ceux-ci contribuent au contraire à notre protection ! Et dans ce domaine on se garde bien de se référer au modèle allemand, qui compte sur une immigration accrue pour combler ces déficits démographiques.

Le maintien d’un modèle social protecteur n’est pas menacé par l’immigration. C’est la cohésion sociale qui est menacée quand on fait croire à l’opinion publique que les immigrés sont les responsables de maux qui nous appartiennent, et qu’il nous appartient de résoudre. Cela ne signifie pas qu’il ne serait pas légitime de débattre des questions d’intégration, de la politique d’immigration, ni de l’avenir de la protection sociale. Autant de sujets importants et difficiles, mais distincts. Faire croire que les immigrés creusent nos déficits sociaux est une idée trompeuse.

Par Martin Hirsch ; Étienne Caniard, président de la Fédération nationale de la Mutualité française ; Philippe Aghion, professeur d’économie à Harvard ; François Chérèque, secrétaire général de la CFDT ; Étienne Pinte, député UMP, président du comité national de lutte contre la pauvreté et l’exclusion ; François Soulage, président du Secours catholique.

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Nous sommes tous opposés aux rafles et aux contrôles au faciès

8 mars 2012 - Pétition RESF

Deux ans jour pour jour après une perquisition et une garde à vue de plus de 13 heures dans les locaux de la BCRI, classée sans suite, Hélène, membre du Réseau RESF, a été de nouveau convoquée, le mardi 15 février 2012, dans un commissariat pour les mêmes raisons : le fait qu’elle répercute, par SMS, les informations sur les rafles et les contrôles au faciès quotidiens dans les rues de Paris.
Nous, signataires de ce texte, appelons chacun et chacune à signaler, par téléphone, par mail ou de visu, ces rafles et ces contrôles au faciès à toutes les personnes potentiellement visées par ces méthodes.
Nous affirmons notre solidarité avec celles et ceux poursuivis ou inquiétés pour ces faits.
Le fait d’avoir une « tête d’étranger » ou de ne pas « être en situation régulière » ne constitue pas pour nous un délit.
En revanche, contrôler, arrêter, garder à vue, emprisonner dans un centre de rétention et expulser des hommes et des femmes sur la base de leur apparence physique, et/ou de leur prétendue « clandestinité », est pour nous inadmissible. Et nous continuerons à nous opposer à ces méthodes, ces comportements policiers, à le faire savoir, à en informer toutes celles et tous ceux qui en sont la cible, et ce quel que soit le gouvernement.
Contact : Marie-Cécile et Hélène resfparis18@yahoo.fr

Signez la pétition

Le respect du droit des migrants dans les programmes des candidats

7 mars 2012 - Mediapart - Les invités

Le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD)-Terre Solidaire, qui appelle les candidats à l’élection présidentielle à signer son Pacte pour une Terre solidaire, a expertisé les propositions de la plupart d’entre eux. Mediapart publie le troisième volet de cette étude, sur le respect du droit des migrants. Retrouvez ici le premier volet sur la lutte contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux, et le second concernant la lutte contre l’impunité des multinationales.

Le CCFD-Terre solidaire propose de construire une politique migratoire qui soit davantage respectueuse des droits des migrants et des intérêts des pays d’origine. Pour atteindre cet objectif, il propose :

- de renégocier des accords de circulation et d’installation sur une base juste, équitable et transparente
- de ratifier la convention des Nations Unies pour la protection des droits des travailleurs migrants et leurs familles
- d’encourager la construction d’espaces de concertation internationale pour construire une gouvernance multilatérale des migrations.

François Bayrou

  • Ce qu’il dit :
    (Sources : Projet Modem – Projet Humaniste ; Projet François Bayrou – 20 propositions (1er février 2012)

"Humaniser la politique d’immigration : la France se doit d’être fidèle à sa tradition de terre d’accueil, notamment à l’égard des réfugiés politiques, mais elle se doit également de veiller à une immigration équilibrée qui ne déstabilise pas la société française et qui ne prive pas de ses forces vives les pays d’origine. Une politique d’immigration maîtrisée ne peut se faire qu’en coopération avec les pays d’origine, et en accordant une attention particulière à ceux qui fuient la pauvreté de leur pays.

