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Archives du mois de 07 2012

Manuel Valls propose 12 heures de rétention pour les clandestins

31 juillet 2012 - Le Parisien - AFP

Douze heures de rétention pour remplacer la garde à vue des sans-papiers : Manuel Valls a annoncé mardi un projet de loi pour l’automne, destiné à préserver "l’efficacité de la politique d’éloignement" des clandestins.
Le ministre de l’Intérieur avait très vite dit son intention de légiférer après l’arrêt du 5 juillet de la Cour de Cassation : conformément à la législation européenne, la haute juridiction avait déclaré illégale la garde à vue des étrangers (24 heures renouvelables une fois) pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière.
Cette décision concernait 60.000 personnes par an.
Les policiers ne disposaient donc plus que des quatre heures d’un contrôle d’identité pour engager une éventuelle procédure d’expulsion. Un délai qu’ils jugent impossible à tenir.
Devant les préfets mardi, Manuel Valls a annoncé qu’"un projet de loi (serait) proposé au Parlement avant la fin du mois d’octobre qui créera un régime spécifique de retenue administrative portant à douze heures le délai pour vérifier la situation d’un étranger".
"C’est essentiel pour l’efficacité de notre politique d’éloignement", a-t-il insisté. Début juillet, il avait rappelé que "l’éloignement des étrangers en situation irrégulière (devait) rester la règle".
Alors que son prédécesseur Claude Guéant avait prévu 40.000 reconduites à la frontière en 2012, après un record de 33.000 en 2011, Manuel Valls n’a pas avancé de chiffres.
Le député UMP Eric Ciotti s’est inquiété lundi "d’un effondrement de près de la moitié des reconduites à la frontière" depuis mai. "Polémique", avait répondu l’Intérieur expliquant cette chute par "la nouvelle donne sur les gardes à vue"
Douze heures, c’est "un premier pas", a souligné Alain de Tonquelec, directeur de l’Ordre de Malte France, association d’aide aux sans-papiers.
"Régime d’exception"
Il a rappelé que plusieurs associations avaient émis le voeu que la rétention s’établisse "dans des délais qui ne soient pas aberrants", quelque part entre quatre et 48 heures. Début juillet, l’avocat de la Cimade, Me Patrice Spinosi, avait souhaité "une nouvelle mesure de pré-rétention administrative", "pendant une durée de huit à dix heures maximum", avant une éventuelle "procédure de retour".
Mais pour le président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti) Stéphane Maugendre, il s’agit de "la mise en place d’un régime d’exception à l’égard des étrangers. C’est regrettable".
"Doit-on nourrir un droit spécifique pour les étrangers ?", s’est également interrogé Pierre Henry, président de France Terre d’Asile, jugeant que les législateurs devront "trouver le délicat équilibre entre la préservation d’un droit fondamental pour les étrangers et le droit de l’Etat à une politique migratoire".
Pour Bruno Beschizza, secrétaire national de l’UMP, l’annonce de Manuel Valls "reste de l’ordre de la déclaration d’intention. Il est affligeant de s’apercevoir que la France va rester au moins trois mois dans une zone de flou juridique absolu".
Manuel Valls, qui veut se démarquer de la politique de son prédécesseur, a répété devant les préfets les grands axes de sa politique sur l’immigration, Jean-Marc Ayrault affirmant lui la volonté du gouvernement de créer un nouveau "titre de séjour pluriannuel" qui pourrait être de trois ans, dans le but de favoriser l’intégration.
Outre "une action résolue contre la fraude documentaire et les filières de travail clandestin", Manuel Valls a annoncé une circulaire sur les critères de régularisation pour la rentrée, et une simplification de la naturalisation, "terme logique d’un parcours d’intégration réussi". Un chemin qui, a-t-il rappelé à l’Assemblée, fut aussi le sien.

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Afghanistan : L’armée française quitte définitivement le district de Surobi

31 juillet 2012 - 20 Minutes - AFP

MONDE - Le contrôle du district a été officiellement transféré aux forces afghanes le 12 avril dernier...

L’armée française a officiellement quitté ce mardi le district de Surobi, près de Kaboul, une étape importante du retrait de ses troupes d’Afghanistan qui doit s’achever à la fin 2013, a constaté un journaliste de l’AFP. Surobi, dont le contrôle avait officiellement été transféré aux forces afghanes le 12 avril dernier, était l’un des trois points de déploiement principaux des quelque 3.000 soldats Français encore présents dans le pays avec la province voisine de Kapisa et Kaboul.

Quelque 650 soldats français, pour la plupart issus du 92e régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand, étaient déployés dernièrement en Surobi. Seule une centaine d’entre eux rentrera en France. Le reste restera stationné à Kaboul dans le cadre d’une force d’intervention rapide. Leur départ a été marqué par une brève cérémonie entamée vers 8h30 (6h à Paris) de baisser du drapeau français et de montée du drapeau afghan sur la base de Surobi en présence d’une trentaine de soldats français et autant de soldats afghans.

1.400 soldats fin décembre 2012

Sur les 4.000 soldats français présents en Afghanistan mi-2011, environ 2.950 seront encore déployés fin août, pour atteindre le seuil fixé de 1.400 fin décembre 2012, avait indiqué le 12 juillet l’état-major des armées. Le calendrier arrêté par le président François Hollande prévoit le retrait d’environ 2.000 hommes des « forces combattantes » d’ici à fin 2012, soit deux ans avant le départ prévu du reste de la force internationale de l’Otan (Isaf), sous la bannière de laquelle sont déployés les Français.

Au-delà, 1.400 soldats français resteront dans le pays pour assurer courant 2013 le retrait du matériel et poursuivre la formation de l’armée et de la police afghanes, censées assurer elles-mêmes la sécurité du pays, toujours en conflit, après le retrait de l’Isaf. Fin janvier, le président français de l’époque Nicolas Sarkozy avait annoncé un retrait anticipé d’Afghanistan de l’armée française, qui contrôlait alors Surobi, relativement calme, et Kapisa, beaucoup plus instable car très infiltrée par la rébellion menée par les talibans.

La Kapisa officiellement transférée aux autorités afghanes début juillet

Son successeur François Hollande a encore accéléré le retrait des troupes françaises, qui doit s’achever en 2013. La Kapisa a été officiellement transférée aux autorités afghanes début juillet. Le désengagement français de cette province sera progressif. Malgré la présence de 130.000 soldats de l’Isaf, en soutien de 352.000 militaires et policiers afghans, le gouvernement de Kaboul et ses alliés de l’Otan n’ont pas réussi à vaincre l’insurrection, qui a même gagné du terrain ces dernières années, laissant craindre une guerre civile après le retrait occidental.

Au moins 87 soldats français sont morts en Afghanistan depuis le début de l’intervention occidentale qui a chassé les talibans du pouvoir à la fin 2001. 53 ont péri en Kapisa, dont la totalité des 24 tués en 2011, l’année la plus meurtrière pour la France dans le pays.

Pour en finir avec « le saut d’obstacle » instauré par Guéant : Manuel Valls revoit les critères de naturalisation

27 juillet 2012 - Libération (Maroc)

Le ministre socialiste français de l’Intérieur Manuel Valls a annoncé mercredi qu’il allait revenir sur les critères de naturalisation introduits par son prédécesseur de droite, Claude Guéant.
"Je m’apprête à revenir sur les critères introduits subrepticement par mon prédécesseur", a annoncé M. Valls, souhaitant faire de la nationalité un moteur de l’intégration et non le résultat d’une course d’obstacles aléatoire et discriminante".
Selon le ministre qui parlait devant la commission des lois du Sénat, "le nombre de naturalisations est en chute libre" et "si rien n’est fait, ce nombre va chuter de 40% entre 2011 et 2012 après une chute de 30% entre 2010 et 2011".
"Cette chute résulte d’une politique délibérée d’exclure de la nationalité des gens méritants et ne posant aucune difficulté", a-t-il accusé.
"Le défi de l’immigration sera relevé si la naturalisation n’est plus vécue, ou perçue, comme la fin d’un parcours du combattant, mais comme l’issue d’un processus d’intégration qui a sa part d’exigences.
Sous l’impulsion de l’ex-ministre de l’Intérieur, la France a durci les conditions d’acquisition de sa nationalité en 2011.
Une loi prévue pour entrer en vigueur au 1er juillet prévoyait que tout étranger aspirant à acquérir la nationalité française devra justifier d’un certain niveau de maîtrise du français, avoir une connaissance minimale de la culture et de l’Histoire de la France et signer une charte "des droits et des devoirs du citoyen".
M. Valls n’a pas donné de précisions sur les critères qu’il compte modifier.
Par ailleurs, le ministre a annoncé deux projets de loi, l’un pour l’automne et l’autre pour le semestre 2013, pour préciser les critères de régularisation des clandestins, la fin du délit de solidarité et la création d’un titre de séjour pluriannuel alors qu’il est, sauf exceptions, d’un an aujourd’hui.
Les critères de régularisation "vont être discutés, cet été, avec l’ensemble des parties prenantes (associations, syndicats,)". Ils devront être "compréhensibles, à la fois par les personnes en situation irrégulière, par celles qui nourrissent le projet de venir sur notre territoire et également, cela me paraît essentiel, par nos compatriotes", a fait valoir le ministre.
"Ces critères portent sur les années de présence sur le territoire, les attaches familiales, la scolarisation des enfants, la situation par rapport au travail, donc sur ce qui fait la réalité d’une vie construite sur notre territoire", a-t-il détaillé.
Sur les 30.000 régularisations annuelles effectuées sous le précédent gouvernement, il y en avait "15.000 purement discrétionnaires", a accusé M Valls. "La clarification des critères que j’appelle de mes voeux permettra de réduire la part d’incertitude qui pèse sur un processus très discrétionnaire" sans "augmenter le nombre de régularisations".
Dans le premier projet de loi, "il sera proposé de mettre fin au +délit de solidarité+ qui permet de poursuivre l’aide désintéressée, apportée à des étrangers en situation irrégulière, sur la même base juridique utilisée pour les filières criminelles d’immigration".
"Notre loi ne saurait punir ceux qui, en toute bonne foi, veulent tendre une main secourable". "La France ce n’est pas cela", a argumenté M. Valls.

