On a lu, on a vu |
|
|
Archives du mois de 07 2017Calais : « les policiers nous aspergent de gaz pendant que nous dormons » ( Libération, 26 juillet)28 juillet 2017 -Calais : « les policiers nous aspergent de gaz pendant que nous dormons » L’ONG Human Rights Watch dénonce dans un rapport publié ce mercredi l’usage du gaz poivre par la police contre les migrants à Calais, y compris pendant leur sommeil. Des accusations qualifiées de « mensongères » par les autorités. · Human Right Watch dénonce l’utilisation de gaz poivre contre les migrants à Calais. (Le Monde, 26 juillet)28 juillet 2017 -D’une ampleur inédite, l’enquête de cette ONG indépendante montre que l’usage de l’agent chimique est quotidien, y compris sur la nourriture et l’eau. Calais est un enfer… L’organisation humanitaire Human Right Watch (HRW), qui mène des investigations sur les violations des droits humains partout dans le monde, vient de dresser un bilan approfondi des violences policières dans le Calaisis. D’une ampleur inédite, l’enquête de cette ONG indépendante et internationale, rendue publique mercredi 26 juillet, a été menée à partir d’entretiens avec plus de 60 demandeurs d’asile et migrants, dont 31 enfants non accompagnés, en juin et juillet. Il en ressort une violence récurrente et souvent gratuite des forces de l’ordre envers les exilés et les associatifs qui les aident à survivre. Si les migrants ne se plaignent pas prioritairement d’être frappés ou insultés, ils sont unanimes à dénoncer l’usage quotidien du gaz poivre contenu dans les bombes lacrymogènes de défense dont disposent les policiers. Cet « agent chimique conçu pour maîtriser des personnes se comportant violemment, cause une cécité temporaire, de fortes douleurs oculaires et des difficultés respiratoires, qui durent en général de trente à quarante minutes, précise le rapport. La nourriture et l’eau aspergées de gaz poivre ne peuvent plus être consommées, tandis que les sacs de couchage et les vêtements doivent être lavés avant de pouvoir être utilisés à nouveau. » La nuit et le jour L’auteur de ce travail, Michael Garcia Bochenek, un juriste, estime caractéristique le récit de Nebay T., un Erythréen de 17 ans, qui lui a raconté comment « les aspersions ont lieu presque chaque nuit. Les policiers s’approchent de nous pendant que nous dormons et nous aspergent de gaz. Ils le pulvérisent sur tout notre visage, dans nos yeux », lui a-t-il expliqué. Ce qui se produit la nuit arrive aussi le jour, comme Layla A. le montre. Cette jeune femme de 18 ans lui a raconté que deux jours avant son entretien, elle marchait « sur la route » : « Des policiers sont passés et ont utilisé leurs sprays. C’était le soir, peu après 20 heures, ils sont passés près du point de distribution dans leurs voitures. Ils ont ouvert la fenêtre et m’ont aspergée ». Des humanitaires, subissent aussi parfois le même sort en plus des contrôles d’identité, des amendes à leur véhicule pour manque d’eau dans le lave-glace, pour des rétroviseurs sales ou un stationnement gênant. Outre la nuit et les moments où les migrants sont isolés, loin des associatifs qui les aident, le temps des repas concentre aussi des manifestations de violence d’une autre sorte. Nasim Z., un Afghan, a expliqué à HRW que les policiers avaient intentionnellement aspergé son repas et qu’il a eu faim cette nuit-là. Certains jours, les distributions sont interdites, ou arrêtées arbitrairement. Stratégie de la dissuasion Ces pratiques-là ne sont pas nouvelles. Ces dernières années, Le Monde a interrogé des exilés qui avaient vécu ce type de violences. Pourtant, le travail de HRW va plus loin en mettant en exergue leur systématisme. Preuve que, comme le suspecte Bénédicte Jeannerod, la directrice de HRW France, il s’agit d’une stratégie de la dissuasion destinée à empêcher les exilés de se réinstalleren bordure de la frontière avec le Royaume-Uni, alors que la jungle a été démantelée en octobre 2016. A moins qu’il ne faille même conclure, en accord avec une enquête indépendante baptisée « Nobody Deserves to Live This Way ! » (Personne ne mérite de vivre comme ça !) menée par la britannique Christine Beddoe pour la Human Trafficking Foundation qu’en réalité, « les actes hostiles des autorités françaises [à Calais] ont créé un “facteur répulsif” favorisant le trafic vers le Royaume-Uni ». Bénédicte Jeannerod, qui signe après ce travail une série