Il est grand temps par ailleurs que l’immigration devienne une politique européenne qui harmonise pleinement les droits sur le territoire de l’Union. Dans ce cadre, nous voulons la mise en place d’une carte européenne de séjour et de travail (“blue card”), sur le modèle de la “green card” américaine. Le droit d’asile doit être harmonisé et coordonné au niveau européen, seule voie possible pour garantir son effectivité tout en évitant l’apparition de situations inhumaines comme celle des réfugiés afghans à Calais. [… ]

La politique de développement européenne doit être articulée avec une régulation souple des circulations de personnes de biens et de capitaux avec les pays en voie de développement. Le retour au pays des immigrés doit être favorisé par exemple en mettant en place des dispositifs de financements de projets locaux dans les pays d’origine en lien avec les flux financiers provenant des travailleurs immigrés. […]

Nous voulons humaniser les conditions du retour des clandestins dans leur pays d’origine et rappelons le caractère totalement inadmissible du renvoi d’immigrés en situation irrégulière vers leur pays d’origine lorsque cela présente des risques avérés à l’égard de leur intégrité physique ou de celle de leurs proches." (Projet humaniste, extraits de la p.36)

  • L’analyse du CCFD

François Bayrou n’a pas encore exprimé formellement ses positions de candidat concernant les migrations.
Le projet du Modem ne pointe pas la question des accords de gestion concertée en tant que telle, mais met en avant la question des migrations sous l’angle de la nécessaire coopération Nord-Sud et de la dimension européenne. Il défend une approche européenne de la question : « blue card » et droit d’asile harmonisé.
Au plan de la coopération Nord-Sud, il ne précise pas les mesures concrètes à mettre en œuvre pour appliquer cette coopération renouvelée.

Nicolas Dupont Aignan

  • Ce qu’il dit :
    (Source : projet présidentiel de Nicolas Dupont Aignan, 37 propositions pour une France libre)

« Rétablir les frontières nationales. Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, la frontière est une valeur positive, un symbole de tolérance. Aujourd’hui, les "sans-frontiéristes" sont les alliés objectifs du capitalisme le plus sauvage, celui qui se sert de la main-d’œuvre immigrée pour peser à la baisse sur les salaires des Français et des étrangers réguliers. Ceux qui prônent l’abolition des frontières nationales font donc le jeu du nivellement économique et social par le bas, et favorisent la loi du plus fort. Il faut bien évidemment au contraire protéger nos frontières pour défendre notre modèle social et environnemental, et en finir avec la pensée unique "sans-frontiériste" qui fait le jeu de la haine et du racisme. Seul l’arrêt de l’immigration de masse pourra donc garantir le retour de la paix sociale dans notre pays. Le climat économique rend en outre plus difficile l’intégration des Français "récents" du fait du chômage de masse. Pour faciliter leur assimilation, je propose donc de rétablir le contrôle à nos frontières afin de réduire de 50 % le nombre d’immigrants pour le prochain mandat (hors étudiants et regroupement familial). Surtout, je souhaite mettre en œuvre une véritable tolérance zéro à l’égard de l’immigration clandestine aujourd’hui facilitée aux frontières nationales comme européennes. » (projet présidentiel p.8)

  • L’analyse du CCFD

Nicolas Dupont Aignant fonde son approche des migrations sur l’idée que la France serait aujourd’hui victime d’une « immigration de masse ». Or, la France connaît un taux immigration parfaitement stable depuis des décennies (environ 10,2 %), taux inférieur à la plupart de nos pays voisins européens.

Le candidat de Debout la République considère que les immigrés seraient trop nombreux pour s’intégrer et responsables du manque de paix sociale, alors même que des études sociologiques très sérieuses démontrent que c’est bien le manque de politique d’intégration (politiques de la ville, de l’éducation, etc.) qui a limité une intégration véritable et réussie. En outre, il utilise le terme d’« assimilation », terme très marqué historiquement.

François Hollande

  • Ce qu’il dit :
    (Sources : projet présidentiel de François Hollande, « Mes 60 engagements pour la France » ; Projet socialiste « Le changement », version avril 2011 ; Projet socialiste « Le changement », version décembre 2011)

« J’accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans. Je conduirai une lutte implacable contre l’immigration illégale et les filières du travail clandestin. Je sécuriserai l’immigration légale. Les régularisations seront opérées au cas par cas sur la base de critères objectifs. » (projet présidentiel – les 60 propositions, p.33)

« Les moyens d’une politique migratoire maîtrisée doivent faire l’objet d’une concertation avec nos partenaires européens mais aussi avec les pays d’origine » (projet socialiste, p.41)

« parce qu’il n’y a, pour la France comme pour aucun État membre, de politique efficace hors l’Europe, nous agirons pour une vraie coordination européenne et une coopération avec les pays d’émigration. » (projet socialiste, p.41)

« Nous inscrirons dans la loi les axes de notre politique d’immigration : annulation de l’arsenal des accords inefficaces de gestion concertée des flux migratoires mis en place la droite » (projet socialiste, avril 2011, p.29)

  • L’analyse du CCFD

Sur la question des migrations, François Hollande met en avant dans son programme le droit de vote aux élections locales. Sa proposition, contrairement au projet de loi adopté en décembre 2011 au Sénat, ne mentionne pas la question de l’éligibilité.
Le candidat du PS n’indique pas dans son programme vouloir revenir sur les lois sécuritaires votées et mises en place ces dernières années, ni sur les accords de gestion concertée avec les pays d’origine.
Il ne fait à aucun moment mention de la dimension internationale de cette question.