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Action à l’ambassade de france à londres pour noureddin, migrant mort à calais

19 juillet 2012 - Indymedia Paris

Le 17 juillet 2012, plus de 20 personnes ont manifesté devant l’ambassade de France à Londres pour appeler à une enquête immédiate sur la mort de Noureddin Mohamed.

Traduit de https://www.indymedia.org.uk/en/201...

Trois années de mort-es à Calais

Noureddin était un réfugié soudanais qui a été trouvé mort dans un canal de Calais le samedi 7 Juillet. Il est décédé quelques instants après un affrontement avec la police, qui se produisent sur une base quotidienne à Calais dans le cadre du contrôle de la frontière franco-britannique. La police n’a pas enquêté sur, a clôturé le dossier, et Noureddin a depuis été enterré. Son oncle a toutefois déposé une plainte officielle. Cela oblige théoriquement les autorités à enquêter, mais nous n’avons pas encore vu les résultats de cette plainte. Plus de détails sur le contexte : http://www.indymedia.org.uk/en/2012/07/497887.html

La manifestation a débuté lorsque certaines personnes ont eu accès à l’immeuble, et ont réussi à parler à un groupe de fonctionnaires. Ils ont dit qu’ils feraient passer le message à l’ambassadeur. Étant impossible d’aller au-delà du hall d’entrée, les militants ont rapidement quitté le bâtiment pour rejoindre le groupe bruyant de l’extérieur qui criait des slogans en français, anglais et arabe.

Slogans : "Solidarité AVEC Les sans-papiers !" - "Solidarité avec les sans-papiers !" "Partout police, la justice nulle part !" - "Police partout, justice nulle part !" "Assha’b yourid isqat alhudud !" - "Les gens veulent faire tomber les frontières !" "Pétain, les Reviens ! T’as Oublie tes chiens !" - "Pétain, reviens, t’as oublié tes chiens !" "CRS = SS !"

Les membres des différents groupes Soudanais étaient présents. Les représentants des groupes - Darfour GB & Irlande, et Monts Nouba, Solidarité à l’étranger - ont apporté une lettre qu’ils avaient co-écrite à l’ambassadeur. Curieusement, l’ambassade ne nous a permis de leur transmettre des documents qu’en les glisant sous la porte. Beaucoup de tracts ont également été distribués aux passant-es en les informant du traitement effroyable que la France inflige aux migrants à Calais.

La manifestation d’aujourd’hui a été fait en solidarité avec les migrant-es et les soutiens de Calais qui ont protesté la semaine dernière tous les jours, en exigeant - au minimum - une enquête sur la mort de Noureddin. Nous allons continuer à mettre l’ambassade dans une situation embarrassante jusqu’à ce qu’une véritable enquête soit réalisée pour Noureddin.

Il est le dix-huitième migrant mort à Calais en trois ans. D’autres restent anonymes, sans veilles et manifestations, sans famille pour plaider en leur nom :

2012 :

  • 7 Juillet : Noureddin Mohamed, 28 ans, du Soudan, a été retrouvé mort dans le canal
  • 9 Avril : Zenebe, un homme érythréen a été retrouvé mort dans une usine de dentelle abandonnée

2011 :

  • 22 Décembre : Ismael, un homme éthiopien, a été retrouvé mort au pied d’un pont
  • 9 Décembre : un homme iranien est tué après avoir été heurté par un bus en marchant le long de la route de nuit
  • 17 Novembre : Deux Egyptiens transportés dans le coffre d’une voiture sont tués lors d’une collision. Les autres passagers ont survécu.
  • 11 Septembre : Yousuf, âgé de 28 ans, du Soudan, est tué en essayant traverser
  • 10 mai : un homme iranien est tué en essayant de traverser, semble-t-il en tombant d’un camion
  • 22 Février : un homme afghan, âgé de 24 ans, se noie dans le canal, pourchassé par la PAF

2010 :

  • 10 Avril : Rahmaddin, un Afghan de 16 ans, est écrasé par un camion lors d’une tentative de traversée -* 9 Avril : un migrant érythréen est retrouvé mort dans un bâtiment abandonné

2009 :

  • 15 Décembre : Un garçon de 15 ans en Afghanistan, est tué en tentant de traverser
  • 30 Octobre : ​​25 ans, un Indien est retrouvé mort dans camion au cours d’une tentative de passage
  • 13 Juin : Aman, un homme de 35 ans, Érythréen, est mort en essayant de se laver dans le canal, les douches étant refusées par les autorités
  • 19 mai : une femme vietnamienne est retrouvée mort sur la route après être apparemment tombée d’un camion
  • 5 Avril : Un homme sans nom est décédé après être tombé d’un train dans le tunnel sous la Manche
  • 25 Février : Glara, un bébé kurde irakienne de six jours meurt, ses parents étaient obligé-es de dormir dans le froid
  • 7 Janvier : Un afghan de 30 ans est poignardé dans une bagarre

Un-e No Borderer

Site : http://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/

Adresse : calaisolidarity@gmail.com

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Les JO en toile de fond du jungle tour

18 juillet 2012 - Le Phare Dunkerquois - Claire Hohweyer

À l’occasion du passage du jungle tour à Téteghem et à Grande-Synthe, vendredi 6 juillet, les associations venant en aide aux migrants sur le Dunkerquois organisaient un repas de rue, festif, en présence des migrants et de Roms.

« Les JO ? C’est secondaire », fait comprendre Mohammad Khan. Cet Afghan, arrivé à Grande-Synthe il y a peu, tente « tous les jours » de passer en Angleterre. « En 2010, j’étais à Londres pour travailler, mais je me suis fait prendre par la police et reconduire en Italie parce que mes papiers étaient là-bas. J’essaie tout le temps d’y repartir. Je n’ai plus de famille, plus de maison, pas de travail, pas d’argent. » Alors, certes, la facilité avec laquelle les touristes peuvent se rendre à Londres, oui, ça l’interpelle.
Mais « de toute façon, je vais passer ». Assis avec d’autres migrants, un peu en retrait du groupe de bénévoles, il attend le repas. « Tout ça, ça nous fait du bien », sourit-il brièvement. Emmaüs, le Mrap, Salam, Médecins du monde, le Carrefour des solidarités et tous les bénévoles oeuvrant pour leur survie se réunissent pour un repas festif autour du jungle tour. Chaises et tables ont été plantées sur un terrain tout proche de la mairie.

« Débauche de communication »

Juste derrière, sur la route, un bus de la Communauté urbaine de Dunkerque, passe. Sur les côtés, un habillage : « Les JO sont en nous ».
Ironique pour ces migrants en situation irrégulière, qui risquent leur vie pour passer la frontière. « Ces affiches m’interpellent, assure Jean-Marie, bénévole grand-synthois. Il y a une débauche de communication autour de tout ça, mais on oublie qu’il y a toujours de la misère à côté. Les conditions de vie des migrants n’ont pas changé. » Constat identique de la part de Médecins du monde, même si, pour Cécile Bossy, référente sur le Dunkerquois, « on ne ressent pas trop l’impact des JO ici ». « Mais c’est présent dans les esprits. Le turn-over est assez important, avec un nombre de migrants moins important, près de 70 entre Téteghem et Grande-Synthe. » Elle n’hésite d’ailleurs pas à rapprocher le parcours d’un athlète, tombant pour relever à nouveau son défi sportif, à celui d’un migrant. Une différence, de taille : cet Afghan ou cet Iranien risque sa vie, à chaque tentative. « C’est tout le temps l’urgence pour eux. » « Continuer à parler des migrants, savoir qu’ils sont là, c’est important », estime Walter, originaire de Gand. Participant au jungle tour depuis l’année dernière, il est arrivé dans le Dunkerquois, à vélo, depuis la Belgique, avec quelques compatriotes. Activiste de la question des migrants à Gand et à Ostende, il trouve intéressant de faire le lien entre les migrants et les habitants. Mais, lors du repas, aucun Grand-Synthois n’aura rejoint la fête...