de recommandations qu’elle a dressées hier soir au gouvernement français, estime que « les autorités devraient envoyer un message clair pour signifier que le harcèlement policier, ou toute autre forme d’abus de pouvoir, ne sera pas toléré ». Mépris des droits humains Pourtant, rien ne plaide vraiment pour que dans le contexte actuel de mépris des droits humains, son analyse soit entendue. D’ailleurs, lorsque l’organisation a présenté son travail au sous-préfet de Calais, Vincent Berton ce 7 juillet, HRW rapporte que ce dernier a tout simplement réfuté les résultats du travail. Le rapport reprend sa citation où il insiste sur le fait que « ce sont des allégations, des déclarations de personnes, qui ne sont pas basées sur des faits. Ce sont des calomnies ». Cette réaction est ce qui, au fond, a le plus choqué l’auteur de l’enquête, Michaël Garcia Bochenek qui estime avec le recul, « difficile de comprendre le déni des autorités françaises, même après ces comptes rendus clairs, cohérents, détaillés et assez gênant des abus de la police. Au lieu de cet aveuglement volontaire, la préfecture devrait examiner les pratiques policières et assurer le respect des normes nationales et internationales ». Déjà, du temps où Bernard Cazeneuve était ministre de l’Intérieur, ce dernier réfutait tous les témoignages, estimant que les migrants n’avaient qu’à porterplainte. C’est la réponse qu’il avait faite à HRW qui avait réalisé une première enquête sur le même sujet, fin 2015. Alors, à Calais, la vie continue avec ses rêves brisés et ses cauchemars récurrents comme ceux de Gudina W., un Ethiopien de 16 ans qui a confié à l’enquêteur : « Quand je dormirai cette nuit, je verrai les policiers. Je me réveillerai et je me rendrai compte que j’ai rêvé que les policiers venaient me frapper. C’est ça dont je rêve. » "C’est de l’abus de pouvoir" : à Calais, les bénévoles en colère face aux pressions policières (France info, le 23 juillet)28 juillet 2017 -Les associations d’aide aux migrants dénoncent les distributions d’eau et de nourriture interrompues, les gazages, les PV et les violences dont ils font de plus en plus l’objet. Ils sont là pour aider des hommes, des femmes et des enfants à survivre. Mais à Calais (Pas-de-Calais), les bénévoles qui distribuent de l’eau, de la nourriture et des vêtements aux migrants se sentent entravés par la police. Face aux intimidations, aux interruptions de distribution et aux contraventions distribuées à tour de bras, les associations voient leur tâche devenir de plus en plus compliquée. "A Calais, la police s’en donne à cœur joie", dénonce Yann Manzi, le fondateur d’Utopia 56. Découragées, les associations se sentent abandonnées par le gouvernement et le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui les a d’ailleurs invitées à aller "déployer leurs savoir-faire ailleurs" lors de son déplacement à Calais le 22 juin. Franceinfo a recueilli leurs témoignages. Des gazages et des violences physiques Fin mai, dans une lettre envoyée à Emmanuel Macron, les associations avaient déjà dénoncé "une chasse à l’homme", "des violences policières illégitimes" et le "harcèlement des réfugiés". Mais depuis début juillet, la situation s’est encore dégradée et les bénévoles s’inquiètent désormais d’une escalade de la brutalité policière. "On a passé un cap la semaine dernière, dans la nuit du 13 au 14 juillet", raconte Lucie, bénévole et chargée de communication de l’association Utopia 56 à Calais. Gaël, le responsable de cette antenne locale, "s’est pris un coup de matraque sur le haut du crâne, alors qu’il essayait de calmer les exilés pendant une intervention policière". Dans une vidéo, que franceinfo a pu visionner, on voit le bénévole se faire pousser violemment par un policier qui brandit sa matraque. Les images de la GoPro, qu’il porte sur son ventre, ne permettent pas de voir le coup, mais Gaël demande immédiatement au policier de se calmer. "Quoi ’calmez-vous ?’ Ça veut dire quoi ?" vocifère le policier en retour. "J’ai reçu un coup. Peut-être pas volontaire, mais il me l’a mis", explique alors Gaël à un autre policier, qui s’empresse de démentir. "Vers minuit, le même jour, un CRS a aussi gazé l’intérieur d’un camion avec des vêtements et de la nourriture. On pensait que c’était un incident isolé, mais la même chose s’est reproduit le lendemain, en plein jour", assure Lucie à franceinfo. Ils ont gazé l’intérieur d’un camion, alors qu’il y avait des bénévoles à l’intérieur. Lucie C’est aussi ce qui est arrivé à Alan, un bénévole britannique de l’Auberge des migrants, pendant une distribution d’eau le 16 juillet. "Un des policiers (...) a utilisé sa bombe lacrymogène, il a commencé par asperger les réfugiés afin de les faire partir. Ensuite, il m’a aspergé de lacrymogène en plein visage", explique-t-il dans sa déposition, que franceinfo a pu consulter. Le bénévole a décidé de porter plainte. Des distributions interrompues Outre les violences physiques, les associations contactées par franceinfo dénoncent le fait que les policiers se montrent verbalement menaçants. "Ils nous disent n’importe quoi, que ce qu’on fait est interdit, qu’on n’a pas le droit d’être là et nous donnent l’ordre de nous disperser", raconte Vincent de Coninck, chargé de mission du Secours catholique à Calais. "On est obligé de faire de la pédagogie, de leur expliquer dans quel cadre légal on opère." Les distributions de nourriture ou d’eau potable sont aussi régulièrement interrompues. "C’est de l’abus de pouvoir, de l’entrave à la distribution", selon Yann Manzi de Utopia 56. Claire Millot, de l’association Salam, qui se charge de distribuer les petits-déjeuners aux migrants, en a fait les frais dimanche. D’un revers de la main, ils ont renversé toute la nourriture. De l’autre main, ils tenaient leurs bombes lacrymogènes. Ensuite, ils ont écrasé le pain avec leurs chaussures. On n’a rien pu faire. Claire Millot "Les policiers n’ont rien, aucun papier à nous montrer", déplore cette bénévole, en dénonçant des actions arbitraires. Contactée par franceinfo, la préfecture du Pas-de-Calais botte en touche et admet qu’"aucun arrêté [interdit de] distribuer de telle à telle heure ou dans tel ou tel lieu". Reste qu’elle préfère que les distributions soient toujours "encadrées par la police". Des contraventions répétées et abusives Les associations se sentent aussi étranglées par des contraventions très fréquentes, qu’elles jugent abusives. "Les contrôles sur nos véhicules peuvent durer jusqu’à 40-50 minutes", rapporte François Guennoc, porte-parole de l’Auberge des migrants. "Ils s’arrêtent quand ils trouvent quelque chose qui n’est pas en règle. Parfois, on ne peut même pas contester les amendes qu’ils nous donnent, parce qu’on est effectivement en infraction, reconnaît-il. Mais on est vraiment dans la recherche de la pénalisation." On a eu des amendes parce que sur un véhicule, les deux pneus avant n’étaient pas de la même marque par exemple, ou encore parce qu’il n’y avait plus assez de liquide lave-glace. François Guennoc Le 18 juillet sur Facebook, l’association a d’ailleurs posté sur sa page le PV reçu pour "circulation de véhicule à moteur non muni de pneumatiques". "L’officier qui a donné cette contravention a simplement dû oublier des mots, mais elle illustre bien l’absurdité des motifs pour lesquels on est pénalisés", ironise le porte-parole. Durant les deux derniers mois, l’Auberge des migrants affirme avoir écopé de 1 500 euros de contraventions. Pour cette association qui ne roule pas sur l’or, c’est de l’argent qui aurait dû plutôt servir à des biens de première nécessité. L’Auberge des migrants a donc lancé une collecte de dons afin de pouvoir régler les amendes. En réponse, la préfecture du Pas-de-Calais se contente de rappeler que les associations peuvent contester ces contraventions. "C’est vraiment un gaspillage d’énergie pour nous", regrette Loan Torondel, l’un des coordinateurs de l’Auberge des migrants. "On ne fait que donner des repas et de l’eau, on ne fait rien d’illégal. Ce n’est pas en les empêchant de manger et de boire qu’on va rendre la situation plus régulière." Après l’annonce du "plan migrants " du gouvernement, deux articles dans le journal "Le Monde" le 12 juillet.14 juillet 2017 -Un interview de Pascal Brice , Directeur Général de l’OFPRA.14 juillet 2017 -Nous vous proposons la lecture de quatre...8 juillet 2017 -Nous vous proposons la lecture de quatre pages d’un tout petit bouquin qui s’intitule "Frères migrants". Il est de Patrick CHAMOISEAU, paru au Seuil en mai 2017 - Il coûte 12€. Dernière prise de position de Damien Carême, maire de Grande-Synthe, dans le "Phare Dunkerquois" du 29 juin 2017.4 juillet 2017 -http://www.lepharedunkerquois.fr/dunkerquois/grande-synthe-damien-careme-furieux-ia684b0n214302 |