Globalement, son programme est en recul par rapport au projet du Parti Socialiste sur ce sujet, qui aborde la dimension internationale et européenne, et prévoit l’annulation des accords de gestion concertée.

Eva Joly

  • Ce qu’elle dit :
    (Sources :« L’écologie, la solution. Le projet présidentiel d’Eva Joly » ; Programme d’action d’Europe Ecologie Les Verts – Vivre mieux)

« L’obsession gouvernementale des objectifs chiffrés d’expulsion, de la diminution de l’immigration régulière et du nombre de naturalisations doit cesser. Le respect des droits des étranger(e)s est un baromètre de notre santé démocratique. À cette fin, la France doit renouer avec son aspiration, celle du pays des droits humains, celle d’une terre d’accueil, de mobilité et d’enrichissement mutuel.
- Les questions migratoires ne seront plus dépendantes du ministère de l’Intérieur. Les ministères de la Justice, des Affaires étrangères, de l’Emploi et des Affaires sociales auront ensemble compétence sur les questions de l’asile, de l’immigration et des naturalisations. Les droits à vivre en famille, à la vie privée et aux soins médicaux seront pleinement respectés, comme le prévoient les principes généraux du droit français et les conventions internationales ratifiées par notre pays.
- Il sera mis fin à l’arbitraire de la régularisation des sans papiers par le recours à des critères objectifs tels que la présence sur le territoire depuis plus de 5 ans, la scolarisation d’un enfant ou encore le fait d’avoir un travail.
- Le placement en centre de rétention ne sera plus la règle mais l’exception. Il aura lieu seulement en cas de menace à l’ordre public ou de fort soupçon de délit de fuite. Les enfants, femmes enceintes, et personnes vulnérables ne devront en aucun cas y être assignées. Les pouvoirs d’intervention et de contrôle des associations dans les centres de rétention seront étendus.
- Les nombreux obstacles financiers et administratifs imposés aux étudiant(e)s étranger(e)s seront levés. Leurs premières expériences professionnelles en France seront favorisées.
- Le droit de vote sera accordé aux étranger(e)s non communautaires qui résident depuis 5 ans en France. La liste des emplois dont sont exclus les étranger(e)s sera réduite suivant les préconisations de la HALDE. » (programme présidentiel p. 40-41)

  • L’analyse du CCFD

Eva Joly pointe du doigt la politique d’affichage et les pratiques visant à stigmatiser les immigrés et souhaite valoriser une approche plus apaisée et plus positive des migrations. Elle propose la fin d’une politique strictement sécuritaire (cessation des objectifs chiffrés, limitation du rôle du ministère de l’Intérieur et affaiblissement des centres de rétention, etc.) et choisit d’aborder la question des migrations davantage sous l’angle de la politique d’insertion et d’intégration des immigrés (régularisation facilitée, regroupement familial facilité, droit de vote, démarches administratives facilitées, etc.). Le rôle de contrôle et de témoin des acteurs de société civile dans les centres de rétention est mentionné.

Eva Joly aborde la question sous un prisme strictement français et met de côté la nécessité d’une approche multilatérale et mondiale des migrations, approche qui était à l’origine très présente dans le projet du parti d’EELV et qui réaffirmait une vision mondiale et une « politique d’immigration permettant une autre approche des rapports Nord-Sud » (avec par exemple la ratification de la convention des Nations Unies.)

Jean-Luc Mélenchon

  • Ce qu’il dit :
    (Source : programme du Front de gauche et de son candidat commun Jean-Luc Mélenchon – L’humain d’abord)

« L’immigration n’est pas un problème. La haine des étrangers, la chasse aux immigrés défigurent notre République : il faut en finir ! Les flux migratoires se développent dans le monde, ils mêlent des motivations diverses. La France ne doit pas les craindre, elle ne doit pas mépriser l’immense apport humain et matériel qu’ils lui ont déjà apporté. Non, la présence des immigrés en France n’est pas un problème. L’immigration zéro est un mythe qui divise et affaiblit notre pays. Même s’ils seront peut-être moins importants que dans le passé, la France continuera à connaître comme tous les pays du monde des flux migratoires. Il faut donc mener des politiques refusant de ghettoïser la société ou guidées par l’obsession du refoulement des étrangers. Nous rétablirons la carte unique de 10 ans et le droit au regroupement familial, condition d’une vie digne. Nous abrogerons les lois successives sur l’immigration adoptées par la droite depuis 2002 et nous procéderons à une refonte du CESEDA. Nous régulariserons les sans-papiers dont le nombre a augmenté du seul fait des réformes de la droite. Nous décriminaliserons le séjour irrégulier, nous fermerons les centres de rétention, nous rétablirons le droit au séjour pour raison médicale. Nous respecterons scrupuleusement le droit d’asile qui sera déconnecté des politiques migratoires.