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Israël expulse 2000 immigrés ivoiriens

16 juillet 2012 - RFI

Dans le cadre de son plan de rapatriement des clandestins africains, les 2000 immigrés ivoiriens ont jusqu’à aujourd’hui dernier carat pour quitter Israël. La plupart avait rejoint Israël clandestinement pendant la période de crise post-éléctorale de décembre 2010. Cet ultimatum a été fixé le 28 juin par le ministre de l’Intérieur Elie Yishaï.

500 dollars par adultes et 100 dollars par mineurs, voilà ce que propose le gouvernement israélien aux ressortissants ivoiriens pour quitter le pays avant ce soir, dernier délai.

Il y a un mois, le président Alassane Ouattara a donné son accord pour ce rapatriement. Mais pour Igal Shtayim, fondateur de l’association d’aide aux migrants Marak Liwinsky à Tel Aviv, beaucoup de réfugiés ivoiriens ne l’entendaient pas de cette oreille : « Fin juin, la cour israélienne a refusé aux 132 réfugiés ivoiriens l’asile et c’est pourquoi il a été décidé qu’ils devaient partir. Ils avaient deux semaines pour se préparer. Les réfugiés continuent de demander quelques jours de plus, un peu plus de temps, ils ne veulent pas partir maintenant ».

Certains d’entre eux ne voulaient pas rentrer en Côte d’Ivoire de peur d’être catalogués comme pro-Gbagbo. Mais peu de choix semble aujourd’hui s’offrir à eux.

« Le gouvernement déclare qu’il les mettra en prison, poursuit Igal Shtayim. Ils sont en train de construire un immense camp qui est en fait une prison et ils font tout ce qu’ils peuvent pour les mettre dehors. Une partie d’entre eux va accepter parce qu’ils veulent éviter d’aller en prison, donc certains vont probablement partir et juste une minorité décidera de rester, je pense ».

Cet acte d’expulsion concerne près de 2000 personnes.

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Boats4people et les migrants dans le même bateau

15 juillet 2012 - Les Echos du Touquet

Plusieurs associations du Pas-de-Calais ont soutenu, le 5 juillet dernier, l’action internationale Boats4people qui se déroule actuellement en Méditerranée.

Boats4people entend lutter contre « l’indifférence des naufrages », notamment entre les côtes africaines et européennes. Le jungle tour, qui relie à vélo différents lieux du Nord-Pas-de-Calais, où sont présents des camps d’exilés, a participé à cette manifestation. Après que des tracts ont été distribués dans les rues de la ville, une dizaine de petits bateaux en papier ont été mis à l’eau. Les militants rappellent que certains des "boat people" méditerranéens arrivent sur le littoral de la Manche et de la Mer du Nord. Si le franchissement de la Manche tue, la fermeture des frontières aussi. Boat4people cite le chiffre de 200 morts depuis la fermeture du camp de Sangatte. Jeudi, tous étaient présents pour le rappeler.

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SOUDAN DU SUD. "Nous ne voyons pas la fin de la souffrance"

13 juillet 2012 - Le Nouvel Obs - Céline Lussato

"S’il n’y a pas un accroissement de la riposte, la mortalité va encore s’accentuer", alerte, depuis le camp de réfugiés de Jamam, la coordinatrice de MSF.

Depuis le camp de réfugiés de Jamam au Soudan du Sud*, la coordinatrice d’urgence de Médecins sans frontières Tara Newell alerte sur la situation critique dans la région.

Quelle est la situation au Soudan du Sud où vous vous trouvez ?

- L’année passée, en octobre et novembre, lors du début de la guerre dans les Blue Nile Mountains, la population a commencé à fuir vers le Soudan du Sud. Et la région enregistre désormais quelque 120.000 réfugiés séparés dans plusieurs camps où ils sont toujours installés.

D’autant qu’il y a eu une seconde vague de déplacement de population, en mai, lors des bombardements, ce qui a encore renforcé ce nombre. MSF a été témoin, via les vagues d’arrivées, de la violence dont a été victime cette population. Mais, en plus, l’endroit où on se trouve, là, à Jamam, est très malcommode : les réfugiés y manquent terriblement d’eau et il est difficile d’accès. Donc tout doit arriver par cargo : le matériel, le staff… La qualité de vie est très mauvaise et les besoins médicaux énormes.

Le manque d’eau a de graves conséquences sur les réfugiés ?

- En principe, on considère qu’il faut au minimum 5 litres d’eau à boire pour une famille par jour. Aujourd’hui, c’est le nombre de litres dont nous disposons par famille pour tous les usages : se laver, laver le linge… Ces derniers besoins ne peuvent donc pas être satisfaits et cela crée un souci évident d’hygiène dans le camp, qui entraîne bien sûr des maladies : 65% des réfugiés souffrent de diarrhée par exemple. Il y a une grande part de la mortalité qui est due à ce manque d’hygiène contre lequel nous ne parvenons pas à lutter.

Mais la saison des pluies a commencé…

- Oui et cela crée de graves problèmes en plus. Avec la saison pluvieuse, le camp est victime d’inondations. Nous nous transformons en grand lac avec une île au milieu. Voilà à quoi ressemble la zone des réfugiés ! Les tentes tombent, tout est mouillé… on ne parvient pas à sécher les enfants car les couvertures sont elles-aussi trempées. Les plus petits, les moins de 5 ans, sont touchés par le paludisme, des infections respiratoires. Nous avons un pic d’enfants malades actuellement. Sans parler évidemment du fait que tout cela intervient dans un climat général de malnutrition très grave.

Comment la vie s’organise dans le camp pour la nourriture, la gestion des morts ?

- Nous avons mis en place une surveillance pour la gestion des corps et leur décompte. Nous opérons une vigilance sur trois niveaux : un porte-à-porte hebdomadaire de chaque tente, un décompte des cadavres auxquels nous avons accès et aussi un dialogue constant avec les cheikhs. Il est très important de maintenir une vigilance très forte, étant donnée la fréquence des décès. On considère que le niveau d’urgence est atteint à 1 mort par jour sur 10.000 personnes et 2 enfants de moins de 5 ans par jour pour le même seuil. A Jamam, nous comptons 9 à 10 morts par jour dans un camp qui compte 35.000 personnes.

Pour la nourriture, il y a en place une distribution du PAM – le Programme alimentaire mondial – mais malheureusement cela ne suffit pas. Il y a un vrai manque de céréales et de protéines animales. Il manque des programmes ciblés pour le monde arabe ou les enfants. MSF a essayé de palier à ces manques mais c’est très difficile et nous sommes encore très préoccupés par les questions d’alimentation, sur le plan de la quantité autant que sur celui de la qualité.

Avec des conditions de vie si difficiles, les réfugiés parviennent-ils à vivre dans des conditions de paix ?

- C’est une population incroyable. Malgré les maladies continuelles, les inondations, les morts, chaque nuit on entend de la musique. Ils parviennent quand même à célébrer qu’ils sont encore en vie, alors que nous, nous ne voyons pas de fin à leur souffrance énorme. Où cette population va-t-elle bien pouvoir aller ? Il y a des projets de relocalisation. Mais ils en ont pour des années. Les réponses ne sont pas à la hauteur du besoin. Et s’il n’y a pas un accroissement de la riposte, la mortalité va encore s’accentuer.

*MSF a lancé exceptionnellement et compte tenu de la situation une opération d’appel au don pour le Soudan du Sud

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Mort d’une cinquantaine de migrants africains en Méditerranée

11 juillet 2012 - Nouvel Obs - Reuters

ROME (Reuters) - Cinquante-quatre migrants, qui avaient quitté la Libye pour l’Italie sur un canot pneumatique, sont morts de soif près de la côte nord-africaine après quinze jours de dérive au cours desquels leur bateau s’est dégonflé, a annoncé mardi l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Le seul survivant, un Erythréen, a été secouru en état de déshydratation avancée par des garde-côtes tunisiens, alors qu’il s’agrippait à l’embarcation.