Notre vision de l’avenir de la France nous permet de dire clairement que nous établirons un nouveau code de la nationalité, fondé sur le respect intégral et automatique du droit du sol dès la naissance et sur un droit à la naturalisation facilité (en permettant à tous les étrangers qui le souhaitent d’acquérir la nationalité française au-delà de 5 ans de résidence).

La lutte contre toutes les discriminations. Nous agirons fermement contre les discriminations à l’encontre des salariés étrangers. La violation des droits sociaux des travailleurs étrangers, dont sont notamment victimes les sans-papiers, fragilise l’ensemble des travailleurs et leurs droits sociaux. » (programme du Front de Gauche, p.8)

  • L’analyse du CCFD

Jean Luc Mélenchon et le Front de gauche dénoncent l’approche des migrations comme « problème » et contestent le mythe selon lequel il serait possible et bénéfique d’empêcher toute immigration. Il est en effet démontré que la France a et va avoir besoin d’immigration tant au plan économique que démographique.

Le Front de Gauche souhaite mettre fin de manière ferme à la politique actuelle de fermeture des frontières (fermeture des centres de rétention, abrogation des dernières législations migratoires) et souhaite prendre des mesures pour faciliter le séjour des immigrés (régularisation, refonte du code de la nationalité). Un fort accent est mis sur la lutte contre les discriminations avec la restauration de Haute autorité de lutte contre les discriminations. Le programme ne fait à aucun moment mention de la dimension « internationale » des migrations et de la nécessité d’une gouvernance multilatérale, par exemple, avec l’abrogation des accords de gestion concertée signés avec les pays du Sud depuis 2007, mesure qui serait pourtant en cohérence avec ses propositions d’abrogation des dernières lois migratoires adoptées depuis 2002.

Dominique de Villepin

Dominique de Villepin ne fait à aucun moment mention de la question dans ses propositions.

Nicolas Sarkozy

  • Ce qu’il dit :
    (Source : Projet 2012 UMP – Protéger et préparer l’avenir des enfants de France ; Interview au Figaro Magazine, du 11 février 2012)

« Je ne suis pas favorable à la régularisation des étrangers en situation irrégulière qui créerait immédiatement un appel d’air... »
« Je pense que la juridiction administrative devrait être seule compétente en matière d’immigration. »
« Je propose que, désormais, les titres de séjour obtenus par le mariage avec un Français (plus de 25.000 chaque année) soient soumis aux mêmes conditions de logement et de ressources. Ainsi nous combattrons plus efficacement les fraudes. » « Enfin, nous allons réformer les prestations accordées aux demandeurs de droit d’asile. Elles seront limitées quand le demandeur ne coopérera pas avec l’administration, quand il déposera sa demande plus de trois mois après son entrée sur le territoire, ou quand il refusera une offre d’hébergement. »

Proposition d’une réforme de la constitution, avec possibilité d’un référendum sur le droit des étrangers. (interview au Figaro magazine le 10 février 2012)

« Renforcer la maîtrise des flux migratoires, mobiliser le cadre national et européen. Nous souhaitons durcir les conditions du regroupement familial. En particulier, nous voulons que la délivrance des titres de séjour soit conditionnée strictement à l’entrée légale sur le territoire. Et nous souhaitons aligner les conditions de ressources et de logement du rapprochement familial sur celles existant pour le regroupement familial. Nous continuerons également à réformer le droit d’asile. La réforme des procédures d’examen des demandes d’asile doit permettre de rendre des décisions plus justes et plus rapides (moins d’un an maximum) et doit nous rapprocher des dispositifs de nos partenaires européens. Pour ce qui est des opérations de reconduites à la frontière, nous proposons de renforcer les capacités des centres de rétention administrative et de conditionner le nombre de visas délivrés et l’aide au développement pour les pays d’origine, en fonction de leur coopération pour le retour de leurs ressortissants immigrés illégaux. L’aide médicale d’État (AME) pour les étrangers en situation irrégulière sera mieux contrôlée et recentrée sur les situations d’urgence sanitaire et sur les risques épidémiques. Enfin, nous souhaitons mieux contrôler les frontières de l’espace Schengen : un État qui ne respecterait pas ses obligations serait sanctionné. Sa participation pourrait être suspendue, sans remettre en cause le fonctionnement du reste de l’espace Schengen. » (programme de l’UMP, p.15)

  • L’analyse du CCFD

Nicolas Sarkozy souhaite continuer et renforcer sa politique de fermeture des frontières. Il reprend le programme de l’UMP quand il revient sur le droit fondamental de « vivre en famille » en durcissant et en conditionnant le regroupement familial. Il franchit une étape de plus en pointant du doigt les mariages mixtes.
Le candidat de l’UMP souhaite renforcer le rôle des centres de rétention pour faciliter les expulsions, ainsi que le conditionnement de l’aide au développement au contrôle des flux migratoires.
Nicolas Sarkozy, qui s’était déclaré favorable au droit de vote étrangers aux élections locales, renonce à cette mesure.
Dans son interview au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy parle de la possibilité d’un référendum afin de réformer la constitution pour donner les pleins pouvoirs aux préfectures en matière de migration et reformer le droit des étrangers.