L’homme a déclaré aux responsables du HCR que le bateau avait presque atteint la côte italienne lorsqu’il avait été éloigné par des vents violents avant de se dégonfler progressivement.

Il ne transportait pas suffisamment d’eau et beaucoup de passagers ont commencé rapidement à souffrir de déshydratation. Beaucoup ont bu de l’eau de mer, ce qui n’a fait qu’augmenter leur soif, a-t-il ajouté.

Une porte-parole de l’Onu s’est interrogée sur l’absence de secours lors de la traversée.

"Comment est-ce possible que dans une mer comme la Méditerranée, avec tous les chalutiers, les cargos et tous les autres bateaux, il n’y ait eu personne pour les secourir", a dit Laura Boldrini sur Sky TG24.

Selon le HCR, environ 170 personnes sont mortes cette année après avoir quitté la Libye pour rejoindre les côtes européennes. Quelque 1.300 immigrés ont réussi à atteindre l’Italie, et un millier d’autres sont arrivés à Malte.

James Mckenzie, Julien Dury et Benjamin Massot pour le service français

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Deux blessés dans un camp de migrants à Téteghem (Nord) près de Dunkerque

10 juillet 2012 - Lille ma ville - AFP

Un Irakien de 34 ans et un Iranien de 27 ans ont été blessés respectivement à l’arme blanche et par arme à feu lors de deux rixes successives lundi soir dans un camp de migrants à Téteghem (Nord), près de Dunkerque, a-t-on appris mardi auprès des pompiers et de source judiciaire.

Les jours des deux blessés ne sont pas en danger, a-t-on précisé de source judiciaire.

Le premier a été atteint de coups de couteau dans le dos vers 21H30, tandis que le second a été touché au mollet par un tir d’arme à feu vers minuit, dans un camp qui accueille entre 30 et 50 migrants.

Dispute entre migrants ou règlement de comptes entre passeurs, "toutes les hypothèses sont ouvertes", a-t-on expliqué de source judiciaire.

L’enquête a été confiée à une brigade de la Police aux frontières spécialisée dans les filières d’immigration clandestine.

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Sans motif légal, les centres de rétention restent fermés aux journalistes

10 juillet 2012 - Libération - Sarah Bosquet

Plus de familles ni de mineurs dans les centres de rétention administrative (CRA). Avec la circulaire adressée aux préfets ce lundi, Manuel Valls réalise la promesse de campagne du gouvernement Hollande, pression de la société civile et des institutions europénnes aidant. La France avait en effet été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) en janvier 2012 (lien) suite à l’enfermement de la famille Popov au CRA de Rouen-Oissel.

Le ministère de l’Intérieur ne semble en revanche pas préoccupé par une autre violation des libertés fondamentales : sans fondement juridique réel, ces centres sont fermés aux journalistes. C’est l’un des constats de la campagne « Open access now » menée par les réseaux d’associations Migreurop et Alternatives Européennes du 26 avril au 26 mai. Le principe : journalistes, militants associatifs et parlementaires de huit pays d’Europe (et de Mauritanie) se sont mobilisés pour demander l’entrée dans ces espaces opaques où sont enfermés les migrants en situation irrégulière dans l’attente de leur expulsion – ou de leur libération.

En France, 48 journalistes de médias nationaux et régionaux ont participé à l’opération. Certains accompagnaient des parlementaires, d’autres ont fait leur demande de manière autonome. Sur les neuf centres de rétention démarchés, six ont pu être visités, mais uniquement par les parlementaires. Toutes les demandes des journalistes et des militants associatifs ont été refusées.

« C’est l’arbitraire qui décide »

Prisca Orsonneau, avocate au barreau de Paris et conseillère juridique de Reporters sans frontières, a elle aussi trouvé porte close : « Ce qui est effrayant, c’est qu’on a l’impression d’une zone à part où c’est l’arbitraire qui décide – les autorités ne se donnent souvent même pas la peine de nous argumenter leurs refus. » Car si l’accès des journalistes aux prisons est encadré par un texte du code pénitentiaire, il n’existe pas de disposition similaire pour les CRA. Un flou juridique avantageux pour les administrations, qui s’autorisent un mode de réponse discrétionnaire. En contradiction totale avec le principe du droit à l’information imposé par l’article 10 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). « Les restrictions à ce droit doivent être justifiées par les textes de lois ou par un motif légitime (comme un espace surmilitarisé ou un contexte très spécial) », rappelle Prisca Orsonneau.

Le CRA de Geispolsheim, près de Strasbourg, a motivé son refus par l’article 719 du code de procédure pénale qui prévoit le droit d’accès des parlementaires et sénateurs aux CRA mais n’évoque pas celui des journalistes. D’autres centres ont invoqué le « devoir de réserve » des fonctionnaires en « période électorale ». C’est la réponse que le CRA de Vincennes a donné à Camille Polloni, journaliste aux Inrockuptibles : « On a réussi à passer un premier portail en scooter, par hasard. Mais on est vite venu nous chercher avant l’entrée – la parlementaire et le sénateur qui nous accompagnaient sont rentrés sans nous. »

Mais la palme des justifications douteuses revient au centre de Cornebarrieu, près de Toulouse, où le ministère de l’Intérieur explique aux militants et journalistes : « Nous veillons avant tout au respect des personnes. Si ces centres sont interdits, notamment aux journalistes, c’est lié au fait que ces retenus ne sont pas des animaux et que nous ne sommes pas dans un zoo. »

« Le plus dur, c’est l’attente »

Marie Barbier, journaliste à l’Humanité spécialisée sur les questions de migrations, n’en était pas à sa première demande au moment de la campagne. « D’habitude, la plupart des refus ne sont pas motivés, mais cette fois, le CRA Vincennes m’a répondu que les détenus étant des personnes privées de liberté, une visite pourrait nuire à leur image. » Elle était déjà rentrée deux fois dans des centres de rétention - sans dire qu’elle était journaliste, mais en faisant valoir le droit de visite d’un détenu. « Le plus dur pour ces personnes, c’est l’attente - alors qu’ils n’ont rien fait de mal. La pression est incroyable : tous les matins, le nom des expulsés est affiché sur un tableau ». Tentatives de suicides, auto-mutilations…. Les conséquences psychologiques de l’enfermement peuvent être très graves. D’autant plus que dans la plupart des centres de rétention, l’accès aux soins est très limité.

Autre méthode utilisée par les journalistes pour rentrer en contact avec les détenus : se faire passer pour un assistant parlementaire (donc entrer sans caméra ni appareil photo), ou appeler sur les cabines téléphoniques des centres, comme le fait régulièrement Marie Barbier : « C’est très impressionnant, on entend des cris, des appels qui résonnent. Les détenus qui parlent français sont très preneurs de parole. »

L’isolement géographiques des CRA (souvent proches des frontières ou d’aéroports) et l’absence fréquente d’interprètes réduisent d’autant les possibilités de communication ou de témoignage. Les données éparses obtenues par les associations et les élus pointent l’hétérogénéité des conditions matérielles dans les centres, où sureffectif et recours à la contrainte physique (menottes, isolement) sans justification particulière sont courants. Hélène Flautre, députée européenne EE-LV, a visité la zone d’attente de Roissy et le CRA de Strasbourg le 13 avril, en demandant à être accompagnée de journalistes. Elle n’a pas pu rentrer avec eux. « Je ne vois aucune raison à leur interdire l’accès des centres, à part entretenir les fantasmes de la population sur les migrations et les migrants », lance-t-elle. « Seulement, si tous les journalistes pouvaient diffuser les récits des individus, ce serait dévastateur pour les autorités politiques. Car la plupart des personnes enfermées dans ces centres n’ont rien à y faire. »

De fait, selon la Cimade, 40% des personnes placées en rétention sont finalement libérées quand 35% sont expulsées. « La majorité sont des sans-papiers qui ont été arrêtés dans la rue, alors qu’ils vivent ici depuis des années », souligne Marie Barbier. En 2010, plus de 60 000 personnes sont passées par un des 26 CRA français. La durée maximale de la rétention y est passée de 32 à 45 jours en juillet dernier. La durée moyenne d’enfermement étant aujourd’hui d’une dizaine de jours. Paradoxe : plus le temps de rétention augmente, moins l’étranger risque l’expulsion.

« Maintenir l’opacité »

« Nous demandons le droit d’accès au CRA pour la société civile de manière générale », explique Laure Blondel de Migreurop, coordinatrice de la campagne Openaccess. « Notre analyse est globale : partout en Europe, il y a une volonté de maintenir l’opacité sur ces centres, en entretenant l’illusion qu’on peut y rentrer. En mettant en avant les visites des parlementaires (qui y ont déjà droit), ou en invitant certains journalistes pour l’inauguration de nouveaux centres, comme cela a été fait en Belgique et à Barcelone. » Les journalistes y ont été autorisés à prendre des photos, mais pas à parler aux détenus.

En Italie, où leur accès est encadré par un règlement, un refus d’accès opposé à une journaliste a été contesté et porté devant les tribunaux par un collectif d’associations. La décision de l’administration a été déclaré illégale. « Cela montre que les textes qui prévoient l’accès des journalistes sont fait pour restreindre leur marge de manoeuvre dans la pratique » analyse Ségolène Pruvot d’Alternatives Européennes, elle aussi coordinatrice de la campagne. « Il faut une règlementation, mais elle doit prendre en compte réellement le droit à l’information. »

Le 2 mai, lors du débat de l’entre-deux-tours, François Hollande, déjà interpellé par les associations, cite sa lettre de réponse au directeur général de France Terre d’Asile : « Je souhaite que la rétention devienne l’exception » (position qui rejoint la législation européenne), avant d’affirmer, péremptoire : « Les centres de rétention sont nécessaires, ils existent partout. »

En 2010, un rapport de la Cimade dénonçait « une banalisation de l’enfermement administratif » (le nombre de places dans les centres a augmenté de plus de 80% entre 2005 et 2011). Face à un système absurde et mécanique, Hélène Flautre pointe elle le besoin urgent de transparence : « Quand on discute avec les migrants, on se rend compte que leurs situations émanent de politiques d’enfermement systématique, de stigmatisation et de traque. Le droit d’accès des journalistes aux centres de rétention ne pourra évoluer que de manière concommitante à l’évolution de cette politique. »

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Cecilia Malmström : "l’immigration sera nécessaire pour l’Europe"

10 juillet 2012 - Le Monde - Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)

Cecilia Malmström, commissaire européenne aux affaires intérieures, devait rencontrer, mardi 10 juillet, à Paris, Manuel Valls. Au menu, principalement : l’avenir de l’espace sans frontières de Schengen après l’approbation, par le ministre de l’intérieur français, du principe du rétablissement des contrôles aux frontières en cas de circonstances "exceptionnelles".

Le débat sur Schengen a été déclenché par les événements du "printemps arabe". A ce propos, vous estimez que l’Europe a raté une "opportunité historique". Pourquoi ?

Que, dans notre voisinage immédiat, des populations fassent pacifiquement tomber des dictateurs et réclament la liberté et les droits de l’homme fut un événement majeur. Or qu’avons-nous dit à des gens qui s’inspiraient de nos valeurs ? Que nous étions en crise et que nous avions peur de "vagues bibliques" d’immigrés... Notez que 4 % seulement de ceux qui ont fui la Libye se sont dirigés vers l’Europe ! Notre attitude a entraîné une détérioration de nos relations avec ces pays et créé une suspicion qui commence seulement à être surmontée.

Vous avez déclaré récemment que l’immigration n’était, pour l’Europe, "pas une menace mais une chance" et même "un facteur de croissance". Un discours qui surprend...

Bien sûr, mais je le maintiens. L’immigration sera nécessaire, étant donné notamment l’évolution de la démographie dans la plupart de nos pays. On estime qu’en 2030, sans nouvelle immigration, la population européenne en âge de travailler aura diminué de 12 %. Des chefs d’entreprise me confient régulièrement leur difficulté à recruter des gens qualifiés alors même que le chômage est au plus haut. L’Allemagne manque d’ingénieurs ; d’ici à 2020, le secteur européen de la santé devrait manquer de 2 millions de personnes.

Or un rapport de l’OCDE vient de montrer que beaucoup de personnes susceptibles d’émigrer sont moins tentées par l’Europe et davantage par le Brésil, le Canada ou l’Australie, voire l’Angola ou le Mozambique. Cela pourrait, à terme, nous causer de grosses difficultés. La même OCDE montre d’ailleurs que la pression migratoire sur l’Europe s’allège. Mais, bien sûr, ce peut être un effet temporaire de la crise que nous connaissons.

La pédagogie sur cette "nouvelle immigration" est donc nécessaire mais, visiblement, le propos est difficile à tenir...

Oui, mais la réalité est là. Le rôle de la Commission de Bruxelles est aussi d’encourager les politiques à la prendre en compte. D’envisager les problèmes sur le long terme et de s’élever au-dessus des contingences nationales. Les milieux académiques considèrent d’ailleurs que ce que je dis est parfaitement banal...

La montée des forces populistes et xénophobes, y compris dans cette Europe du Nord dont vous venez, empêche que l’on entende votre message. Comment faire ?

Il est vrai que Geert Wilders, par exemple, me transforme désormais en ennemi principal des Pays-Bas... Plus fondamentalement, je plaide pour un véritable partage de la charge entre Européens en matière d’immigration et d’asile. Je dis que l’intégration est, dans la plupart des grandes villes, un échec et que la ghettoïsation est une réalité dont les politiques sont responsables parce qu’ils n’ont pas agi avec suffisamment de vigueur. Je réclame aussi une meilleure utilisation de la main-d’œuvre existante.

Donc, il ne s’agit pas d’ouvrir les portes en grand, mais de s’interroger sur la façon de faciliter une nouvelle immigration légale – ce qui est d’ailleurs aussi une manière de lutter contre l’immigration illégale.

De l’autre côté du spectre politique, on vous suspectera d’organiser un exode des cerveaux, le "brain drain", et de priver certains pays de leurs meilleurs éléments...

C’est une question primordiale. Notez toutefois qu’en Tunisie de nombreux personnels infirmiers sont au chômage : pourquoi refuser dès lors qu’ils viennent, pour une période limitée, en France ou ailleurs ? L’Inde et la Chine comptent un surplus d’ingénieurs qui, une fois formés de manière complémentaire en Europe, pourraient être très utiles à leur pays. Ce n’est pas le "brain drain" qu’il faut organiser, mais le "brain gain" ["la croissance des cerveaux"].

Comment convaincre à la fois les dirigeants et l’homme de la rue qui, souvent, ressent confusément l’immigration comme une menace ?

J’ai le sentiment, et des études le confirment, que le citoyen est souvent plus ouvert que certains politiques. Il réclame davantage d’information et il a le sentiment que certains courants manipulent la réalité. Les mêmes études confirment que l’immigration est d’ailleurs souvent un thème plus important pour les milieux politiques que pour les électeurs. Lors de mes rencontres avec des ministres, ils me confient parfois qu’ils sont d’accord avec moi mais ne peuvent pas le dire trop haut... Les images de bateaux de clandestins arrivant à Lampedusa sont apparemment plus fortes que les données objectives.

Vous fondiez beaucoup d’espoir sur un changement de pouvoir en France. Or, lors de son premier Conseil européen, à Luxembourg, en juin, Manuel Valls a, pour l’essentiel, approuvé les positions défendues par Claude Guéant sur la nécessité de rétablir les contrôles aux frontières. Déçue ?

La question centrale est de déterminer précisément les situations "extraordinaires" pouvant motiver un rétablissement des contrôles. Chacun sait que je ne suis pas d’accord avec le dernier compromis en date et que je réclame toujours une supervision des situations nationales par la Commission – en collaboration avec les pays membres, bien sûr – afin que cet examen soit réellement indépendant et transparent. La décision du Conseil n’est pas formalisée, le Parlement n’a pas voté. Il reste donc une possibilité de reprendre le débat en septembre.

Comment appréciez-vous la position de M.Valls ?

Sa situation était très difficile, avec un Conseil européen quelques jours après son arrivée au ministère de l’intérieur. Je me réjouis de le rencontrer.

Vous espérez le faire changer d’avis ?

On verra.

Avec quels arguments ?

On verra.

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RESF doute de la fin de la rétention des familles de sans papiers avec enfants

10 juillet 2012 - 20 Minutes avec Reuters

L’organisation de soutien aux étrangers sans papiers RESF a exprimé des doutes mardi sur une circulaire du ministre de l’Intérieur Manuel Valls mettant fin en principe à la rétention des familles avec enfants visées par une décision d’expulsion. Cette circulaire, rendue publique samedi dernier par le cabinet de Manuel Valls, propose l’assignation à résidence des familles avec enfants, comme solution alternative à leur placement en « rétention » administrative, une sorte d’emprisonnement sans fondement pénal.

RESF (Réseau éducation sans frontières) estime dans un communiqué que le texte de la circulaire « multiplie les précautions, les conditions, les nuances et les prudences propres, croit-il, à l’absoudre auprès de la droite et de l’extrême-droite ».