Propos de Sarkozy sur l’immigration : "C’est le ’bruit et l’odeur’ de Chirac"

7 mars 2012 - Nouvel Obs - Céline Rastello

On a entendu sur France 2 "un discours d’extrême-droite qu’on tente d’habiller de façon humaine", estime le Gisti. Interview.

Trois membres du Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés), Stéphane Maugendre (président), Jean-Philippe Foegel (membre du groupe de travail sur les étudiants étrangers) et Antoine Math commentent pour "Le Nouvel Observateur" les propos sur l’immigration tenus mardi soir sur le plateau de l’émission "Des paroles et des actes", sur "France 2", par Nicolas Sarkozy.

"Nous avons trop d’étrangers sur notre territoire et nous n’arrivons plus à leur trouver un logement, un emploi, une école"

- Stéphane Maugendre : "Ce n’est pas conforme à la réalité et correspond au ’bruit et l’odeur’ de Chirac. C’est une manière déguisée et polie d’annoncer la préférence nationale et de tenir un discours d’extrême-droite qu’on tente d’habiller de façon humaine."

"S’agissant du regroupement familial et du visa quand on se marie avec un français ou une française (...) Désormais (...) nous mettrons des conditions de revenus"

- Stéphane Maugendre : "Faux, car les conditions de revenus existent depuis longtemps pour le regroupement familial. Les conditions de revenus et de logements ont certes été considérablement durcies, mais avec des effets pervers autant économiques qu’humains : de plus en plus de conjoints et d’enfants viennent clandestinement. Les chiffres officiels baissent, mais la réalité est différente. Créer des conditions de revenus pour les conjoints de Français amorce par ailleurs une véritable rupture égalitaire entre Français."

"Sur le quinquennat, je considère que pour relancer dans de bonnes conditions l’intégration, il faut diviser par deux le nombre de gens que nous accueillons..."

- Jean-Philippe Foegle : "On saisit assez mal le lien entre une réduction purement mécanique de l’immigration et l’intégration. La conséquence directe d’une réduction du nombre d’immigrés légaux est la multiplication du nombre de personnes toujours sur le territoire national, mais en situation irrégulière. On multiple le nombre de personnes qui seront marginalisées, exclues du monde du travail et des chaînes de solidarité. On ne peut pas d’un côté favoriser l’intégration des étrangers, et d’un autre maintenir un nombre de plus en plus important de personnes socialement marginalisées. A moins de considérer que les personnes sans titre de séjour ne font pas partie de l’humanité."

..."c’est-à-dire passer de 180.000 aux alentours de 100.000"

- Jean-Philippe Foegle : "On ne sait pas d’où sort ce chiffre de 180.000. Vouloir réduire de moitié l’immigration légale paraît difficilement réalisable, voire fantaisiste, car on voit mal à partir de quelle catégorie le gouvernement peut encore réduire le nombre d’immigrés légaux. Il a déjà essayé de réduire fortement l’immigration familiale, qui représente environ 80% de l’immigration totale, mais il a du mal car elle est protégée par des textes internationaux. Si le gouvernement veut continuer à réduire l’immigration, il risque donc de s’attaquer aux catégories moins protégées, comme l’immigration choisie des étudiants et des travailleurs dont les règles de séjour sont plus précaires. Cette politique est incohérente. En 2006, Nicolas Sarkozy s’est fait élire avec l’immigration choisie. Aujourd’hui, il semble que ces mêmes personnes soient devenues ses premières cibles."

"165.000 étrangers bénéficient du RSA, 20.000 du minimum vieillesse. Nous allons mettre pour les deux des conditions de présence sur le territoire et d’activité, de travail : 10 ans de présence sur le territoire et 5 ans d’activité"

- Antoine Math : "Les conditions d’obtention de ces prestations ont été fortement durcies depuis quelques années. Mais elles sont contestables et contestées d’un point de vue légal, car en violation avec des textes internationaux. Pour le minimum vieillesse, depuis 2006, la condition d’antériorité de résidence est de 5 ans, ce qui est considéré comme discriminatoire par la Halde et le défenseur des droits, entre autres. Depuis la loi de financement de la sécurité sociale de décembre 2011, on est passés à 10 ans de résidence, avec les conditions suivantes : être en situation régulière et avoir le droit au travail.

Pour le RSA, l’antériorité a d’abord été de 3 ans, durcie à 5 ans en 2004, puis, quand le RMI est devenu RSA en 2009, cette condition a été étendue au conjoint, concubin ou partenaire. En proposant 10 ans pour les deux et 5 ans de travail, le président va encore plus loin. On est dans la surenchère, pour s’aligner encore plus sur l’exclusion de l’étranger, la xénophobie d’Etat et le Front National. Or, depuis quelques années, on constate déjà les effets du durcissement, avec de plus en plus d’étrangers en situation régulière exclus des prestations."

"S’agissant de la Couverture médicale universelle (CMU) et de l’aide médicale d’Etat (AME) accordée aux sans-papiers, la tradition de la France c’est de soigner quelle que soit la nationalité. Je ne souhaite pas qu’on remette en cause cette générosité française."

- Antoine Math : "Il sait surtout très bien que c’est difficilement réalisable au regard des normes internationales. En 2005, la France a été condamnée par le comité des droits sociaux de la charte sociale du conseil de l’Europe pour avoir durci l’accès à l’AME concernant les enfants."

"Est-il normal que quelqu’un qui vient à partir de 60 ans en France ait un minimum vieillesse plus grand que la veuve d’un agriculteur qui a cotisé toute sa vie et qui a une petite retraite ? Ce n’est pas normal"

- Antoine Math : "Mensonge absolu. Le minimum vieillesse est un revenu différencié calculé à partir des ressources. Son montant, aux alentours de 700 euros, est le même pour tous. Si, par exemple, cette veuve touche une petite retraite de 300 euros, elle recevra 400 euros au titre du minimum vieillesse. Personne ne pourra avoir plus ! Ce n’est pas en supprimant à plus d’étrangers le droit au minimum vieillesse qu’on améliore la situation des autres. Par ailleurs, si le président estime que le minimum vieillesse n’est pas suffisant, c’est peut-être à lui de l’augmenter."

"Je veux une immigration pour que les étrangers viennent en France parce qu’ils aiment la France, qu’ils veulent construire une vie en France, et pas parce qu’en France il y a un système de protection sociale plus favorable que chez nos voisins"

- Antoine Math : "C’est un peu faux. Le RSA et le minimum vieillesse français sont parmi les dispositifs les moins généreux des pays en développement comparables de l’Union européenne. Les études menées auprès des migrants montrent qu’ils n’évoquent quasiment jamais les systèmes de prestations sociales des pays car ils les ignorent. Mais il est plus facile de stigmatiser les étrangers que de s’attaquer aux vraies problématiques."

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Des milliers de fillettes échappent à la mutilation génitale grâce à un projet de l’UE

7 mars 2012 - ENPI

Grâce à un projet novateur mené conjointement par l’UE et l’UNICEF, des milliers de fillettes d’Égypte ne subissent plus de mutilations génitales féminines/d’excisions (MGF/E). Ce projet a en effet aidé des familles, des communautés et des pays d’Afrique à revoir leurs attitudes et à mettre fin à ces pratiques traditionnelles dangereuses. C’est ce qu’on peut lire dans un rapport du projet financé par l’UE, publié à la veille du 8 mars, Journée internationale de la femme.

Suite à des activités éducatives et de sensibilisation, des fillettes de milliers de communautés en Égypte, en Érythrée, en Éthiopie, au Sénégal et au Soudan ont pu éviter cette pratique.

En Égypte, où 91% des fillettes et des femmes sont mutilées/excisées, le projet a pu améliorer la situation. Ces pratiques commencent en effet à être moins répandues parmi les plus jeunes. Le nombre de familles s’étant engagées à abandonner ces pratiques est également en hausse, passant de 3 000 en 2007 à 17 772 en 2011.

Au Sénégal, où 28% des femmes âgées de 15 à 49 ont subi des mutilations génitales/une excision, d’incroyables progrès ont été réalisés. En dix ans exactement, plus de 5 300 communautés ont abandonné la pratique et le Sénégal est à présent en passe de devenir le premier pays du monde à déclarer l’abandon total de cette pratique, normalement d’ici à 2015.

Le projet a contribué à sensibiliser les communautés aux risques liés à ces pratiques, en encourageant des discussions communautaires à grande échelle et des débats nationaux autour du thème des droits de l’homme, ainsi qu’une prise de décision collective par des réseaux sociaux élargis concernant les normes relatives aux relations entre les hommes et les femmes. Cette méthode a encouragé les communautés à se réunir pour déclarer publiquement l’abandon de ces pratiques à l’échelle de districts entiers.

Andris Piebalgs, le commissaire européen en charge du développement, se félicite de ces résultats : « Je trouve totalement inacceptable que cette pratique ait encore cours au XXIe siècle, alors qu’elle viole clairement les droits de l’homme. Je me réjouis donc de voir que l’assistance de l’UE peut réellement faire bouger les choses. En sensibilisant les communautés aux dangers des mutilations génitales féminines/de l’excision, nous avons offert aux jeunes femmes africaines la possibilité de choisir, mais aussi de devenir elles-mêmes un jour des membres actifs de leur communauté. »

De nombreux pays africains perpétuent ces pratiques ancestrales censées faciliter le mariage des jeunes filles. Selon les estimations, 140 millions de filles et de femmes ont subi l’une ou l’autre forme de mutilation génitale/d’excision et les complications les font encore souffrir. Chaque année, près de trois millions de jeunes filles – soit 8 000 par jour – doivent subir ces pratiques, répandues dans les pays africains mais aussi dans certains pays du Moyen-Orient et d’Asie. L’excision a généralement lieu lorsque la fillette est âgée de 5 à 11 ans, le plus souvent sans aucune surveillance médicale.