En effet, remarque l’organisation, il sera toujours possible d’envoyer en rétention les familles avec enfants « dont les garanties de représentation sont faibles et dont le comportement d’ensemble révèle une volonté manifeste de fraude et de refus de leurs obligation ». Par ailleurs, les enfants pourront toujours être enfermés « en cas de fuite d’un ou de plusieurs membres de la famille ou de refus d’embarquement ». Ces restrictions ouvrent selon RESF la voie à un maintien de la pratique de rétention des enfants.

Surtout, remarque RESF, la circulaire ne s’applique pas à Mayotte, territoire français de l’Océan indien qui a pourtant obtenu dernièrement le statut de département et où « plus de 5.000 enfants ont été enfermés en 2011, certains sans leurs parents, dans un centre de rétention aux conditions moyenâgeuses ». Sur la politique à l’égard des étrangers sans papiers, le nouveau gouvernement de gauche a renoncé aux objectifs chiffrés d’expulsions et maintenu des régularisations au cas par cas, affirmant rester ferme sur la question et refuser toute régularisation massive.

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Un nouveau souffle pour le camp de migrants de Norrent-Fontes

5 juillet 2012 - L’avenir L’Artois - Marie Jourdin

Lundi 2 juillet, l’association Terre d’Errance inaugurait en grandes pompes le nouveau camp de migrants de la Marnière. Bénévoles et élus ont fait le déplacement pour assister à cette renaissance.

Après avoir été détruit en janvier dernier sur ordre du préfet, le camp de migrant renaît de ses cendres. Les amas de tôles et de bois ont désormais laissé place à quatre petits cabanons offrants ainsi de meilleures conditions de vie aux migrants. Lundi 2 juillet, l’association Terre d’Errance avait convié bénévoles, élus et médias pour l’inauguration officielle de ce nouveau camp. Une inauguration qui coïncidait avec le passage du jungle tour à Norrent-Fontes.
Dans son discours, Nan Suel, la présidente de Terre d’Errance a rappelé l’histoire du camp. De la mise en demeure du maire jusqu’à la destruction et à la facture envoyée à la mairie. « La facture de la destruction s’élevait à 21 273, 86 euros. Elle a été annulée suite à un défaut de procédure. Ce qu’il faut savoir c’est que la construction des quatre abris a elle couté environ 12 000 euros », ironisait-elle.

Liberté, égalité, fraternité, hospitalité

C’est grâce à la participation de Médecins du Monde et à la mobilisation des bénévoles que ces abris ont pu voir le jour. L’ONG en a dessiné les plans et a accompagné Terre d’Errance dans leur fabrication. L’association a profité de l’inauguration pour baptiser ces maisonnettes qui accueillent les migrants depuis quelques semaines : « Le premier s’appelera liberté, le deuxième ce sera églaité, le troisième fraternité et le quatrième hospitalité », annonçait Nan Suel, la présidente sous les applaudissements des bénévoles. Et d’ajouter : « On espère que ces abris vont faire des petits un peu partout en France. Il suffirait juste que les responsables politiques se mobilisent un peu plus pour améliorer les conditions de vie des exilés sans refuge. » L’association espère qu’à l’avenir l’Etat interviendra davantage auprès des migrants et autrement qu’avec les forces de l’ordre. « Même si nous sommes très contents d’inaugurer ce camp, la situation administrative n’est pas pour autant réglée. Il y a toujours la question du droit d’asile. Il faut continuer à se battre. » Présent, Marc Boulnois, maire et président du réseau des élus hospitaliers, en a profité pour annoncer avoir reçu une invitation de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, pour discuter de la question des migrants et plus particulièrement de l’accueil d’urgence.

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France. Les clandestins ne peuvent plus être placés en garde à vue

5 juillet 2012 - Ouest France

La Cour de cassation a décidé jeudi que le séjour irrégulier d’un étranger ne pouvait plus suffire à son placement en garde à vue, ce qui va obliger le gouvernement à créer un nouveau dispositif.

60 000 personnes concernées chaque année

Les magistrats de la première chambre civile ont ainsi suivi l’avis de la chambre criminelle, rendu il y a un mois. La haute juridiction était saisie de plusieurs pourvois sur cette mesure qui concerne, selon les associations, 60 000 personnes par an.

Cette pratique était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu en décembre 2011 un arrêt affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif.

Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.

Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.

Une loi à la rentrée ?

Désormais, les personnes sans-papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », souligne Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade.

Le ministère de l’Intérieur s’était préparé à cette décision et ne cache pas la nécessité de « passer par la voie législative » pour y répondre. « La voie réglementaire ne suffira pas », a indiqué l’entourage de Manuel Valls. Un texte pourrait ainsi être préparé avec présentation au Parlement sans doute « pour la rentrée ».

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STOP aux ravages des politiques migratoires Belges-signez la pétition pour les sauver !

5 juillet 2012 - Getting the Voice Out (Belgique)

Pétition

Papa expulsé vers l’Iran laissant derrière lui sa femme hospitalisée et son fils de 3 ans, traumatisé, et tout deux menacés d’expulsion par l’Office des étrangers

Monsieur Muhamed Ali, son épouse, Shirin et leur fils, Parsa avaient fuit l’Iran il y a plus d’un an suite à des persécutions pour raisons politiques . Le couple avaient découvert que Shirin était reprise sur une liste de personnes à rechercher en Iran avec d’autres, en raison de ses activités militantes.

Ils ont fuit l’Iran comme d’autres et non sans mal. Certains de leurs amis sont arrivés en Angleterre où l’asile leur a été accordé.

La famille arrivée en Belgique a déposé une demande d’asile. Cette demande a été très vite refusée malgré des preuves évidentes de persécution en Iran. La famille a été placée dans une “maison de retour” à Tubize en vue de son expulsion.

Sachant pertinemment leurs vies en danger en cas de retour, ils ont fuit cette maison et continué leur vie dans la clandestinité.

Le 5 juin dernier, Muhamed a été arrêté et amené au centre fermé de Merksplas.

L’Office des Etrangers (OE) a tenté une deuxième fois de l’expulser le 20/06 : il a résisté à son expulsion (témoignage ici), ne voulant pas laisser sa femme et son fils seuls sachant ce qui l’attendait en Iran.

C’est pieds et mains liés qu’il a été emmené “d’abord ils l’ont mis dans la cellule, puis dans une camionnette, puis dans l’avion. Il a crié “je ne veux pas partir, je ne veux pas partir”. Ils lui ont mis du papier de toilette et des mouchoirs dans la bouche pour ne pas qu’il crie. Ils ont pris sa tête et l’ont frappée sur la tablette du siège [de la camionnette] ” (récit d’un témoin).

Le commandant de bord a refusé qu’il reste dans l’avion, vu son état “Le pilote a refusé qu’il reste dans l’avion, il a bien vu qu’il avait très mal, qu’il allait mourrir sinon. »’

Il a été ramené au centre fermé de Merksplas dans un état très préoccupant. Tous les témoignages attestent de son état suite à sa tentative d’expulsion, : visage tuméfié, bras rouges et gonflés,voire cassés, difficulté à marcher : des récoltes de plus de témoignages de son état sont actuellement en cours.

Des dépôts de plaintes étaient prévus par ses co- détenus, son avocat, certaines associations et ses amis. Les constats et témoignages nécessaires pour ce dépôt n’ont eu le temps d’aboutir vu que Muhamed Ali a été mis en isolement pour le lendemain pour une nouvelle tentative d’expulsion le 23 juin.

Il en résulte l’impression que tout ait été fait pour éviter les constats et le dépôt de ces plaintes. Une visite de la LDH a également été impossible vu son expulsion rapide.

Certaines personnes concernées par son sort auraient subi des pressions téléphoniquesde la part de la police fédérale. Deux médecins avaient sollicité une visite au centre : un au moins a reçu un appel téléphonique de la police fédérale lui déconseillant vivement cette démarche.

La police de l’aéroport de Bruxelles-National a quant à elle a fait un rapport sur la tentative d’ expulsion : les agents n’auraient fait que “déposer” Muhamed dans l’avion entre les mains de 3 policiers turques !

Troisième tentative d’expulsion le 23 juin 2012 : aller-retour Bruxelles – Téhéran

Nouvelle tentative d’expulsion sous escorte et avec violences vers Istamboul, puis Iran. Les agents lui ont lié les mains et les pieds et placé une cagoule sur la tête pour exécuter l’expulsion. Les autorités iraniennes refusant son entrée sur le territoire étant donné que il n’avait ni laissez-passer, ni passeport, Muhamed a été ramené via Istambout vers l’aéroport de Bruxelles-National dans la nuit.

Quatrième tentative d’expulsion le 24 juin 2012 :
Après l’aller-retour Bruxelles-Téhéran le 23 juin M. a été maintenu à l’aéroport en attendant un autre vol. Il est repartit le 24 juin à nouveau vers Istamboul puis Téhéran .Le 25 juin il a eu la possibilité de prévenir sa famille qu’il était emprisonné. Depuis, il semblerait qu’il ait été libéré probablement afin de faciliter le retour de son épouse et de son enfant.