Le projet, mis en œuvre par l’UNICEF, a bénéficié d’une enveloppe totale de l’UE de 3 991 000 d’euros (3,9 millions) pour la période 2008-2012.

À la veille de la Journée internationale de la femme, l’ ENPI Info Centre a réuni un pack de matériel et de ressources pour mettre en avant le coopération entre l’UE et ses voisins du Sud dans le domaine de l’égalité entre les hommes et les femmes, notamment un tout nouveau reportage, une vidéo spécialement réalisée pour l’occasion et un dossier de presse. (ENPI Info Centre)

Source et pour plus d’info

Afghanistan : Karzaï endosse un code de conduite strict pour les femmes

6 mars 2012 - 98.5fm (Canada)

KABOUL - Le président afghan a endossé, mardi, un « code de conduite » élaboré par un influent conseil de théologiens qui, selon les militants des droits de la personne, représente un immense recul pour les droits des femmes en Afghanistan.

L’appui du président Hamid Karzaï au document du Conseil des oulémas, qui permet notamment aux maris de battre leur femme en certaines circonstances et qui encourage la ségrégation des sexes, s’inscrirait dans une stratégie visant à rallier le soutien des insurgés, notamment les talibans.

Les États-Unis et le président afghan espèrent convaincre les talibans de participer à des négociations pour mettre fin à la guerre en Afghanistan. Mais les militants des droits de la personne craignent que les progrès réalisés par les femmes afghanes depuis 2001 soient perdus dans le processus.

Quand les talibans dirigeaient l’Afghanistan avant l’invasion américaine de 2001, les filles n’avaient pas le droit d’aller à l’école et les femmes étaient obligées de porter une burqa les couvrant de la tête aux pieds. Les femmes n’avaient pas le droit de sortir de chez elles sans être escortées par un homme de la famille.

Le code de conduite publié vendredi dernier par le Conseil des oulémas est présenté comme des lignes directrices auxquelles les femmes pratiquantes doivent obéir volontairement. Mais les défenseurs des droits des femmes craignent qu’il ne renverse la tendance à l’élargissement des droits des femmes observée en Afghanistan depuis 2001.

Selon le code de conduite, les femmes ne doivent pas voyager sans escorte masculine et ne doivent pas se mélanger aux hommes dans les lieux publics comme les écoles, les marchés et les bureaux. Battre sa femme est interdit s’il n’y a pas de raisons conformes à la charia, la loi islamique.

Questionné au sujet de ce code de conduite lors d’une conférence de presse à Kaboul, le président Hamid Karzaï a affirmé qu’il était conforme au droit islamique et qu’il avait été rédigé après des consultations avec des groupes de femmes afghanes. Il n’a pas donné le nom de ces groupes.

« Le conseil des théologiens d’Afghanistan n’a imposé aucune limite aux femmes », a dit M. Karzaï, en ajoutant : « C’est la loi de tous les musulmans et de tous les Afghans ».

L’appui public donné par M. Karzaï au code de conduite des théologiens pourrait avoir pour objectif de rendre son gouvernement plus acceptable aux yeux des talibans. Mais le président tente peut-être aussi de rester dans les bonnes grâces du Conseil des oulémas, qui pourrait être un intermédiaire de choix dans les négociations avec les insurgés.

D’une façon ou d’une autre, les organisations de défense des droits de la personne estiment que l’appui de M. Karzaï au code de conduite pourrait signifier que les lois existantes ou envisagées pour protéger les droits des femmes pourraient être sacrifiées au nom des négociations de paix.

« Cela envoie le message vraiment effrayant que les femmes peuvent s’attendre à être vendues dans le processus », a dit Heather Barr, chercheuse sur l’Afghanistan chez Human Rights Watch.

Shukria Barikzaï, une parlementaire de Kaboul active dans les dossiers liés aux femmes, a dit craindre que le président Karzaï et le Conseil des oulémas ignorent les lois afghanes existantes. « En ce qui concerne les droits civils en Afghanistan, Karzaï devrait respecter la Constitution », a dit Mme Barikzaï.

La Constitution afghane affirme que les hommes et les femmes ont des droits égaux.

La militante afghane Fatana Ishaq Gailani, fondatrice du Conseil des femmes afghanes, a l’impression que les droits des femmes sont marchandés dans un jeu politique.