La maman, Shirin, arrêtée puis hospitalisée
Suite aux exactions infligées à son mari, sa femme s’est rendue dimanche 24 juin à la police de Zaventem sur le conseil d’un juge d’instruction en vue de porter plainte contre ces exactions : elle a écrit une plainte en Farsi (elle n’a jamais vu d’ interprète) et puis a été arrêtée et maintenue en cellule. Le but semblait être d’essayer de la mettre sous pression pour mettre la main sur son fils afin de pouvoir également les expulser. Après quatre heures de cellule Madame a été finalement libérée, la police lui demandant de signer son ordre de quitter le territoire ( en nl et toujours sans interprète), ce qu’elle a refusé.

Suite à cette situation désespérante Madame à son retour a fait une tentative de suicide et est actuellement hospitalisée.

L’enfant, Parsa , 3 ans et demi, a été pis en charge par des amis et est très traumatisé par cette situation..

L’avocat a introduit un recours devant le Conseil du Contentieux des étrangers contre le refus d’asile de Muhamed Ali et de sa femme Shirin , et a déposé des plaintes avec les éléments qu’elle possède.

Il semble que l’acharnement continue contre cette famille : L’Office des Étrangers s’est renseigné à l’hôpital sur l’état de Shirin et sur la date de sa sortie.Il semble que tout l’entourage de cette famille soit mis sous pression par la police fédérale et que l’Office des Etrangers veut à tout prix leur mettre la main dessus pour pouvoir les expulser.

Il est évident que le sort de cette famille lors d’un éventuel retour en Iran soit en danger !

Nous exigeons que les autorités mettent fin à cet acharnement et contactent les autorités iraniennes pour rapatrier Muhamed Ali afin que la famille puisse vivre en paix dans notre pays.

Pétition

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Evacuation du squat de l’école des greffes : la colère des associations

4 juillet 2012 - Le bien public

Après l’évacuation, lundi, de 225 personnes, essentiellement ressortissants du Soudan, de Somalie, d’Érythrée ou du Tchad, installés depuis janvier dans un bâtiment de l’école nationale des greffes, à Dijon, plusieurs associations, qui les soutenaient depuis plusieurs mois, réagissent : « lundi 2 juillet la Préfecture a fait expulser les 300 demandeurs d’asile occupant le squat des « greffes » suite à un arrêté du maire de Dijon « portant mise en demeure de quitter les lieux ». Les associations engagées depuis des mois dans le soutien aux demandeurs d’asile tiennent à condamner vivement cette expulsion. »

« Nous sommes indignés »

Une compagnie de CRS avait été appelée pour cette opération et la rue était bouclée. Les demandeurs d’asile présents sur les lieux ont été emmenés dans des bus en direction de la caserne Vaillant. Ils ont dû laisser derrière eux la plupart de leurs affaires. Nous sommes indignés de voir des personnes demandant la protection de la France pour fuir des persécutions être ainsi traitées comme des délinquants. La cour d’appel de Dijon avait accordé des délais mais les pouvoirs publics ont préféré prendre les devants au mépris complet du dialogue en cours entre les associations de soutien et la préfecture, dialogue dont le but était de trouver des solutions de relogement pour tous les demandeurs d’asile concernés. Un rendez-vous était programmé le jeudi 5 juillet à ce sujet. Nous avons donc le sentiment d’un passage en force bafouant toute concertation. »

« Le maire de Dijon a refusé le dialogue »

« Pour sa part, le maire de Dijon a refusé le dialogue avec les associations et n’a jamais répondu à nos demandes répétées de rencontre afin de rechercher des solutions respectueuses de la dignité humaine. L’arrêté justifiant cette opération pose des problèmes de fond et de droit.

D’une part, une partie des problèmes soulevés sont exagérés ou avaient été réglés, mais surtout ces questions avaient été soulevées par deux fois devant les tribunaux et au final la cour d’appel ayant eu connaissance des éléments amenés par toutes les parties avait accordé un délai qui n’a pas été respecté. Les organisations engagées dans le soutien aux demandeurs d’asile n’ont jamais nié les problèmes de sécurité des locaux. Elles ont fait leur possible pour y remédier dans la mesure de leur possible et ont toujours regretté que les pouvoirs publics aient refusé de s’engager dans la gestion matérielle et sociale de ce lieu. Cependant, elles affirment que mettre des personnes à la rue et les condamner à rechercher des abris encore plus précaires, rend encore plus difficile l’aide matérielle et sanitaire qui avait été mise en place et ne fait qu’augmenter les risques encourus.

Il apparaît à l’issue de cette expulsion que les annonces de relogement aux médias sont loin de correspondre à la réalité. Les représentants de la Préfecture nous ont en effet confirmé lundi soir que sur les 300 demandeurs d’asile du bd de la Marne, seulement 19 seront accueillis en structure d’hébergement stable. La plupart sont donc de nouveau à la rue ou le seront dans quelques jours, passés les hébergements d’urgence. Certains même se sont vus refuser l’accès aux hébergements dans les villes où ils ont été conduits par manque de place. [...] »

« Nous continuerons à agir »

« Nous voulons enfin attirer l’attention sur la situation du squat de la rue Bertillon dont la Mairie a demandé l’expulsion après avoir tenté d’y couper l’eau et l’électricité. Nous rappelons aujourd’hui encore notre refus de toute expulsion de ses habitants sans relogement durable pour tous.

Nous continuerons à agir pour le respect du droit d’asile et à soutenir ceux qui fuient les persécutions dans leurs pays. »

Le communiqué est signé par : ACAT Dijon / Action Catholique Ouvrière / Adisar / Afrane Bourgogne / Amnesty International / ATTAC 21 / Agir ABCD / CFDT 21 / CGT 21 / Club Unesco Dijon / CCFD Terre Solidaire / CNT 21 / CSF / Espace Autogéré des Tanneries / Euphorbe en Illabakan / Fraternité de St François d’Assise / FSU 21 / CIMADE / La Vie Nouvelle / Ligue des Droits de l’Homme / MRAP / Pastorale des Migrants / RESF 21 / SOS Refoulements / Syndicat de la Magistrature / Sud Santé / Urgence Solidaire.

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Grèce : les migrants mineurs sont "en danger"

4 juillet 2012 - Le Monde avec AFP

Le non-respect des lois de protection des migrants mineurs non accompagnés en Grèce et des conditions jugées "inhumaines" pour avoir accès aux autorités afin de demander asile mettent "en danger leur sécurité", a dénoncé mercredi le Conseil grec des réfugiés.
Partenaire du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, cette ONG révèle dans un rapport que "des mineurs sont détenus" dans des centres de rétention en Grèce, malgré la législation internationale en vigueur.

"A Amygdaleza [un nouveau centre de rétention, proche d’Athènes], une trentaine d’enfants sont détenus, un chiffre qui change tous les jours", a indiqué à l’AFP, une responsable du conseil grec des réfugiés (GCR). La majorité des enfants détenus sont pakistanais mais il viennent aussi du Bangladesh, d’Afghanistan, Erythrée, Iran, Irak, Algérie, de Syrie, Sierra Leone ou Mali, selon la même source.

Les enfants sont détenus avec des adultes qui se déclarent comme mineurs, raison pour laquelle le nombre d’enfants détenus n’est pas possible à préciser.

"LES PLUS JEUNES SUBISSENT LA VIOLENCE DES AUTRES"

"Le résultat est que les plus jeunes subissent la violence des autres détenus. Un mineur a été récemment tabassé (...), trois autres ont dû être transférés dans des cellules trop petites, non aérées, sans lumière suffisante et sans avoir la possibilité de sortir dans la cour", relève le rapport. "Parfois ils sont détenus pendant deux mois avant d’être libérés sans surveillance", souligne le GCR. Et comme les mineurs ne sont pas accompagnés, ils ont du mal à accéder aux autorités pour demander l’asile.

"Des centaines de mineurs sont obligés de se rendre très tôt chaque samedi devant le bureau des étrangers de la police d’Athènes et se bousculent avec d’autres demandeurs d’asile pour tenter d’être parmi les dix ou vingt personnes qui arrivent finalement à déposer une demande d’asile", poursuit le GCR.

La Convention internationale pour les droits de l’enfant de 1989 et celle de Genève pour le droit d’asile protègent les mineurs, mais le décret présidentiel grec ne fait pas de distinction entre demandeurs d’asile adultes et mineurs, ce qui fait que les mineurs n’ont pas de protection.