« Nous voulons un islam correct, pas un islam politique », a affirmé Mme Gailani. Elle a dit soutenir les négociations avec les talibans, mais pense que les femmes afghanes ne doivent pas être sacrifiées à cette fin.

Pour Hadi Marifat, de l’Organisation afghane pour les droits de la personne et la démocratie, qui a interrogé 5000 femmes afghanes pour un rapport sur la condition féminine en Afghanistan, les déclarations d’Hamid Karzaï montrent qu’il penche davantage vers les interprétations les plus strictes de la loi islamique.

« Dans l’Afghanistan post-talibans, le principe qui a guidé le président Karzaï quant aux droits des femmes a été d’attirer le financement de la communauté internationale d’une main, et de garder le soutien du Conseil des oulémas et des autres traditionnalistes de l’autre », a affirmé Mme Marifat.

« Ce qui est inquiétant, c’est que cet équilibre penche maintenant plus du côté des éléments conservateurs, et c’était évident dans sa déclaration. »

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Les Iraniens ont voté pour élire leurs députés dans un scrutin joué d’avance

2 mars 2012 - Nouvel Obs

Les Iraniens ont voté vendredi pour renouveler les 290 députés d’un Parlement qui devrait rester dominé par les conservateurs au pouvoir, l’opposition réformatrice ayant boudé le scrutin pour protester contre la répression dont elle est victime depuis 2009.

Conformément à ce que plusieurs dirigeants avaient annoncé par avance, les médias ont évoqué des taux de participation supérieurs à 60%, un chiffre élevé pour des législatives et qui a immédiatement été qualifié de "gifle aux ennemis" du régime.

Comme à chaque élection générale, la clôture du scrutin initialement prévue pour 18H00 (14H30 GMT) a été repoussées à plusieurs reprises pour n’intervenir que cinq heures plus tard, afin de permettre au maximum de personnes de voter.

Le pouvoir avait appelé les 48 millions d’électeurs à une participation massive pour marquer leur soutien au régime, confronté à de sévères sanctions internationales et à une menace militaire d’Israël contre son programme nucléaire controversé.

"Il y a eu ces derniers temps beaucoup de propagande et de pression contre l’Iran" et "plus les gens voteront, mieux ce sera pour l’avenir, le prestige et la sécurité du pays", a souligné le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, en mettant son bulletin dans l’urne dès l’ouverture du scrutin.

Auparavant, le président Mahmoud Ahmadinejad avait appelé à la mobilisation pour "donner un Parlement fort et populaire" au pays.

La participation aux législatives oscille traditionnellement entre 50% et 70% et elle avait été de 55,4% lors des dernières élections en 2008, selon les chiffres officiels.

L’affluence a été inégale dans les bureaux de vote de Téhéran visités par l’AFP, de longues queues s’allongeant devant de gros bureaux assiégés par les médias alors que d’autres semblaient beaucoup moins fréquentés.

De nombreux électeurs de tous âges, majoritairement favorables aux conservateurs, ont affirmé être venus voter par devoir et aussi dans l’espoir que le nouveau Parlement s’attaque aux problèmes économiques, jugés prioritaires par tous.

"Je vote pour mon pays, pour mon peuple", a déclaré Abbas, un homme d’une soixantaine d’années accompagné de sa femme et de son fils dans une mosquée transformée en bureau de vote. Avant d’ajouter : "Il faut régler les problèmes économiques, l’inflation et le chômage. Mon fils n’a pas d’emploi".

La plupart des mouvements d’opposition réformatrice avaient décidé de boycotter le scrutin, pour protester contre la répression sévère dont ils ont été victimes après la réélection contestée de M. Ahmadinejad en 2009.

La bataille électorale va donc essentiellement se jouer entre les différentes factions conservatrices au pouvoir, divisées au sein d’une nébuleuse de coalitions de circonstance aux programmes flous.

L’ancien président réformateur Ahmad Khatami a toutefois voté. De son côté, Akbar Hachémi Rafsandjani, ancien président conservateur modéré qui a pris ses distances avec le pouvoir, a espéré que le futur Parlement soit "conforme à ce que les citoyens souhaitent et aux bulletins qu’ils ont mis dans les urnes".

Mais à l’écart des bureaux de vote, plusieurs étudiants réunis dans un café du nord de Téhéran ont expliqué ne pas vouloir participer au scrutin.

"Je suis certain que le résultat a été décidé d’avance, et que je vote ou pas ne changera rien", a affirmé Reyhane, 25 ans. "De toutes façons, les autorités vont annoncer une forte participation pour justifier leur légitimité", a ajouté son ami Reza, 23 ans.

Rappelant les restrictions aux libertés politiques en Iran, l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé un scrutin "injuste", notamment en raison de la sélection par le régime des quelque 3.400 candidats autorisés à briguer les suffrages des électeurs.

Les premiers résultats du scrutin devraient être connus dès samedi matin et les résultats définitifs sous deux ou trois jours, a indiqué le ministère de l’Intérieur.

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