Participant à la campagne mondiale "Aucun enfant derrière les barrières, mettre fin à l’immigration et la détention des enfants" (www.idcoalition.org/children), le GCR appelle les autorités grecques à adopter un cadre législatif plus strict pour protéger les mineurs.

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Immigration : Manuel Valls prépare une circulaire sur les critères de régularisation des sans-papiers

4 juillet 2012 - 20 Minutes - AFP

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, prépare une « circulaire » aux préfets qui précisera les critères à prendre en compte pour régulariser des étrangers en situation irrégulière.

« Nous allons préciser dans une circulaire les critères de ces régularisations », a annoncé le ministre mercredi sur Europe 1. Il doit rencontrer les préfets « cette semaine pour leur préciser cette politique parmi d’autres », a-t-il annoncé. Interrogé pour savoir combien d’étrangers en situation irrégulière avaient été expulsés depuis qu’il est ministre de l’Intérieur, Manuel Valls a répondu : « sans doute plusieurs dizaines, je n’ai pas le chiffre précis ».

« Réconcilier pleinement la gauche avec cette idée de l’autorité et de l’ordre républicain »

Il a ajouté qu’il y en aurait d’autres, expliquant qu’« à partir du moment où il y a des régularisations, sur la base de critères, il y a aussi des reconduites à la frontière ». Manuel Valls a dit vouloir « une politique d’immigration qui elle aussi soit concernée par (la) volonté d’apaisement et de responsabilité », soulignant : « c’est un sujet extrêmement sensible qui est souvent utilisé dans le débat politique, mais moi je veux mettre là aussi à la fois de la fermeté, de la règle, de la justice, sortir de l’arbitraire ».

Tout cela « pour que la politique d’immigration sorte du débat et de la confrontation politiques, et soit comprise à la fois par les immigrés mais aussi et surtout par nos compatriotes », a expliqué le ministre de l’Intérieur. « Ma mission, c’est ce que m’ont demandé le président de la République et le Premier ministre, c’est de réconcilier pleinement la gauche avec cette idée de l’autorité et de l’ordre républicain », a conclu Manuel Valls.

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Afghanistan : l’armée française cède la dernière région qu’elle contrôlait

4 juillet 2012 - Libération - AFP

L’armée française a cédé mercredi aux Afghans le contrôle de la Kapisa, la dernière région afghane dont elle avait la charge et celle où elle a perdu le plus de soldats, une étape symbolique mais importante sur la voie du retrait accéléré voulu par l’Elysée.

Ce passage de témoin ne change pas la donne sur le terrain, où les quelque 3.550 soldats français continueront d’assister et de former les forces locales toute en se préparant pour 2.000 d’entre eux à quitter le pays d’ici à la fin 2012, conformément au calendrier fixé par le président François Hollande.

Le transfert de la Kapisa, annoncé le 13 mai dernier par le président afghan Hamid Karzaï, a été entériné à la mi-journée lors d’une cérémonie dans la capitale provinciale Mahmood-e-Raqi, en présence de représentants afghans et des pays de l’Otan, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le drapeau afghan y a été hissé sur un mât placé devant le siège des autorités provinciales, en remplacement de celui de la force de l’Otan (Isaf), sous la bannière de laquelle sont déployés les soldats français).

"C’est un pas important pour l’Afghanistan vers l’exercice de sa totale souveraineté", s’est félicité l’ambassadeur de France en Afghanistan, Bernard Bajolet, à l’issue de la cérémonie.

"C’est un jour hautement symbolique pour la Kapisa comme pour l’armée française", a renchéri le général Éric Hautecloque-Raysz, commandant des forces françaises en Afghanistan, en estimant que "les progrès accomplis sont réels et devraient permettre d’envisager l’avenir avec optimisme et sérénité".

Outre Kaboul, les soldats français sont essentiellement déployés dans le district de Surobi et la Kapisa, deux zones proches de la capitale dont ils ont assuré la sécurité à partir de 2008.

La mission en Kapisa, très infiltrée par les rebelles, est considérée comme la plus difficile pour les Français en Afghanistan depuis leur arrivée dans le pays à la fin 2001, et les affrontements avec les insurgés s’y sont multipliés.

53 des 87 soldats français tués en Afghanistan depuis 2001 y ont péri, dont la totalité des 24 tués en 2011, année la plus meurtrière pour la France en dix ans.

Après plusieurs attaques meurtrières pour les Français, l’ancien président Nicolas Sarkozy avait décidé d’anticiper à 2013 le retrait des forces combattantes françaises. Après son élection en mai dernier, son successeur Français Hollande a décidé d’avancer cette échéance à la fin 2012, soit deux ans avant la date de retrait prévu des forces combattantes de l’Isaf.

En avril, la France, cinquième pays contributeur de l’Isaf en nombre de soldats, avait transféré aux Afghans le contrôle de Surobi, bien plus calme que la Kapisa, un premier pas important sur la voie du retrait.

Les quelque 1.550 soldats français qui resteront en Afghanistan après la fin 2012 seront notamment chargés de former les forces locales, démonter certaines bases et organiser le rapatriement de milliers de véhicules et conteneurs de ces deux territoires jusqu’à Kaboul puis la France.

La réouverture des routes de ravitaillement de l’Otan par le Pakistan, annoncée mardi par Washington après plus de six mois de blocage, devrait grandement faciliter la tâche de l’armée française et soulager ses finances, la voie pakistanaise étant de loin la moins chère.

Nombre d’observateurs doutent fortement de la capacité des forces afghanes à sécuriser le pays et d’éviter une retour des talibans ou une nouvelle guerre civile après le départ des Occidentaux qui les forment depuis dix ans.

Dans ce cadre, la Kapisa, point d’accès stratégique à Kaboul depuis les bastions talibans de l’est afghan et des zones tribales situées de l’autre côté de la frontière pakistanaise, pourrait devenir un vrai casse-tête pour Kaboul.

Dans cette province, policiers et soldats afghans sont "à un niveau suffisant pour contenir l’insurrection dans ses fonds de vallées", rétorque François Guillermet, porte-parole de l’armée française en Afghanistan, convaincu que les rebelles "ne pourront peser sur l’avenir militaire de la Kapisa".

"Si l’ambition était de se promener dans tous les fonds de vallées comme dans les Alpes, alors c’est raté", tempère toutefois un responsable occidental. "Mais s’il s’agissait de stabiliser suffisamment la zone pour que l’armée afghane contrôle les grands axes, alors c’est bon", estime-t-il.

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Afghanistan : la liberté de la presse menacée par un projet de loi

3 juillet 2012 - Libération - AFP

Le droit à une presse plutôt libre, âprement gagné en Afghanistan après trois décennies de conflit, est mis en péril par un projet de loi contraignant, ce que l’organisation Human Rights Watch analyse comme une concession faite aux musulmans conservateurs avant le départ des troupes de l’Otan fin 2014.

"La liberté de la presse a été l’une des success stories les plus importantes depuis 2001" et l’arrivée de la coalition de l’Otan, qui a chassé du pouvoir les talibans obscurantistes, qui y avaient accédé en 1996, a remarqué mardi Brad Adams, le directeur pour l’Asie de Human Rights Watch (HRW, organisation de défense des droits de l’homme dont le siège est à New York).

"Le gouvernement afghan devrait agir pour conforter cette avancée et ne pas tenter d’apaiser les forces hostiles à la liberté d’expression", a-t-il dénoncé, appelant Kaboul à retirer le projet de loi, dont des copies ont circulé avant sa présentation au Parlement.

Ce projet, qui serait amené à remplacer une loi sur les médias votée en 2009, limite la liberté d’expression et accroît le contrôle gouvernemental, selon HRW.

La diffusion de programmes étrangers serait ainsi restreinte et des sanctions prévues pour une longue liste de violations commises par les médias, de même source. Le gouvernement aurait même le droit de contrôler l’utilisation de certains mots.

"Les journalistes afghans ont courageusement placé le gouvernement devant ses responsabilités sur des enjeux cruciaux comme la corruption ou les droits de l’homme. (Le président Hamid) Karzaï devrait ouvertement s’opposer à toute législation limitant la liberté de la presse", a affirmé M. Adams.

Le ministère de l’Information et de la Culture, à l’origine du projet, a indiqué qu’il prendrait en compte tout "avis appréciable" avant sa finalisation.

"Nous rassemblerons toutes les opinions, les étudierons et prendrons assurément en compte les avis intéressants quand nous réviserons le projet", a déclaré à l’AFP Delawar Nazirzoi, conseiller du ministère.

La société civile afghane accuse depuis des mois les autorités de mener un double jeu, s’engageant officiellement pour la cause des droits de l’homme, notamment de la femme, tout en cédant officieusement aux exigences des extrémistes, alors que s’annonce le retrait des troupes étrangères fin 2014.

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